vendredi 15 janvier 2021

SEMAINE DU 10 AU 16 JANVIER. ÉVANGILES.


 

DIMANCHE 10 JANVIER. BAPTÊME. Mc 1, 7-11


Il y a des versets qui manquent, mais qui sont quand même importants. 

 

01 Commencement de l’évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu.


02 Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin.

03 Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.


04 Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.


Ce qui est peut-être important là, c'est qu'on n'a plus besoin d'offrir un sacrifice pour obtenir le pardon (rémission) des péchés. C'est reconnaitre et changer de manière de vivre.


05 Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés.

06 Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

 

La première proclamation: convertissez vous.

 

Ce sont donc les versets, qui précèdent le texte d'aujourd'hui. On apprend que Jean est celui qui en quelque sorte incarne cette voix qui crie dans le désert (mais comment interpréter cela), est ce que cela renvoie à l'Exode, et fait de Jean un autre Moïse, ou à Elie (si on prend la fin du texte). Le désert est-ce juste un lieu sans habitations ou le lieu où Dieu parle?  Et comment cette voix fait-elle pour attirer? Mais elle attire. 


Et il proclame, proclamer ce n'est pas rien. C'est souvent ce qui est demandé aux prophètes: proclamer. Il proclame (si on se base sur les autres évangiles) que le royaume de Dieu est proche, et que la conversion (pour éviter le rejet et la destruction) c'est à dire se repentir de ce qu'on fait de mal et changer, est nécessaire. L'immersion (qui peut renvoyer aux rituels de prêtres et/ou des esséniens), symbolise peut-être que le mal en soi et qui a été mis à la surface par la reconnaissance publique, est lavée, quitte le corps.  

 

La deuxième proclamation: il arrive celui que l'on attend. Il vous baptisera dans l'Esprit Saint.

 

En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait: « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. 

Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » 

 

Double annonce: 

-il y a quelqu'un qui est plus fort (vainqueur du mal)? Devant qui Jean est convaincu de sa propre indignité, 

-et qui va donner ce qui a été annoncé par Joël, l'Esprit Saint. 

 

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.

 

Et là, quelque chose de réalise. Arrive Jésus de Nazareth, sauf que personne ne le connaît, qui lui, s'identifie à tous ceux de Judée et de Jérusalem et qui vient en quelque sorte faire reconnaître le péché de tout le peuple… Il dit à son Père, regarde l'humanité, et viens la sauver.

 

10 Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. 

 

Immersion, symbolisme mort et résurrection. Déchirure des cieux, (ah si tu déchirais les cieux, et bien c'est fait. C'est presque une naissance, quelque chose se déchire en soi pour que l'enfant puisse venir au monde. Et là, ce qui vient c'est l'Esprit de Dieu, qui prend chair sous la forme d'un oiseau, cet oiseau qui est venu après la destruction du monde par l'eau dans le Genèse et qui dit que la vie peut reprendre. 

 

Ce matin je pensais que le baptême signifie qu'on passe d'un milieu à un autre (un  bateau quitte la terre pour entrer dans l'eau, son milieu). Jésus ici quitte sa vie ordinaire pour entrer dans un autre temps, que nous appelons vie publique, mais où quelque chose a certainement changé en lui, il devient autre/Autre. Et il y aura une autre baptême, celui de la mort, (le sang) et là, il deviendra ou redeviendra le Tout Autre. 

 

11 Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

 

A nouveau la voix, mais qui l'entend? Ici on ne sait pas. Il semble que Jésus a une vision: les cieux ouverts et la colombe et ensuite la voix que Jean entend peut-être. Fils bien-aimé, en qui le Père trouve sa joie. Là c'est encore autre chose. Il y a pour moi une sorte de contemplation. Le Père regarde le Fils, et en Lui, le Père, existe une Joie sans limite, une Joie divine (si j'ose dire) de voir là, à ce moment là, arriver ce qui était prévu depuis toute éternité, pour que l'homme puisse devenir aussi fils. La réalisation d'un dessin. 

 

Cela donne presque envie de faire parler Dieu… Mais est-ce raisonnable?

 

Matthieu 3, 16-17

Marc 1, 14

Luc 3,22

Jean 1, 22

16 Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

17 Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;

en toi, je trouve ma joie. »

 

22 L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus,

 

 

 

et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

 

 

32  Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui.

 

 

 

La BJ disait  faveur pour Matthieu, idem pour Marc et "tu es mon fils, aujourd'hui je t'ai engendré. On a aussi affection. J'avais en tête "amour". Il me semble surtout que c'était "en qui j'ai mis toute ma complaisance". Il y a quelque chose de plus, se complaire dans l'autre, en faire un réceptacle, mais pas seulement, car on ne peut se complaire que si l'autre donne, et c'est le mouvement qui donne la joie.

 

Se complaire en.. Il me semble que c'est aussi dans Isaïe, mon serviteur en qui je me complais. Mais je reste puisque c'est ce qui est donné par la traduction de l'église avec le mot joie, même s'il ne me paraît pas correct.  

 

Et je fais parler Dieu, en me disant que Péguy l'a bien fait.. 

 

 

"Moi, dit Dieu, je n'aurai jamais pensé utiliser une parole de ces cantiques que j'ai mis dans la bouche de ceux qui venaient à Jérusalem pour me célébrer, mais aussi pour célébrer la construction des murailles, et de mon Temple. Après l'exil, quand ils sont revenus chez eux, quand mon Temple a été enfin reconstruit, je peux imaginer leur joie. Arriver après un longue marche. Contempler le lieu de ma Présence: " "oh ma joie quand on m'a dit allons à la maison du Seigneur.. Enfin nos pieds s'arrêtent devant tes portes Jérusalem". Cette joie, je l'ai goûtée aujourd'hui..  C'est une manière de parler mais c'est pour que vous compreniez un peu …

 

Quand mon fils, mon bien-aimé a pris place dans ceux qui voulaient reconnaître publiquement leur péché et changer de vie, je savais bien qu'il n'avait rien à faire là, seulement il représente aussi mon peuple, car il s'est fait homme au milieu des hommes, et mon peuple, oui, il a bien besoin d'ouvrir ses yeux. Et je sais qu'il ne le fera pas. Je sais que mon bien-aimé passera par la mort, mais c'est le prix à payer pour que le monde, pas seulement Israël soit sauvé. C'est un combat à mort qui se livre contre le Mal. Mais aujourd'hui je l'ai équipé pour le début de ce combat, pour qu'il révèle que j'aime mon peuple, j'aime la terre que j'ai crée, j'aime les hommes. 

 

Jean quand il l'a vu, et pourtant il ne le connaissait pas, lui a dit qu'il ne voulait pas faire ce geste sur lui, que c'était lui qui aurait du, comme Naaman le syrien entrer dans les eaux du Jourdain et être purifié, parce que tout prophète qu'il soit, il commet aussi des fautes, même s'il ne fait pas exprès. Pourquoi dit-il de mon fils qu'il sera une sorte de justicier? Alors qu'il sera l'Amour, et l'Amour ne détruit pas? En même temps, c'est cela que le peuple a besoin d'entendre. Alors il a fait ce qu'il devait faire.. Mon fils a été immergé dans les eaux, et les eaux, vous savez tous que c'est le symbole du mal, des forces qui veulent dominer et détruire. Je sais que Jean, a maintenu la pression longuement et mon fils a presque perdu le souffle, comme il le perdra un jour, totalement, mais ce sera autre chose.

 

Je voulais que cet instant soit pour lui, mon Bien-Aimé comme une naissance, alors j'ai mis en lui comme un nouveau souffle, qui a pris la forme d'une colombe, comme pour dire que des cieux nouveaux et une terre nouvelle étaient là. J'ai ouvert le ciel, mais cela, il est le seul à l'avoir vu.. Les cieux se sont déchirés et il a été comme happé entre ciel et terre, et j'ai parlé. Ma voix ne crie pas dans le désert pour demander la conversion, ma voix est là pour qui veut l'entendre, pour qui a des oreilles ouvertes. Alors Jean aussi a entendu, il a entendu que je disais qu'en cet homme là, qui est bien plus qu'un homme, je mettais toute ma joie, d'autres ont entendu mon amour, d'autres encore ma complaisance. Peu importe les mots, ce que mon Fils et ceux qui le pouvaient, devaient entendre c'est que la Joie  était parfaite, et qu'elle allait s'enraciner en lui, pour pouvoir se déverser sur le monde tout entier.

 

La colombe, Jean l'a vue. Il a alors vraiment compris, connu, su que celui qui venait d'être immergé par lui dans les eaux du Jourdain, était l'agneau qui serait offert pour permettre enfin aux hommes de connaître comme le Dieu qui donne aux hommes ce qu'il y a de plus précieux pour lui, et qui leur manifeste ainsi son amour. Mais comprendront-ils? 

 

Puis, tout est redevenu calme, paisible. Jean a continué à baptiser, mon Fils qui était quand même un peu secoué par tout cela a pris son repos au bord du Jourdain, mais aussi en moi, puis il est parti pour son premier combat contre le tentateur… 

 

Et Moi, dit Dieu, je suis dans la Joie, car il est le chemin, la vérité et la vie, celui qui est mon Unique.

 

 

 

LUNDI 11 JANVIER. Mc 1, 14-20

 

Manque les versets où Marc rapporte la tentation et c'est le début de la vie "publique".

 

14 Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; 

15 il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » 

 

Je crois que j'aurais préféré "bonne nouvelle". Là, du point de vue de l'histoire, c'est ramassé. On peut presque dire que Marc a introduit Jean et que Jean disparaît (il reviendra en sandwich plus tard: guérison de la femme qui perd du sang et de la fille de Jaïre, je crois).

 

16 Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. 

17 Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » 

18 Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

 

Là Marc, leur donne une profession: ils jettent leurs filets car ce sont des pêcheurs. Et ces filets, ils les laissent, donc cela montre un changement. Ils deviennent des suiveurs.

 

19 Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. 

20 Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

 

Et encore deux autres. Eux sont en train de réparer. Peut-être que le travail des disciples c'est aussi de réparer l'humanité.. Eux aussi deviennent des suiveurs, mais ils ont ce savoir de pêcheurs et de réparateurs.. Cela me plait bien. On suit Jésus avec ce qu'on est, avec son passé, ses capacités. Des fois cela permet de s'en servir pour la mission, des fois pas, mais des fois, on se répare aussi soi-même ou on est réparé.

 

 

MARDI 12 JANVIER. Mc 1, 21-28

 

21 Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm.

 Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. 

22 On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. 

 

Si on suit la chronologie, Jésus était au bord de la mer de Galilée, il appelle les 4, et ils entrent à Capharnaüm (comme un jour ils entreront dans Jérusalem). Puis on ne sait pas trop ce qui se passe (habiter chez la belle-mère de Pierre?), mais jésus ne perd pas de temps, on a l'impression que le "aussitôt" montre qu'il y a une urgence à commencer vraiment. Et le jour du sabbat; commence l'enseignement (c'est vrai que chez Marc, il n'y a pas les béatitudes, donc l'enseignement il va falloir le décoder petit à petit).

 

Là, on apprend qu'il enseigne avec autorité, et cette autorité qui est une des caractéristiques de Jésus, (voir l'appel des 4), elle va être manifestée tout au long de l'évangile.  

 

23 Or, il y avait dans leursynagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier 

24 « Que nousveux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »

 

Si on regarde les pronoms, il y a deux ils. Le premier c'est l'homme qui est tourmenté  et le second c'est cet esprit qui se met à crier et lui parle à la fois en tu et en nous et en je. Jésus est le tu pour cet esprit, qui n'est pas un je mais une sorte de nous, indistinct. 

 

 Un esprit impur, qui a pris possession de tout le corps de cet homme, dont on nous dit qu'il est tourmenté, ce qui laisserait à supposer qu'il y a des moments où cette personne n'est plus elle-même qu'elle dit ou fait des choses qui ne sont pas du tout en accord avec ce qu'elle est en temps normal. Il y a comme une espèce d'attaque, cet esprit prend plaisir à le tourmenter, à le faire devenir chèvre, si j'ose dire. Et ce doit être très amusant pour cet esprit impur. 

 

Là, à mon avis, il fait le fanfaron.. Il dit que lui il sait qui est ce Jésus de Nazareth. Il lui reproche quelque chose d'important, d'être venu pour les perdre? Je dirai perdre dans le sens de nous enlever quelque chose, nous enlever notre pouvoir, nous faire du mal. Et c'est presque si tu es le Saint de Dieu, tu n'as pas le droit de nous faire du mal.. Parce que tu es bon.. On dit parfois que les démons sont bêtes. Celui-ci n'est pas très intelligent. Bien sur que Jésus est venu pour les combattre, pour lutter contre ces forces qui font faire aux hommes de choses mauvaises, qui ne respectent pas la liberté (et c'est ce que peut vouloir dire le mot possession. Jésus lui va toujours respecter la liberté de l'homme et là il va rendre la liberté à cet homme. Le combat est entre lui Jésus et l'Esprit mauvais (impur). 

 

 25 Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » 

 

Interpeller, je pense que cela revient peut-être un peu autrement dans d'autres péricopes, mais pour moi, Jésus lui "la ferme" et "dehors".

 

26 L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. 

La scène est curieuse, combat d'arrière garde, montrer qu'il a quand même encore des capacités, qu'il veut montrer son pouvoir jusqu'au bout. Il a commencé par crier au début, et là il crie aussi, et il sort de lui. C'est presque une scène d'agonie. Mais c'est un autre souffle qui peut alors s'emparer de cet homme. 

 

27 Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » 

 

C'est un jour de sabbat, il y a eu guérison, et tout le monde est non pas dans l'admiration, mais frappé de stupeur. La question est bien: qui est-il celui-là. Il semble que l'affirmation de l'esprit impur n'aie pas été entendue: tu es le Saint de Dieu.

 

28 Sa renommée se répandit aussitôtpartout, dans toute la région de la Galilée.

 

Et Jésus sort de l'anonymat, sa renommée se répand tout de suite. Au "aussitôt"  du début: ne pas perdre de temps, répond le aussitôt de la finale. Le Malin n'a pas pu bloquer la parole. 

 

 

MERCREDI 13 JANVIER. Mc 1, 29-39

 

29 En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. 

30 Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôton parla à Jésus de la malade.

 

Je sais que j'aime ce "aussitôt" mais qu'est ce qu'il exprime.. C'est un jour de Shabbat, donc normalement repas à la maison. Mais si la belle-mère de Simon est malade, peut-être que le repas ne sera pas servi dans les formes. Et expliquer le pourquoi de ce manque, oblige à parler de la fièvre. On explique. Mais Jésus lui, va plus loin. Cette fièvre ne lui fait pas peur, pas plus que la lèpre, pas plus que les démons.

 

 31 Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. 

 

Il me semble qu'un jour, Jésus fera pareil avec Pierre. Il le laissera s'approcher de lui, et quand il commencera à s'enfoncer et à crier au secours, il le prendra par la main, et le fera lever pour regagner la barque. 

 

Il y a les verbes: s'approcher (ne pas prendre la fuite), la saisir par la main (ce qui est très fort) et la mettre debout (image de résurrection). Il n'y a pas de paroles, c'est le silence. La fièvre s'en va (comme la lèpre), et elle peut reprendre sa place de maîtresse de la maison en ce jour là. 

 

32 Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.

33 La ville entière se pressait à la porte. 

34 Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. 

 

On peut imaginer, ce qui se passe.. C'est la fin du shabbat, donc on peut aller se faire guérir, et Jésus ne rechigne pas devant la tâche.. La ville entière, ce n'est pas rien. Avec les démons, c'est un double combat: les renvoyer d'où ils viennent (cette espèce d'entre-deux monde que nous n'imaginons pas), et leur interdire de parler, les maintenir dans le silence. 

 

35 Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. 

 

On a eu la même phrase après la guérison de lépreux. Mais lui allait dans les lieux déserts et il priait son Père.

Pour moi, c'est un peu le besoin de silence, le besoin d'être avec, le besoin aussi de savoir ce qui est attendu de lui pour ce jour qui commence. 

 

36 Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. 

37 Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » 

38 Jésus leur dit : « Allons ailleurs,dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » 

39 Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

 

Je peux imaginer la tête de Simon.. Où est-il parti? Et s'il nous laisse, qu'est ce qu'on va devenir. Ils le trouvent… Et là aussi, cela évoque un peu Jésus perdu et retrouvé.. Ton père et moi, nous te cherchions. Et la réponse finalement va dans le même sens: il se doit aux affaires de son père.. Et il va non pas annoncer, mais proclamer. S'il expulse les démons, c'est aussi pour manifester la libération qui est déjà donnée, qui est là.

 

 

JEUDI 14 JANVIER.  Mc 1, 40-45 

 

On a eu ce texte dans Luc il y a une semaine; du coup ça ne m'inspire pas des masses. Par contre ce qui est en moi c'est la phrase "ils le reconnurent à la fraction du pain". Ils n'ont pas reconnu sa voix, ils ne l'ont pas reconnu pendant qu'il parlait, le cœur était endurci, peut-être parce que le moment n'était pas le bon, de même que les démons ne devaient pas dire que Jésus était le fils du Très Haut, trop tôt. A mon avis, ils (les disciples) n'étaient pas assez proches de lui pour manger avec lui et je ne pense pas que c'est la manière de rompre le pain qui a permis la reconnaissance, mais autre chose. Il s'est passé quelque chose à de moment là, qui fait qu'ils l'ont reconnu, qu'ils ont compris, qu'ils ont su . On dit leurs yeux se sont ouverts, comme ceux d'Adam autrefois, ils ont vu, ce qu'ils ne voyaient pas et qui était sous leur nez. Est ce le partage, la fraternité du pain qui se rompt pour être donné et partagé, mais ce soir c'est un vrai mystère; il y a aussi un dessin: c'est eux qui doivent retourner à Jérusalem, des hommes, annoncer que le Maître est vivant, qu'il est le Vivant. Je me dis que quand le pain a été rompu, tout ce qu'ils ont entendu a brusquement pris corps en eux. Mais c'est juste une intuition. Ou par le geste du pain rompu qui évoque le corps brisé, il y a l'esprit qui est répandu et la prophétie de Joëlqui se réalise. Et ils deviennent prophètes.

 

 

40 En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » 

 

Ce qui m'étonne, c'est que j'ai l'impression que la rencontre se passe en plusieurs temps. Il trouve Jésus (démarche interdite en principe), il le supplie (parole) et il tombe à genoux pour implorer sa grâce, qu'il exprime à haute voix: si tu le veux tu peux me purifier. Et devant ce qui se passe, qui a pris l'homme tout entier, Jésus est touché. 

 

41 Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » 

42 À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. 

 

Et la lèpre s'en va. Personne ne sait de quelle lèpre il s'agit.. Mais la maladie de peau, qui renvoie aussi (cf Miriam dans les nombres) au péché, à des mauvaises pensées, à de la jalousie, s'en va comme elle était venue. On a l'impression que c'est comme une personne qui s'était invitée, qui est devenue collante, et qui est mise dehors. La lèpre la quitte, comme la fièvre a quitté la belle-mère de Simon. Si on prend le livre de Nombres au chapitre 12, on peut dire que la lèpre c'est quelque chose de honteux (si son père lui avait craché au visage ne serait elle pas honteuse pendant 7 jours –une semaine-. C'est comme si Dieu avait craché au visage de Myriam. ) Donc la lèpre c'est la honte. L'homme est guéri sa maladie et de sa honte si la lèpre renvoie au péché, ce qui semble être le cas. Myriam est séquestrée en dehors du camp, et guérie au bout d'une semaine. En théorie elle a eu le temps de réfléchir.. 

 

43 Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt 

44 en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » 

 

Là encore ça ne traîne pas. Celui là ne sera pas un disciple, mais il a une mission: se montrer au prêtre, être réintégré dans la communauté et il y a la question du témoignage: dire seulement à ce moment là qui l'a guéri? Ou le témoignage, c'est que cet homme qui était considéré comme un pécheur et qui est guéri, l'a été par Jésus? Il le renvoie aussitôt aller se montrer à l'autorité, (pouvoir religieux), faire ce qui est prescrit. Il n'y a pas de merci dans cette scène. 

 

Tu as eu foi en moi, j'ai fait ce que tu voulais, maintenant reprends ta vie, vis ta vie et laisse moi. 

 

Se pose la question de la contagion.. 

 

45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

 

Il y a proclamation.. Du coup Jésus qui a touché, se trouve exclu. Il est dehors, comme le Golgotha sera dehors. Mais les gens viennent à lui, de partout. 

 

 

VENDREDI 15 JANVIER. Mc 2, 1-12. 

 

https://giboulee.blogspot.com/2020/01/arrivent-des-gens-qui-lui-amenent-un.html

 

 

 1Quelques jours après la guérison d’un lépreux, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. 

Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole. 

 

Car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.. 

 

Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes

Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.

 

Je me dis que ça en fait du monde. On parle toujours des brancardiers, mais ça prouve que l'homme est lourd et massif, et que ce sont les autres, "les gens" qui ont décidé du transport de leur ami, ou de leur parent. On ne sait pas qui découvre le toit, ni comment on fait descendre le brancard. Mais c'est de l'ordre d'une naissance.. Ou chez nous, un cercueil qui est mis en terre. Mais je n'avais jamais pensé à la tête des gens qui sont entrain d'écouter Jésus. Ils ont bien dû entendre du bruit, mais quand on est captivé, on n'entend pas. Et voilà qu'il y a un trou et voilà qu'un humain est descendu..

 

Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » 

 

Peut-être que le "mon enfant" va dans le même sens. Quelque chose est en train de naitre. La paralysie est elle la cause des péchés? Dans une certaine logique c'est possible. Là le lien est fait. Hier c'était la lèpre, qui se voit, qui est associée au péché qui était guérie. C'est presque une phrase paternelle, mais pas je te pardonne, mais tes péchés sont pardonnés.

 

Est ce que c'est tes péchés sont pardonnés ou tes péchés sont remis? La BJ dit remis mais les autres semblent dire pardonnés.

 

Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes : 

« Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » 

 

Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ? 

Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? 

 

Je peux aussi imaginer la tête des scribes.. Comment fait-il pour lire dans notre tête et pourquoi se donne-t-il ce nom de Fils de l'Homme. Il a quand même une sacrée autorité celui-là. 

 

10 Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé – 

11 je te le dis, lève-toiprends ton brancard, et rentre dans ta maison. » 

 

 Il est question de l'autorité qu'il a reçue. Il a autorité sur les esprits mauvais, sur la fièvre, sur la lèpre et sur les péchés, ce qui fait de lui le Fils de l'homme. Peut-être qu'il y a une progression dans l'évangile de Marc, pour montrer que Jésus est le Fils. 

 

12 Si Il se leva,prit aussitôt son brancard, et sortitdevant tout le monde. 

Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vude pareil. »


Hier, le plafonnier de la cuisine est tombé d'un coup sur la table où nous étions en train de manger. Heureusement il n'y a pas eu de trou dans le plafond, mais dans l'après coup, je me suis demandée si cet homme qui tombe du ciel pour atterrir juste devant Jésus, n'a pas été comme in choc pour tout le monde, y compris pour Jésus. Il y a là quelque chose d'inattendu.. On peut imaginer le silence qui a suivi. Peut-être que dans ce silence Jésus perçoit qu'il doit dire quelque chose de différent, que ce n'est pas une simple demande de guérison, que les cieux se sont à nouveau ouverts et qu'il a autre chose de plus important à donner, et que ce qu'il donne la, c'est le pardon, qui donne l'identité d'enfant du Père. Et c'est peut-être pour cela qu'il dit à cet homme paralysé, que j'imagine comme un homme "fait", mon enfant.


 

 

SAMEDI 16 JANVIER: Mc 2, 13-17

 

 

13 En ce temps-là, Jésus sortit de nouveau le long de la mer ; toute la foule venait à lui, et il les enseignait. 

14 En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. 

 

Il y a le long de la mer, qui revient. Comme pour l'appel des 4 premiers. Alors peut-être que ça doit tirer l'oreille. Mais là c'est la foule compacte et indistincte qui est là. Et Lévi lui ne s'est pas déplacé. Et c'est lui que Jésus appelle. Il l'appelle là où il est, Jésus prend le risque du non, mais c'est le oui qui est là. Se lever, et le suivre. Quel est d'ailleurs ici le sens de "suivre". Il se met avec les 4, il se met dans la foule, il veut suivre son enseignement, sa manière de vivre? Mais ce qui est certain c'est qu'il s'est passé quelque chose de l'ordre de la vie. Il sort de cette identité de publicain qui est mortifère, et il devient quelqu'un qui vit autrement. Maintenant personne ne sait comme sa dame a réagi. On n'en parle pas du tout dans les synoptiques..

 

15 Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre. 

 

Là, peut-être que ce que je retiens, c'est que les publicains et les pécheurs viennent prendre place avec Jésus, et qu'ils se considèrent comme des disciples. Comme si la conversion de Matthieu avait fait boule de neige. Et ça c'est important. 


16 Les scribes du groupe des pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : « Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs ! » 

 

Là, la demande des scribes s'adresse aux disciples, comme pour les dissuader. Regarder ce que fait votre Rabbi, il ne respecte pas psaumes qui disent que jamais je juste ne mange avec les impies ou avec les pécheurs. C'est une véritable attaque..

 

17Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

 

Si on prend au pieds de la lettre, ça peut donner: "ce n'est vous qui vous prenez pour des justes que je suis venu appeler, mais les autres. Eux peuvent être mes disciples, pas vous. Mais si vous ouvririez vos yeux, vous vous rendriez compte que vous avec aussi besoin de moi". Ils s'excluent d'eux mêmes. C'est comme s'il leur disait, vous n'êtes pas dignes d'être mes disciples, eux , ceux que vous mépriser, le sont..

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