dimanche 9 septembre 2018

Textes Evangiles début septembre 2108



Textes septembre 2018



J'essaye de prendre un peu de temps pour travailler les textes des évangiles de semaine. J'aime bien surligner, soit des mots, soit des verbes, refaire des paragraphes et voir comment ça me parle, comment parfois des mots que j'avais pourtant lus et relus deviennent vivants. 

Cette publication est plus là pour "prendre date", que pour montrer ou dire. Ce n'est pas mon propos. C'est plus retransmettre comment ce jour là, dans ma vie, ce texte a parlé (ou pas). j'aime beaucoup l'image du scribe qui avec le trésor qui est dans son sac, fait du nouveau (ou du moins essaie). 

Ce qui est certain aussi, c'est que en aucun cas, ce que j'écris, doit être pris dans un sens de morale. Je pense que Jésus ne faisait pas la morale à ses auditeurs, mais les aidait à devenir à leur tour des passeurs de vie.


Samedi 1° Septembre.

Mt 25, 14-30

14 « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens.


C'est beaucoup plus beau que ce que j'avais entendu, parce qu'on se centre toujours sur ce qui est donné aux trois serviteurs, mais remettre ses biens à des serviteurs, pas aux fils, pas à la famille, c'est assez extraordinaire, voire étonnant.  Il fait confiance, il donne, il s'en va. 

15 À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
16Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres.
17 De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
18 Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

On sait que c'est chacun selon ses capacités. Alors que se passe t il pour le dernier? Soit il pense que le maître va rentrer très vite, et qu'il ne va pas se casser la tête pour faire quoique ce soit, soit que le maître ne rentrera jamais (un malheur est si vite arrivé) alors il le cache dans un champ. Ce qui fait penser à la parabole de l'homme qui trouve un trésor dans un champ, qui le remet en terre et qui vend tout pour acheter le champ. Là c'est l'inverse. Un peu la patate chaude, se débarrasser de ce truc, et on verra plus tard.


19 Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.

On peut supposer alors que quand le maître est parti, il n'est pas parti sans rien dire. Je vous laisse tout, mais à vous de ne pas laisser dormir, de ne pas le laisser perdre, d'en faire quelque chose. Et là il revient. Le demander des comptes, cela renvoie aussi à la parabole racontée par Jésus pour faire comprendre le pardon, celle du serviteur insolvable. Il y  a aussi un moment où des comptes doivent être rendus. 

20 Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.”
21 Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
22 Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.”
23 Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”

"Entre dans la joie de ton Seigneur". Dans le texte c'est une minuscule, mais on peut mettre une majuscule si ce maître représente Dieu. Entrer dans la joie, ça c'est assez énorme. Ce n'est pas le fait de savoir qu'on va avoir à faire fructifier plus, c'est presque la notion de faire un banquet pour célébrer cette réussite, cette alliance. 


24 Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savaisque tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
25 J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”

La représentation du Dieu Ogre, du Dieu qui ne tient pas compte de l'autre, qui veut toujours plus. C'est un dieu de mort, et le talent mis en terre, c'est aussi ce dieu là. Le "j'ai eu peur, et je suis allé le cacher" évoque Adam, qui se cache lui, qui a peur. De quoi cet homme a peur? De ne pas faire assez bien, de ne pas être à la hauteur, alors il anticipe le pire. Des fois cela peut nous arriver.

26 Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savaisque je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
27 Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.

Bon, là on a le jugement. Voilà au pire ce que tu aurais du faire, puisque tu imagines que je suis comme cela. Mais les autres ont une autre représentation du maître. 


28 Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celuiqui en a dix.
29 À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.

Pas facile cette phrase. En fait, les talents ne devaient pas être repris, ils étaient donnés, donnés. Et là ce n'est pas pour lui que le maître reprend, mais pour donner, donner toujours, donner l'abondance, donner en abondance. Celui qui avait de talent dont il n'a rien fait, dont il n'a pas joui, il est mort avec.. Alors on lui enlève peut-être quelque chose qui lui donnait l'impression d'être riche, alors que c'était autre chose. Pas posséder, pas avoir, mais en faisant fructifier, devenir autre, changer. 


30 Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !”

Si comme le dit un commentateur, c'est le symbole de l'accouchement, alors tout reste possible et ça c'est magnifique. Il faut qu'il retrouve sa capacité à. 





Lundi 3 septembre.

Luc 4,16-30.
16 En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 18 ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.’ 

D'emblée il se positionne non comme un guérisseur, mais comme un prophète, voire comme un roi qui a reçu l'onction. Avec une mission: libérer ceux qui sont enchaîné (y compris les aveugles), et annoncer une année où plein de bonnes choses vont être données par le Seigneur. Est-!l cette "bonne chose"?  

20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » 22 Tous lui rendaient témoignageet s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »

j'aime bien les "les yeux fixés sur lui" qui me renvoie au psaume 123, 2: les yeux fixés vers la main de leur maître (ou j'ai les yeux levés vers toi qui te tiens au ciel) Aujourd'hui, n'endurcissez pas votre cœur (Ps 94) et ils vont l'endurcir. Rendre témoignage, bizarre, mais les paroles de grâce, c'est superbe. Et l'étonnement, qui est-il celui là, qu'est ce qui lui est arrivé. Or ceux dans la bible qui reçoivent l'onction: Saül et David, sont transformés par celle çi, parce que c'est l'Esprit de Dieu qui vient en eux. 

 23 Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine!” » 

Là, je me suis toujours demandé ce qui s'est passé chez Jésus, pour qu'il provoque ainsi. Nul n'est prophète en son pays, si on voit ce qui arrive au malheureux Jérémie, oui, c'est évident. Maintenant se pose la question des miracles. On est un jour de Sabbat.. Est ce qu'il aurait du faire guérisons et exorcismes avant? Là, il leur est demandé de croire sur des rumeurs. Peut-être qu'ils veulent voir, mais ils n'arrivent pas à voir au-delà. 

24 Puis il ajouta: « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. 25 En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie,lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; 26 pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère27 Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »

 28 À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
C'est comme s'ils devenaient possédés. Pourquoi ne sont –ils meilleurs que les autres? Jalousie. Mais ce qui irait dans le sens de la possession c'est ce qui se passe tout de suite, parce que ça dégénère en envie de meurtre; un peu comme si se rejouait Cain qui n'est pas exaucé, et Abel qui l'est.  

 29 Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. 30Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

Il allait son chemin. Souveraine liberté.


Mardi 4 Septembre. Lc 4, 31-37

31 Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat.
32 On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité.

On peut se demander à quel titre, Jésus enseigne. Mais personne ne le conteste et sa parole n'est pas hésitante, elle est pleine et quand on dit que quelqu'un qu'il fait autorité, c'est qu'on ne le conteste pas. 

33 Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte :
34 « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »

Et là, l'impression que j'ai, c'est que c'est quelque chose qui arrive d'un coup. Il y a un homme qui prend la parole, et qui agresse jésus. (C'est ce qu'on dirait aujourd'hui). Car il y a deux questions, "que nous veux-tu", et quand on pose cette question, c'est qu'on n'est pas à son aise, ou que c'est une manière de dire; tu es qui toi, tu veux quoi? Bref c'est très agressif et très mal élevé. Puis, "es-tu venu pour nous perdre", (nous égarer, nous donner de mauvais enseignements), et là se pose la question du "nous". Est ce "nous " les démons qui enfermons les humains qui allons perdre notre pouvoir, ou est-ce nous (tous qui sommes là à t'écouter) et tu vas nous donner de mauvais conseils et cela va nous perdre? Deux questions qui doivent déstabiliser l'orateur, et cette curieuse affirmation:"je sais qui tu es, tu es le Saint de Dieu".dans la logique de l'époque, affirmer cela, dire que cet homme est rempli de la Présence, c'est peut-être foutre la pagaille la plus complète dans la synagogue. Mais ce qui est certain, c'est que c'est trop tôt et que le diable, peut faire tout capoter. Etre le Saint de Dieu, n'apparaît que dans l'Evangile, c'est être rempli de Dieu, de sa présence, de sa sainteté et là, le diable peut avoir peur, peur que sa perte annoncée dans le Genèse, s'accomplisse dans cet homme.


35 Jésus le menaça :« Silence !Sors de cet homme. » Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal.

Comme il menacera la mer , la fièvre.. Son autorité se manifeste incontestablement. Et l'homme est libéré de ce qui l'a obligé à dire des mots qui ne lui appartiennent pas.

36 Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! »

Jésus prend là une stature imposante. A nouveau le terme "parole", les 10 paroles qui sont les commandements de  Dieu. Il dit et ça agit, donc il y a du Dieu en lui.

37 Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.

La bonne nouvelle certainement: il y a un mec qui est capable de faire taire les possédés. 


Dans  l'évangile de Luc, il y a eu un premier grand combat entre Jésus et le Démon, c'est le récit de la tentation qui est au début de ce chapitre 4. On sait juste qu'ensuite le ministère de Jésus commence, mais si on se base sur ce qui se passe à Nazareth, il y a certainement eu des guérisons, des délivrances et des enseignements, puisque Jésus en parle à ceux de Nazareth. A Nazareth, le miracle, c'est certainement de "passer son chemin". Et là il est à Capharnaüm et on peut dire que le combat contre le démon continue, et on pourrait presque dire: Jésus 1, le diable 0. 

Luc insiste sur l'autorité de l'enseignement. Puis on imagine que le calme est troublé par la voix de cet homme possédé par l'esprit d'un démon impur. Une vision pas facile. Cela veut presque dire que l'esprit de cet homme est pollué , par quelque chose d'autre qui le domine et le manipule. En même temps ce qu'il dit, est étonnant: reconnaissance , donc essai de pouvoir sur l'autre: je sais qui tu es, (mais est ce vraiment nommer), et la question qui est celle du salut: es tu venu pour nous perdre? J'avais toujours pensé que le démon parlait pour lui-même, mais comme le dit un commentateur, cela peut-être une sorte de disqualification.. Tes paroles ne sont elles pas contraires à celles de Moïse, tu mets le doute en nous, tu nous perds. Et cela c'est une parole qui induit le doute, et c'est peut-être à cela que réagir Jésus très violemment. 

Tais-toi (ta gueule  j'ai envie de dire ferme là toi le menteur), et va t en, laisse cet homme tranquille, libère-le. Je dirai que ce qu'on voit ensuite est une sorte de mouvement d'humeur du démon qui pousse l'homme, (montre qu'il le manipule, qu'il peut en faire une marionnette), mais qui sort quand même. Le "sans lui faire de mal" reste un peu curieux, mais si on rapproche de l'enfant épileptique, il semble bien que ces démons pouvaient être violents, et peut-être montrer aussi ce qu'il y a en nous de violent.

Quant à la réaction de l'assistance elle est étonnante; c'est la peur. Qui est-il celui là, pour que les démons lui obéissent, quel pouvoir a-t-il? Quant à la dernière phrase, se propageait, c'est presque une image, un peu comme un câble sur lequel on frappe et on voit l'onde qui se propage tout le long du câble. Le bouche à oreille.. 

Et la suite se passer chez Pierre.

Mercredi 5 Septembre. Lc 4, 38-41

38 Jésus quitta la synagogue et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle.
39 Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l’instant même, la femme se leva et elle les servait.

Image de résurrection. La fièvre ici qui oppresse, empêche de respirer, emprisonne, et cela peut être toutes ces petites bouffées de colère, d'irritation qui sont là, qui bloquent le respiration. Et là Jésus, parce qu'on le lui demande, guérit. Est ce qu'il faut mettre ce texte en relation avec la résurrection opérée par Pierre dans les Actes des Apôtres? Peut-être.

40 Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait.
41 Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant : « C’est toi le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler, parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était lui.

J'aime beaucoup le côté "individuel", il impose les mains à chacun et on peut même imaginer qu'il dit une parole à chacun qui montre qu'il les connaît et les reconnaît. La question des démons reste pour moi plus complexe. On dirait presque que c'est la Sainteté de Jésus qui le brûle, qui leur est insupportable (eux la voient cette sainteté), et elle leur fait peur. C'est parce qu'il est le Fils de Dieu (ce que personne ne peut comprendre à ce moment là, sauf si Fils de Dieu, renvoie à David (psaumes: tu es mon fils, il m'appellera mon père..) que les démons partent. En tous les cas, Luc fait le lien entre Messie (Christ) et Fils de Dieu. La menace je pense que c'est l'interdiction de révéler qui il est, parce que c'est trop tôt. 


42 Quand il fit jour, Jésus sortit et s’en alla dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter.

S'Il va dans un endroit désert, on peut penser que c'est pour prier. Les foules, ont un comportement infantile; tu es à nous. Cela fait un peu penser à la résurrection et aux femmes qui s'accrochent aux pieds de Jésus; mais on ne met pas la main sur Dieu. 

43 Mais il leur dit : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. »

Importance de l'obéissance. Annoncer la bonne nouvelle du règne de Dieu, de Dieu qui est plus fort que le mal, de Dieu qui en et par Jésus, est présent qui visite son peuple et qui guérit et libère.

44 Et il proclamait l’Évangile dans les synagogues du pays des Juifs.
J'aime bien le "proclamer"; c'est dire haut et fort.

Jeudi 6 Septembre . Lc 5, 1-11. 

01 Or, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.
02 Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.


03 Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.

J'aime bien cette petite phrase, parce que Jésus qui n'y connaît rien à la navigation fait une confiance totale à cet homme qui lui prête sa barque. Ce qui est un peu compliqué, c'est que dans cet évangile, Jésus est déjà très lié à Pierre, il a passé la nuit chez lui, il a relevé sa belle-mère, donc à la limite, Pierre lui doit quelque chose et c'est normal , dans une logique de donnant donnant, qu'il accepte. On peut même imaginer si on "suit" Luc que Jésus est bien allé annoncer "sa" bonne nouvelle, et qu'il se retrouve à nouveau sur les bords du lac et que des gens le suivent, pour l'écouter, mais aussi pour être guéris. Là, il s'agit d'enseignement.  Et pour moi, cela évoque une phrase de Moïse: Dt 32, 2; " mon enseignement ruissellera comme la pluie, ma parole descendra comme de la rosée, comme l'ondée sur la verdure, comme l'averse sur l'herbe" et on peut imaginer que le Dieu dont parle Jésus est moins terrifiant que le Dieu de Moïse. 



04 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. »
05 Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »

J'ai toujours eu un peu de mal avec ce qui se passe là, parce qu'on nous dit que Simon était en train de laver ses filets, donc que les filets quand Jésus l'interpelle sont restés sur la rive. Mais bon manifestement il y a peut-être des filets qui attendent dans la barque. Et Simon fait ce qui lui est demandé, peut-être sans trop comprendre, mais il fait confiance. 

06 Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer.
07 Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. 
Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient.


Difficile de ne pas faire le parallèle avec Jn 21. Mais ici les filets sont sur le point de se déchirer, sans que je comprenne pourquoi, trop lourds? Et on se trouve avec des barques remplies à ras bord. En fait j'imagine que les filets avec les prises sont remontés à bord et que c'est le poids qui fait presque basculer les barques.

08 A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. »
09 En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ;

Dans cette traduction, il y a le mot effroi que je n'aime pas. Le mot effroi je le comprends pour le moment où Jésus en pleine tempête marche sur l'eau. Là je pense que c'est autre chose. Je pense que c'est un signe donné à Pierre, un signe qui répond à une demande que nous ne connaissons pas et que ce qui se passe là, c'est au sens fort une conversion. Et ce nouveau regard de Pierre, regard que lui et regard sur Jésus,  qui lui révèle d'un coup, en un clin d'œil qui est vraiment celui qui là dans sa barque, et il ne peut que se sentir (c'est presque une pré transfiguration), bouleversé et un peu comme Isaïe ( je suis un homme pécheur), mais ce qui me paraît évident c'est que le regard de Jésus le relève et que ce qui s'est passé pour sa belle-mère se passe aussi pour lui. C'est peut-être une scène de guérison qui est là.  


10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »


Je crois que le "sois sans crainte" qui est un peu le maître mot de cet évangile, est important.. Jusque là c'était Gabriel qui avait prononcé, là, c'est Jésus avec une promesse que Pierre, ne peut peut-être pas comprendre, mais qu'il comprendra plus tard. Prendre des hommes dans les filets de Dieu, pour les conduire à Dieu, pour les diviniser, pour les humaniser. 

11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

En soi, la suite est assez logique, mais n'a pas du être facile à accepter pour les familles. Ils changent de vie, ils ne sont plus maitres pécheurs, ils deviennent des suiveurs. Pas du tout pareil, et ils se mettent aussi aux ordres de cet homme là. 


Vendredi 7 Septembre.


Alors là on saute: la guérison du lépreux, la guérison du paralytique et l'appel de Lévi. Et on arrive avec ce regard de suspicion qui se porte sur Jésus qui manifestement se fait des disciples qui peuvent venir des disciples de Jean et des pharisiens, et qui commence à porter beaucoup d'ombrage aux bien pensants. 
Luc 5,33-39.
33 En ce temps-là, les pharisiens et les scribes dirent à Jésus : « Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvenet font des prières; de même ceux des pharisiens. Au contraire, les tiens mangent et boivent ! » 

Là, on est vraiment dans le regard critique. Et aussi, tu ne fais rien comme personne. Nous on est disciples de Moïse, donc on sait.. Nous, nous respectons les traditions de nos pères, et toi, qui te réfère à Ton Père, tu fais l'inverse. Alors qui es-Tu? En même temps, il y a presque la notion du trop ( Vous dites que je suis un glouton dira t il plus tard). En même temps, il y a l'insistance sur le "faire", et le "faire " est bien, mais pas suffisant. Mais cela ils ne le savent pas.

34 Jésus leur dit : « Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ?

Là, il se présente comme l'Epoux, donc Dieu est là et visite son peuple et son peuple devrait être dans la joie. 

 35 Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé; alors, en ces jours-là, ils jeûneront. 

Le "enlevé" me fait penser à l'ascension (d'autant que seul Luc en parle vraiment). Mais il y  aussi, le fait que Jésus sera enlevé, arraché aux siens au moment de la passion. Enlevé aussi par la mort. Et là la tristesse était là, et ce type de tristesse, ça vous coupe ''appétit. Et le "des jours viendront", cela évoque les prophéties: des jours viendront, oracle du Seigneur.. Alors là il y a bien un oracle, prononcé par celui qui sait ce qui ca se réaliser, mais il est trop tôt. Cela sera surement repris par les annonces de la passion. 


36 Il leur dit aussi en parabole

Jusque là, dans Luc, il n'y a pas de paraboles. C'est la ou les premières. Un commentateur insiste sur le mot nouveau, 7 fois je crois. Jésus veut faire comprendre quelque chose, il parle aussi comme Salomon (la Sagesse) et que veut-il leur faire comprendre? A mon avis qu'il y a un saut, une rupture, un changement, mais que tout cela est difficile et que celui qui a bu du vin ancien, sait que ce vin là est bon et qu'il refuse de changer de vin. 

 : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau qui vient du neuf ne s’accordera pas avec le vieux. 

La première, c'est une histoire de couture. Et je pense à cette terre d'Israël, où il y a tellement de morceaux les uns à côté des autres. Mais c'est aussi l'histoire de Canaan qui ne peut accepter la présence de ce peuple et sa religion. Alors ce fut la guerre. Mais là ce que Jésus dit quand même, c'est qu'il y a incompatibilité, c'est radical. Et c'est à vous de adapter à moi, de comprendre la nouveauté, pas l'inverse. Et c'est ce qui se passera dans les actes: ne pas imposer aux nouveaux chrétiens des règles de la première alliance.

37  Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues.
 38 Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves. 

Les disciples qui sont là, sont les outres neuves, qui ne vont pas éclater. Quel est cet enseignement qui peut tout faire exploser? En même temps, il leur dit qu'ils ne sont pas capables d'entendre la nouveauté de son message, et c'est triste. Comment fait évoluer celui qui est sur de savoir, sur de connaître.

39 Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” »

Des mots: enlevé, déchiré, éclater.. Oui avec toi, il y a de la rupture, il faut essayer du nouveau. Donne moi ton ES pour que du neuf advienne. Désirer… 
Dimanche 9 Septembre;

Marc 7,31-37.
31 En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.

C'est amusant, j'ai l'image d'une boussole, comme si Jésus, avait un itinéraire bien précis à suivre et on nous montre sa route. Tyr, est ce là qu'il a guéri la petite fille de la madame cananéenne (pas cet évangile, je sais. Sidon il n'y reste pas, il va vers chez lui, en Galilée, et au passage se retrouve "en plein" dans le territoire de la Décapole. Se retrouver parfois en plein milieu d'un endroit, ce n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux. On aurait mieux fait d'éviter de se trouver là, pas moyen d'échapper.

 32 Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parleret supplientJésus de poser la main sur lui. 

Jésus se retrouve confronté à sa réputation; faire un miracle. Enfin on lui demande juste d'imposer les mains. Si c'est un petit village, on peut penser que cet homme est aimé, puisqu'on veut quelque chose pour lui. Peut-être qu'on admire ses efforts pour essayer de faire comprendre. Peut-être qu'on comprend ses colère quand il n'est pas compris, quand il n'entend rien, quand il est seul dans son infirmité.  


33 Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.

Alors là, Jésus fait quelque chose de différent. Il y a surement lui faire signe de le suivre.Faire comprendre aux autres qu'ils ne doivent pas venir. Et là, il y a des gestes, surement très compréhensibles pour cet infirme. Toucher les oreilles pour les guérir, toucher la langue, et avec la salive, fluidiser ce langage qui est si difficile à sortir.

 34 Puis, les yeuxlevés au ciel, il soupira et lui dit: « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » 

Il y a eu des gestes. Là Jésus utilise le regard, il se détourne de l'infirme, il se tourne vers son Père. Les yeux levés au ciel, cela précède une bénédiction (textes de la Cène). Il y a ensuite le "soupira" ou le "gémit", une espèce de cri inarticulé (comme l'homme qui a frein sur la langue), comme si Jésus cherchait à dire quelque chose à son Père, et arrive la phrase d'ouverture: qui est à la fois, oreilles ouvrez vous, langue soit déliée et que les mots coulent et sortent enfin, mais il y a aussi (et peut-être ) une autre guérison: ouvre toi à mon père, célèbre le, sort de cette paralysie qui t'empêche d'entendre, qui t'empêche de célébrer. 

35 Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.

Peut-être que dans cette guérison (qui accomplit une prophétie) il y a autre chose qui ne se voit pas, mais que l'homme guérit sent en lui. Les oreilles qui s'ouvrent, c'est un peu comme les yeux qui s'ouvrent, c'est passer du silence à autre chose. C'est percevoir ce qu'on n'entendait pas. C'est une petite résurrection. La joie de parler, la langue qui se délie, le plaisir d'entendre, mais peut-être aussi d'entendre la voix de cet homme qui se nomme Jésus, ce qu'il ne savait pas. 

 36 Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient

On a l'impression que Jésus dit quelque chose qui ne sert à rien sauf que c'est rapporté par l'évangéliste. Ces mecs de la Décapole, vraiment pas top. Pas capables de respecter ce qu'on leur dit de faire. En même temps, proclamer, ce n'est pas rien. On proclame la parole.. Et cet homme a retrouvé la parole. D'ailleurs que doit-on taire? Qu'un homme, nommé Jésus s'est penché sur la misère d'un homme et l'a guérit, ou que lorsqu'on sort du silence, on ne rentre pas dans le brouhaha, qu'il faut aussi prendre du temps pour s'adapter au changement. Qu'il ne faut pas sauter sur le miraculé, l'envahir de sons. Peut-être qu'il y a aussi de cela. 

37 Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait tentendre les sourds et parler les muets.» 
Chez isaïe, il y a un lien antre les aveugles et les sourds. Mais Jésus accomplit certainement une parole. Celui qui fait bien toutes choses, c'est Dieu (il vit que cela était bon). Il s'agit bien d'une reconnaissance au moins partielle, de la divinité de Jésus. 

Il y a une généralisation, que l'on peut prendre pour nous. Il ouvre nos oreilles qui sont bien obstruées pour que nous puissions entendre la musique de ce qui se vit dans un ailleurs où Dieu est reconnu et loué et proclamé, et il nous fait parler, pour que nous proclamions la louange. Peut-être qu'il chasse ces forces qui sont en nous et même si nous ne nous en rendons pas compte, obstruent les canaux de communication avec Lui.

 Viens esprit dans nos cœurs, envoie de rayon de ta lumière pour que les canaux soient débouchés, pour nous puissions voir comme Tu vois, entendre autrement, entendre au-delà, et parler, dire des mots pleins. 


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