dimanche 24 mars 2019

SEMAINE DU 18 AU 23 MARS: ÉVANGILES



LUNDI 18 MARS. Lc 6, 36-38

36 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
37 Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés. 
Ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. 
Pardonnez, et vous serez pardonnés. 

Être miséricordieux, c'est la thématique de Luc, donc c'est ce qui est demandé en premier, mais il y a tout le temps le lien avec Le Père. C'est actif. Puis des verbes avec du ne pas.. Ne pas juger, ne pas condamner, sauf que ça explicite la notion de miséricorde. 
Pardonnez et .. On est sorti du comme du "notre père". J'aime la ressemblance qui nous est demandée. Faire l'expérience de la miséricorde, voir ce texte merveilleux de Julienne de Norwitch. Et apprendre du plus profond de soi, ce désir d'être à son image et à sa ressemblance.

À mes yeux, la miséricorde [de Dieu], c'est l'amour qui œuvre avec douceur et plénitude de grâce, dans une compassion surabondante. Elle est à l'œuvre pour nous garder ; elle est à l'œuvre pour que toutes choses tournent pour notre bien. Elle permet, par amour, que nous défaillions, dans une certaine mesure. Autant nous défaillons, autant de fois nous tombons ; autant nous tombons, autant nous mourons... Cependant, l'œil doux de la pitié et de l'amour ne se détache jamais de nous ; l'œuvre de la miséricorde ne cesse pas. J'ai vu quel est le propre de la miséricorde et j'ai vu quel est le propre de la grâce : ce sont deux aspects de l'œuvre d'un seul amour. La miséricorde est un attribut de compassion, provenant de la tendresse maternelle ; la grâce est un attribut de gloire, provenant de la puissance royale du Seigneur dans le même amour. La miséricorde œuvre pour garder, supporter, vivifier, et guérir : en tout cela elle est tendresse d'amour. La grâce fait œuvre pour élever et récompenser, infiniment au-delà de ce que méritent notre désir et notre labeur ; elle répand et manifeste la largesse que Dieu, notre souverain Seigneur, nous prodigue en sa merveilleuse courtoisie. Tout cela vient de l'abondance de son amour. Car la grâce change notre défaillance terrible en une consolation abondante et sans fin, la grâce change notre chute honteuse en un relèvement sublime et glorieux, la grâce change notre triste mourir en une vie sainte et bienheureuse. Je l'ai vu en vérité : chaque fois que notre perversité nous conduit ici-bas à la douleur, la honte et l'affliction, au ciel la grâce, au contraire, nous conduit au réconfort, la gloire et la félicité. Et avec une telle surabondance qu'en arrivant là-haut pour y recevoir la récompense que la grâce y a préparée pour nous, nous remercierons et bénirons notre Seigneur, nous réjouissant sans fin d'avoir souffert de telles adversités. Et cet amour bienheureux sera de telle nature que nous connaîtrons en Dieu des choses que nous n'aurions jamais pu connaître sans être passés par ces épreuves.


Je pense "être miséricordieux" et "pardonner" se répondent. 
Quelque part, l'initiative est du côté du disciple ou de celui qui veut le devenir; et c'est un beau programme.

38 Donnez, et l’on vous donnera:
 C’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
 car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

J'aime bien l'image du tablier, ce tablier d'autre fois, et avec la référence à moi: c'est de la manière dont je fais, mon aulne que cela sera repris dans l'autre monde. Alors élargir au maximum. 

Je vois quelqu'un qui prend un boisseau, qui le met dans un sac rempli d'orge (par exemple) et qui le verse dans le tablier; Et qui le fait, encore et encore, jusqu'à ce que le tablier soit rempli. C'est l'abondance et j'aime.

MARDI 19 MARS. ST JOSEPH. Mt1, 16, 18-2

16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.
17 Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.


 Fin de généalogie de Matthieu importance de Jésus d'être inséré dans une lignée; Si on se réfère au premier testament, on a Jacob qui engendre Joseph (son préféré) qui engendre Ephraïm et Manassé… Or souvent Ephraïm est assimilé à la terre promise. Jésus comme la terre nouvelle.

18 Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
19 Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.

 Et là, on rentre dans une histoire. Voilà comment ça s'est passé pour Jésus. On a la centration sur l'homme, dont on a déjà parlé, Joseph et une femme, d'emblée la mère, qui est "accordée" donnée en mariage. Et la voila enceinte, et donc Joseph obligé de la renvoyer. Mais il ne lui veut pas de mal.

20 Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;
21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

 Au mot secret, répond peut-être la notion de songe, (au secret de la nuit). Et l'ange su Seigneur, qui n'a pas de nom ici. Il y a le "ne crains pas" qui ressemble à celui adressé à Marie par l'ange Gabriel. Et le nom: Jésus.

24a Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.

Magnifique.

MERCREDI 21 MARS: Mt17, 17-28

17 En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit
18 « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtreset aux scribes, ils le condamneront à mort 
19 et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. » 

Important le "se moquer" de. On trouve dans les psaumes. On se moque du juste. Troisième annonce de la passion, mais là, les dés sont jetés puisqu'ils sont sur le chemin qui  mène à Jérusalem. Quand les nations se moquent de Jérusalem c'est que Jérusalem est détruite qu'elle n'a pas su résister; qu'elle est vaincue. C'est à la fois le dedans (les prêtres) et le dehors qui ont volé l'honneur de Jésus. Mais cet honneur et sa gloire lui seront rendues. Et ça, on dirait que madame Zébédée l'a entendue. Peut-être qu'elle a comme on le dit ailleurs une foi solide.

20 Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande
21 Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. »

Elle lui reconnaît un sacré pouvoir/ ordonne. Et c'est intéressant. Elle le voit comme le roi de gloire, mais…

 22 Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandezPouvez-vous boire la coupe que jevais boire? » Ils lui disent : «Nous le pouvons. » 
23 Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » 

Jésus semble penser que la maman est en fait l'envoyée des fils qui n'osent pas demander cela, eux qui sont les fils du Tonnerre.. Et il y a le questionnement sur le pouvoir faire comme le fils et cela nous concerne tous, encore aujourd'hui. 

24Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. 

Là, en fait fin de l'histoire, mais Jésus quelque part fait une synthèse. 

25 Jésus les appela et dit : « Vousle savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. 
26 Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur;
 27 et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave.

28 Ainsi, le Fils de l’hommen’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Il y a ce qui est demandé à ceux qui vont demeurer sur la terre, et l'exemple donné par Jésus, avec une phrase tirée du Serviteur souffrant. Avec peut-être l'analogie: fils de l'homme/serviteur. 




JEUDI 21 MARS: LC 16, 19-31 LAZARE

19 En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens: « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. 
20 Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. 
21 Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. 

Jésus s'adresse aux pharisiens et ça il ne faut pas l'oublier, car la pointe de la parabole elle est pour eux. 

Lazare veut dire: Dieu m'a aidé. Or la, la vie du pauvre ne va pas dans ce sens. Se rassasier de ce qui tombe, cela évoque la syro-phénicienne: les miettes pour les petits chiens. Et ce sont les chiens qui lèchent, donc les chiens, ce sont peut-être les païens méprisés pas les pharisiens, mais qui ont un cœur. Ce qui veut dire que certains s'occupaient de ce pauvre.

 22 Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra.

Le pauvre va directement au ciel, du moins à la cour du Très Haut. D'emblé le riche est dans la terre, et de la terre il va en enfer. Un qui monte, un qui descend. 

23 Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui

24 Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. 

Donc le pauvre qui était près de chez lui, il le voyait et connaissait même son nom.. Intéressant. Et il le considère un peu comme un serviteur. Abraham doit envoyer Lazare au service du riche.. Il a encore beaucoup de choses à apprendre. Aucune culpabilité.


25 – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance
26 Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.” 
 Ceux qui sont du bon côté ne peuvent pas aller vers ceux qui sont du mauvais côté..

27 Le riche répliqua : “Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. 
28 En effet, j’ai cinq frères: qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !” 
29 Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent

30– Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.” 
31 Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètesquelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” »

On a la requête du riche, qui quelque part à peur pour ses frères. Et à nouveau, Lazare est utilisé, mais c'est refusé par Abraham, qui pointe la nécessite d'écouter, ECOUTER, Moïse et les prophètes. Ce qui me frappe c'est le futur. Quelqu'un pourra (et non pourrait) bien ressusciter d'entre les morts, ils ne seront pas convaincus. Et c'est ce qui se passe après la résurrection. Ils ne sont pas convaincus..

VENDREDI 22 MARS: Mt 21,33-45


Quels sont les fruits. Certainement au niveau de l'amour. Aimer Dieu, aimer le prochain. Garder les fruits, qu'est ce que ça veut dire? C'est avoir un pouvoir sur le peuple, se faire nourrir par lui, se faire aduler, respecter, se mettre à la place du très haut? C'est prendre pour soi ce qui devrait être donné à Dieu, donc les détourner de l'enseignement de la Tora. Si on fait le lien avec la première lecture, il y a la question de la jalousie et de la haine et de la mise à mort. Joseph est le préféré.. 

33 En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple« Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage

Je me permets de rire, mais ce propriétaire qui part en voyage, depuis le temps, il devrait bien savoir que faire confiance ce n'est pas possible. Et pourtant, il recommence encore et encore. Et là encore il va être déçu au delà de tout ce qu'on peut imaginer. Jésus cite presque intégralement des versets d'Isaïe, donc ça devait vraiment parler à ses auditeurs.

34 Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. 
35 Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. 

Manifestement il a envoyé trois serviteurs qui ont des sorts différents: frapper, tuer, lapider. Maintenant quels sont les fruits que les vignerons auraient du récolter parce que c'est récolté, mais c'est gardé pour eux. 

36 De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. 

37 Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.”
 38 Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier: venez ! tuons-le, nous aurons son héritage!” 
39 Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.

Finalement ce n'est pas si simple cette parabole. Hors de la vigne, est ce que cela annonce la mort en dehors de la ville? Ce qui est sûr, c'est que le fils est reconnu, mais qu'on ne veut pas de lui. 


40 Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »
 41On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » 

Cela fait un peu penser au prophète Nathan qui raconte une parabole à David pour que celui-ci comprenne ce qu'il a fait. La réponse donnée aurait dû permettre aux anciens de se mettre en question, d'ouvrir les yeux. Mais ça n'a pas marché. 

42 Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !’ 
43 Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. » 

Là, c'est Jésus, qui donne lui-même le sens. Et le résultat c'est la colère et le désir de meurtre pas un beau produit de la vigne.

45 En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. 
46 Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

Curieux "les paraboles de Jésus" car là il y en a une.. Mais les foules le reconnaissent pour un prophète , ce qu'ils refusent. 


SAMEDI 23 MARS: Lc 15, 1-3, 11-33  Les deux fils.

On est toujours dans ces paraboles qui ne concernent que ceux qui critiquent Jésus en permanence. Et là, il y a simplement écouter, comme si les pécheurs et les publicains n'avaient même pas le droit d'entendre. Et cela évoque un peu l'évangile de Jean, la guérison de l'aveugle-né/ nous savons nous que cet homme un pécheur.. Et manger avec eux, il semble que ce soit le comble du comble. Et Jésus leur propose un autre regard sur leur Dieu. Pour moi, un Dieu de tendresse, c'est un Dieu qui se laisse atteindre, qui se laisse déchirer; une roche tendre, c'est une roche que l'on peut rayer facilement, mais qui ne se casse pas pour autant. Une roche que l'on peut aussi travailler. Et Jésus montre un Dieu qui se laisse travailler par la faim, par la colère des fils. Je préfère Dieu de tendresse, à Dieu de miséricorde. 

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. 
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » 
Alors Jésus leur dit cette parabole :

 11« Un homme avait deux fils
12Le plus jeunedit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. 
13 Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. 

Acte un. 
Un homme riche, deux fils. Il accepte de faire ce qu'on lui demande: partager l'héritage de son vivant. Il ne pose pas de questions. Il accepte.

14Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
15Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
16Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. 

Acte deux
Il fait la fête, il dépense tout. Importance de la famine.. Il est seul, personne ne s'occupe de lui. Et il aurait bien voulu se remplir le ventre, qui renvoie au pauvre Lazarre qui aurait bien voulu manger les miettes qui tombaient de la table du riche.  

17 Alors il rentraen lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! 
18 Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. 
19 Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.”

Acte trois
ça ne vole pas très haut. Moi j'ai la dalle, là-bas, ils ont à manger. Je vais y aller. Il ne pourra pas me refuser de me prendre comme un de ses ouvriers.

20 Il se levaet s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. 
21 Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”

Acte quatre.
Il me semble que derrière cette scène de retrouvailles, il y a d'abord une scène de résurrection. Le "je me lèverai" est devenu il se leva. Et je pense que c'est là, où ça ne noue, quelle que soit l'image qu'il ait de son père, qui n'est pas une bonne image.

22 Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez leplus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, 
23 allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
 24 car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer. 

Et là, c'est un peu une scène d'alliance, avec le veau tué. Mais c'est le père qui prend l'initiative. Un peu comme dans les autres paraboles (la brebis et la drachme): tout à sa joie d'avoir retrouvé, il fait un festin. 

25 Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. 
26 Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. 27Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” 
28 Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. 
29 Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. 
30 Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !”
31 Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. 
32 Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

Acte cinq: 
Les scribes sont un peu comme ce fils, qui suivent la loi à la lettre, mais qui oublient qu'ils ont le droit de se réjouir d'être avec leur Père. Et Jésus essaye de leur faire comprendre que cette jalousie est stupide, mais ce n'est jamais si simple. Parce qu'il y a les pécheurs, mais il y aura aussi les autres.. les non juifs.

DIMANCHE 25 MARS. Lc 13, 1-9

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. 
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? 
Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. 

On a là, une histoire de "bons" tués par la méchanceté d'un seul. C'est le politique qui l'a emporté ou le besoin de faire un exemple. Si ce gens sont morts,, l'idée seraient qu'ils sont punis de quelque chose, sauf que là, on ne voir pas trop de quoi. La question du juste et de l'injuste. La réponse de Jésus: ils n'ont pas mérité ça. Mais dans l'au-delà, la vie sera liée à la conversion.
On pourrait dire: à la fin si vous ne vous convertissez pas, vous perdrez aussi votre vie, vous serez mis à mort.


Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? 
 Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »

 Là, c'est plus facile: si vous ne changez pas de vie, à la fin, vous serez entraînés dans un abîme sans fond. Ce sera la chute.

Jésus disait encore cette parabole: « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruits ur ce figuier, et n’en trouva pas.

Il est question de conversion. Le figuier représente le scribe ou le pharisien qui devrait porter des fruits de sagesse pour enseigner la vigne (le peuple choisi). Mais il n'en porte pas, parce qu'il ne s'est pas converti, il est resté figé sur lui-même, sur sa manière d'être.

 Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol?” 

On est dans la logique d'une fin de quelque chose. Ils ne veulent pas entendre, ils ne veulent pas se convertir, et pourtant ils devraient comprendre et ils empêchent la vigne(le peuple) de profiter de la parole. Alors il est mauvais. Non seulement il ne porte pas de fruits, mais en plus il empêche les autres de donner leurs fruits.

Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le, encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »

On est au chapitre 13 de Luc, Jésus est en route vers Jérusalem, mais il reste encore du temps. Peut-être que le fumier ce sera ce qui va se passer sur la croix. Mais Jésus (si c'est lui le vigneron), ne baisse pas les bras. 
Le vigneron… La vigne…. Un arbre qui est là en plein milieu comme symbole de quelque chose. La sagesse. Et le vigneron qui devrait s'occuper de sa vigne, de la tailler, de la faire fructifier, doit aussi s'occuper de cet arbre, et l'aider à produire du fruit. L'arbre au milieu du jardin. L'arbre de la Tora. Et cet arbre pourra donner son fruit.. Image d'espoir envers et contre tout. 


Retraite dans la Ville de ce 24 mars.

"Je vis sur la péninsule arabique et je tente de faire survivre mon petit jardin aux températures estivales qui montent à 50 °C. Chaque année, je regarde mon figuier jaunir et mon bougainvillier se rabougrir. Et chaque année, je crains de les perdre. Alors j’arrose, j’en prends soin. La laïque dominicaine que je suis voit parfois la Bible comme l’almanach de Michel le Jardinier. Entre vignes, figuiers, graines de moutarde, blés, on pourrait presque se lancer dans l’agriculture.

Je me suis demandé pourquoi le maître et le vigneron étaient frustrés de ne pas trouver du fruit sur leur figuier. Mais quand j’ai regardé le mien, la réponse m’est venue : ils l’aiment.

Je ne sais si les plantes ont une âme et répondent aux soins qu’on leur donne, mais je sais que des hommes, même brûlés par la vie, donnent des fruits quand ils sont aimés, choyés. 

Rien n’est jamais foutu. Mais cela ne suffit pas ! Nous avons besoin de savoir que nous sommes aimés ! Cela peut paraître impossible dans les difficultés. Pourtant, même dans ces moments nous recevons de la bienveillance.

Apprenons à reconnaître que nous recevons des autres. De Dieu. Puis remercier, louer et reverdir. S’épanouir. Et porter des fruits. Cette reconnaissance de l’amour reçu de Dieu est ce premier pas qui nous sauve. Porter des fruits, c’est donner chair à l’amour, à l’espérance, à la foi.

Quel jardinier suis-je si je ne prends pas soin du jardin de Dieu ? Jardiner les hommes nous demande de la patience et de mettre de côté nos jugements. Qui suis-je pour dire que telle ou telle personne est foutue, bonne à rien ? Ma foi de chrétienne, c’est de reconnaître qu’il y a un grand Jardinier* et qu’Il prend soin de nous retourner le cœur et nous permet peut-être de décupler ces fruits, de les rendre plus gros, plus sucrés, plus juteux. L’amour, la joie, la compassion sont nos fruits. Entendre « peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir », c’est entendre cette espérance venue de Dieu que peut-être nous ne sommes pas des « bons à rien », mais des porteurs de bienfaits.

Aucun commentaire: