samedi 5 janvier 2019

ÉVANGILES :SEMAINE DU 31 DÉCEMBRE AU 6 JANVIER 2019

ÉVANGILES DE LA SEMAINE DU 31 DÉCEMBRE AU 6 JANVIER.

LUNDI 30 JANVIER. Jn 1, 1-18

1Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. 
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.


On pourrait presque appeler ces versets, le début d'un poème..

Je continue à trouver que c'est une reprise plus que magistrale du début de la Genèse. Car dans la Genèse, il y a cette terre informe et vide, des ténèbres au dessus de l'abime, l'esprit de Dieu qui flotte sur les eaux (j'ai faille écrire "os", intéressant non), et une parole qui introduit la Lumière, qui crée la Lumière, parole qui différencie les ténèbres de la lumière, parole qui crée. Et cette parole, cette lumière pour l'évangéliste, c'est le Verbe, la parole agissante qui ne revient pas sans avoir accompli ce qu'elle a décidé de faire. Si on reprend la Genèse, il y a ces 10 paroles de création qui se terminent par la création du couple humain, couple qui apparaît sans passé, sans histoire, mais qui reçoit le don de la fécondité, de la maîtrise de ce qui sur la terre, dans les airs et dans les mers, et une nourriture non animale. Ce couple est béni par Dieu. Et ces hommes sont introduits dès le début du texte, ce Verbe était dès l'origine la lumière des hommes, et rien ne peut s'y opposer, du moins pas complètement. Il y aussi ce lien entre la vie et la lumière et il me semble que lorsqu'on parle d'une histoire possible de la vie sur notre terre, c'est bien la lumière qui tombant sur l'eau (la soupe primitive) fait petit à petit éclore la vie. Mais cette vie, donnée, il faut du temps pour que l'homme advienne, et l'homme reste bien dans les ténèbres de son animalité. Et là le verbe arrive dans notre aujourd'hui, pour donner la vie?

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean
Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. 
Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Importance de Jean, certainement d'ailleurs pour ces disciples de Jean qui ont été préparés par lui à reconnaître en l'homme Jésus, celui qui était la lumière. En même temps, je pense qu'il y a tout un jeu entre l'humain issu de la terre et l'humain venant de Dieu.

 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. 

Ceci est un sacré article de foi, car il dit qu'en tout homme, il y a cette étincelle donnée par le Verbe, mais cette étincelle, on peut soit la laisser grandir soit l'éteindre; et cela c'est la liberté. Mais le don est pour tous. Pour moi, aujourd'hui, c'est cet accès au spirituel qui est donné, mais qui est bien trop souvent étouffé parce que pas scientifique, pas rationnel, alors que c'est cela qui fait vivre.

10 Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.
11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu

Là, dans le poème, il se noue quelque chose du drame qui sera la tragédie de l'homme Jésus. Il a tout créé, mais ce qu'il a créé se détourne et préfère rester dans la ténèbre, dans sa recherche de pouvoir.


12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom
13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu

Là arrive la révélation du nouveau don, devenir enfants de Dieu, simplement en croyant en son nom, ce qui sera amplement développé dans les épitres johanniques.

14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité

Nouvel acte de foi: le verbe, qu'on ne peut pas retenir, s'est emprisonné dans un corps de chair, et de ce fait il est devenu possible de voir dieu sans mourir et de même pouvoir contempler, parce que là on est dans du trinitaire: c'est l'esprit donné qui permet cette vision, cette reconnaissance.

15 Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant: « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » 

Cela me fait penser à "avant qu'Abraham fut, je suis". 

16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce
17 car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ

Finalement c'est presque du St Paul ça. La loi permet de vivre d'une manière qui prépare cette révélation. Mais la grâce (le don) et la vérité (cette autre connaissance) c'est don du Fils.

18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

Révélation.. Connaître.


MARDI 1 JANVIER: Lc 2, 16-21  Marie mère de Dieu/Circoncision. 

Quand on parle de circoncision, on fait comme si cela ne posait aucun problème, mais en soi c'est quand même une mutilation. Le terme hébreu pour dire cela, c'est "coupure et alliance".  Et c'est quand même une sacrée coupure que d'enlever ce morceau de peau, ce prépuce. Alliance qui se fait, comme toutes les alliances à l'époque d'Abraham, dans le sang. N'y a t-il pas ces animaux coupés en deux, entre lesquels le Seigneur passe pendant la nuit? Alors il vaut mieux perdre un petit bout et rester vivant que d'être mort et coupé en deux morceaux après. C'est ce signe qui donne l'appartenance au peuple élu, au peuple choisi. D'après ce que j'ai pu lire, ce rituel était pratiqué par le père de famille, par Abraham, avec semble-t-il un couteau en silex, puis certainement ensuite avec des lames. Et c'est une véritable opération, qu'on le veuille ou non. Ce n'est pas une scarification, c'est vraiment couper un morceau de chair. Quelle que soit la symbolique (le manque, la partie pour le tout) celui qui vit cela dans sa chair, même tout petit est confronté à la douleur et à une douleur qui va perdurer quand même quelques jours, au risque d'infection (du moins autrefois) et je pense et c'est ce que j'ai essayé d'écrire: pour une mère, ce doit être difficile; et faire la fête quand son petit a mal n'est pas évident..  

Voici le texte proposé par la liturgie, qui est centrée maintenant sur Marie Mère de Dieu et qui a pris la place de la fête de la circoncision.

16 Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.

Ils trouvent donc ce que l'Ange leur avait annoncé; mais ce qui se passe pour eux, quand ils découvrent ce couple et ce bébé, finalement on n'en sait rien. 

17 Après avoir vuils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
18 Et tous ceux qui entendirents’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.

Peut-être que l'on peut faire une projection dans le temps. Un jour il y aura une résurrection, et il y aura un tombeau vide. Et un jour il y aura le don de l'esprit, et Pierre racontera tout ce qui avait été annoncé au sujet du Seigneur, et tous seront dans l'étonnement. Mais dans le présent, il semble que les bergers soient aller rapporter cela aux habitants de Bethléem, avec cet étonnement. 

19 Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.

Centration sur Marie; on a l'impression qu'elle ne comprend pas tout, mais qu'elle accepte ce qui vient, ce qui est donné, ce qui est demandé. Elle sait que des bergers ont vu du divin, elle sait que des bergers ont entendu parler de la naissance de leur enfant, elle sait… Et cela reste inscrit, écrit en elle, et cela prendra sens un jour, car son fils sera Le Berger; et les bergers ce sont des hommes de mauvaise réputation (il me semble) et c'est ceux là que son Fils ira chercher. Tout cela demeure en elle, prend partiellement sens, mais prendra son sens plus tard.

20 Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.

Ils repartent d'où? Ils s'en retournent auprès de leurs troupeaux. Ils sont certainement changés. Ceux que l'on considère comme des voleurs, sont transformés. 

21 Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus,le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.




Marie raconte

Oui, il a été courageux, mais il a pleuré mon tout petit. Il a eu mal, et même si Joseph le tenait fermement sur ses genoux, et même si ça a été rapide, il a donné des ruades. Nous avons cherché un prêtre dans Bethléem qui aurait pu faire cela, mais nous n'en n'avons pas trouvé. Alors j'ai pensé au mari de ma cousine Elisabeth qui est prêtre et qui est habilité à accomplir ce geste, puisqu'il met à mort les agneaux pour la Pâque. J'ai demandé à la famille qui nous avait accueillis de bien vouloir le chercher.

 Il faut dire que les bergers qui sont venus nous voir n'ont pas tenu leur langue et qu'ils sont allés dire à ceux qui achetaient leurs fromages qu'il y avait un couple qui venait de donner naissance à un petit et qui étaient dans une étable. Du coup, une des familles est venue nous chercher pour nous prendre chez eux. La première semaine a passé très vite, et le temps de "nommer" notre enfant est arrivé. 

Donc, il était sur les genoux de Joseph. Bien sûr on a bien nettoyé la lame, on l'a aussi passée à la flamme du feu qui était dans l'âtre, on a fait tout ce qu'il fallait pour que ça se passe bien, mais c'est mon bébé, et voir son sang couler, pour moi c'était très dur. Zacharie a très bien fait, mais mon petit a eu mal, il s'est un peu débattu, il a pleuré et moi, j'ai eu mal pour lui, mal en lui, mal en moi.

Je sais qu'une alliance ça doit se sceller dans le sang, mais pourquoi pas le sang des animaux? Pourquoi le sang des petits garçons? Pourquoi cette mutilation? Oui je sais, tout l'enfant mâle appartient au Seigneur et là c'est juste un petit morceau de peau qui en quelque sorte évoque le tout, qui est donné en signe d'alliance,  mais quand même.

 Le sang versé est du sang versé, la douleur est la douleur. N'allez n'allez pas me dire que les bébés ne sentent rien? J'ai vu les cris, j'ai vu qu'il essayait de se tortiller, j'ai vu, qu'il avait mal très mal et je sais qu'il aura mal encore un bon bout de temps, qu'uriner sera douloureux, et que je devrai veiller sur lui, sur mon petit garçon qui a reçu son nom bien à lui, celui de Joshua, dieu sauve. Heureusement il a pris mon sein après, il s'est calmé, et il s'est endormi et il m'a semblait que lorsqu'on l'appelait par son prénom tout neuf, il souriait.

Ce rite qui a été donné à Abraham est un rite d'alliance, et je sais que mon Fils sera celui qui établira une nouvelle alliance entre Dieu, béni soit-il, et notre peuple, et que nous serons enfin sauvés, délivrés du mal, délivrés de l'esclavage du péché. 


J'espère qu'il  trouvera un autre type d'alliance, une alliance qui ne sera pas scellée dans le sang, cette alliance dont parle prophète Jérémie, qui nous demandait la circoncision du cœur. Mais quelque chose en moi me dit que ça ne se passera pas ainsi, qu'un jour il donnera sa vie, son sang, tout son sang  pour que la nouvelle alliance puisse advenir, cette alliance dont nous rêvons tous, nous les petits, nous les pauvres, nous les dépendants, nous les humbles. Et ce jour là il portera vraiment son nom: Dieu sauve. 





MERCREDI 2 JANVIER: Jn 1, 19-28 CENTRATION SUR JEAN QUI N'EST PAS..

19 Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu? » 
20 Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. »
21 Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. » 

22 Alors ils lui dirent : « Qui es-tu? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même? » 

Curieusement cela fait beaucoup penser à l'interrogatoire de Jésus par Pilate. Qui es-tu? Qu'est ce qu'on dit de toi? Et ce sera aussi la question permanente des pharisiens. Normalement Jésus n'a pas encore commencé son ministère, mais celui de Jean inquiète et la question se pose; qui es-tu, pourquoi fais-tu cela, qui t'a donné autorité?


23 Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert :Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe.» 

24 Or ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.

La réponse est tirée du prophète Isaïe et il s'agit d'un chemin de conversion. Maintenant de quel désert d'agit-il? Un désert sans personne, donc ça ne sert pas à grand chose, ou bien un lieu de l'être humain qui n'est plus irrigué par la vie de Dieu, un lieu où ça ne pousse plus, un lieu qu'il faut revitaliser. Et peut-être que mettre de l'eau, c'est déjà une signe. Mais il peut aussi s'agit de la surdité de l'être humain. On dit bien "prêcher dans le désert" quand on ne vous écoute pas.. 

25 Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »
26 Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; 
27 c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale.


Toujours la question de la légitimité. Et le "qui t'envoie". Et là la réponse pourrait bien être que celui qui l'envoie c'est cet inconnu qu'ils ne connaissent pas. Cet inconnu dont Jean se dit indigne de délier la sandale. 

 28 Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

Et un lieu, qui remet dans le temps et dans l'histoire. Le long du Jourdain. Et cela pourra introduire la suite.


JEUDI 3 JANVIER: Jn 1, 29-34

Et là, quelque chose se noue.. On nous fait attendre la venue de celui qui était la lumière, qui rencontre un homme Jean, qui le reconnaît.
L'évangile lui ne dit pas la même chose, il dit "le lendemain". Donc on est dans un temps qui se déroule, et si on prend la fin du texte, on peut penser qu'il y a eu ce témoignage de Jean, puis que Jésus est venu se faire baptiser et que Jean l'a reconnu et qu'il témoigne alors autrement. Il ne parle plus de lui, il parle de celui qui est là, qui arrive, et qui est plus grand que lui.


29 En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; 

 On aurait pu croire que si Jésus vient vers Jean, c'est pour devenir disciple, mais Jean détrompe ceux qui sont avec lui, et déclare que cet homme n'est pas un disciple, mais celui qui donnera sa vie pour enlever le mal qui défigure le monde.

30 c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était
31 Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. 

Dans cet évangile, le but du baptême de Jean n'est pas tant la conversion du peuple, que de trouver qui sera l'envoyé du Seigneur. Et Jean attend le signe et dit que celui-là ne sera pas son disciple. Si je suis venu baptiser dans l'eau c'est pour qu'il soit manifesté à israël. Sauf que ce sera un signe pour Jean, qui va lui permettre de témoigner, mais un tout petit signe.

 32 Alors Jean rendit ce témoignage: « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. 

Là le signe, mais un signe qui demeure dans le temps. L'esprit (onction) descend et le ciel s'ouvre et l'homme devient comme le pilier. Et il demeure sur Lui. Demeurer, un des mots clés de cet évangile.

33 Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”
34 Moi, j’ai vu, et je rends témoignage: c’est lui le Fils de Dieu. »

Ne pas connaître, mais du coup le reconnaître grâce au signe, et pouvoir annoncer que le Fils de Dieu ne baptise pas dans l'eau, mais dans l'Esprit; et ce sera la thématique du "naître d'en haut".

VENDREDI 4 JANVIER: Jn 1, 35-42

35 En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
36 Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. »
 37 Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus.

L'évangile dit "le lendemain". Le lendemain de quoi? Pour ma part, je pense qu'il s'agit du temps qui a suivi le baptême de Jésus. Il y a cette phrase curieuse de Jésus qui allait et venait. Or cette phrase on la trouve en Jn 10, 23, "quand Jésus va et vient dans le temple sous le portique de Salomon" (ce qui n'est peut-être pas rien) et les pharisiens font alors cercle autour de lui, donc le bloquent dans sa déambulation et lui demande si oui ou non il est le Christ. Or là, Jean le Baptiste affirme que cet homme qui déambule, c'est l'Agneau de Dieu, et cela suffit aux disciples, qui comprennent, contrairement aux juifs. 

Mais la scène est curieuse. On a Jean qui est avec deux disciples, et qui au fond de lui, sait que ces deux là, il doit les lâcher, il doit les laisser partir. Il y a Jésus qui est là, et certainement un regard entre les deux hommes; et Jean alors qui lâche la phrase clé: l'agneau de Dieu, qui fait déclic pour les disciples qui se détournent de Jean et suivent Jésus. C'est une scène magnifique de la part de Jean. Il a préparé, et il ne garde pas pour lui.

Pour moi, Jésus qui va et vient, cela me fait penser à un père qui attend un accouchement et là, c'est Jean qui donne de fait la vie à ces deux là. C'est vraiment magnifique.

38 Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » 

L'étonnement se poursuit. On a un peu l'impression que les disciples lui courent après, mais restent à distance, ils ne savent pas trop comment l'aborder. Jésus se retourne et pose une question, et ça il sait faire, et c'est une drôle de question. C'est qu'est ce que vous me voulez? La question "que cherchez-vous", elle évoque ce qui se passera à la résurrection. Mais c'est une question fondamentale, qu'est ce que moi je cherche, qu'est ce qui me met en mouvement, mais l'important c'est que Jésus pose une question. Et la réponse c'est, et je pense que dans cet évangile c'est particulier, c'est le lieu de la demeure. Or nous savons que l'Esprit demeure sur lui.  

39 Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). 

 Hospitalité, ouverture. Importance de la dixième heure. Un commentateur dit que Jésus avait une tente et que c'est là qu'il les a reçus. Pas une vraie demeure, la tente comme la tente de l'alliance dans le désert. C'est une belle image. Et on (je) imagine bien, le thé partagé, peut-être le pain partagé, et la conversation qui s'en suit.


40 André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. 
41 Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. 
42 André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit: « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

La rencontre d'André est telle qu'il veut faire connaître cela à son frère. J'aime ces situations ou Jésus pose son regard. Parfois il dit, parfois il aime.. Là d'emblée il se positionne comme Dieu, puisqu'il donne un autre nom. Mais je pense que c'est plus roc que Pierre. Et Jésus va en avoir besoin d'hommes rocs dans sa mission.

SAMEDI 5 JANVIER. Jn 1, 43-51

Dans l'évangile de Jean, l'appel des premiers se fait en douceur. Il y a eu les deux qui ont quitté Jean pour s'attacher à Jésus. Il y a eu André, qui va appeler Simon que Jésus "renomme" immédiatement. Puis, tout le monde semble partir à Bethsaïde et là, Jésus appelle Philippe, qui réagit immédiatement. Et là, lui, il va prévenir son ami Nathanaël. C'est vraiment la parabole du trésor trouvé.. Mais le trésor on ne le garde pas pour soi. On a donc à ce moment là, Jésus avec André, Pierre, un disciple pas nommé, Philippe et Nathanaël. La bande des cinq ou la bande des six… Et ils iront à Cana.

43 En ce temps-là, Jésus décida de partir pour la Galilée. Il trouve Philippe, et lui dit : « Suis-moi. » 
44 Philippe était de Bethsaïde, le village d’André et de Pierre.

Je suppose que cela veut dire que Jésus quitte cette partie de la Judée où Jean baptisait. Et il commencera sa mission, avec ces hommes appelés dès le début. Il va certainement habiter là où résident Pierre, André  et là il appelle Philippe. Que se passe t il entre ces deux hommes, on ne le sait pas, mais Philippe est prêt et c'est cela l'important. Il se laisse déplacer. Et ce qui se passe a dû être fort.

45 Philippe trouve Nathanaël et lui dit : «Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. » 
46 Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. »

 Drôle de dialogue entre Philippe et son ami. L'un dit: on a trouvé celui qui était révélé par Moïse (enfin ça pas évident) et les prophètes (ça oui). Seulement Nathanaël sait que le messie ne peut pas venir de Nazareth. Et ça c'est important, les certitudes, le savoir qui peuvent brouiller la vue, et c'est ce qui se passera avec les pharisiens. La petite phrase, viens et vois, il me semble que c'est ce que Jésus a dit aux deux premiers: "venez et vous verrez", vous verrez qui je suis, vous verrez où je demeure, mais vous verrez aussi qui demeure en moi. Et l'important c'est que Nathanaël ne reste pas buté dans ses certitudes. Il suit son ami.


 47 Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite: il n’y a pas de ruse en lui. »

 Phrase curieuse, qui veut dire que la démarche de Nathanaël n'est pas une démarche de doute, une démarche de suspicion. Il demande à voir et à être convaincu et Jésus, parce qu'il est honnête, va lui donner un signe.

 48 Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuierje t’ai vu. »

 C'est sibyllin pour nous, mais pas pour Nathanaël. Figuier, connaissance, réflexion, prière. Peu importe, c'est le signe.

49 Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu! C’est toi le roi d’Israël! » 

Belle profession de foi et retournement complet du bonhomme.

50 Jésus reprend: « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » 
51 Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

 Tu as eu ce signe, mais tu en auras d'autres et là il y a une annonce, qui est la communication de la terre et du ciel. Il n'y  a plus de fermeture, mais une ouverture et Jésus se présente comme le nouveau Jacob, le nouveau Père du Peuple. Mais le peuple acceptera t il ce changement?

DIMANCHE 6 JANVIER: EPIPHANIE… Mt 2, 1-12


Il y a un psaume, des psaumes où il est question des rois qui viennent apporter leur trésor à Jérusalem la ville sainte, qui y reconnaissent en son Roi la présence d'un Autre, et je crois que c'est ce que Matthieu veut aussi montrer. Bien sûr il y a les étrangers qui reconnaissent, qui se sont mis en route, qui ont trouvé, mais il y a aussi comme la Gloire de Dieu qui est dans cet enfant, dans cette maison et qui se révèle à ceux qui cherchent.

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

 Jésus étant né à Bethléem la ville de David, réalise déjà une prophétie. On est dans le temps: Hérode; et dans un monde qui tourne sans histoire, un événement: des hommes qui viennent pour se prosterner devant un enfant dont personne n'a entendu parler. Il est question d'une étoile qui les a mis en route. 

 En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. 
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
 ‘Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël.’ » 

On peut comprendre le bouleversement d'Hérode qui vient de faire reconstruire le temple, en attend quand même une reconnaissance et ça lui passe sous le nez. Ce n'est pas lui que les mages viennent honorer, non c'est un inconnu.


Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
 puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui.» 

 Là, j'aurais envie de dire: plus menteur que moi tu meurs.. Mais c'est comme ça. Sauf qu'il donne quand même la bonne indication aux chercheurs.

Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. 
10 Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie
11 Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents: de l’or, de l’encens et de la myrrhe. 

J'aime la phrase: ils se réjouirent d'une très grande joie. Ils avaient perdu leur signe, ils étaient dans le brouillard, et voilà que la lumière revient et les guide. Lumière extérieure ou lumière intérieure. La suite on la connaît.. Se prosterner devant un enfant, voir au-delà, ce soit être aussi le fruit de la sagesse.

12 Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Marie…

Imaginez notre stupeur quand dans notre village est arrivée une caravane de chameaux, avec trois hommes, habillés comme des astrologues, ces astrologues qui habitent dans le pays de notre Père Abraham. Et c'était mon fils qu'ils cherchaient. 

Je trouvais que ma maison n'était pas à la hauteur pour eux, et en plus Joseph était en déplacement, il avait une toiture à refaire. Mais ils n'ont rien regardé, ils ont demandé à voir mon fils, et ces grands de la terre se sont inclinés devant mon tout petit. Je sais bien moi, que mon tout petit est le Fils du Très Haut, mais à part moi, qui le sait. Et eux, même s'ils ne le disaient pas, ils savaient, ils savaient que mon Fils serait le Roi non pas d'Israël mais du monde entier. 

Ils lui ont offert de beaux présents, de l'or, un or très pur, très lumineux qui ressemblait un peu à un soleil ou à un feu, de l'encens, et cela m'a étonnée, parce que de l'encens c'est à Dieu qu'on l'offre, alors peut-être qu'ils savaient de qui mon fils était le fils et de la myrrhe et cela, c'est ce qui sert à ensevelir les morts; et j'ai pensé à ce qu'avait dit Syméon, sur ce glaive de douleur qui transpercerait mon cœur, et j'avais un peu mal . 

Ils ne sont pas restés.. Ils m'ont dit de me méfier d'Hérode et ils ont pris le chemin du retour, mais un chemin autre, sans passer par Jérusalem, chemin qu'un ange leur avait montré. Et j'ai gardé tout cela dans mon cœur. 




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