samedi 5 septembre 2020

SEMAINE DU 31 AOÛT AU 6 SEPTEMBRE. ÉVANGILES.

 

LUNDI 31 AOÛT. Lc 4, 16-30

 

Ce chapitre 4, commence avec les tentations au désert après le baptême et se termine par la guérison d'un possédé à Capharnaüm. Entre temps, on a un passage en Galilée, où tout le monde semble séduit, puis Nazareth où cela se passe un peu comme avec la mer qui veut s'attaquer à la barque, je veux dire avec le changement de comportement: des hommes qui semblent calmes et attentifs et qui sont "piqués" par la phrase de Jésus, et qui n'ont qu'une idée, s'attaquer à lui, le faire basculer et le tuer. Maintenant je n'ai jamais compris pourquoi Jésus les provoque, d'autant qu'on ne sait rien de ce qu'il a fait ailleurs. Et sortir les faits de leur contexte, j'ai toujours du mal. Si Elie s'occupe d'une veuve, c'est parce qu'il doit fuir son payas, si Elisée guérit un lépreux, ce n'est pas n'importe lequel et cela prouve la grandeur du Dieu. Maintenant pourquoi le prennent-ils si mal, cela me fait bien penser à ce que j'écrivais au début, la présence du mauvais qui d'emblée essaye de faire disparaître celui qui va le vaincre; 

 

16 En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 

 

Mise en scène: il va à Nazareth, je peux supposer que sa famille est présente. Il entre dans la synagogue (comme Paul le fera dans les actes) et il accepte de faire la lecture. 

 

17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 

18 ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 

19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.’ 

 

 Là, on apprend quel texte a été lu. Il s'agit d'Is 61, 1. Est ce qu'il l'a choisi (il trouva le passage) ou est ce que c'est la lecture du jour? Pas clair. Mais il lit une phrase qui concerne le i concerne le messie (l'onction),  qui concerne le rôle: les pauvres, les captifs, les aveugles, les opprimés et annonce d'une année favorable – c'est maintenant le temps favorable. 

 

20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.

 21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » 

22 Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » 

 

Entre le verset 21 où jésus affirme qu'il est le messie, et le verset 22, au début duquel tout le monde lui rend témoignage et semble rempli d'admiration pour l'enfant du pays devenu celui que l'on attend et la fin où le doute arrive (pas possible, on le connaît celui lui, ce n'est pas possible qu'un fils d'artisan soit le messie). 

 

23 Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” » 

24 Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. 

 

Là, qu'est ce qui se passe; Il essaye de leur faire comprendre (mais a minima) que pour faire des miracles, il faut qu'il y ait foi, et la foi en lui, est entrain de disparaître, de fondre; il utilise un dicton, qui montre peut-être qu'il est lui-même un peu déçu. Puis il veut leur faire comprendre quelque chose. 

 

25 En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; 

26 pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. 

27 Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » 

 

Est ce que les veuves ou les lépreux du pays, se sont adressés aux prophètes? Peut-être que ce que Jésus veut faire comprendre (et encore pour Naaman, c'est loin d'être évident, et même aussi pour la veuve de Sarepta) qu'il faut un minimum de foi pour que quelque chose advienne. En d'autres termes, il les accuse de ne pas écouter la parole qu'ils viennent d'entendre et qui devrait les rendre joyeux. Et le mal, alors s'en donne à cœur joie..

 

28 À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. 

29 Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. 

 

On aura la même chose avec le troupeau de porcs, qui se précipite dans la mer.. On est bien dans un combat. 

 

30 Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

 

C'est une phrase qui m'a toujours interloquée. Comment a t il fait, d'autant que là il n'y a personne pour lui servir de garde du corps. On a l'impression que quelque chose se fait,  que Dieu est alors sa force et son bouclier, qu'il est environné d'un écran gloire qui le met à l'abri et que personne ne peut porter la main sur lui. Le miracle, il est là. Dieu est avec Lui et est sa force. Jésus est bien celui qui a reçu l'onction de l'Esprit. Pour les lecteurs, c'est une sorte de démonstration de la messianité. 

 

 

MARDI 1° SEPTEMBRE. Lc 4, 31-37. Avec autorité.

 

31 En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. 

32 On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité. 

Ce qui est intéressant, c'est que c'est un jour de Sabbat et que personne ne dira rien quant à l'expulsion du démon, comme si cela, était admis, ce qui ne sera pas le cas des guérisons. On sait juste que Jésus enseigne, et qu'il enseigne avec autorité. Et c'est peut-être le maitre mot de ce texte.

 

33 Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte : 

34 « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » 

 

Belle affirmation. En même temps nommer Jésus c'est montrer qu'on a du pouvoir sue lui. Là, on apprend qu'il est question d'un combat, d'un combat contre le mal et la tentative d'avoir le dessus; je sais qui tu es. Le Saint de Dieu, mais qui dans la bible se dit être le saint de dieu? 

 

35 Jésus le menaça: « Silence ! Sors de cet homme. » Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal. 

 

Il y a ce verbe: menacer, comme Jésus menacera les eaux du lac. Il lui ordonne de se taire et de sortir, mais ça s'arrête là. Quant à projeter l'homme en plein milieu, finalement le laisser choir comme une vieille chaussette, et sortir sans lui faire de mal, je reste très dubitative. Pauvre monsieur… 


36 Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! »

 

37 Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.

 

Oui, pour l'autorité, mais c'est autorité et puissance, puisque cela fonctionne. Les esprits ne lui résistent pas. Il dit, et cela s'accomplit. C'est un des attributs de Dieu. 

 

MERCREDI 2 SEPTEMBRE. Lc 4, 38-44

 

On a un récit qui chez Marc est la journée de Jésus. Là ça démarre chez la belle-mère de Simon (mais quelle belle-mère= mère de sa femme, ou mère de son père). Il y a cette guérison qui montre la lutte contre le Mal. 

 

Cela continue dans cette maison, avec guérisons des maladies et expulsion de démons, qui affirment tout qui est Jésus. 

 

Puis jésus sort.. Comme cela on ne met pas la main sur lui. Or la population de Capharnaüm aimerait bien le garder, d'autant que sa ville d'origine n'y est pas arrivé. Sauf que Jésus ne se laisse pas faire: sa mission est beaucoup plus large. 

 

 

38 En ce temps-là, Jésus quitta la synagogue et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle. 

39 Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta.

 À l’instant même, la femme se leva et elle les servait. 

 

Temps 1. le midi.

Dans cet évangile, on n'a jamais entendu parler de Simon, qui a donc une maison et une famille, puisque sa belle-mère a de la fièvre. Arrive une demande: guéris-la, sauf que c'est quand même un jour de sabbat. Là il y a seulement des paroles: il menace la fièvre, comme il a menacé l'esprit mauvais. On peut penser que c'est la même phrase: "sors de cette femme". Mais cela assimile la fièvre à une attaque du mal, et peut-être que là, il faut penser ou on peut penser qu'il y a des atteintes somatiques qui sont liées au psychique. Si on se fait trop de mauvais sang, on devient vulnérable et on attrape tout ce qui traîne. Là, l'effet est immédiat: elle se lève (reprend vie, se met debout) et prend (ou reprend) une place dont elle ne voulait peut-être pas; peut-être qu'elle n'avait pas du tout envie que jésus, (ici qui est seul), s'installe chez elle.

 

            Temps 2. Le soir.Coucher du soleil, le sabbat est terminé, et on peut donc se déplacer librement. 

 

40 Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait. 

41 Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant: « C’est toi le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler, parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était lui. 

 

Effectivement, il en faudra du temps pour que Pierre, "confesse" cela. On a l'impression que le crier, c'est comme de jouer un sale tour à Jésus. On sait qui tu es, on va le dire à tout le monde, (nana-nanère), et toi tu ne pourras pas faire ce que ton père a prévu, et du coup tu ne pourras pas avoir victoire sur nous. A quoi Jésus doit répondre par quelque chose comme "ta gueule".. Mais pas sûr que cela ait vraiment marché, je veux dire que cela ait empêché les esprits "mauvais" de continuer à crier l'identité de Jésus..

 

Temps 3Au petit jour.

 Bien plus tard, il y a aura aussi un autre petit jour où jésus aura disparu, où des femmes partiront à sa recherche le trouveront et voudront le retenir

 r

42 Quand il fit jour, Jésus sortit et s’en alla dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter. 

43 Mais il leur dit : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que je suis sorti.

 

Il me semble que dans d'autres textes, on dit que Jésus sort pour prier. Ce qui se dégage de ce texte, c'est le trop de monde d'avant, et le besoin d'air, et les foules qui lui mettent le grappin dessus. Et la réponse de Jésus, pour tout le monde. Et peut-être bien que la mort est nécessaire pour l'universalité du salut.  Pas seulement une ville ou un peuple, mais toutes les villes et tous les peuples, et toutes les nations (cf. le cantique de Syméon).

 

JEUDI 3 SEPTEMBRE. Lc 5, 1-11. Qui pêche qui...

 

En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. 

Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. 

Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.

 

Un commentateur fait remarquer que ceux des barques n'écoutent pas forcément. Ils rentrent sans rien, ils sont là, ils font ce qu'ils font tous les jours. Seulement Jésus connaît Simon, il a dormi chez lui, il a mangé chez lui, il a guéri sa belle-mère. Ensuite il est parti et il est revenu. Et il enseigne. Mais pour ne pas être étouffé, pour que sa parole porte, il a besoin d'un peu de distance. Et demander à Simon, c'est certain de ne pas s'exposer à un refus. Je me disais d'ailleurs que si Jésus utilise les barques, lui-même n'a jamais ramé, n'a jamais péché. La barque est un moyen de transport. 

 

 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. »

 Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole,je vais jeter les filets. »

 Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer.

Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. 

 

La demande Jésus est étonnante. En plein jour. D'ailleurs Simon parle bien de la nuit, qui a été un échec. Il dit "maître", ce qui est important. Et ils font. Et le miracle advient. La foi c'est de croire que le filet vide peut servir à quelque chose. Le filet est plus important que le poisson. J'ai lu quelque chose comme cela sur la foi et ça me plait beaucoup. Maintenant pourquoi est-ce que Luc insiste sur "les filets qui allaient se déchirer"? Ce qui est certain c'est que seuls ils ne peuvent remonter les filets sans que ceux-ci ne se rompent et ils ont besoin des autres. Les filets ne se rompent pas, mais le poids fait enfoncer les barques. 

On a là, un signe très fort.. Pécher en plein jour, remplir les filets au-delà de tout ce qu'on connaît en temps normal. Comment est-ce possible. Qui est-il celui là, celui qu'on prenait juste pour un guérisseur? 

 

À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » 

En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; 

10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.» 

 

Là, si Luc accole Pierre au prénom de Simon c'est peut-être pour montrer que quelque chose s'est passé en lui. Une sorte de baptême. Il a vu en Jésus bien plus que l'homme et il a une réaction qui fait penser à celle d'Esaïe. Je suis un homme aux lèvres impures. Là il n'y a pas d'ange, mais une parole.. Sois sans crainte. Et ce sont des hommes que tu prendras, mais ça, comme je l'ai dit ailleurs, cela n'arrivera qu'après la Pentecôte.  Jésus lui, qui était seul, il a fait une bonne pêche..

 

11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

 

Il n'ya pas d'appel, comme dans les autres synoptiques ou même chez Jean.  Il y a comme une maturation qui s'est faite. Ils laissent tout et ils le suivent. Comme quoi la belle-mère de Pierre avait bien des raisons de se faire du mauvais sang, parce que si on se base sur les autres évangiles, Pierre était déjà séduit par Jésus, donc tomber malade et d'avoir de la fièvre.

 

 

VENDREDI 4 SEPTEMBRE. Lc, 5, 33-37

 

 

Manque dans ce chapitre la guérison du lépreux, la  guérison du paralytique, l'appel de Lévi. Ces versets sont la fin de ce chapitre..

 

 

33 En ce temps-là, les pharisiens et les scribes dirent à Jésus : « Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, les tiens mangent et boivent ! » 

 

Et voilà la comparaison qui pointe son nez. En d'autres termes, quel rabbi es-tu? Tu les laisses faire n'importe quoi, et toi aussi bien sûr. Pourquoi ne jeunes-tu pas, pourquoi ne passes-tu pas de temps à prier? Mais si on pense que ces jeunes et ces prières étaient créées pour que Dieu envoie le messie, il est certain que ce n'était pas d'actualité.

 

34 Jésus leur dit : « Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ? 

35 Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, en ces jours-là, ils jeûneront. » 

 

le "pouvez-vous", c'est un peu comme si Jésus disait, est-ce que vous, vous avez le pouvoir d'empêcher les invités à la noce de faire bombance pensant l 'Epoux est là? Un peu comme s'il leur disait: ouvrez les yeux, ne restez pas dans  votre vision à court terme. Ne ramenez pas tout au "on doit faire comme ceci ou comme cela". Et du coup les petites paraboles se comprennent mieux. Si vous regardiez comme il le faut, vous comprendriez que je je suis le tissus neuf qui va régénérer le tissu troué du passé. Vous comprendriez que je suis le vin nouveau, qu'une vigne nouvelle se lève, et qui vous en réjouiriez Et ce vin nouveau va aussi régénérer l'outre ancienne..

 

Il y a l'annonce de l'époux enlevé.. 

 

36 Il leur dit aussi en parabole

 

« Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau qui vient du neuf ne s’accordera pas avec le vieux. 

 

Comme on le dit, Jésus a bien écouté les leçons de sa maman. Moi je déteste la couture. Et mettre une pièce pour masquer un trou, c'est tout un art. Sauf que comme il le dit, il faut accepter que le trou soit là, et que le tissu n'est plus bon. Comment peut-on réparer un tissu social? Pas toujours en bricolant.. Mais avec Jésus, je crois que le petit bout de neuf pour régénérer le tissu bon à jeter. En même temps, il dit aussi, qu'on ne jette rien.. Il y a aussi la notion du gâchi et là il n'est pas tendre Jésus. On ne va pas prendre un morceau de ce que je suis en train de faire (ou de ma tunique) pour colmater les brèches, les trous que vous avez laissé faire vous… 

 

37 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues. 

38 Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves. 

 

Le vin nouveau, le vin qui pétille, le vin qui fait peut-être exploser, mais le vin de la vie. A vin nouveau outres adaptées, mais peut-être aussi que ce vin transforme l'outre.. 

 

39 Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” »

 

Triste constat… Peut-être que Jésus sait que ce n'est pas dans ceux ceux-là qu'il trouvera une oreille de disciple.. Et c'est ce que va montrer le chapitre 6.

 

 

SAMEDI 5 SEPTEMBRE: Lc  6, 1-5 . Les épis"froissés" un jour de Sabbat. 

 

Dt 23, 26: "quand tu entreras dans le champ de blé mur de ton voisin, tu pourras cueillir les épis avec ta main, mais tu n'y mettras pas la faucille".

 

Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains. 

Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? » 

Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?

 Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. » 

Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

 

Petit texte somme toute très court. 


Mais si on réfléchit, les pharisiens se centrent sur le "froisser les épis" ce qui n'est pas permis le jour du sabbat, alors que prendre du blé à la main est permis, jour de sabbat ou pas. Pourtant si Jésus a des disciples, qui tous ont faim et qui tous prennent des épis, on peut presque parler de vol, mais ils ont faim et Jésus prend nettement leur défense. Le but étant de faire comprendre aux pharisiens, que ces prescriptions tatillonnes, changent le sens de la loi.


Par ailleurs, si on reprend ce que raconte Jésus, comment réagirait-on à quelqu'un fut –il un roi, qui prend les hosties d'un tabernacle parce qu'il a trop faim et qu'il est en danger? Parce que c'est quand même ce qui se passe. 


Je me disais aussi que ce pauvre prêtre (Nob dans le second livre de Samuel), est mis à mort parce qu'il a donné du pain, une épée à David (qui lui a raconté n'importe quoi). 


Jésus aussi donnera sa vie, lui qui a laissé des disciples prendre du blé dans un champ qui ne leur appartenait pas.. 


La question du sabbat traverse pratiquement tous les évangiles. Faire ou ne pas faire, aimer ou ne pas aimer, comme quoi, une loi de vie peut devenir loi de mort, même si comme le fait remarquer Jésus, cette loi a des exceptions;

 

 

DIMANCHE 6 SEPTEMBRE. Mt 18, 15-20.

 

Peut-être que pour commenter ces versets, il est bon de relire les versets qui précèdent: 

 

12 Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ?

13 Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.

14 Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu.

 

Parce que cela, c'est la démarche. Et même si Jésus dit, "considère-le comme un publicain ou païen" cela ne veut pas dire, laisse le, détourne toi de lui. S'il a besoin de quelque chose, ne soit pas sectaire, donne… 

 

 

Dans ces versets il y a beaucoup d'écoute.. 

Il y a aussi ce lien entre la terre et le ciel, et la phrase de Jésus, si deux ou trois sont réunis en mon nom (sur la terre), cela sera entendu au ciel, car il est présent: je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin des temps (ou du monde, je ne sais jamais). 

 

Les trois temps. 

 

Temps 1/ Toi et le frère seul à seul. 

 15 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches, seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagnéton frère.

 

Le frère qui t'a fait quelque chose, et c'est un péché contre toi, pas n'importe quel péché, en particulier, ce n'est pas à toi de te mêler du péché qu'il pourrait avoir commis contre Dieu. Cela ce n'est pas ton problème, donc ne pas tout mélanger. Si tu es concerné et s'il vhange de conduite, il reste dans la vie. Tu lui as fait du bien.

 

            Temps 2: le frère, toi et deux autres

16 S’il ne t’écoute pas, prends, en plus avec toi, une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parolede deux ou trois témoins. 

 

Cela évoque la nécessité des deux témoins, mais aussi la nécessité d'un œil extérieur. Peut-être que c'est toi qui te trompes.. Mais si c'est bien un péché contre toi, peut-être que l'insistance des deux autres –va ouvrir les yeux du frère, qui n'avait pas vu, pas compris.  C'est un modèle un peu juridique, mais qui a sa valeur.

 

 

            Temps trois. Le frère, toi et l'assemblée.

17 S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. 

 

On est dans quelque chose qui évoque le tribunal. On est passé du privé au public. Et c'est l'assemblée qui juge. Mais de quoi juge t elle? Et il s'agit en cas de non reconnaissance, de non demande de pardon, de non changement, de considérer le frère, comme un païen, c'est-à-dire comme quelqu'un qui n'a pas sa place dans cette assemblée là, parce que… Mais parce que quoi? Parce que non respect des lois? Ou comme un publicain. Mais comme le fait remarquer Mgr Gobillard, Jésus est venu pour tout le monde, les publicains et les pécheurs. C'est certain que cela pose la question du refus des sacrements pour les divorcés remariés et donc la question des pêcheurs "publics"; voir l'église et les souverains.  

 

Là, on passe à autre chose. Certes la question du pouvoir, mais pas seulement. Cela n'est possible que parce que Jésus est. 



 

18 Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terresera lié dans le ciel,et tout ce que vous aurez délié sur la terresera délié dans le ciel. 

19 Et pareillement,amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terrese mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. 

20 En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »

 

En lisant ces deux versets, il y a ciel et terre, terre et ciel. Le lien entre les deux. Ce que les disciples de Jésus, en son nom, auront lié ou délié ici, suit la personne après sa mort, mais déjà dans son présent. Et Jésus fait ce lien permanent entre le Père du Ciel et les hommes de la terre. Et il est là, présent/ absent et absent/ présent. La foi. 

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