lundi 21 septembre 2020

SEMAINE DU 14 AU 20 SEPTEMBRE. ÉVANGILES

 

 

LUNDI 14 SEPTEMBRE: EXALTATION DE LA CROIX. Jn 3, 13-17

 

07 Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut.

08 Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

09 Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? »

 

 

13 En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. 

 

Une affirmation. Personne ne peut monter au ciel, donc même pas Elie, ou Hénok, parce qu'eux sont de la terre. Ils sont terrestres si on peut dire. Et il s'agit même d'autre chose. Comment le traduire en d'autres mots.. Est ce que Jésus dit à Nicodème que de fait il est Lien entre Terre et Ciel, en permanence, il est le Vent qui vient d'en haut et d'en bas, il est souffle de l'esprit, il est trinité. Le seul qui ouvre le ciel, qui déchire les cieux, qui permet aux hommes de retrouver le chemin, c'est Lui.

 

14 De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, 

 

Si le nom de Jésus est Dieu sauve, c'est bien pour que les hommes soient sauvés de leur péché. Dans le livre de nombres, il y a le regard qui est reconnaissance du péché et qui permet de ne pas mourir de la brulure du venin. Peut-on dire que ce serpent élevé, est un acte qui préfigure la mort du mal? Un jour le mal sera mis à mort et ne pourra plus entrainer le monde à sa suite, son venin sera inactif.  

 

Et il y a le "élevé", qui n'est pas enlevé. Et cet elevé sur du bois, ce passage là, il est l'abaissement total en même temps.

 

15 afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. 

 

Pour le serpent, il fallait regarder et certainement pas que cela. Là il y a quelque chose de la contemplation d'un mystère. Et voir en celui qui est un vau rien le Fils de l'Homme, croire que le mal est vaincu, cela donne un autre sens, et permet d'entrer dans un autre monde. Celui pour moi, de connaître qui n'est pas le savoir, mais l'ouverture du regard.

 

16 Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. 

 

Là, il s'agit bien de notre monde, qui n'arrivait pas à s'en sortir. Et le don du fils permet en s'incorporant à lui, et en se laissant incorporer à devenir des dieux finalement, la vie éternelle. Sauf que la vie éternelle, c'est connaître le Père et son envoyé. 

 

17 Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

 

Pour que Jésus accomplisse son nom. Que le monde soit sauvé du Mal. Projet du Père/ Vignerons homicides.. 

 

 

MARDI 15 SEPTEMBRE. JN 19, 25-27 Bon après le fils, la Maman.. 

 

2 5Près de la croix de Jésus se tenaient sa mèreet la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.

 

 Très étonnant cette sœur de Marie, surtout que les apocryphes nous parlent d'une stérilité et de parents âgés. Alors peut-être une cousine. Intéressant aussi, on ne donne pas le nom d'un village (comme pour Marie de Magdala) mais le nom d'un homme.  On a donc là, une représentation aussi de la famille de Jésus. Une mère, des tantes, des oncles, (des frères mais ça on le sait depuis longtemps), une disciple.   On a donc un trio "classique " autour de celui qui va mourir, mais il ne meurt pas dans son lit.. Ce qui est étonnant aussi ce sont les 3 Marie.. Une femme ou trois femmes. Trois visages d'une même femme.

 

On peut parler d'un quatuor, muet.  

 

Et ça passe au trio, et ça parle..  Et Jésus enlève la mère du trio précédent pour la mettre en relation avec un autre instrument. On pourrait vraiment faire chanter cela. 

 

26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait

dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » 

 

Et là apparition d'un couple, alors qu'il n'y avait qu'une trinité de femmes un peu indifférenciées. Une parole qui donne vie. Donc ce trio féminin, et ce passage au couple, mais un couple avec normalement différence des générations et des sexes. On passe de 3 à 2. Le disciple qu'il aimait, qui contrairement à ce qu'écrit St Bernard ne peut pas être le fils de Zébédée.  Et du coup, il y a rupture du trio pour passer à autre chose. 

 

A la limite, le trio des trois femmes, c'est presque l'ancien, la famille, le classique et Jésus trouve moyen de casser cela. Ce n'est pas à une autre femme qu'il confie sa mère, mais à un homme.  Quelque chose se ferme, quelque chose s'ouvre, et il s'adresse en premier à sa mère: un peu comme à Cana. "Voici ton flls", comme Jean le baptiste disait en montrant Jésus, voici l'agneau de Dieu. Donc ce disciple ce disciple aimé, prend une autre dimension. Il devient fils, il remplace le Fils qui lui va rejoindre le Père. 

 

27 Puis il dit au disciple : « Voicita mère. » Et à partir de cette heure-là,le disciple la prit chez lui.

 

 Et pour refermer ce qu'il vient d'ouvrir: "il y a le "voici ta mère". Mais surtout quelque chose qui se passe pour le disciple (dont par ailleurs on ne sait rien, quant à sa famille), parce que chez Jean, l'heurepeut bien être commencement, naissance. 

 

Alors il y a trois femmes. Qui doivent faire corps et qui doivent logiquement prendre soin de la mère.

 

On a un Fils qui va rejoindre le Père. 

 

On a un couple qui est formé. Une  femme qui devient nouvelle mère, un homme qui gagne une mère, qui devient fils et qui commence une nouvelle vie. 

 

Dans ce qui se crée au moment de la mort, quelque chose de la vie advient. Et peut-être que pour de vrai, le disciple orphelin (comme l'humanité) reçoit en cadeau une mère, et que la mère qui perd son fils, reprend la fécondité qu'elle aurait pu sentir lui être enlevée. 

 

Je ne nie pas du tout la douleur des uns et des autres, mais je regarde cet échange. Ce passage qui est provoqué par la mort, mais aussi par la Glorification.

 

Marie dit tout haut ce qui se passe au dedans.

 

Jour de désolation. Jour de hurlement, jour le plus abominable de ma vie.

 

Il est là, il est entre deux voleurs, deux criminels, lui qui n'a rien fait. Son corps, ce corps que j'ai soigné, lavé, aimé, il est en sang. Il y a des mouches partout, sur son visage, sur son torse, sur ses pieds, et je ne peux rien faire. 

 

Il est déjà presque mort, mon tout petit, mon fils, le fils du Très Haut. Et moi, je suis là, avec ma parente, avec la femme de Cléophas, avec son amie à lui cette Marie de Marie de Magdala. Nous ne pleurons pas, parce que nous ne voulons pas leur donner ce plaisir aux soldats romains qui nous narguent. Je sais qu'elles vont prendre soin de moi, qu'on retournera à Nazareth, mais là, je serai la mère su condamné, de celui qui va voulu changer le monde, qui n'est pas resté à sa place de fils de joseph. Cela je le sais, et ça crie en moi, je voudrai tellement être moi à sa place. Et je n'oserai pas sortir, il y aura des regards en coin, des regards mauvais. Et il faudra vivre avec ça.

 

Et puis, il y a ce jeune homme que mon Fils semble tellement aimer qui est là aussi, et je me demande comment il a fait pour s'approcher aussi près. Les soldats n'aiment pas ça. Et lui aussi il regarde mon fils. Il faut du courage pour être là .Il me semble qu'il y a des larmes qui coulent sur son visage. 

 

Et d'un coup, la voix de mon fils, et je me demande comme il trouve la force de parler. Et j'entends sa pauvre voix éraillée qui me dit,  "femme voici ton fils" et qui dit à Jean, son disciple " voici ta mère". 

 

Alors nous nous sommes regardés tous les deux. Moi la femme qui voulait rester droite, et lui je jeune qui me regardait. Et j'ai compris.

 Non je ne retournerai pas à Nazareth, ce jeune homme me prendra chez chez lui, je deviendrai une mère pour lui, il sera un fils pour moi. Jamais il ne remplacera mon fils, jamais moi je ne remplacerai ou prendrai la place de sa mère, mais à nous deux, nous ne laisseront pas mourir la flamme, nous serons des témoins. 

 

Et peut-être même, parce qu'au fond de moi résonne ces mots que mon fils disait et redisaient: qu'il serait condamné, qu'il serait rejeté, mais qu'il reviendrait à la vie. Et que ce jour là, il serait tout en tous. Je sais que nous serons les premiers à entrer dans cette vie autre qu'l promettait, non qu'il promet, car la mort n'aura pas la victoire et qu'il est le Vivant alors que ses yeux se sont fermés, et qu'il a perdu son souffle. 

 

Il est mort, et je suis là, avec un Fils. Et J'attendrai, nous attendrons qu'il se lève dans la Lumière. 

 

 

 

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Ou… Lc 7, "Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi" (Lc 7, 11-17)

 

Que j'aime cet évangile. Pas de demande, les deux foules qui se croisent et le retour à la vie. 

 

 

En ce temps-là,     Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.   

 Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Unefouleimportante de la ville accompagnait cette femme.    

 

On a beaucoup parlé du croisement des deux foules. Mais une est composée des habitants de la ville, l'autre des gens extérieurs à la ville, des disciples. 

 

 Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. »   

Regard de Jésus. Pense-t-il à sa mère?   

 

Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »     Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.     

 

 Je me demande si ce n'est pas un geste parfaitement incongru: toucher un cercueil. Si les porteurs s'arrêtent peut-être qu'ils sont plus que surpris par ce geste. Quand l'arche est sur le point de verser, dans le livre de Samuel, celui qi touche est foudroyé.. La celui qui a été foudroyé se lève.. 

 

La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »    

 Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.   

 

A ce moment là, Jésus que ce soit en Galilée ou en Judée est considéré comme un grand prophète  et signe de la présence de Dieu. Dieu a visité son peuple, dieu a entendu,  il ne laisse pas seul. 


 

MERCREDI 16 SEPTEMBRE. Lc 7, 31-35

 

31En ce temps-là, Jésus disait à la foule: « À qui donc vais-je comparer les gensde cette génération ? À qui ressemblent-ils ?

 

32 Ils ressemblent à des gamins assis sur la place, qui s’interpellent en disant : “Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous n’avez pas pleuré.”

"J'ai joué de la flûte sur la place du marché, et personne avec moi, n'a voulu danser.. Père Duval.

Sur la place chauffée au soleil une fille s'est mise à danser. Jacques Brel.

 

Ressembler à des gamins pas contents. Je dirai presque à des gamins, le nez dans leur Game box, qui n'entendent pas, qui ne voient pas, qui ne sont pas dans le monde. Et qui ont des jugements sur tout, des jugements tous faits.

 

33 Jean le Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites : “C’est un possédé!” 

34 Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et vous dites : “Voilà un gloutonet un ivrogne, un amides publicains et des pécheurs.” 

 

Pour Jean le baptiste, celui qui vit au désert, dire alors qu'il est une sorte de nouvel Elie, qu'il est possédé, cela veut dire qu'il est fou.. Que ce n'est pas possible de vivre comme ça. 

 

Dire du fils de l'homme (et là, il y a une affirmation; il est venu le fils de l'homme et vois refusez de le reconnaître; tout ce que vous savez dire c'est qu'il est un glouton, un ivrogne un ami des publicains et des pécheurs, donc qu'il n'est pas fréquentable.

 

35 Mais, par tous ses enfants, la sagesse de Dieu a été reconnue juste. »

 

Vous vous avez le nez où il ne faut pas, mais par ceux qui sont ouverts; Jean et moi-même sommes reconnus pour ce que nous sommes,; et que le Père, dans sa sagesse, fait bien toutes choses.

 

 

JEUDI 27 SEPTEMBRE. Lc 7, 36-50

 

36 En ce temps-là, un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. 

 

On a un repas. Je me dis que le "manger" dans les évangiles c'est très très important. Jésus ne fait pas de chichi, il se rend chez cet homme.

 

37 Survint une femme de la ville, une pécheresse. Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. 

 

On peut presque croire que la résidence de ce pharisien n'est pas en ville, comme si la ville, surtout si elle est grecque, est polluante. Cette femme qui vient de la ville, c'est déjà du négatif. Et on lui accole le terme de pécheresse. Pas de prénom. Mais on a l'impression, qu'elle cherche à trouver Jésus, ce qui peut laisser à supposer que lui est passé dans cette ville, qu'elle l'a vu et que quelque chose s'est passé entre elle et lui.

 

Ce que j'aime là, c'est qu'elle le cherche, qu'elle pose des questions. Et qu'elle a une réponse: il est dans la maison du pharisien. Et là, je pense qu'il lui faut bien du courage pour y aller, avec on flacon rempli de parfum. L'idée c'est que le parfum, elle l'a achété, ou il lui a été donné, mais elle veut faire un cadeau royal à Jésus, lui donner ce qui à son avis à elle, est le mieux.

 

38 Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum. 

 

 Si on reprend l'évangile, celui qui est disciple doit aller derrière lui.. Là, elle est à ses pieds, et elle pleure. Pleurs de joie, pleurs de repentance, est ce que ça a de l'importance? Que se passe t il avec les pieds de Jésus? Bien sur, elle ne peut toucher que ça, mais il doit y avoir autre chose. On se prosterne aux pieds de quelqu'un. Là c'est ce qui se passe. On lave les pieds que quelqu'un, parce qu'on l'aime. On essuie (bon les cheveux, ce n'est pas top), mais elle n'a que ça. Si on relit la scène, il y a les pieds de Jésus qu'elle prépare pour y répandre le parfum. Il y a tout un rituel que l'on découvre là. On ne s'occupe pas de quelqu'un que l'on aime n'importe comment. Peut-être qu'elle a déjà fait cela, mais peut-être que c'étaient ses pieds à elle qui étaient ainsi traités par des hommes  et pas dans le même contexte. Là, il ya un renversement. Elle agit pour montrer son amour, son véritable amour, et peut importe ce qu'en pensent les autres!

 

39 En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » 

 

 Quel scandale.. il se laisse toucher par une femme mauvaise, impure, et il ne dit rien. Jésus fonctionne en deux temps.. 

 

Temps 1: la petite histoire, un peu comme le prophète Nathan avec David, quand il faute avec la femme d'Urie.. Cela pour préparer..

40 Jésus, prenant la parole, lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. »

 41 Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. 

42 Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » 

43 Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus.

 

Et comme David, Simon donne la bonne réponse, mais le "je suppose" est étrange.. 

 

Temps 2. Là il montre quelque chose que Simon ne pouvait même pas imaginer…

 

 44 Il se tourna vers la femme et dit à Simon

Il y a une gestuelle que je vois mal, sauf que Jésus qui est logiquement allongé, se redresse pour montrer cette femme. Il la montre à Simon, il la montre à tous et il va faire son éloge.

 

 : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux.

45 Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. 

46 Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. 

 

Verser de l'eau, embrasser, onction. Peut-on parler d'un rituel de baptême? Peut-être. 

 

47 Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » 

48 Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » 

 

Il est possible que Jésus conclue quelque chose qui s'est passé dans la ville, mais qui était resté en suspens. La femme,(on est chez Luc) a quelque chose qui s'est ouvert en elle, un changement et cela la conduit à chercher celui que son cœur aime, et même si elle n'est pas consciente du mal qui est en elle, Jésus la purifie. On a la formule passive; tes péches sont pardonnés, comme avec le paralytique. 

 

49 Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » 

 

Il n'a pas dit "je", mais pour les convives, cela a du faire un sacré effet puisque seul Dieu pardonne les péchés. Qui est il donc celui-là? 

 

50 Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »

 

C'est presque la même phrase qu'il dira à la femme qui perdait du sang.. La foi sauve. Là encore, il ne dit pas: je te sauve, mais ta foi t'a sauvée. Ce qui montre et c'est important pour moi, le côté actif de l'être humain. En Jésus elle a vu quelqu'un qui la regardait autrement et ce regard a provoqué un début de changement et le désir du plus, et de lui apporter un cadeau (tu ne te présenteras pas devant ton Dieu les mains vides). Et là, ses mains sont pleines, mais quelque chose se vide en elle. Et elle "sait".. La va en paix, c'est laisse les causer..

 

 

 

VENDREDI 18 SEPTEMBRE: Lc 8, 1-3

 

 En ce temps-là, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, 

ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, 

Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources.

 

 

Texte très court, la place des femmes. Femmes guéries, femmes reconnaissantes qui aident soit en étant avec, soit en donnant de l'argent. On a trois femmes nommées.  Mais ça montre aussi que Jésus était présent en beaucoup de lieux. C'est Lui qui passe à travers villes (et la ville ne lui fait pas peur) et villages, qui proclame et annonce la bonne nouvelle (évangile) que règne de Dieu. Et là, qu'est ce que veut dire ce raccourci? Que Dieu est présent dans le peuple, qu'il le visite, qu'il enseigne, qu'il guérit, qu'il parle, que les cieux se sont déchirés et que les hommes sont sauvés. 

 

En pensant à ce qui se passe après une mort, où il faut vider la maison ou l'appartement, je me disais que Jésus lui, n'a pas de maison. A Capharnaüm, on parle de la maison de Pierre. Un jour, il dira qu'il n'a pas de pierre pour poser sa tête. Au Golgotha, la seule chose qu'il ait, ce sont ses vêtements, peut-être fournis pas ces femmes qui donnent une assistance financière. Alors n'ayant de fait rien, ne possédant rien, il donne la seule chose qui soit à lui, ou qui est lui, son corps et son sang. Il donne tout ce qu'il est, il donne tout ce qu'il a, et c'est en essayant de faire cela, (mais ce n'est pas la volonté qui fonctionne) que le royaume est donné. C'est plus déjà être en lui que posséder quoique ce soit. La vie éternelle ne se possède pas, elle est don, don acquis par cette mort.

 

SAMEDI 19 SEPTEMBRE. Lc, 9, 4-15

 

Cadre radicalement différent de celui de Matthieu, d'autant qu'il y a déjà eu des paraboles (les deux débiteurs avec Simon le Pharisien), qu'on n'est pas au bord du lac, mais dans une ville, dont on ne sait pas le nom. Pas d'explication à la foule, mais aux disciples. C'est moins dramatique que chez Matthieu où j'ai l'impression que le malin est plus présent et qu'il empêche le grain de la parole de prendre racine.

 

En ce temps-là, comme une grande foule se rassemblait, et que de chaque ville on venait vers Jésus, il dit dans une parabole : 

 

Ce que nous dit le début, c'est qu'il y a du monde qui vient du dedans (la ville) vers le dehors (le lieu où se trouve Jésus). Il déplace les foules ou la foule. Et il emploie la forme parabole. 

 

« Le semeur sortit pour semer la semence, et comme il semait,


Dans cette traduction que des mots qui commencent par un s... Importance du rythme de la phrase; un peu comme une chanson.

importance du rythme qui évoque le semeur. Le semeur sortit pour semer la semence (pas sa semence) et comme il semait. Et voilà ce qui se passe. Sauf que c'est un drôle de semeur. 

il en tomba au bord du chemin. Les passants la piétinèrent, et les oiseaux du ciel mangèrent tout. 

 Soit il plante n'importe où, soit la semence sort du sac qui est troué. Ceci me plairait bien..

Les passants, marchent dessus, les oiseaux s'en nourrissent. Dédaignée et pas vue par les uns, mangée par les autres. 

 

Il en tomba aussi dans les pierres, elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité.

 Il en tomba aussi au milieu des ronces, et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent.

 

 Puis les pierres pas le bon terrain, puis les ronces qui comme l'ivraie poussent avec et étouffent. 

 

Il en tomba enfin dans la bonne terre, elle poussa et elle donna du fruit au centuple. » Disant cela, il éleva la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

 

Et la bonne terre, sans pierre, sans ronces, sans être tassée. Et là ça rend très bien…

 

 Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole.

Poser des questions. Apprendre, comprendre.

 

10 Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que les paraboles. Ainsi, comme il est écrit : ‘Ils regardent sans regarder, ils entendent sans comprendre.’ 

 

Peut-être simplement dire merci, parce qu'on est enseigné par Lui. 

Croire et être sauvé.

 

11 Voici ce que signifie la parabole. La semence, c’est la parole de Dieu. 

 

12 Il y a ceux qui sont au bord du chemin: ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés

 

13 Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent. 

 

14 Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité.

 

15 Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance. »

 

Beau programme, la retenir en soi..

 

DIMANCHE 20 SEPTEMBRE. Mt 20, 1-16a

 

 1 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. 

Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. 

 

Un maître, des ouvriers donc des hommes qui vont œuvrer, et un salaire. Tout est clair.

 

Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. 

Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” 

 

Vous aussi… ne restez pas là, à ne rien faire. Et je vous donnerai ce qui est juste.

 

Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.

 

 Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?”

 

Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.”

 

Personne ne nous a embauché. C'était fréquent  et c'est fréquent. 

 

 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.”

 Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier.

 

10 Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. 

11 En la recevant, ils récriminaient 


contre le maître du domaine : 

12 “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !” 

 

13 Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? 

14 Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : 

15 n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” 

 

16a C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

 

 

Finalement je l'aime bien ce texte… On nous a culpabilisé avec comme pas possible. C'est temporel, alors dans notre temps à nous, on est les derniers. Mais j'aime ceux là, qui découvrent qu'ils sont aimés, qu'ils ont le droit, qu'ils sont valables et qu'ils verront eux aussi le royaume achevé. 



Beaucoup de premiers seront derniers et beaucoup de derniers seront premiers. 19, 30

Les derniers seront premiers et les premiers seront derniers. Mt 20, 16 

 

Beaucoup de premiers seront derniers et beaucoup de derniers seront premiers, c'est la finale du chapitre 19 chez Matthieu. À Pierre qui demande, quelle récompense auront ceux qui ont tout quitté pour te suivre,  Jésus a une réponse curieuse. 

En premier, il annonce que celui qui aura tout quitté pour le suivre, recevra au centuple, et surtout qu'il aura la vie éternelle. Ce qui peut sembler satisfaisant.

 

Mais la petite phrase notée ou rajoutée par Matthieu et qui encadre la parabole qui suit, parabole qui permet de comprendre que dans le Royaume, il y aura des inversions, que cela ne marche peut-être plus au mérite, mais à la mise en route, au changement. On connaît la réponse de Jésus au bandit crucifié en même temps que lui. Il est bien un ouvrier de la dernière heure!

 

Mais dans cette parabole, il est question d'une vigne. Dans la Bible, la vigne c'est le domaine du Dieu, c'est Israël. Alors dans une première approche, vendanger, cela permet de faire le vin des noces, noces de la rencontre entre le Très Haut et l'Humanité, parce qu'avec Jésus, du moins dans les évangiles, il y a un changement de perspective. Et le vin, il est composé d'une multitude de grains et parfois ce peut être un grain (un autre cépage) qui fait la différence. Alors peut-être que celui qui arrive en dernier, il donne au vin son gout particulier.

 

Maintenant c'est vrai aussi, et je viens de le lire dans un commentaire sur cet évangile, que nous sommes temporellement, les ouvriers de la onzième heure, comme on disait autrefois, parce que nous sommes les derniers appelés. Sauf que nous ne savons pas quand aura lieu le Retour et qu'il y en aura d'autres.

 

Alors il n'y a pas à se battre la coulpe d'être dans ce temps là. Mais si on pense que Jésus s'adresse certes à ses disciples, mais aussi à d'autres tels que les pharisiens, qui depuis un certain nombre d'années se battent pour que le nom de Dieu soit respecté et sanctifié, pour que le règne de Dieu arrive (les jeunes et les prières, c'est aussi pour cela), alors oui, ils peuvent trouver anormal que les disciples de Jésus (et parmi il y a des publicains, des prostituées, bref des pêcheurs) aient comme eux la vie éternelle. Ils se considèrent comme les premiers, et c'est aussi à eux, autant qu'à nous aujourd'hui que Jésus d'adresse. Faire de bonnes choses, c'est bien, mais ce n'est pas cela qui ouvre le royaume. On aura peut-être de sacrées surprises de l'autre côté… Alors ne soyons pas surpris… Il y a des personnes que nous jugeons pas bien et qui pourtant seront si on accepte la notion de classement (ce que je n'aime pas) bien mieux classées que nous, après l'examen de passage qu'est la mort.

 

 

Maintenant si on relit cette parabole, on peut aussi penser à la joie de ceux de la dernière heure.. Et c'est ce que j'ai voulu exprimer, parce que ces laissés pour compte, en étant embauchés, ils retrouvent une dignité, et c'est bien là le travail de restauration que fait en chacun l'esprit saint, à un moment où à un autre.

 

 Dans cette parabole, il est bien question de la fin des temps, et du salaire… 

 

Alors c'est un de ceux de la dernière heure qui raconte à sa manière.

 

Si vous aviez leur tête… Nous, je veux dire 'moi et mes amis', nous qui sommes considérés comme des fainéants, et c'est vrai que le travail, surtout la vendange ce n'est pas trop notre truc, on a reçu le même salaire que ceux qui avaient embauchés dès le petit matin. Mais il fallait voir aussi notre tête, parce que le Maître n'avait pas parlé vraiment de salaire. .Un denier, vous vous rendez compte? Avec un denier on allait pouvoir payer un peu nos dettes, acheter des figues, acheter des choses que nous ne mangions plus depuis longtemps, et rentrer chez nous les mains pleines.

 

Je vous raconte. Le maître de ce domaine là, il aime bien savoir qui il fait travailler chez lui et il ne laisse pas ce travail à son intendant. Il sait que le travail est rare par ici alors quand la vigne a donné son fruit, il embauche. Bon ça, on le sait, mais comme j'ai dit, c'est dur.. Bref, au petit matin, il va sur la place du village, il demande aux hommes qui sont là s'ils veulent travailler à sa vigne. D'après ce que je sais, ils aiment travailler, ils aiment vendanger, ils sont même habiles. Un salaire a été fixé un denier pour la journée. C'est un bon salaire, même si la journée va être longue pour eux. Le travail de vendangeur ce n'est pas rien, mais le soir il y a le repas partagé, et surtout le gout du jus du raisin pressé.

 

Alors ils ont convenu d'un salaire et ils sont partis travailler. Puis le maître est revenu à la troisième heure. Il y avait à nouveau des hommes qui attendaient. Il les a embauchés, sans dire le salaire, il a dit le juste prix. Ensuite, vous n'allez pas me croire, mais il est revenu au moment des heures les plus chaudes, à midi et à trois heures. Il veut vraiment que tout le raisin soit cueilli. Puis il a vu que du raisin il en restait encore et il est revenu et c'est là qu'il nous a trouvé. Il nous a demandé d'un ton pas très aimable pourquoi nous étions là, à attendre on ne sait trop quoi. Et il nous a dit d'aller à sa vigne. Et on s'est mis à cueillir ce qui restait, mais aussi à ramasser le bois mort, et faire du propre..

 

Le temps a passé et celui qui devait nous payer est arrivé, l'intendant. Il nous a appelé en premier; on s'attendait à quelques grappes et peut-être quelques pièces, mais il nous a donné à chacun une pièce d'un denier. Nous n'en croyons pas nos yeux.

 

Puis il a appelé ceux qui de la neuvième heure, ceux de la sixième heure, et il a fini par ceux qui avaient été embauchés au petit matin. Et à ceux là, il a donné une pièce d'un denier, comme pour nous tous. Alors là, il y en a un qui s'est mis à ronchonner. En général quand ça ronchonne, le Très Haut n'aime pas trop, souvenez vous de ce qui se passait dans le désert à la sortie d'Egypte. Et le maître est arrivé, pas trop content. Il lui a demandé pourquoi il se sentait lésé, puisqu'un contrat avait été passé. Et il a dit une phrase qui résonne encore dans mon cœur: pourquoi ton regard est-il mauvais, alors que moi je suis bon. Bon c'est ce que dit le très Haut quand il crée la lumière, quand il sépare les eaux d'en bas avec les eaux d'en haut, quand il crée les animaux, quand il crée l'homme. Alors croyez moi ou pas, cela n'a pas d'importance, mais moi, ce n'est pas tant cette somme que je n'avais pas vraiment mérité qui m'a rendu heureux, mais cette parole.

 

Moi aussi, je veux que désormais mon regard devienne bon, pour que je sois à l'image et à la ressemblance du Créateur. Je suis heureux, et je travaillerai toujours pour ce maître qui n'est pas juste, mais qui est capable de nous transformer au dedans de nous, de changer notre regard. Je suis heureux d'avoir été un dernier et peu importe si je deviens premier ou pas, ce n'est pas cela qui compte, c'est que mon regard devienne autre, que mon regard ne soit pas dans la comparaison ou la jalousie, que je cesse de récriminer, parce que récriminer, je connais, mais que tous les jours de ma vie, je laisse prendre par cette phrase: le regard du maître de la vigne est un regard de bonté et d'amour, qui voit au-delà et qui permet aux derniers de devenir comme les premiers.

 

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