samedi 8 août 2020

SEMAINE DU 3 AU 9 AOÛT. ÉVANGILES

 SEMAINE DU 3 AU 9 AOÛT. ÉVANGILES

 

 

LUNDI 3 AOÛT. Mt 14, 22-36

 

22 Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. 

 

Ils peuvent croire que c'est vous qui leur avez donné à manger, mais n'oubliez pas que c'est moi. Vous vouliez qu'ils rentrent, je vais m'en occuper; Vous allez et attendrez moi. 

 

23 Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. 

24 La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. 

 

Un petit coup de prière, je crois de relation presque sans mots entre Jésus et son Père, un échange, car ce qui s'est passé là, est aussi préfiguration de quelque chose et si la barque est en butte des vagues, c'est bien pour que la bonne nouvelle ne passe pas, que ça soit comme étouffé dans l'œuf. 

 

25 Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. 

26 En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.

 

Marcher sur la mer, ça jamais personne ne l'a fait, mais cela évoque Moïse qui ouvre la mer pour faire un passage. Ce qui l'a toujours étonnée c'est la réaction de ces hommes, qui connaissant bien le lac. Mais c'est la nuit, Jésus est censé être à terre, (un jour Jésus sera censé être mort) et le voilà qui apparaît.. Et dans Jn 20, Jésus dit bien qu'il n'est pas un fantome. C'est comme une annonce de ce qui se passera plus tard, la mort, les apôtres dans la peur, qui ne le reconnaissent pas… 

 

27 Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » 

 

Le son de la voix, comme avec Marie-Madeleine. 

 

28 Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » 

29 Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. 

30 Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! »

 31 Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » 

 

Il me semble que cela, c'est quelque chose qui est propre à Matthieu et qui dans une perspective ecclésiale peut s'entendre. 

Il y a la possibilité de douter et de demander des preuves.. Et Jésus comprend et obtempère. Il y a ce qui se passe alors pour Pierre (qui doit quand même être dans un état second) pour sortir de la barque et aller vers.. .

Il y a les sensations: la force du vent, donc la peur; et du coup le découragement (s'enfoncer), le ce n'est pas possible, il est trop loin, je n'y arriverai pas. 

Il y a la demande, ce n'est plus prouve moi que c'est toi, mais viens à mon secours (psaume.. se noyer, les forces du mal qui environnent)? 

Il y a Jésus qui étend la main (le bras) comme Moïse et qui se rapproche de Pierre et qui qui fait un reproche. Mais cela aussi c'est un peu dans les psaumes. Le doute, et la présence de Dieu qui n'agit pas forcément mais qui entend. 

Et la question du doute, qui est souvent œuvre du mauvais. 

 

Le mal est là, mais Jésus est là aussi, et il veille. Comment ne pas douter, comment ouvrir les yeux pour le reconnaître.

 

32 Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. 

 

Il y a un combat qui se termine. Le vent tombe, comme la fièvre quitte la belle-mère de pierre. C'est le calme qui suit la tempête.

 

Quelle expérience Pierre a t il fait? Qu'est ce que cela dit pour nous? 

 

33 Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

 

La réponse est collective. On a vu ce que tu as fait, et pour Pierre et pour le vent. Tu es plus fort.. Tu es Fils de Dieu. 

 

34 Après la traversée, ils abordèrent à Génésareth. 

35 Les gens de cet endroit reconnurent Jésus ; ils firent avertir toute la région, et on lui amena tous les malades. 

36 Ils le suppliaient de leur laisser seulement toucher la frange de son manteau, et tous ceux qui le faisaient furent sauvés.

 

Et là, on reprend la vie de tous les jours. La finale "ils furent sauvés" parce que ceux qui sont là ont confiance en lui, peut faire écho à ce qu'a vécu Pierre, qui a été sauvé, sauf que Pierre, il a quand même tenté le diable..

 

                                    

Essai de reprise de tout ce chapitre. Que peut-on en tirer pour la vie site spirituelle? 

 

 

Chapitre 14.

 

Dans l'évangile de Matthieu, ce chapitre suit donc le chapitre consacré aux paraboles du royaume. Là, Jésus se montre comme Dieu: il donne du pain en abondance, comme le fit Moïse au désert, il fait vivre à ses disciples une expérience de mort et de résurrection, mais il les laisse passer par le doute. Et ce doute il l'accepte. Je pense que la réaction de Pierre est semblable à celle de Thomas: Prouve-le.. Mais c'est bien une théophanie qui prépare aussi les annonces de la passion. On a un homme Jésus, plus fort que le mal et les ténèbres, qui vient dans la nuit, à l'aube et qui est Dieu.

 

Avant de réfléchir à ce que ce long chapitre peut faire bouger en moi, je voudrais le raconter un peu à ma manière ou du moins laisser Pierre raconter, car il est quand même l'anti-héros de ce chapitre, comme Thomas sera l'anti-héros au moment de la résurrection. 

 

Cet épisode a été aussi raconté par Marc, et j'en avais déjà fait un récit https://giboulee.blogspot.com/2020/01/confiance-cest-moi-nayez-pas-peur-mc-6.html

 

Mais je voudrais aller plus loin, voir en quoi ce texte aujourd'hui me concerne, nous concerne. 

 

Pierre raconte la multiplication despains et la nuit affreuse sur le lac.

 

Jésus nous avait demandé d'aller en barque, un peu plus loin sur la rive. Il y a de beaux endroits au bord du lac, et nous espérions être un peu entre nous, un peu tranquilles. Seulement il a fallu que quelques personnes qui traînaient au port, nous aient vu monter dans la barque,  pour qu'en arrivant dans ce lieu agréable, avec de beaux arbres et même une petite source, tout soit en quelque sorte gâché, car ils étaient arrivés avant nous, et ils traînaient leurs malades avec eux. J'avais l'impression que ça n'en finirait jamais… Au début il y avait une dizaine de personnes, et puis ça a grossi et il y avait plein de malades, plein de possédés. Je me demande toujours pourquoi les possédés sont si nombreux à certains endroits. Ça avait commencé par une dizaine de personne, mais ça a augmenté, encore et encore. 

 

Du temps a passé, l'après-midi s'est écoulée, et nous, et bien on avait faim et pas grand chose à manger; mais Jésus on le connaît, si on ne l'arrête pas, il a tellement bon cœur, qu'il est capable de passer la nuit à guérir encore et encore. 

 

Alors nous avons essayé de faire vibrer quand même sa corde sensible, en lui disant qu'il ne fallait pas trop attendre pour renvoyer toutes ces personnes avant que la nuit ne soit tombée, pour qu'ils puissent acheter de quoi manger. Sauf que ça n'a pas marché. Il nous a dit qu'on n'avait qu'à les nourrir nous mêmes. Des fois, je pense qu'il ne se rend pas compte de ce qu'il dit. 

 

Il nous a demandé ce qu'on avait pour nous. On a regardé et on a vu que nous avions en tout et pour tout cinq pains et deux poissons. Même pour nous,  une misère… Il a demandé qu'on lui apporte cela. J'ai eu l'impression qu'il nous enlevait le pain de la bouche. 

 

Il a demandé à la foule de rester, de s'asseoir. Et là, avec nos pains et nos deux malheureux poissons je ne sais pas ce qu'il  a fait. 

 

Je sais qu'il a regardé vers le ciel, que ses lèvres remuaient comme s'il parlait à son Père, puis qu'il a prononcé la bénédiction habituelle, qu'il a rompu un de nos pains, et ce n'était plus cinq pains qui étaient là, mais beaucoup. Je sais que le prophète Elisée autrefois a fait quelque chose d'un peu semblable, mais là, il fallait nourrir plus de 5000  hommes sans parler des femmes et des enfants. Il nous a dit de distribuer à la foule. C'était nous, qui donnions à manger, nous qui apportions et nous n'étions pas peu fiers. Notre pain à nous, était devenu pain pour tous. Grâce à nos provisions, ils pouvaient être rassasiés. Et nos deux malheureux poissons étaient devenus des centaines. Tous ont mangé à satiété et on a même eu des restes, douze couffins. 

 

La nuit tombait quand même. Il nous a alors dit de reprendre la barque, et de retourner à Capharnaüm et que lui il renverrait les gens. Bon, on était quand même bien fatigués et même si des gens nous ont aidé à distribuer, on en avait plein les pattes. Alors le bateau était le bien venu.

 

Seulement les choses se sont gâtées. Je peux dire que de mémoire de pécheur, je n'ai jamais vu ça. Le ciel est devenu noir comme de l'encre, on ne voyait plus rien. Le vent s'est levé en rafales, il soufflait de plus en plus, et les vagues littéralement s'attaquaient à mon bateau, comme pour le faire sombrer. On ne savait plus que faire, et le jour a commencé à poindre et c'est là qu'on a vu quelqu'un qui marchait sur les eaux en colère. 

 

Nous sommes des hommes avec de l'expérience, mais pourtant nous avons hurlé.. Est ce que les démons sortaient du lac pour nous prendre avec eux? 

 

La forme a parlé, elle avait la voix de Jésus, elle nous disait de ne pas avoir peur. Mais moi je n'y croyais pas; Jésus était resté sur la terre ferme, certainement pour prier son père, alors même si c'était sa voix, ça ne pouvait pas être lui.

 

Alors je l'ai défié, je voulais savoir. Je lui ai dit que si c'était bien lui, il devait m'ordonner de venir vers lui, sur les eaux. Moi, j'avais besoin d'un ordre, pour sortir de la relative sécurité de la barque, pour me sortir de cette espèce de paralysie. Je voulais être sur que c'était si c'était bien Lui.. Cette espèce de fantôme a répondu: "Viens", et je suis venu. 

 

Je suis descendu de la barque qui tanguait et j'ai eu du mal. 

 

Sous mes pieds l'eau semblait dure, comme le sol. Je le regardais et il me semblait être bien loin. J'ai fait un pas, puis un autre et encore un autre. Je m'approchais mais tout à coup, il y a eu une énorme bourrasque, et la peur s'est emparée de moi. Avec les embruns je ne le voyais plus, et au sens fort, j'ai perdu pied. Et là, j'ai crié… Je l'ai appelé au secours, comme le psalmiste appelle son Seigneur: "Seigneur, sauve moi, les eaux me montent jusqu'à la gorge (ps 68, 1)) et "il m'a sauvé des grandes eaux".. Il a tendu la main, je l'ai attrapée et à nouveau la mer s'est durcie sous mes pieds. 

 

Ce que j'ai vécu durant ce court instant, c'est comme de mourir, de ne rien pouvoir faire pour empêcher cette chute, cette noyade et de revenir à la vie. Et surtout il y avait sa main qui me tenait, qui me communiquait sa force.  Et le vent soufflait toujours, mais je n'avais plus peur, j'étais guéri, je croyais en Lui. C'était vraiment Lui, ce n'était pas une force mauvaise qui voulait me faire mourir, mais la vie.

 

Nous sommes montés dans la barque, et le vent est tombé, le calme est revenu, comme la fièvre de ma belle-mère était tombée d'un coup quand Jésus l'avait pris par la main.

 

Tous nous l'avons regardé avec admiration et tous nous avons pensé que cet homme là, cet homme qui nous avait choisi, qui venait de donner à manger à une multitude affamée, il était bien le Fils du Très Haut, et que le Très Haut nous le bénissions.

 

Nous n'avons pas abordé à Capharnaüm mais à Génésareth, et là, ça a recommencé… La foule qui amenait des malades et lui, rempli de compassion, qui laissait toucher frange de son manteau et qui guérissait et guérissait encore et encore.

 

Alors que retenir de ces péricopes? 

 

La multiplication des pains… Ce qui me frappe, c'est que Jésus dit à ses disciples que c'est à eux de donner à manger, et c'est ce qui va se passer, puisque ce sont eux qui distribuent, mais que cela ne se fait pas à partir de rien. C'est la nourriture prévue pour eux, dont ils se dessaisissent, qu'ils ne gardent pas pour eux,  qu'ils perdent en quelque sorte, qui va devenir l'origine de ce pain pour tous. Il y a pour moi, comme une sorte de transmutation; avoir, perdre le peu, s'en séparer ce qui n'est jamais facile, et laisser le Seigneur agir ave ce peu qui a été à nous, mais qui n'est plus à nous. C'est ce mouvement là, qui lui permet à lui d'agir de de faire d'un pauvre morceau de pain une nourriture qui rassasie, qui comble, voire qui désaltère. Et se dire aussi qu'il s'efface, et qu'il laisse en quelque sorte la première place à ceux qui un jour le remplaceront.

 

La tempête . 

 

Jésus accepte de ne pas être reconnu et pourtant il est là.

 Jésus accepte, la demande un peu incongrue de Pierre

Jésus tend la main. 

 

Et dans le doute, on ne reconnaît pas la présence, dans le doute on veut des preuves, dans le doute on tombe mais il tend la main quand on l'appelle. 

 

Il est le maitre de nos tempêtes.

 

 

MARDI 4 AOUT. Mt 15, 1-2 10-14

 

Alors des pharisiens et des scribes venus de Jérusalem s’approchent de Jésus et lui disent : 

2« Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? En effet, ils ne se lavent pas les mains avant de manger. » 

 

Là, les censeurs interrogent directement Jésus et l'attaquent en tant que maître.. Pourquoi ne fais-tu pas respecter la tradition des anciens, regarde, ils ne se lavent pas les mains.. A quoi tu penses… A quoi tu sers. 

 

Il manque la réponse de Jésus sur "vous privilégiez la tradition à la Loi de Moïse, donnée par Die et vous annulez la loi et vous êtes dans l'erreur.

 

 

10 Jésus appela la foule et lui dit : « Écoutez et comprenez bien ! 

 

Jésus a pris la peine de répondre, mais c'est supprimé par la liturgie. Il s's'adresse à la foule.. d'une manière assez solennelle. "écoutez et comprenez".

 

11 Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur. » 

 

La question du dedans et du dehors. Ce qui vient du dehors et qui entre dedans, ne rend pas impur. On se lave les mains parce qu'on vient du dehors et que cela pourrait contaminer la nourriture qui va entrer dedans. Il y avait dans le lavage des mains, la coupure entre le profane et le sacré, ce qui n'est pas mal, mais c'était devenu un rituel vide… 

 

Alors de fait, Jésus dit aussi: eux ils se lavent les mains avant de prendre leurs repas, mais leur cœur est rempli de jalousie et de haine et c'est cela qui rend l'homme impur.

 

12 Alors les disciples s’approchèrent et lui dirent : « Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ? » 

 

Pas étonnant du tout.. On peut bien imaginer leur réaction.. Il nous attaque celui-là. Il est impur

 

13 Il répondit : « Toute plante que mon Père du ciel n’a pas plantée sera arrachée. 

On peut se demander si c'est une comparaison avec l'ivraie, car dans la parabole, ce n'est pas le maître qui a semé la mauvaise herbe. Et là il est question d'arracher et de ne pas attendre. Donc comparaison des pharisiens avec des mauvaises plantes…

 

14Laissez-les ! Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou. »

 

Ne vous attachez pas à leur enseignement, restez avec moi, et moi je suis la lumière.. (ce n'est pas dit dans le texte, mais cela me fait penser à Jn 8: je suis la lumière du monde).

 

SI on prend la suite du texte, les disciples ne comprennent pas "explique nous cette parabole".. Et c'est l'explication sur les pensées… Puis Jésus qui doit savoir que ça sent mauvais pour lui, s'en va carrément en terre païenne…

 

 

 

MERCREDI 5 AOÛT: Mt 15, 21-28

 

21 En ce temps-là, partant de Génésareth, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. 

22 Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » 

23 Mais il ne lui répondit pas un mot.

ce qui est intéressant, c'est qu'elle utilise les mots de l'aveugle de Jéricho. Sauf que l'aveugle, il dit seulement le début. Il n'y a pas de demande. Elle, elle en fait une. Et Jésus ne répond pas. Enfin tel que c'est exprimé, c'est à mi-mots. C'est quand même fais quelque chose.  Et Jésus semble de détourner, ce qui ne lui ressemble pas trop. Mais c'est fin de non recevoir.

 

23 Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » 

 

 Là, arrive une demande des disciples, qui montre que la femme, ne s'avoue pas battue. Et qu'elle est restée puisque Jésus lui adresse la parole, alors qu'il ne répond pas aux disciples. Décidément, jésus est peu loquace.

 

24 Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »

C'est ce qu'il avait dit lors de l'envoi des apôtres. Pas les samaritains, pas les paîens. Donc expression nouvelle: tu n'en fais pas partie, et même si tu es perdue, tu n'es pas une brebis de mon troupeau.

 

25 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »

 

Elle ne se laisse pas faire. Si elle se prosterne, c'est qu'elle est arrivée encore plus près de lui. Demande: viens à mon secours. 

 

 26 Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » 

27 Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » 

 

Est ce que demander une guérison ou une expulsion c'est prendre quelque chose, comme si Jésus était limité, lui qui vient de multiplier le pain en telle quantité qu'il y a des restes. Et prendre le reste (souvent justement pour les pauvres), ne prend rien à ceux qui sont rassasiés. Je ne sais pas si dans toutes les traductions, maitres est au pluriel. Parce que cela fait penser aux Baals.. Alors un peu étonnant. Peut-être pour accorder les petits chiens (tous les peuples qui ne sont pas juifs), et qui reconnaitront en jésus leur maitre. Non, ça ne va pas. Même pluriel dans la BJ.  Si je reprends c'est que là, elle généralise. Elle n'est pas la seule, il y a d'autres petits chiens, qui viendront demander à manger les miettes qui sont sous la table de leurs maîtres.

 

28 Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

 

 Et là, le changement chez Jésus, lui a compris quelque chose. Il est pour tous. Pas seulement pour.. 

 

 

 

 

 

JEUDI 6 AOÛT. TRANSFIGURATION Mt 17, 1-9

 

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.

 

Importance du vocabulaire. Haute montagne. Montagne de l'Horeb, mais aussi Montagne des Béatitudes, du don de l'autre Loi. La montagne de Dieu. Le Temple bâti aussi en hauteur. La hauteur qui rapproche de Dieu.

 

Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.

 

Là il se passe quelque chose. Le visage brillant comme le soleil est la caractéristique des Justes dans les psaumes. Mais il n'y a pas que le visage, il y a les vêtements. Si le vêtement renvoie à l'identité, alors c'est jésus tout entier qui est changé, qui montre en quelque sorte qui est en lui, caché par le vêtement habituel de sa peau. Un peu comme dans la belle et la Bête, là, il montre à ces trois qui il est vraiment.

 

Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. 

 

 Moïse dont on ne sait pas où il a été enterré, Elie, qui a été enlevé. 

Dans les autres évangiles, on apprend qu'ils s'entretiennent avec lui de son départ à Jérusalem. Là, on ne sait pas. Le réconfortent-ils? Mais cela renvoie aussi à l'autre vie, celle que Jésus donnera à tous et non pas juste à certains. 

 

Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » 

 

Pauvre Pierre. Quand on ne comprend rien , parfois faire des gestes ça sécurise. On est dans son réel. Bien sûr on peut penser à la Tente de la Rencontre, puisque la nuée est liée aussi à cette tente du Témoignage dans l'exode. En même temps, peut-être besoin de figer l'instant.

 

Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » 

 

Et voilà pour moi le centre… La nuée (signe de la présence) qui les couvre de son ombre (même phrase que dans l'évangile de Luc pour la conception, une affirmation qui reprend ce qui a été dit au baptême de Jean, avec le père qui trouve sa joie dans son fils, ce qui est la complétude et qui montre la relation intense qui existe en permanence, puis l'ordre: écoutez le. Ecouter.. Ecouter, le laisser parler; ouvrir ses oreilles. 

 

Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. 

 

Là, pour les trois,  il se passe quelque chose qui fait un peu penser à la vision d'Esaïe. La peur, la crainte et tomber. C'est plus fort que la prosternation. C'est vraiment s'écraser devant la force du divin.

 

Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » 

 

Et c'est fini.. Mais la crainte elle a bien dû demeurer. Parce qu'ils ont vu…

 

Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. 

En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

 

Si les trois ont respecté cet ordre, personne n'est au courant de cet épisode, qui ne sera révélé qu'après la  résurrection et vraisemblablement après l'ascension ou même la Pentecôte. Et ça n'a pris sens qu'après la résurrection. Vrai Dieu Vrai homme. Mais Dieu.

 

Pour moi, l'important c'est cette demande: écoutez le.. 

 

Transfiguré, défiguré, ressuscité.

 

 

Quand on lit attentivement les trois textes qui parlent de cet événement, événement  que seuls trois apôtres ont vu, Pierre, Jacques et Jean, les mêmes qui avaient pu assister la "ressuscitation" de la fille de Jaïre,mais  aussi à ce qu'on appelle l'agonie de Jésus au mont des oliviers, on se rend compte que ces trois hommes ne doivent pas parler de ce qu'ils vu et entendu, avant que Jésus ne ressuscite.

 

Je pense que mettre les textes en parallèle permet de mieux voit les choses. On peut se rendre compte que chez Luc, les disciples décident d'eux même de garder le silence, alors que chez Matthieu et Marc, il s'agit d'une demande de Jésus.

 

 

 

Matthieu  17

Marc 9

Luc 9

 

 

 

 

09: En descendant de la montagne, 

 

Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

 

 

 

 

 

 

09 Ils descendirent de la montagne, 

 

et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.

 

10 Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

 

36 Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul.

 

 

 

 

Les disciplesgardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

 

 

 

Dans tous les cas, cet épisode est suivi par la guérison de l'enfant épileptique. 

 

Quant au contexte de cette Théophanie, on peut dire que cette vision vient juste après la première annonce de la passion et la réaction de Pierre qui se fait traiter de Satan comme quelqu'un qui vient entraver le projet du salut. 

 

J'ai toujours considéré cet épisode, comme un tournant dans la vie de Jésus.

 

À partir de ce moment là, Jésus prépare ses disciples à ce qui va se passer et qui les conduira à voir en lui, un homme défiguré, à peine reconnaissable. C'est d'ailleurs je pense pour cela que les rencontres avec le Ressuscité ont été si difficile. 

 

Comment reconnaître en cet homme qui vous aborde sur une route, entre Jérusalem et Emmaüs, un homme "normal", sans la moindre cicatrice qui pourrait évoquer les sévices dont il a été victime. Le Jésus qui apparaît au Cénacle dans l'évangile de Jean est bien loin du Jésus mort sur une croix. 

 

Alors la question qui s'est posée à moi, c'est la question du moment où les trois ont décidé d'en parler à la communauté.

 

On sait que Pierre de la Transfiguration dans sa deuxième lettre2P1, 16 En effet, ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculairesde sa grandeur.

17 Car il a reçu de Dieu le Pèrel’honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie.

18 Cette voixvenant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue quand nous étions avec lui sur la montagne sainte.

 

Ce qui est intéressant dans ce texte, c'est que Pierre insiste sur ce qu'il a entendu, au moins autant que sur ce qu'il a vu, lui qui voulait comme figer le temps en dressant ces trois tentes pour Moïse, pour Elie et pour Jésus. 

 

Alors j'ai imaginé qu'il a raconté ce vécu après la Pentecôte, car avec le don de l'Esprit, les évènements passés prenaient un autre sens et c'est cela qu'il fallait transmettre pour que cette théophanie soit connue de tous. 

 

Pierre raconte

 

Mes frères et mes sœurs, il y a eu autrefois, et pour moi autrefois, c'est durant la vie de notre Maître, quelque chose dont il nous avait interdit de parler, à moi et à mes amis de toujours Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Vous vous souvenez peut-être qu'alors que nous étions dans la région de Césarée de Philippe, il nous avait pris avec lui, tous les trois, seulement tous les trois, nous qui avions dans le passé assisté à la résurrection de la fille du Jaïre. 

 

Nous avions gravi la montagne et nous étions bien fatigués. Je pensais un peu à notre Père Moïse qui était monté sur la montagne du Sinaï, mais je ne sais pas trop pourquoi j'avais cette pensée. Nous quand nous sommes fatigués, nous essayons de lutter, mais en général nous dormons. Lui, ça nous le savons, il prie. 

 

Alors oui, nous nous sommes endormis tous les trois, mais c'était un sommeil étrange, dormions nous ou pas? Il y avait une petite brise, et le soleil était un peu voilé. Et voilà que tout à coup nous vu Jésus, mais un Jésus comme nous ne l'avions jamais vu. On aurait dit que son enveloppe de chair était partie et que sous cette enveloppe apparaissait un être lumineux, brillant, rayonnant, réfléchissant la  Gloire qui est celle qui entoure le Très-Haut.

Avec cette torpeur, impossible de parler. Et nous avons vu qu'il conversait avec deux hommes qui eux ne brillaient pas de la même lumière que Lui. L'un était Moïse, l'autre Elie. Elie, nous l'avons reconnu à son manteau, Moïse aux rayons de son visage. Je crois qu'ils parlaient de ce qui allait se passer, de cette montée vers Jérusalem, mais de cela, je ne suis pas sûr.

 

Il y avait une sorte de beauté, une sorte de quiétude. Et je me suis entendu demander à Jésus s'il voulait que je dresse trois tentes, une pour lui, une pour Moïse, une pour Elie.  J'aurais voulu que ce temps ne s'arrête pas.  J'avais à peine fini de parler qu'une nuée lumineuse est apparue, elle est descendue sur l'endroit où nous étions. Et cette nuée, elle était cette nuée qui avait guidé le peuple dans le désert autrefois, mais aussi cette nuée qui était dans la Tente du Témoignage et qui était le lieu de la Présence. 

 

Une voix douce et forte s'est fait entendre. Elle nous disait que Jésus était le fils bien aimé du Très Haut, et que le Très Haut, dont nous devinions l'infinie présence avait fait reposer en son Aimé toute sa Joie et que nous devions l'écouter.

 

Mais je crois que c'était trop… Nous ne sommes pas Moïse qui avait fait l'expérience de la présence du très Haut, dans la grotte où il s'était caché (Ex 34), ni Elie (2R2, enlevé dans un char de feu. La crainte nous a envahi. Tous les trois nous nous sommes mis à plat ventre sur le sol, rempli de terreur. Et nous avons alors senti un contact sur notre épaule. C'était jésus, redevenu le Jésus que nous connaissons, qui nous rassurait mais qui nous a demandé instamment de ne parler à personne de cette vision. Il a parlé de vision, je ne pensais pas qu'une vision pouvait nous mettre dans un monde autre. 

 

Il a ajouté, que nous devions pas en parler avant que le Fils de l'Homme ne soit ressuscité d'entre les morts. Qu'est ce qu'il voulait dire? Il avait bien dit avant que nous ne montions avec lui  que de très mauvaises choses devaient lui arriver: il nous disait "qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite". Mais sa réaction quand  naïvement je lui ai dit que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour cela n'arrive, on ne lui posait plus de questions.

 

Ce que je crois mes frères, c'est qu'il voulait que cette vision nous permette de voir sous son visage qui allait être défiguré par les coups des soldats, par la fatigue, par la torture de la croix, le visage rempli de lumière de celui qui fait totalement la volonté de son Père, et qu'ainsi nous soyons prêts à l'accueillir quand il serait ressuscité d'entre les morts. 

 

Mais vous savez bien combien cela a été difficile pour nous et que ce n'est vraiment que maintenant, depuis que nous avons été baptisés dans son Amour que nous pouvons parler de cette vision et d'en témoigner. Oui Jésus que nous avons côtoyé sur notre terre, est bien le Fils du Très Haut, il est vrai homme et vrai Dieu.

 

 

 

VENDREDI 7 AOÛT: Mt 16, 24-27

 

Si on reprend ce qui s'est passé avant, dans ce chapitre 16, on a une mise en garde de Jésus sur le levain des pharisiens, puis ce qu'on appelle la confession de Pierre: tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, puis une béatitude/ bénédiction sur Simon, Fils de Yonas et le don de la primauté. Pierre gâche tout… Après l'annonce de la passion: passe derrière moi satan.. Et on arrive au texte d'aujourd'hui.

 

24 En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. 

25 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera.

 

Cela fait très maximes de sagesse; d'autres proverbes, mais c'est lié à lui. Marcher à sa suite, perdre sa vie à cause de Lui. 

 

26 Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? 

 

très sagesse; voir Quohélet. La question que pourra t il donner en échange de vie est fondamentale. Telle que les choses sont dites pour Jésus, lui il donne sa vie en rançon pour les multitudes, mais il y autre chose sans ces phrases: que peut-on faire pour ne pas mourir. Comme si la mort était quasi personnifiée et qu'il faudrait lui donner quelque chose pour qu'elle ne vous prenne pas ce qui semble vous appartenir à savoir la vie. Mais encore, faut-il savoir de quelle vie on parle 

 

27 Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. » 

 

Parousie… Mais affirmation trinitaire; dans la Gloire de son Père. Et il aura le jugement.

 

28 Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son Règne. »

 

Est ce que la transfiguration fait partie de cela, de même que la résurrection? Possible dans la logique de cet évangile. 

 

Que retenir de ce texte: peut-être qu'il y a vie et Vie et que Jésus est venu pour la Vie qui parfois nécessite pour qu'elle vive, de laisser de côté sa petite vie..

 

 

SAMEDI 8 AOÛT. St Dominique. Mt 17, 14-20

 

Effectivement on a au chapitre 17 la transfiguration, le questionnement sur Elie assimilé à Jean le Baptiste et l'arrivée dans ce village où sont les disciples et la guérison de l'enfant "lunatique".

Ce qui est quand même sidérant, c'est qu'on a là comme un squelette d'un chapitre beaucoup plus fourni chez les autres évangélistes. 

J'ai souligné le dialogue. Il dit / Jésus dit. Mais ce qui est étonnant c'est que Jésus ne répond pas directement à ce père. C'est même rude..

 

14 En ce temps-là, un homme s’approcha de Jésus, et tombant à ses genoux, 

15 il dit : « Seigneur, prends pitié de mon fils. Il est épileptique et il souffre beaucoup. Souvent il tombe dans le feu et, souvent aussi, dans l’eau. 

16 Je l’ai amené à tes disciples, mais ils n’ont pas pu le guérir. » 

 

Voilà les faits. Un homme, un père. Un fils malade, qui passe sa vie à se blesser et que lequel il faut veiller sans cesse, pour qu'il ne meure pas. Il est comme pris dans un réseau de mal. Et les disciples n'ont pas su (ou pu) le guérir, c'est à dire le délivrer de cet esprit qui veut le faire mourir.

 

17 Prenant la parole, Jésus dit : « Génération incroyante et dévoyée, combien de temps devrai-je rester avec vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. » 

 

A qui Jésus s'adresse-t-il?  S'agit-il de ses disciples? S'agit-il de la foule? Est ce qu'il en a assez d'être pris pour le guérisseur lui qui est tellement plus que cela, et qui à partir de ce moment là, la transfiguration a autre chose à faire? 

 

18 Jésus menaça le démon, et il sortit de lui. À l’heure même, l’enfant fut guéri. 

 

On a là, un autre type de parole. Menacer. Que l'on doit retrouver ailleurs; menacer le vent, menacer la mer. Là il menace le démon qui sort. Certainement exorcisme, dont on n'a pas les paroles. Et guérison.  Et ça s'arrête là. Pas de dialogue avec le père, pas le "si tu veux tu peux le guérir". Non, simplicité. 

 

19 Alors les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent en particulier : « Pour quelle raison est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? » 

20 Jésus leur répond : « En raison de votre peu de foi. Amen, je vous le dis : si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Transporte-toi d’ici jusque là-bas”, et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible. »

On peut imaginer que les disciples se sont sentis quand même tout penauds, tour bêtes. Lui il fit un mot, il menace et ça fonctionne et nous on n'y est pas arrivé. Pourquoi?  Et la réponse tourne autour de la foi, avec une sorte de parabole et peut-être un reproche. Si la graine de moutarde est une des plus petites graines qui existe, aujourd'hui on dirait peut-être un pois chiche (rien dans la tête), alors tout serait possible, mais vous n'en n'êtes pas là, vous n'êtes pas surs que ce soit possible, vous doutez et du coup l'autre doute aussi de vous et vous ne guérissez pas.

 

 

DIMANCHE 8 AOÛT. Mt 14, 22-33

 

22 Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. 

23 Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. 

 

Il était là seul. Pas d'anges… Rien lui et son Père. Plus de bruit, le silence, mais la solitude. Le silence qui tombe après l'agitation. 

 

24 La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. 

 

Pour les disciples, c'est autre chose. Ils sont dans l'agitation , le bruit, la tempête. Le vent les empêche de.. Plus tard Paul dirait que l'esprit saint empêche de, mais là c'est l'esprit du mal. La tempête s'est levée après, sinon, ils ne seraient pas partis. On part tout est calme et brusquement quelque chose vient s'opposer..

 

25 Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. 

26 En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.

 

On peut imaginer la nuit qu'ils ont passé et l'arrivée de Jésus, n'arrange rien. Est –ce l'esprit du Lac qui vient les chercher, les entraîner au fond? Et ils crient, eux les hommes matures; ils sont comme des enfants qui ont peur. 

 

27 Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » 

 

Jésus ne laisse pas la terreur faite son chemin. Il y a un "aussitôt" comme chez Marc. Une voix qui doit être forte pour dominer la mer et le vent.

 

28 Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »

 29 Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. 

 

Là je sais que je suis à contre courant, mais pour moi, cette demande de Pierre, ce n'est pas, permets moi de faire comme toi (moi qi suis amené à être de roc de ta communauté), mais autre chose, prouve moi que c'est bien toi, que tu n'es pas un mauvais esprit. Si c'est toi, tu vas me prendre, (et il y a de psaumes sur ne pas être submergé par les grandes eaux). Et Jésus accepte et c'est cela le magnifique. Tu as besoin de cela pour être rassuré, alors viens, mais pour cela tu dois quitter ta barque, faire quand même un effort, mais n'aie pas peur, je suis là, avec toi. Je suis loin et je ne suis pas loin.

 

30 Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » 

31 Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » 

 

Et là quelque chose se casse. Il ne voit plus Jésus, il voit la force du vent, qui est peut-être évoquée dans la première lecture. Le vent qui casse tout. Et la peur revient, et avec la peur, la mer qui veut sa proie et qui commence à l'avaler. Et le cri, Seigneur sauve moi. 

Et Jésus le fait, mais il n'a pas anticipé la demande. Il ne sauve pas contre, il sauve avec; 

 

La question (homme de peu d f oi) qui reviendra avec la guérison de l'enfant épileptique, homme de peu de foi,  pourquoi as –tu douté, semble montrer que si on détourne son regard de Jésus, on est pris dans une tourmente et on ne le voit plus. Pour le voir, il y aun effort à faire: ne ps se laisser distraire (enfin c'est difficile de faire autrement, parce que nos sens sont aussi là pour ça). Mais là il y a quelque chose qu'il faut apprendre à vaincre. Ne pas le lâcher des yeux, ou se remémorer ses paroles, parce que sinon, le mal risque d'être le plus fort.

 

Et Jésus tend la main… Cela fait un peu pense rà la scène de la naissance d'Adam de Michel-Ange. Je pense que Pierre a fait une expérience de mort et de résurrection.

 

32 Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. 

33lors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! 

 

les autres ils ont vu. Les autres, à mon avis, ils ont tremblé pour Pierre.  Et Pierre et Jésus montent dans la barque et ce n'est qu'à ce moment que le vent tombe, que le calme revient, que la vie redevient possible, libérée de la peur de la mort. Et c'est la reconnaissance de celui)là, qui comme Dieu est plus fort que la tempête. Le vraiment est important. C'est une affirmation complète. On a cru que tu étais un démon, mais là, on reconnaît que tu es comme le Tout Puissant, que tu as tout pouvoir et que tu es vraiment son Fils.

 

Tu es là, au cœur de nos vies et c'est toi qi nous fait vivre..

En plein milieu de nos tempêtes      (Tu es là)

Dans la musique de nos fête… (Tu es là)

 

Ps 106-107

 

 23 Certains, embarqués sur des navires, occupés à leur travail en haute mer,

24 ont vu les oeuvres du Seigneur et ses merveilles parmi les océans.

25 Il parle, et provoque la tempête, un vent qui soulève les vagues :

26 portés jusqu'au ciel, retombant aux abîmes, ils étaient malades à rendre l'âme ; 

27 ils tournoyaient, titubaient comme des ivrognes : leur sagesse était engloutie.

28 R/1Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse,

29 réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues.

30 Ils se réjouissent de les voir s'apaiser, d'être conduits au port qu'ils désiraient.

 

La nuit tombait quand même. Il nous a alors dit de reprendre la barque, et de retourner à Capharnaüm et que lui il renverrait les gens. Bon, on était quand même bien fatigués et même si des gens nous ont aidé à distribuer, on en avait plein les pattes. Alors le bateau était le bien venu.

 

Seulement les choses se sont gâtées. Je peux dire que de mémoire de pécheur, je n'ai jamais vu ça. Le ciel est devenu noir comme de l'encre, on ne voyait plus rien. Le vent s'est levé en rafales, il soufflait de plus en plus, et les vagues littéralement s'attaquaient à mon bateau, comme pour le faire sombrer. On ne savait plus que faire, et le jour a commencé à poindre et c'est là qu'on a vu quelqu'un qui marchait sur les eaux en colère. 

 

Nous sommes des hommes avec de l'expérience, mais pourtant nous avons hurlé.. Est ce que les démons sortaient du lac pour nous prendre avec eux? 

 

La forme a parlé, elle avait la voix de Jésus, elle nous disait de ne pas avoir peur. Mais moi je n'y croyais pas; Jésus était resté sur la terre ferme, certainement pour prier son père, alors même si c'était sa voix, ça ne pouvait pas être lui.

 

Alors je l'ai défié, je voulais savoir. Je lui ai dit que si c'était bien lui, il devait m'ordonner de venir vers lui, sur les eaux. Moi, j'avais besoin d'un ordre, pour sortir de la relative sécurité de la barque, pour me sortir de cette espèce de paralysie. Je voulais être sur que c'était si c'était bien Lui.. Cette espèce de fantôme a répondu: "Viens", et je suis venu. 

 

Je suis descendu de la barque qui tanguait et j'ai eu du mal. 

 

Sous mes pieds l'eau semblait dure, comme le sol. Je le regardais et il me semblait être bien loin. J'ai fait un pas, puis un autre et encore un autre. Je m'approchais mais tout à coup, il y a eu une énorme bourrasque, et la peur s'est emparée de moi. Avec les embruns je ne le voyais plus, et au sens fort, j'ai perdu pied. Et là, j'ai crié… Je l'ai appelé au secours, comme le psalmiste appelle son Seigneur: "Seigneur, sauve moi, les eaux me montent jusqu'à la gorge (ps 68, 1)) et "il m'a sauvé des grandes eaux".. Il a tendu la main, je l'ai attrapée et à nouveau la mer s'est durcie sous mes pieds. 

 

Ce que j'ai vécu durant ce court instant, c'est comme de mourir, de ne rien pouvoir faire pour empêcher cette chute, cette noyade et de revenir à la vie. Et surtout il y avait sa main qui me tenait, qui me communiquait sa force.  Et le vent soufflait toujours, mais je n'avais plus peur, j'étais guéri, je croyais en Lui. C'était vraiment Lui, ce n'était pas une force mauvaise qui voulait me faire mourir, mais la vie.

 

Nous sommes montés dans la barque, et le vent est tombé, le calme est revenu, comme la fièvre de ma belle-mère était tombée d'un coup quand Jésus l'avait pris par la main.

 

Tous nous l'avons regardé avec admiration et tous nous avons pensé que cet homme là, cet homme qui nous avait choisi, qui venait de donner à manger à une multitude affamée, il était bien le Fils du Très Haut, et que le Très Haut nous le bénissions.

 

Nous n'avons pas abordé à Capharnaüm mais à Génésareth, et là, ça a recommencé… La foule qui amenait des malades et lui, rempli de compassion, qui laissait toucher frange de son manteau et qui guérissait et guérissait encore et encore.

 

 

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