dimanche 17 mars 2019

SEMAINE DU 11 AU 17 MARS. EVANGILES

SEMAINE DU 11 AU 17 MARS.

LUNDI 11 MARS: Mt 25, 31-46. Centration sur la charité.

Chapitre 25/ parabole des vierges prévoyantes, parabole des talents et parabole finale. Peut-être faut-il les mettre ensemble, ne pas les séparer les unes des autres. Là on est centré sur la charité, sur un certain faire, mais les vierges, il y a l'attente, et l'appui sue l'E.S? les talents, il y a le faire, mais il y a la joie du maître., mais c'est très lié à la mission. Et là c'est un autre faire. C'est faire, ouvrir les yeux, savoir reconnaître aussi dans celui qui est dans le manque, celui qui a manqué dans sa vie. 

31 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire
32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommesles uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs
33 il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

On est dans la fin de l'évangile de Matthieu, du moins avant la passion. Et la vision que Jésus donne de lui, évoque ce qui se passe pour la vision d'Isaïe. On est devant un roi tout puissant, avec ses anges, sur un trône de gloire (ça qu'est ce que c'est… Mystère). Mais c'est un trône, donc image de la royauté. Et on lui obéit au doigt et à l'œil Toutes les nations, ça en fait du monde. Surtout si on rajoute les morts.

 34 Alorsle Roi dira à ceux qui seront à sa droite: “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde

Il est Roi, et il fait référence à son Père. Il n'est pas dans la toute puissance, même s'il a tout pouvoir. Héritage.. Fondation du monde. Projet. Dirions-nous les choses de la même manière aujourd'hui?  Maintenant si Lui est à la droite, les bénis sont à la droite de sa droite. 

Puis explicitations de ce terme "béni".
35 Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; 
36 j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” 

Faim. Soif/ Apatride/ Nudité/ (mais nu c'est aussi la honte)/ Maladie/Prison enfermement.. Mais c'est vrai aussi autrement. On peut avoir faim de justice, soif d'être reconnu, nu à cause de la honte, malade à cause de la vie, en prison parce qu'enfermé.  

37Alors les justes Lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? 
38 tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? 
3 9tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” 

40 Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

Le corps du Seigneur.. Même  réponse à Saul. Je suis Jésus que tu persécutes.

 41 Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche: “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. 

Intéressant, car là, il n'y a pas un diable qui attise un feu éternel, mais le diable et ses anges ont trouvé un lieu définitif. Pas de rémission pour eux. Et cet endroit est loin, du royaume. 

42 Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; 
43 j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” 
44 Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” 

45 Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” 

On est dans une symétrie parfaite. 
Vous ne l'avez pas fait.. 

46 Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »



MARDI 12 MARS: Mt 12, 7-14. Centration sur la prière et la miséricorde (pardon).

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Lorsque vous priez,ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. 
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoivousavez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.

On a l'impression que Jésus parle là, de la prière de demande. J'ai besoin de… Je me tourne vers Dieu. Et là, Jésus dit de demander une fois, ne pas faire pression (or ce n'est pas si simple), mais c'est ce qu'il dit. Et il affirme aussi que "mon" Père, sait de quoi j'ai besoin. Sauf qu'ensuite il y aura d'autres textes où il dira qu'il faut insister (la veuve et le juge inique). Alors ce qu'i demande là, c'est la confiance et aussi savoir demander. 

Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, 
10 que ton règne vienne, que ta volontés soit faite sur la terre comme au ciel

Pour moi, commencement de toute prière c'est la louange et là, aussi cette prière pour que sa volonté soit faite partout, comme si dans le ciel il y avait des combats, de que je crois pour ma part.

11 Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. 
 Cela me fait penser à la manne, que l'on ne recevait que pour un jour. A chaque jour suffit sa peine, dit-Il ailleurs. Ne pas faire de provisions. 

12 Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs

La dette c'est quelque chose. Vis à vis de Dieu, qu'est ce que ça veut dire? Vis à vis des hommes, ce n'est déjà pas simple. C'est ils me doivent quelque chose, de l'argent, un service, et je leur en fais cadeau. Je ne vais pas les faire condamner à cause de cela, même si j'en ai le droit. Bon, ça c'est possible  encore que. Mais il s'agit de dettes et la dette ça renvoie à l'argent. Donc vis à vis de Dieu, il y a des sacrifices (offrandes) pas données? Tu as fait ça pour moi, je suis en dette envers toi, et je prends sans dire merci. 

13 Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal

 Pour moi, la demande la plus importante, celle qui vient en dernier.

14 Car, si vous  pardonnez aux hommes leurs fautesvotre Père céleste vous pardonnera aussi. 
15 Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pasvos fautes. »

On a une finale bien symétrique, qui fait un peu loi du talion. Mais qui est bien plus forte que la remise de dettes. Il s'agit bien de fautes. 



Mercredi 13 Mars:  Lc 11, 29-32 La question du signe..

29 En ce temps-là, comme les foules s’amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaiseellecherche un signe, mais en fait de signeil ne lui sera donné que le signe de Jonas. 

Il y a le verbe s'amasser. Comme on amasse des pièces pour faire un trésor, mais là, c'est s'amasser. Il y a cette image de personnes qui sortent de chez elle, et viennent comme faire un tas autour de la personne de Jésus, et elles attendent quelque chose, manifestement ce signe, qui doit venir du ciel et donner à Jésus autorité. Mais Jésus dit non. Pas ce signe de gloire, pas ce signe de victoire, non signe d'être "avalé ", détruit. Pourquoi génération mauvaise?  Je pense à ce qui va se passer le jour du procès, ou la même foule va crier à mort à mort. Là c'est la foule manipulée, et en cela elle est une génération mauvaise. Enfin je pense.

30 Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération

Quel signe Jonas a t il été? Signe de peur. Ninive sera détruite. Donc une parole efficace, qui a produit un changement. Mais l'autre signe, les ninivites ne l'on pas connu. Dans ce texte, il n'est pas question du temps passé dans le ventre du poisson. Il y a cette belle prière de Jonas. Il y a cet homme qui est poursuivi par le Seigneur. Il y a cet homme dans la tempête. Là Jésus c'est autre chose. Il est dans l'obéissance,  il sera est pris dans une tempête, il sera mangé, avalé par la mort (le mal si on prend l'image de la mer) et il ne sera pas recraché sur le rivage, mais il sortira avec un corps renouvelé, ressuscité. Il ne parle pas de conversion, mais de don de l'esprit.

31 Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera.En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon

Là, il est question de résurrection à la fin des temps. L areine qui se dresse et ces hommes qui sont là, ils sont vivants.. Jésus est le nouveau Salomon, donc le descendant de David, celui qui possède la sagesse. Mais ils ne le voient pas. Et la reine de Saba, est une étrangère. Ceux de l'extérieur ont compris, mais ceux du dedans.
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32 Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.»

Les Ninivites, ont été des oppresseurs. Ils ont vaincu le peuple et l'ont emmené en exil. Et malgré cela, parce qu'ils ont à un moment changé de conduite, ils resteront vivants. Car il est bien question une fois de plus d'ouverture des yeux et du cœur. Ouvrir son cœur, durant ce temps de Carême, ne pas mettre Jésus dans des mots figés. Important. 

Concrètement, ceux de l'extérieur (et c'est important) reconnaissent la sagesse de Jésus et changent leur cœur quand ils l'entendent parler. A nous de faire de même.  

JEUDI 14 MARS: Mt 7, 7-12

Le début du chapitre 7, ce sont plein de maximes de sagesse; ne pas juger pour ne pas être jugé, la poutre et la paille. Le verset 6 c'est de ne pas donner aux chiens ce qui est sacré, ni des perles aux pourceaux, de peur qu'ils ne se retournent contre vous et vous déchirent. Un peu l'impression que la suite n'a aucun rapport avec cela. En tous les cas, ne pas donner à n'importe qui. Par contre le disciple lui, doit savoir qu'il aura une réponse à ses demandes.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, onvous ouvrira. 

 Il s'adresse à ses disciples; c'est plus ou moins la fin du discours sur la montagne. Il y a deux "on". " Demandez et on vous donnera".  Frappez et on vous ouvrira. C'est à dire que là, on est quelque part en position de demandeur. Par contre celui qui cherche est actif, et celui qui cherche trouvera ce pourquoi il s'est mis à chercher.  

En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.

Il y a quelque chose qui se noue au niveau de la confiance.
Ou encore: lequel d’entre vous donnera une pierre à son fils quand il lui demande du pain ? 
10 ou bien lui donnera un serpent, quand il lui demande un poisson ?

Là, il y a comme une inversion. Donner du mauvais quand on demande du bon. Et cela n'est pas possible, encore que moi, je connaisse des personnes qui ont donné du très mauvais à des enfants qui ne demandaient qu'à être aimés et acceptés. Ils ont reçu des pierres, ils ont reçu des serpents, et la confiance en eux et dans les autres est quasiment morte.

11 Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donnerde bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Pèrequi est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent 

 La leçon de morale étant, votre Père qui es tellement meilleur que vous, ne peut que donner de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. 

12 Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. »

 Et là, une phrase que j'aime assez mais qui à mon avis ne peut pas être prise telle quelle, parce que je ne suis pas l'autre. Je peux vouloir, désirer que l'autre fasse quelque chose qui est bon pour moi, mais ça ne veut pas dire que si je le fais pour lui, cela lui fera plaisir. Mais si Jésus dit que cela c'est ce que dit la Loi et les prophètes, c'est que cela envoie sur le fraternel, et pas uniquement sur ce compatriote, mais celui que je côtoie tous les jours.


VENDREDI 15 MARS. Mt 5, 20-26

On est à nouveau dans Matthieu et là c'est le début du sermon sur la montagne. Avec la centration sur "on vous a dit" et "moi je vous dis". Je trouve aussi que le texte d'Ezéchiel est important. Parce que j'avais toujours pensé qu'il y avait quand même une sorte de balance au moment du jugement (ou de la mort). Or là, la centration se fait bien sur autre chose. Soit on se centre sur ce que Dieu demande, et on change de comportement et le péché est effacé, soit on se centre sur soi-même, on fait ce qu'on a envie de faire, et même si on a fait du bon avant, le mal l'emporte sur le bien. C'est un peu en tout ou rien , mais pourquoi pas. La question est bien de savoir qui on choisit de suivre.

20 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. 

Un lien entre pratiquer la justice et entre dans le royaume. Si c'est légaliste ça ne marche pas. Ce n'est pas comme cela que vous vous ajustez à ce que Dieu demande. Surpasser est un peu étonnant, mais pourquoi pas. En tous les cas, c'est une affirmation.

21Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens: ‘Tu ne commettras pas de meurtre’, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement. 

Là, on est dans le Pentateuque. Mais avec deux aspects: ne pas commettre de meurtre (ça directement un commandement) et passer en jugement (jugement des hommes).  Le but du jugement étant de trouver à quelle peine il doit être condamné et quelle est sa part de responsabilité. 

22 Eh bien ! moi, je vous dis: Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. 
Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. 
Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.

Si on reprend l'affirmation précédente, celui qui se met en colère est un meurtrier, donc il doit passer en jugement. Celui qui insulte, c'est pareil, mais le tribunal semble être une autre instance, quand au troisième délit; traiter de fou, là le jugement est prononcé, la géhenne.  Je suppose que les disciples ont du un peu frémir en entendant cela. Cela pose toute la question de la relation à l'autre, de l'autre qui est le frère. 

 23 Donc,lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi
24 laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. 

Manifestement, offrir des sacrifices pour se mettre en règle ave Dieu ne sert à rien si on n'est pas en paix avec son frère. Effectivement si je me suis mise en colère, si j'ai insulté ou traité de fou, le frère peut m'en vouloir.. 

25 Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversairene te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison.
26 Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »

 Là, pas évident du tout. Qui est l'adversaire? En tous les cas, l'idée c'est que l'adversaire a raison d'intenter un procès. Et donc il est suggéré au disciple de reconnaître ses torts pour éviter que cela n'aille devant la justice des hommes. On met en prison en cas d'attente de jugement. Et comme cela est dit dans la parabole du maitre qui remet une dette énorme, quand on doit de l'argent, on est mis en prison, puis c'est toute la famille qui peut être vendue pour payer la dette.


SAMEDI 16 MARS: Mt 5, 43-48

On fait un grand saut dans le texte et on arrive à la question du prochain et de l'ennemij'ai souvent l'impression lorsque je lis les  textes de l'exode que l'ennemi c'est celui qui ne fait pas partie du peuple, qui est un autre (et non pas l'autre). Que celui là, est différent, qu'il ne pense pas comme nous et donc qu'il est dangereux; et haïr son ennemi c'est très fort. Ce n'est pas seulement celui qui s'attaque à moi, mais c'est l'autre qui fait peur, parce qu'il est différent. Je pense que Jésus veut montrer à ses disciples que les publicains ne sont pas des ennemis, ni les romains. Et que comme Dieu donne les mêmes choses à tout le monde, si on veut imiter le Père, alors on fait comme lui. N'empêche que ce n'est pas si simple. Je peux aimer l'ennemi, en ce sens que je peux ne pas me venger et le respecter, mais de là, à faire ami ami avec lui, alors qu'il peut me faire du mal, je ne suis pas trop d'accord.

43 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi’
44 Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priezpour ceux qui vous persécutent
45 afin ’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes

Peut-être que prier pour ceux qui vous persécutent, c'est en phase avec le dernier verset des béatitudes. Et c'est aussi ce que vivent les Chrétiens au moment de l'écriture de cet évangile. Mais la référence au Père, me touche vraiment.


46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
 47 Et si vous ne saluez ue vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? 

J'ai du mal avec la notion de récompense.. Ou même de mérite. Ce doit être mon problème. 

48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

Je crois que j'aime bien le futur et le fait ce que tel que Jésus le dit, ce n'est pas impossible. A condition de faire comme Lui. 


DIMANCHE 17 MARS: TRANSFIGURATION. Lc 9, 28b-36

28b En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.

"Gravit".. Se trouve dans les Béatitudes. Dans Exode 12, Moïse monte vers le Seigneur et le Seigneur l'appelle.  Peut-être que Jésus entend un appel du Père.

29 Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. 
30 Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, 
31 apparus dans la gloireIls parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.

Il gravit la montagne pour prier et pendant qu'il prie.. Il en arrive des choses pendant la prière, des choses peut-être pas du tout envisageables. 

32 Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil; mais, restant éveillésils virentla gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. 


Quand Abraham est pris par une torpeur, on a l'impression qu'il a une vision, mais il agit quand même. Ou alors il a tué les animaux avant que la torpeur ne tombe sur lui. Là, il se passe quelque chose, ils ont cette torpeur, mais ils sont quand même éveillés. Ou c'est cet état un peu second qui leur permet de voir ce qu'ils ne pourraient pas voir s'ils étaient pleinement éveillés. Je dois dire que cela me plait bien. Une sorte de NDE..

33 Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître,il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes: une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. 
34 Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survintet les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeurlorsqu’ils y pénétrèrent.

 Cela évoque un peu ces rêves où on veut parler et où on n'y arrive pas. Là Pierre voudrait que ça dure, mais c'est comme si le fait qu'il se mette à parler fait apparaître une autre séquence. Avant c'était deux hommes , maintenant c'est la nuée qui se déploie et qui recouvre et qui est menaçante. Menace de mort?

35 Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisiécoutez-le! » 

 Et la voix qui en sort. Et qui fait une demande: écoutez le..

36 Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

Fin du rêve; la voix se tait, peut-être pas un bruit. Et Jésus est seul, "normal".  Silence des disciples. 

Luc 9, 28-36

 Dans l'évangile de Luc, il y a bien une première annonce de la passion, mais il n'y a pas la réaction de Pierre rapportée par Matthieu. Par contre, la péricope se termine par" il y en parmi ceux qui sont ici présents qui ne connaîtront pas la mort avant d'avoir vu le règne de Dieu". On peut se demander si la transfiguration n'est pas comme une réponse à ce verset. Mais si on lit le texte attentivement, il est ici question d'une torpeur (besoin de dormir) qui s'empare des disciples et de quelque chose qui se passe pendant ce demi sommeil, sommeil qui se trouve à deux autres endroits dans la Bible. Le premier concerne Adam, que Dieu plonge dans un certain sommeil (anesthésie) pour tirer Eve de son côté, et le second concerne Abraham, qui après avoir partagé des animaux en deux, voit une lueur passer entre les animaux, une nuée épaisse et un Dieu qui parle, qui fait alliance. Là, il se passe ce qu'on appelle une théophanie, mais elle est, si je puis dire, presque silencieuse. 

Et c'est ce silence, cette torpeur que je voulais décrire dans ce texte. Comment ce sommeil qui n'est pas un sommeil, mais qui permet de "toucher du doigt" la Présence a été comprise et vécue par les trois disciples. 




La transfiguration racontée par Pierre. 


Jésus avait eu une phrase étonnante, il avait dit que certains ne connaîtraient pas la mort avant d'avoir vu le règne de Dieu. Qu'est ce que ça peut bien vouloir dire? Mais lui poser des questions ce n'est pas toujours facile. Du temps a passé, et il a voulu aller prier sur une montagne. Souvent il prie tôt le matin, même très tôt, avant le lever du soleil. Et là, il nous a réveillé en pleine nuit Jacques, Jean et moi, et on est parti. On a marché pas mal de temps et ça grimpait dur. 

Puis il s'est un peu écarté de nous, et il s'est mis à prier. Moi, j'aimerai bien prier comme lui, mais je n'y arrive pas; je pense à ce qu'on va faire, à ce qui va arriver s'il doit être mis à mort. Et puis, je dois dire que je n'avais qu'une envie dormir. 

Je sentais mon corps, je sentais mes yeux, et je me sentais comme figé, collé au sol et en même temps j'avais l'impression d'être comme sorti de mon corps. 

Mon corps était là, et moi je regardais avec des yeux neufs; j'entendais avec des oreilles neuves. Je ne sais pas comment le dire. Et je l'ai vu lui, Jésus. Je dis lui, mais ce n'était pas lui, il était rayonnant, il était nimbé de lumière, une lumière qui n'était pas celle du soleil qui se levait, mais une lumière qui sortait de lui. Et il parlait avec deux hommes que j'ai reconnus tout de suite; il y avait Moïse qui ne portait pas le voile avec lequel on le représente et qui lui aussi rayonnait, et il y avait Elie, avec son manteau en poils de chameau et sa barbe.

J'entendais ce qu'ils disaient, ils parlaient de Jérusalem et de son départ. Je ne comprends pas trop, mais ça ne me plait pas. Mais c'est sûr que Jésus doit faire ce qui est prévu pour lui depuis toute éternité. Et puis ils sont partis, enfin ils se sont dissous dans le ciel. Et moi, j'aurais voulu qu'ils restent là tous les trois, que le temps s'arrête, que le mauvais n'arrive pas. 

Et là j'ai voulu dire quelque chose, mais c'était comme dans ces rêves où on veut parler et où on n'y arrive pas. Ce que je voulais, c'était qu'ils restent, que nous puissions être tous les six eux trois et nous trois. Alors l'idée qui était là, c'était de leur construire des tentes, un peu comme la tente de la rencontre.. Je sais que ce n'était pas possible, mais en même temps, j'étais incapable de me taire.

Et voilà, que c'est devenu sombre. Il y avait une sorte de nuage qui s'est abattu sur nous, un nuage comme je n'en n'ai jamais vu, un nuage qui faisait peur et qui pourtant protégeait. Et une voix est venue, une voix qui me disait, qui nous disait que nous devions écouter Jésus, que nous devions reconnaître en lui le fils qu'il avait choisi. Sur le coup je n'ai rien compris, mais moi, je suis lent à comprendre. Puis, une certaine terreur est venue en moi, j'ai compris que nous avions entendu la voix du Tout Puissant, une voix qui s'était adaptée à nos oreilles, une voix qui s'était fait douceur et qui nous demandait de reconnaître vraiment que notre Jésus était son fils et que nous devions l'écouter comme nos pères avaient écouté les paroles retransmises par Moïse.

Et quand la voix en nous s'est tue, Jésus était à côté de nous, semblable à lui-même. Il n'a rien dit, nous non plus. Heureusement que nous étions tous les trois, parce que sinon je me serais demandé si je n'étais pas devenu un peu fou. Et cela cette vision de lui, avec Moïse et Elie, nous l'avons gardée en nous précieusement. Et nous avions vraiment eu l'impression d'avoir vu le règne de Dieu sur notre terre. 

Nous sommes redescendus, et curieusement nous ne sentions plus la fatigue. Et dès que nous avons retrouvé le village s'où nous étions partis, il a choisi des disciples pour les envoyer au devant de lui, pour annoncer la parole. Et la vie a repris son cours.  

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