jeudi 3 janvier 2019

EVANGILES DE LA SEMAINE DU 24 AU 30 DÉCEMBRE

SEMAINE DU 24 DECEMBRE AU 30 DECEMBRE

 LUNDI 24 DÉCEMBRE. Lc 1, 67-79 Messe du jour.

Le chapitre 1, avait commencé avec une datation historique pour montrer que Jésus est bien inséré dans le temps et dans l'espace. Il avait aussi commencé par un lieu: le temple à Jérusalem. Là, ce chapitre se termine en se centrant à nouveau sur Zacharie, qui retrouve la parole. On parle de Jésus perdu (pas à la maison) et retrouvé (dans le temple), là on a la voix perdue dans le temple et retrouvée à la maison...

Zacharie vient de retrouver la parole, et Luc note qu'il parlait et bénissait Dieu, mais que tout ceux qui avaient assisté à cela était dans la crainte et qu'on colportait la nouvelle dans toute la Judée. Luc note et c'est étrange, qu'on se demandait ce que sera cet enfant, car la main de Dieu était avec lui. Puis on apprend que Zacharie rempli d'Esprit prononce ces paroles prophétiques, que nous connaissons bien. Mais si on regarde l'ordre des phrases, cela semble manquer de logique. On imagine toujours que le chant de Zacharie intervient dès que le nom de l'enfant est donné. Peut-être qu'il a fallu attendre la circoncision. 

En fait, on a une centration très importante sur l'Esprit Saint dans tout ce premier chapitre. C'est lui qui féconde, c'est lui qui fait tressaillir le bébé d'Elisabeth, qui inspire Elisabeth, qui inspire Marie et qui inspire Zacharie.J'aime cette expression: "rempli d'Esprit" que l'on retrouve le jour de la Pentecôte, ce vin doux qui rend ivre de la parole et de la présence de Dieu. 

67 Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint et prononça ces paroleprophétiques :

68 « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple.
69 Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur,
70 comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens :
71 salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs,
72 amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte,
73 serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte,
74 afin que, délivrés de la main des ennemis,                  
75 nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.


Ce que je trouve magnifique, outre la louange qui a compris que Dieu est présent, qu'il visite son peuple, qu'il le rachète, c'est à dire que tout est dans cette première phrase, c'est que Zacharie, alors que son fils vient de jeter son ou ses premiers cris, annonce une autre naissance, annonce celle de celui qui est de la maison de David et lui donne les attributs que l'on trouve dans les prophètes. D'une certaine manière son fils vient après. 

76 Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins
77 pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés,

Voilà le rôle de Jean, préparer le chemin, et parler.. Car pour que le peuple apprenne que le salut est lié à la rémission de ses péchés, il faut bien que quelqu'un parle.

78 grâce à la tendresse, à l’amourde notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut,
79 pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. »


Et là on a à nouveau une louange qui s'adresse Dieu et qui lie le Père au Fils, qui viendra luire dans les ténèbres.

Veille de Noël. Zacharie raconte:

Parce que j'ai été comme nos pères dur d'oreille à la parole du Seigneur, parce que ma nuque a été raide, alors la parole m'a été prise. Je ne la retrouverai que lors de la naissance de cet enfant annoncé, cet enfant qui portera le nom de Johan Dieu fait grâce. Quand notre petite cousine Marie est entrée chez nous, à ma grande surprise, ma femme, mon Elisabeth, qui ne parle jamais, qui se fait toujours oublier, qui cache cette grossesse tellement elle a peur que le bébé ne vienne pas à terme, elle s'est mise à bénir un enfant à venir, et elle a parlé haut et fort de ce bébé. Marie aussi s'est mise à parler de ce que le Très haut avait fait pour elle, et elle a annoncé que cet enfant s'appellerait Joshua.. Johan et Joshua, voilà les noms des deux cousins qui sont , qui seront porteurs du salut pour tout notre peuple.

Et le jour de la délivrance d'Elisabeth est arrivé, et cela s'est si bien passé, que d'emblée, les femmes qui étaient là, ont fait savoir que cet enfant du miracle, était un protégé du Seigneur, et cela s'est transmis comme une traînée de poudre et tout le monde est venu chez nous. Seulement il fallait le nommer cet enfant. Et tous pensaient qu'il devait s'appeler comme moi, Zacharie,  mais nous savions qu'il devait porter un autre prénom, un prénom jamais porté dans notre famille. Alors comme Elisabeth a dit que son nom serait Joshua, ils ont pensé qu'elle disait n'importe quoi, on ne rompt pas comme ça avec la tradition. Ils m'ont alors demandé en faisant des gestes. Ils montraient l'enfant, ils me montraient.. J'ai compris ce qu'ils voulaient et sur une tablette j'ai écrit que son nom était Joshua. Et aussitôt, le lien qui bloquait ma langue s'est délié, et j'ai retrouvé la parole, et j'ai béni et loué le très haut qui fait de telles merveilles. 

Et moi le prêtre, j'ai ressenti en moi comme une vigueur nouvelle, comme un souffle nouveau, comme une eau bienfaisante, comme une onction, et avec ma voix qui ne chevrotait plus, j'ai pu  chanter… 

J'ai chanté Dieu qui aujourd'hui visite son peuple, qui va le libérer grâce à ce petit enfant qui est en  germe dans le ventre de ma petite cousine, cet enfant qui est de la race de David notre grand roi, mais qui est aussi de la descendance d'Aaron, puisque ma femme est de cette lignée. Roi et Prêtre, quel héritage pour celui qui va nous délivrer de la main de nos oppresseurs. Et les oppresseurs, je ne suis pas sûr qu'il s'agisse des occupants, mais de tous ces liens qui font que nous ne sommes pas capables d'écouter notre Dieu, que nous ne sommes pas capables de voir nos frères dans le besoin. Oui ce petit enfant va nous apprendre à servir notre Dieu, dans la justice et la Sainteté tous les jours de notre vie.

Et j'ai ensuite compris ce que serait le rôle de mon petit: préparer le chemin de celui qui naîtrait pourtant peu de temps après lui, de celui qui serait comme l'astre d'en haut, le soleil qui vient féconder la terre et lui faire porter son fruit. Je savais que lui serait celui qui inciterait enfin tout le peuple à se convertir, à reconnaître comme moi j'ai dû le faire mon incrédulité, mon orgueil, mon manque de confiance. Je savais que lui permettrait au peuple de trouver le pardon car les péchés seraient remis, pardonnés.

Et j'ai terminé ce chant qui me dépassait un peu, en remerciant notre Dieu pour sa tendresse, pour son amour, car il avait préparé pour nous la lumière qui luit dans les ténèbres, et qui vient illuminer le monde.



 Messe de la veillée de Noël Lc 2, 1-14.

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre 
2  ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.

 Comme pour le chapitre 1, Luc remet le récit dans l'histoire. Là ce n'est plus simplement au temps d'Hérode, mais dans un contexte beaucoup plus large: un recensement venant de celui qui est le maître de la terre et du monde et qui a tout pouvoir et qui est considéré comme un Dieu. Et voilà que va advenir la naissance d'un petit d'homme qui sera le nouveau roi.

Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine
Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth,vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David
Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Un peuple soumis, qui ne peut pas s'opposer à ce recensement qui doit permettre de lever encore plus d'impôts, enfin c'est ce qu'on dit. On se trouve avec une sorte de résumé du chapitre précédent: on a Joseph, Marie qui attend un enfant et qui lui a été accordée en mariage. 

Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune

Ils n'ont pas eu le choix de la date pour ce recensement, alors ils sont là, et le temps est arrivé. Tout est très sobre.. Pas de grotte mais une mangeoire, donc une étable. Une naissance qui se passe bien, sûrement quand même de l'eau, pour laver le bébé, les vêtements préparés, et mettre l'enfant en hauteur pour qu'il ne soit pas piétiné par les bêtes. La raison: pas de place dans la salle commune. Trop de monde, mais peut-être aussi, on ne veut pas d'une femme qui va accoucher et mettre du sang impur partout. Pas les bienvenus.


Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.

On est à Bethléem, la maison du pain. La ville de David, la ville de son enfance, quand il était un berger et gardait les troupeaux de son père. On dit que les bergers ont mauvaise réputation, on dit qu'ils sont des voleurs, ce qui évoque ces bagarres de bergers pour des puits dans le livre de la Genèse. Pas bonne réputation..

 L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte

Je trouve l'image merveilleuse. Eux qui ont peut-être une peau de mouton comme manteau ou vêtement, comme Adam lorsqu'il s'est trouvé dehors, chassé du jardin, ils sont enveloppés de la lumière qui vient d'ailleurs, d'une lumière qui transfigure, d'une lumière qui purifie. La crainte qui les envahit est peut-être une bonne crainte, pas une peur. Ils vivent une sorte de transfiguration, même si ça vient du dehors.

10 Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple
11 Aujourd’hui, dans la ville de Davidvous est né un Sauveur qui est le Christle Seigneur

Bonne nouvelle: évangile, et cela reprend le prophète Isaïe. Et on a une annonce de l'incarnation avec tous ces qualificatifs; un sauveur, le christ, le Seigneur.  Le sauveur, celui est annoncé, le Christ: celui a l'onction, le Seigneur; il est Dieu.

12 Et voici le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » 

Peut-être que l'ange répond à une question implicite des bergers; où est-il dans Bethléem cet enfant? A quoi allons nous le reconnaitre. La réponse, un bébé qui vient de sortir du ventre de sa maman.. un bébé qui vagit. Un bébé tout petit et qui a peut-être besoin de vous.

Peut-être que le signe correspond aussi à la phrase d'Isaïe: la jeune femme est enceinte...  

13 Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : 
14 « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommesqu’Il aime. »

L'apparition de cette troupe, c'est le ciel qui s'ouvre, c'est la communication que se fait entre le haut et le bas, c'est l'ouverture. Il me semblait que de même que le ventre de Marie s'était ouvert, de même le ciel s'ouvrait et parlait d'un Dieu de Paix. Mais si je reste aux verset 14, il s'agit d'un chant de louange, louange au Dieu qui réside dans les cieux, parce qu'il fait toute choses nouvelles, et un souhait de bonheur à la terre entière; Dieu donne la paix à ces hommes qu'il aime d'un amour infini en leur donnant son fils.

Les bergers racontent.. 

Comme d'habitude nous sommes dehors quel que soit le temps, pour veiller sur nos bêtes et parce que le temps de vêler pour nos brebis est arrivé. Il fait bien froid, mais nous avons nos peaux sur nous pour nous réchauffer; seulement à vivre dehors, à se nourrir de fromage, de pain, parfois de ce que nous allons acheter au village contre nos fromages, et malgré tout à boire, parce que le vin ça réchauffe, on n'a pas bonne réputation, on ne sent pas le propre, et on ne se rase pas tous les jours. 

Et voilà qu'une nuit, une nuit comme les autres, même pas une nuit de pleine lune, alors que les bêtes dormaient et que nous aussi nous nous apprêtions à dormir, la clairière où nous étions s'est éclairée comme en plein jour. Nous avons eu l'impression qu'une cascade d'eau fraîche tombait sur nous lavait, de notre crasse, et nous réveillait. Et nous en avions bien besoin car nous avons entendu comme une voix qui nous disait que dans la ville de Bethléem, venait de venir au monde celui que tout le peuple attend depuis si longtemps,  celui qui est le Christ, l'oint, le Messie, l'envoyé du très Haut, celui qui permettra de sauver le peuple.  

Comme nous étions dans une stupéfaction totale, la voix a ajouté, que nous devions nous mettre en route, laisser là notre troupeau pour trouver un bébé dans une mangeoire. Les étables près de la ville, nous les connaissons bien, mais laquelle? Enfin nous étions tellement retournés que nous sommes partis.  Nous allions bien le trouver ce tout petit qui venait de naître, et nous allions aider ses parents à trouver un lieu moins froid, un lieu plus beau, parce que quand même, ça nous choquait de penser que le nouveau roi David était dans une étable au milieu des bêtes. 

Et tandis que nous nous étions mis en marche, nous avons entendu comme un chœur, et pour nous c'étaient ces personnages qui vivent dans le ciel auprès du Seigneur, et ce chœur disait avec des inconnus que Dieu, notre Dieu était le seul Dieu, le vrai Dieu, le tout puissant, mais aussi que désormais, la Paix, était là, et qu'elle serait donnée à tous les hommes, parce que Dieu aimait tous les êtres qui sont sur cette terre et que la Paix, c'était cet enfant, ce conseiller merveilleux qui nous la donnerait. 

Nous l'avons trouvée cette étable, nous l'avons vu ce petit agneau qui venait de naître et nous, les mal-aimés, nous l'avons aimé et adoré ce petit être. Nous avons donné à ses parents ce que nous avions apporté, puis nous sommes revenus nous occuper de nos troupeaux, et oh miracle, nous avons trouvé plein d'agneaux nouveau-nés. 


                       Jésus se raconte.....

Selon les évangélistes, le récit de la naissance de Jésus n'est pas le même. 

Chez Matthieu, Jésus semble naître tranquillement à Bethléem, la ville d'origine, la ville du roi David, et c'est par Joseph que se fait la filiation davidique. Mais derrière, il y a quand même une naissance pas comme les autres, une naissance qui a mis Joseph dans l'embarras, mais qui d'emblée montre que cet enfant engendré par la Puissance du Très Haut, sera un enfant Autre, un enfant Fils de Dieu. Ce n'est qu'après la fuite en Egypte que Jésus et sa famille viendront s'établir à Nazareth. 

Dans la version lucanienne, qui s'adresse peut-être plus à des grecs qui ont une culture et une mythologie où les dieux s'intéressent aux femmes humaines pour leur beauté et leur bon plaisir (ce qui est très égoïste), l'enfant qui nait de cette union a certes des pouvoirs très considérables, mais aussi beaucoup de défauts très humains: c'est le cas d'Héraclès. Or Luc nous présente un enfant qui a certes toutes les caractéristiques humaines, mais qui est entièrement centré à faire la volonté de celui qu'il nomme son père, qui est dans l'obéissance et dans le désir de permettre aux hommes de sortir de leur violence, de leur animalité, ce qui est radicalement différent. Par ailleurs, toujours dans la mythologie grecque, certains humains qui sont des héros, deviennent des demi dieux après leur mort (héroïque), mais là encore Jésus ne rentre pas dans ce cadre là, mais il est possible que présenter ainsi la naissance de Jésus, permette aux lecteurs de Luc de voir toute la différence entre Jésus et ces héros, et ainsi de reconnaître en lui le Fils du Très Haut.  Quant à la filiation Davidique, elle se fait par Joseph. L'important est bien la réalisation des prophéties concernant le Sauveur. 

C'est bien entendu la version lucanienne qui m'a inspirée pour ce petit texte, écrit la veille du Noël de cette année, 2018.


Comme tous les enfants du monde, j'ai dû quitter un lieu où je baignais dans un liquide chaud et rassurant pour aller dehors. Et ce dehors, c'était un vrai dehors. Bien sûr je ne voyais rien, comme tous les bébés, mais j'entendais des bruits bizarres, des bruits que je connaissais un peu, comme les braiements de l'âne, parce que nous étions allés de Nazareth à Bethléem avec ce brave âne, un âne qui brait, mais aussi des bruits inconnus; des soufflements, des meuglements,… Ma Maman m'a dit qu'un bœuf était venu souffler sur nous pour nous donner un peu de sa chaleur. Elle m'a dit aussi que pour que je ne sois pas écrasé par les pattes des animaux, on m'a mis dans la mangeoire. Une mangeoire,… Dire qu'un jour, c'est moi qui dirais que je suis celui qu'il faut manger pour vivre. 

Mais ce que je sais, c'est que ma maman, elle n'avait pas du tout imaginé ça. Partir à dos d'âne en fin de grossesse, arriver à Bethléem, entrer dans ce caravansérail, essayer de trouver une place et se faire mettre dehors, parce que ces hommes, ces femmes, ces enfants avaient trop peur du sang qui allait les rendre impur et leur compliquer la vie, comme si la vie n'était pas assez compliquée comme ça. Alors, il a fallu trouver un lieu. On a demandé à droite et à gauche, et une famille nous a indiqué cette sorte de grange. Et nous nous sommes installés pour passer la nuit, seulement c'est là que les douleurs ont commencé. 

Et puis, ne croyez pas, parce que ma mère aurait, grâce à moi, à ne pas avoir les séquelles de ce que vous appelez le péché originel ou le péché des origines, qu'elle n'a pas souffert. Une femme c'est une femme, et les hanches et le bassin ont du mal à s'ouvrir, alors comme toutes les mères, elle a eu mal et c'est peut-être pour cela qu'elle peut comprendre quand vous parlez des naissances de vos enfants à vous. Et comme toutes les mères, sa joie a été grande quand ma tête est passée et que Joseph a sorti mon petit corps. Normalement il y aurait dû y avoir des femmes, si nous étions restés à Nazareth, mais là.. Alors Joseph ce jour là, est vraiment devenu mon père, il m'a mis au monde, il m'a regardé, il m'a aimé et il a compris qu'il était "mon" père. 

Je sais que vous vous posez des questions sur le lieu de ma naissance. L'important c'est que, que ce soit par mon père ou par ma mère, je sois descendant du roi David,  mais naître à Bethleem, la maison du pain, moi le pain vivant, c'était quand même un beau symbole non? 

Ensuite, cette nuit là, parce que finalement je suis né sans tambour ni trompettes, mon père d'en haut, il a quand même fait entendre de la musique, mais pas pour les bien pensants, non: pour les bergers qui étaient dans les montagnes. Et ce sont eux qui sont venus les premiers. Ils ont apporté du lait, du fromage, du pain et de l'eau de la montagne, une eau pure, et ma mère et mon père ont été si heureux de cette présence simple. 

Ensuite, mais la suite vous la connaissez, j'ai reçu la circoncision et mon nom, puis nous sommes rentrés chez nous, puis quelque temps après nous sommes pour la première fois allés dans le Temple de Jérusalem pour donner le sacrifice pour moi, puisque je suis le premier né. Et j'ai grandi comme tous les enfants du monde. 

Dans la mythologie grecque, on voit un Dieu qui tombe plus ou moins amoureux d'une femme humaine et qui la féconde et ça fait un demi dieu, qui n'a pas la vie facile. Mais moi, je ne suis pas un demi dieu qui serait devenu dieu en donnant ma vie. Non, je suis pleinement homme et pleinement Dieu, même si c'est compliqué à admettre. Ce qui compte c'est bien plus le fait que je sois vivant pour toujours que cette naissance que certains contestent, ce qui est bien dommage, car on a besoin de merveilleux pour vivre, et que par ma mort, c'est la vie au monde que je suis venu apporter. 



MARDI 25 DÉCEMBRE. Jn 1, 1-18

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
 Il était au commencement auprès de Dieu.

Cette année, c'est ce "au commencement" qui me frappe, avec le parallèle dans la Genèse. Dans la Genèse on a une terre informe et vide et là, on a déjà la plénitude en Germe. Et la centration sur le Logos, le Verbe, la Parole, la Voix, qui crée.

 C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. 

En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Lumière, vie, Lumière  Lumière que rien ne retient, mais aussi qui révèle la ténèbre, la nuit. 

 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.
Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. 
Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. 

Jean/ Jésus.

Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
10 Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. 
11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

 Annonce de la réalité, mais de quel monde Jean parle t il? 

12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. 
13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :ils sont nés de Dieu. 

14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. 

15 Jean le Baptistelui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.» 

16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; 
17 car la Loi fut donnée par Moïse,la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ

18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.



Mercredi 26 décembre: Saint Etienne. Mt 11, 17-22

Je sais bien que cet homme est le premier martyr, qu'il a vu le ciel ouvert et que peut-être grâce à sa mort, Saul est devenu Paul, un apôtre. Mais bon le lendemain de la fête de la naissance, je trouve ça un peu dur. 

17 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Méfiez-vous des hommes: ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
18 Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. 

 Intéressant de voir que Jésus pense déjà au futur, au témoignage qui sera donné par ces arrestations; et on pense bien sûr à Paul.

19 Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. 
20 Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. 


21 Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. 
22 Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »

 On a là une autre perspective du Salut. Témoigner, donner sa vie pour entrer dans le Royaume. Mais aide de l'E.S.


JEUDI 27 DÉCEMBRE: SAINT JEAN L'ÉVANGÉLISTE. Jn 20, 2-8

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » 

Après la mort de Jésus, manifestement Pierre reste le chef. C'est vers lui que se tourne Marie-Madeleine. J'ai bien vu le jeu des pronoms, il y  a un "on" qui s'opposé à un "nous" qui doit être les femmes, celles qui ne sont pas venues voir Pierre, qui sont toutes chamboulées.

Ce qui est frappant aussi, c'est que celui qui écrit, se nomme le disciple que Jésus aimait et qu'il prend beaucoup d'initiatives. On imagine mal Jean fils de Zébédée écrire comme cela, enfin moi j'ai du mal. 

Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. 
Ils couraient tous les deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau

On fait la course ou on court pour ne pas se faire prendre par les soldats? En tous les cas, Pierre se fait devancer et cela évoque un peu ce qui se passera au bord du lac où certes il sautera dans l'eau pour arriver le premier, mais le disciple aura déjà reconnu Jésus en l'inconnu qui parle au bord du lac.

En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat; cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place

Très étonnant cette description et cette insistance sur les linges posés à plat. Pour moi, cela évoque des linges pliés, presque rangés, comme si un autre était venu. On peut imaginer que si c'était des voleurs, ils auraient pris le corps avec les linges, mais ne les auraient pas posés à plat. Et il y a la différence entre le suaire et les linges. Et le suaire (la coiffe,) est roulé à sa place. J'ai toujours eu l'impression que le suaire était à la place de la tête et le reste à la place du corps, mais de corps il n'y en a point. C'est le vide, l'interrogation, la phrase de Marie: on a pris le corps de mon Seigneur et je ne sais pas où on l'a mis (ce qu'elle dira au jardinier).

C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.

Impression que pour lui, c'est évident, alors que ce n'est pas le cas pour Pierre qui lui pense à un vol, comme Marie. Voir. La phrase de Job: j'avais entendu parlé de toi, mais maintenant mes yeux t'ont vu.. (et je te reconnais comme Dieu.

Le disciple que Jésus "aime" raconte.

On a passé encore une nuit affreuse. Il y a eu cette nuit où ils l'ont arrêté, il y a cette nuit où on l'a mis dans un tombeau, et cette nouvelle nuit qui signe la fin du Sabbat et qui va nous permettre de trouver un autre endroit pour poser son corps.

Chez moi, il y Marie, la mère de Jésus, qui malgré tout ce qu'elle espère,  pleure, se lamente. Il y a Pierre, qui lui ne croit plus à rien, plus en rien, et qui ne comprend pas comment on en est arrivé là, comment Judas a pu faire une chose pareille, comment lui, il a pu dire qu'il ne connaissait pas notre Maître. Nous avions décidé d'aller au petit matin, voir ce tombeau où Joseph et Nicodème nous ont dit avoir déposé le corps du maître et peut-être trouver un autre lieu pour qu'il repose. 

Et voilà, que quelques minutes après le lever du soleil, Marie de Magdala, celle que Jésus a délivré de sept démons, celle qui lui a lavé les pieds avec du parfum, arrive chez moi et annonce que le corps de Jésus a disparu. Disparu.. Parti, enlevé.. 

Que s'est il passé?  Est ce qu'il est vraiment redevenu vivant notre maître bien-aimé, vivant comme il l'avait annoncé? Pour moi c'était évident, mais pas pour les autres. Alors nous sommes partis au pas de course pour aller voir. 

Je suis arrivé le premier, mais moi, je ne suis pas un apôtre, je suis certes un de ceux qui ont suivi Jésus, mais je ne suis pas un des douze, même si je suis celui que Jésus aimait (que Jésus aime ). Je voulais que Simon entre le premier. Mais j'ai bien vu sur la dalle que le corps n'était pas là, qu'il y avait les bandelettes bien à plat là où aurait dû se trouver le corps. Et en moi, l'espoir était là. 

Puis Pierre est arrivé, il est entré et il a vu.. Il a vu les linges pliés, et le suaire posé à la place de la tête, et il faisait une drôle de tête en sortant. 

Alors moi je suis entré, comme lui j'ai vu, mais j'ai senti quelque chose, j'ai senti une absence qui était une présence et qui me disait: je suis vivant, ne me cherche pas parmi les morts, je suis vivant comme je l'avais promis, et va le dire aux autres.

 Alors une grande joie m'a saisie et en rentrant à la maison Marie nous a dit que son Fils était venu, qu'il était vivant et que les larmes qu'elle versait était des larmes de joie. 

Quant à Marie de Magdala, elle était retournée au tombeau à la recherche d'un corps qu'elle ne trouvera pas. 




VENDREDI 28 DÉCEMBRE: Mt 2, 13-18. Massacre des Saints innocents. 

Je dois reconnaître que c'est une fête que je déteste. On peut raconter tout ce qu'on veut sur ces enfants (peu importe si c'est vrai ou pas, parce que c'est vrai tous les jours dans notre monde), qui sont mis à mort à la place de, ce qui fait penser à tous ces otages, à toutes ces victimes du terrorisme. Mais surtout pour moi, cela me fait tristement penser à ces enfants qui ne sont pas morts, dont le corps est resté vivant mais qui ont perdu leur innocence. Et qui adultes, continuent à vivre avec cette mort en eux, ce désir de mourir parce que leur vie leur a été volée. Je ne sais pas si comme on le dit Dieu souffre en eux de cela, mais comment croire en un dieu de tendresse quand on (je) voit les ravages de ce meurtre des innocents, parce que oui, c'est l'innocence qui est volée, bafouée, bannie. Comment permettre à ces personnes qui ont vécu ce massacre de vivre et non pas de survivre? Je ne peux souhaiter qu'une chose, c'est que le Seigneur en lequel je crois (et là, la volonté fonctionne) se révèle à ces personnes et leur montre son amour et sa souffrance.  

13 Après le départ des mages, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr.» 
14 Joseph se leva; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte
15 où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur, prononcée par le prophète : ‘D’Égypte, j’ai appelé mon fils.’ 

L'ouverture de Joseph aux choses qui ne se révèlent que la nuit et sa foi. 
Ce départ de nuit, vers un lieu qui est censé être un lieu d'esclavage pour le peuple, comme si Jésus devait faire ce trajet inverse de celui de l'Exode. Et je me dis que pour ce bébé, cela a dû être un traumatisme de vivre cela; la fuite, se sauver et malgré tout sentir l'angoisse des parents, car c'est précipité comme départ.
Hérode comme le Pharaon qui s'en prenait aux enfants du temps de Moïse.

16 Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.

 Etonnant cette idée qu'il a cru que les mages se sont moqués de lui. Lui le roi, mis en place par les romains. Pourquoi cette fureur? Peut-être parce que ses plans s'écroulent. Alors il réagit par la violence et c'est contre cette violence du cœur de l'homme que jésus va s'élever et combattre, même si lui en sera la victime.

 17 Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie : 
18 ‘Un cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus.’  jr 31, 15

Si on lit le texte, il est question de la région et dans la région de Bethléem il y a bien ce lieu de Rama-Rachel. Il est situé à un peu moins de 9km de Jérusalem. Mais dans le texte de Jérémie, ce chapitre 31, il y a certes Rachel qui ne veut pas être consolée, mais qui le sera malgré elle, parce que ses enfants reviendront au pays. Et peut-être que c'est aussi cela, Jésus reviendra et la connaissance de Dieu (ça c'est le texte de Jérémie) envahira le pays et une alliance nouvelle sera proclamée. 

                                               Hérode raconte

 Non, mais, cela fait des jours et des jours que j'attends qu'ils reviennent à Jérusalem ces étrangers qui ont parlé de cet enfant roi qui devait me supplanter. Mais non, rien. A croire qu'ils avaient compris que jamais je n'aurais rendu hommage à cet enfant.. Ces enfants là, on les tue dans l'œuf. C'est moi qui ai fait du temple de Jérusalem ce qu'il est aujourd'hui, et un enfant, soit disant descendant de David, ce drôle de roi chanteur et danseur, viendrait me ravir ma gloire.. 

Alors puisque je sais que l'enfant a moins de deux ans, je vais envoyer ma troupe, ne suis-je pas le roi, et ils massacreront tous les bébés, comme ça je serais tranquille, ma dynastie sera assurée. 

Et c'est ce que j'ai fait. Il y a eu des pleurs, des hurlements dans la région de Bethléem, et je suis un roi honni, mais peut m'importe. Ce qui m'ennuie davantage, c'est que mes espions m'ont parlé d'un homme qui allait avec sa femme en direction de l'Egypte, et là je ne peux rien faire. Mais ils n'ont pas parlé de bébé.. Peut-être qu'il était caché, je ne sais pas. Mais personne ne m'ôtera ma royautéEt si cet enfant est vivant, j'espère bien que lui et ses parents payeront leur affront et qu'il sera mis à mort par ce pouvoir romain que je hais et qui m'empêche d'être vraiment le roi de ce pays

Quant au Dieu qui aurait voulu cela, pour moi il n'existe pas; je suis un Dieu et ce que je veux, je le fais.

SAMEDI 29 DÉCEMBRE Lc 2, 22-35 Purification, mais pas que.

22 Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,
23 selon ce qui est écrit dans la Loi : ‘Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.’ 

Je crois que dans l'Exode ou le livre des Nombres on trouve cela. Cette consécration du premier né, est le pendant de la mort des premiers nés égyptiens. Les premiers nés des hébreux ont eu la vie sauve grâce au sang de l'agneau sur les linteaux des portes, mais la contre partie est ce don du premier né, qui finalement est racheté par ce sacrifice . Tout vient de Dieu, tout lui appartient, et cela rappelle que la source ce n'est pas nous. 

24 Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : ‘un couple de tourterelles ou deux petites colombes.’ 


25 Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. 
26 Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. 
27 Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple, au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, 

 Il y  a beaucoup d'esprit saint dans ce texte. Peut-être que cela c'est une marque spécifique de Luc avec la présence des anges, c'est à dire l'ouverture entre la terre et le ciel. Ça communique. 

28 Siméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : 
29 « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. 
30 Car mes yeux ont vu le salut
31que tu préparais à la face des peuples:
32 lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
33 Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.


Très étonnant la phrase:" Syméon reçut l'enfant dans ses bras". Il ne bénit pas l'enfant, mais il bénit le très haut. Et il voit en ce bébé ce que personne d'autre que lui ne voit, même pas les parents, qui s'étonnent. 
.

34 Siméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction 
35 – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive– : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Je crois que je n'ai jamais compris cette finale. Si cet enfant doit être le sauveur, comment peut-il provoquer la chute? Certainement parce qu'il n'est pas le sauveur attendu, le messie roi, celui qui rendra sa grandeur militaire à Israël, même si cet enfant devenu adulte va être la lumière des nations. 

Il y a la prophétie concernant le cœur déchiré de Marie. Mais il s'agit de l'âme et ensuite des pensées qui viennent du cœur d'un grand nombre. Est ce que c'est aussi ce que veut montrer l'évangile de Luc, que Jésus, sera un signe, un signe pas reconnu de son vivant ou mal reconnu, mais qui pourtant mettra en lumière les pensées profondes des uns et des autres. 

                                               Marie raconte.

Cela fait quarante jours que mon fils est né. Il est beau, il sourit, il commence à tendre les bras, ses yeux sont encore bleus, mais je me demande quelle couleur ils auront plus tard. Verts comme ceux de David son lointain ancêtre? Marron comme ceux de Joseph, même si Joseph n'est pas son père, parce qu'il lui ressemble beaucoup, bleus comme les miens? Je ne sais pas. 

Mais aujourd'hui est un jour spécial, nous allons au Temple pour accomplir le rituel de la consécration des premiers–nés; et consacré, mon fils il l'est et oh combien. Nous avons acheté un couple de tourterelles (cela me fend le cœur, mais c'est ainsi et ce n'est pas nous qui les mettons à mort, sauf que je ne comprends pas bien pourquoi tuer) qui seront comme le prix à payer pour que notre fils, (Son Fils), vienne vivre sa vie avec nous ses parents. 

Et au moment où le prêtre qui était de service ce jour là, devait accomplir ce double geste: celui de l'offrande que nous faisions à Dieu, Béni Soit-il, et le sacrifice des colombes qui est ce geste de rachat, est arrivé  un  homme d'un certain âge. J'ai compris que c'était lui qui devait tenir mon fils durant le temps du sacrifice des oiseaux. Je lui ai mis mon fils, mon premier-né dans les bras et cet homme que je ne connaissais pas, a paru rempli d'une joie immense. 

Il a alors remercié, loué notre Dieu de lui avoir révélé qu'en notre fils, il y avait plus qu'un fils, il y avait celui qui était choisi depuis toujours pour être celui qui serait le Messie, le sauveur de notre peuple, mais aussi qui révèlerait la Gloire de notre Dieu au monde entier. 

Ce qu'il disait me comblait de joie, mais il a dit une phase terrible, il a dit qu'un glaive transpercerait mon cœur, il a dit que mon fils, un peu comme ce glaive, ouvrirait le cœur des hommes et alors se révèlerait leur vrai désir. 

Joseph me regardait, je regardais Joseph, je regardais Syméon, car c'est le nom de cet homme, et je savais bien qu'il avait raison, que la vie de mon fils se terminerait peut-être de façon dramatique, mais pour le moment, c'était mon tout petit et j'étais si fière de lui que tout en moi, tressaillait de joie, malgré ce futur.  

Syméon raconte…


Il me l'avait promis, il me l'avait promis et c'est arrivé.. Je n'avais pas prévu d'aller au Temple ce jour là, mais j'ai su que je devais y aller. Je me suis levé, j'ai pris ma canne, car j'ai du mal à marcher, maintenant que les cheveux blancs sont là… Et je me suis mis en route. 

Je suis entré dans le Temple, et j'ai dit au Seigneur: "Guide moi" et il m'a guidé. Il m'a conduit vers un jeune couple, enfin surtout elle, qui venaient pour accomplir le rite de la consécration du premier né et le sacrifice qui est soit celui du rachat de ce premier-né, soit celui de la purification de la mère. 

J'ai vu le couple, j'ai vu l'enfant, le petit enfant, et la joie a explosé en moi. Je savais que celui-là, serait la Consolation de mon peuple, qu'il lui redonnerait cette Gloire qui est celle du Dieu en qui j'ai mis ma foi. Je savais qu'il révèlerait au monde entier la Puissance, la Miséricorde et l'Amour de notre Dieu. Des mots sont sortis de mes lèvres, des mots que je ne pouvais retenir qui chantaient cet enfant que je tenais dans mes bras, car sa maman, qui devait elle aussi être mue par l'Esprit Saint, me l'avait déposé dans mes bras et il le regardait ce bébé avec ce sourire qui vous fait fondre. 

Mais j'ai aussi ressenti qu'à cette jeune femme qui en quelque sorte me donnait son bébé, je devais dire quelque chose, que je devais la prévenir que ça ne serait pas facile pour elle et j'ai vu qu'un jour son cœur serait comme transpercé par la douleur et je le lui ai dit. Je lui ai dit aussi que ce petit être, un jour, il serait dans notre nation non pas un signe de paix, de concorde, mais un signe de division, parce que cela elle devait le savoir. 

Elle a d'abord paru un peu étonnée, mais je crois qu'elle savait déjà tout cela, sans trop le savoir. 

Puis je me suis retiré, je suis rentré chez moi, sachant que désormais ma mort serait douce, parce que mes yeux avaient vu…


DIMANCHE 30 DÉCEMBRE: Lc 2, 41-52  Sainte Famille.



Curieusement ce qui m'a frappée dans ce texte, c'est une certaine similitude de vocabulaire avec les pèlerins d'Emmaüs. Avec en particulier le "ils s'en retournaient". Après tout, c'est toujours la Pâques et on s'en retourne chez soi.

41 Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
 42 Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. 
43 À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents

Ils s'en retournent chez eux, comme les deux disciples qui rentrent aussi après la fête de Pâque chez eux. Ils ont perdu aussi quelqu'un, les disciples croient avoir perdu, les parents ne le savent pas.

Quant à Jésus il est aussi resté à Jérusalem, mais il est devenu le tout autre. 

44 Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. 
45 Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.

Pourquoi chercher le vivant parmi les morts...

Une journée de chemin, les autres sont sur le chemin et ils savent pas qu'ils ont trouvé ou qu'ils ont été trouvés par celui qu'ils pensaient avoir perdu.

46 C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, 
47 et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.

On a déjà en germe celui qui va éveiller leur intelligence au mystère des écritures. 

48 En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant!»

Il y a la souffrance de la perte. Et ce que disent les disciples: es tu le seul à Jérusalem à ne pas savoir ce qui s'est passé et pourquoi nous sommes tristes et combien nous souffrons. Pour des parents c'est autre chose, car il y a la peur de ce qui a pu arriver, un enfant qui disparaît, un corps qui disparaît…

49 Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père? » 
50 Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. 

Les disciples ne comprennent que lorsque Jésus disparaît. 
Pauvres parents de Jésus. Quel est cet enfant de 12 ans capable de dire des choses pareilles.

51 Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements

52 Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.




Jésus raconte. 

Ils n'ont vraiment rien compris, et ça promet pour le futur quand je quitterai la maison pour annoncer la bonne nouvelle, pour dire que mon père le Très Haut, le Tout Puissant est présent aujourd'hui dans le peuple qui est le sien, le peuple qu'il a ramené d'Egypte, le peuple qui doit révéler sa présence au monde entier. 

Cela faisait au moins deux ans que j'attendais cette montée à Jérusalem pour célébrer la Pâques, manger l'Agneau Pascal. Et là, avec mes douze ans révolus, c'était enfin possible. Mais le Temple, la demeure de mon Père, je voulais m'en imprégner, je voulais la ramener dans mon cœur, dans mon corps, dans mon esprit, avec moi à Nazareth. 

Alors au lieu de rentrer avec eux, je suis resté. J'ai regardé, j'ai écouté et j'ai parlé avec tous ces sages qui lisent et relisent les paroles des textes saints, qui en sont nourris, qui l'aiment cette parole. Il y a toujours eu quelqu'un le soir qui m'a proposé de dormir chez lui, et j'ai appris ce qu'est l'hospitalité. 

Que j'ai aimé ce temps, que j'ai aimé ces jours où je me sentais nourri, porté par la parole, mais aussi par ces hommes qui étaient là.

Au bout de trois jours, mes parents sont arrivés. Je savais bien qu'ils étaient inquiets, qu'ils pouvaient être en colère. Qu'est ce que ça sera quand mon corps leur sera enlevé pendant la même durée.. 

Je ne me suis pas excusé, je n'ai pas demandé pardon d'avoir créer cette inquiétude, non, je leur ai rappelé que si j'étais dans ce monde c'était pour être le témoin de mon Père. Je sais que cette phrase a été comme un coup de poignard pour ma mère, qu'elle ne comprendrait pas, mais que tout cela pour elle prendrait un sens, bien plus tard, beaucoup plus tard. 

Vous qui connaissez mon histoire, souvenez vous des pèlerins d'Emmaus et regardez les mots employés par Luc. Eux aussi sont inquiets, eux aussi étaient en route pour rentrer chez eux, eux aussi ont perdu quelqu'un. Eux aussi auraient pu me dire: pourquoi nous as tu fait cela. Alors croyez moi ou pas, mais le cœur de ma mère, le cœur de mon papa Joseph, ils étaient tout brûlants d'amour de m'avoir retrouvé. 

Marie raconte

On était si contents d'aller enfin avec lui pour cette fête de la Pâques dans la ville sainte. De Nazareth à Jérusalem, cela fait du chemin et c'est une petite caravane qui a quitté le village. On avait loué comme chaque année une salle chez un ami qui habitait autrefois Nazareth, et on a célébré notre fête. Puis on a pris le chemin du retour. J'aurais bien dû me douter qu'il se passerait quelque chose, parce que quand nous nous sommes mis en route, il n'était pas là, mais comme il aime bien sa petite cousine Rachel, j'ai pensé qu'il ferait la route avec elle. 

Seulement on a bien dû se rendre à l'évidence à l'étape, il n'était pas là. Alors très inquiets, parce qu'on ne sait jamais ce qui peut se passer dans une ville comme Jérusalem, on est repartis dans l'autre sens. Je me doutais bien qu'il serait dans le Temple, parce que finalement nous y avions passé peu de temps et que le Temple c'est le lieu de la Prière, c'est le lieu des enseignements, c'est le lieu des sacrifices, et c'est là que nous l'avons trouvé. 

Il avait l'air bien, il était assis au milieu des docteurs et ça discutait ferme. Il avait l'air si heureux, mais comment a t il pu nous faire cela, nous laisser dans l'inquiétude? Quand je lui ai demandé pourquoi il nous avait fait vivre cela  à son père et à moi-même, il a eu un petit sourire et il a répondu qu'on n'aurait pas dû le chercher, ce qui sous entend qu'un enfant de 12 ans se sentait capable de rentrer tout seul à la maison quand il l'aurait jugé bon, ce qui est quand même un peu énorme, parce qu'un enfant ça reste un enfant.  Il a ajouté qu'il se devait aux affaires de son Père (ce qui a été dur pour mon cher Joseph), mais pourtant ça nous le savions, seulement, on se ferme un peu les yeux et les oreilles pour vivre le présent. 

Il est rentré avec nous, simplement et la vie a repris son court, vie simple et paisible, mais je n'étais plus aussi tranquille, je pensais à ce jour où il serait pris par sa mission, le jour où il partirait; le jour où il retrouverait son cousin pour annoncer le royaume.

41 Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
 42 Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. 

43 À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. 
44 Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. 
45 Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.

46 C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, 
47 et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.

48 En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »

49Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » 
50 Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. 

51 Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. 
52 Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

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