samedi 9 janvier 2021

SEMAINE DU 3 JANVIER AU 9 JANVIER. ÉVANGILES.


 

DIMANCHE 3 JANVIER: Mt 2, 1-12

 

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem 

et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » 

 

On peut se demander la réaction à Jérusalem devant l'arrivée de ces mages (qui évoquent peut-être la reine de Saba qui vient voir Salomon). Et la question? C'est certain que la question a de quoi surprendre. Bien entendu, personne ne sait quoique ce soit à Jérusalem. Le roi est né dans la discrétion la plus totale. Et en pus il est question d'une étoile. Une étoile qui se lève à l'Orient. Et qui a poussé ces mages, ces savants à aller vers lui pour lui faire allégeance, pour reconnaître sa grandeur, alors qu'eux même sont des savants, des sages.

 

En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.

Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. 

Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : 

‘Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël.’ »

 

On peut ensuite imaginer le "bouche à oreille" qui est rapporté à Hérode le Grand, ou par un de ses espions. Il y a de quoi être bouleversé. C'est toujours très désagréable d'être le dernier averti, surtout quand on est Hérode le Grand. Mais il ne faut pas perdre la face et heureusement les érudits donne la réponse en s'appuyant sur les écritures.

 

Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;

 puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » 

 

Là, on a deux détails importants. Il convoque en secret pour se faire préciser la date de l'apparition de l'étoile (ce qui sera important pour la suite, les enfants de moins de deux ans), et la demande: se renseigner ave précision (et si c'était un bobard), revenir à Jérusalem (où ils seraient mis à mort), et une annonce fausse, pour noyer le poisson: j'irai moi aussi me prosterner, comme si un Hérode se prosterne devant qui que ce soit..

 

Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. 

10 Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. 

 

Départ vers Bethléem, mais il y a cette histoire de l'étoile. Une étoile apparue, en direction de l'orient, puis disparue, ce qui paraît normal si c'est la conjonction de 3 planètes. Et là, il y a comme un miracle, qui évoque la nuée, qui précédait le peuple lors de la traversée du désert pendant l'exode. Il y a de qui être dans la joie, parce que la lumière s'arrête là où se trouve l'enfant (on ne dit pas le bébé). 

 

11 Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. 

 

Arrivent alors les cadeaux… Sur lesquels on va surement entendre des commentaires aujourd'hui.

 

12 Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

Certainement c'est un moyen de sauver leur peau.. Quant à trouver un autre chemin, pourquoi pas. 

 

Qu'est ce que moi je retiens? C'est qu'il y a des savants qui se laissent interroger, qui se mettent en route, qui préparent leur venue avec les présents, qui ont comme une vision de l'étoile et qui partent. Qui interrogent, qui ont des réponses, qui se remettent en route. Plus que l'étoile, il y a pour moi l'idée de Jésus Lumière, Jésus qui éclaire tout homme venu, qui se révèle de manière différente à chacun, et qui reste présent, même si on ne le voit pas. 

 

Que ces hommes présentent pour Matthieu l'universalité du message, oui, mais bon.. En même temps, si on relit un peu Isaïe, ce sont ces mêmes puissants qui ont mis Israël à sac et déporté, qui viennent aujourd'hui apporter des présents. Qui reconnaissent en l'enfant et en Israël le pays de la présence et de la toute puissance du Dieu Unique. 

 

Je ne sais pas si j'aime tellement ce texte, ni ce que Matthieu en fait, sauf préparer la phrase: "d'Egypte, j'ai appelé mon fils".

 

 

LUNDI 4 JANVIER. Mt 4, 12-17; 23-25

 

12 Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. 

13 Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. 

 

On est après le baptême et après les 40 jours dans le désert. En fait, on ne sait pas trop où se trouve Jésus. Il est quelque part, surement dans le territoire d'Hérode. Prendre la place de Jean, il ne doit pas le faire. Rester à Nazareth, on peut penser qu'il doit comme Abraham, quitter sa parentèle et partir. Et il va au bord du lac, une ville de pêcheurs, mais surement plus grande que celle de Nazareth. Et il y a une explication à ce choix, qui s'appuie sur l'écriture. Jésus est la lumière et il va donner la lumière à cet endroit précis de Galilée.

 

14 C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : 

15 ‘Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! 

16 Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.’ 

 

Et la mission de Jésus commence, à ce moment là.

 

17 À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » 

 

Son premier appel, c'est un appel au changement, au retournement, mais peut-être avec une pointe de peur. Si le royaume des Cieux est tout proche, c'est que quelque chose de l'ordre de la fin de temps est en train de s'accomplir et qu'il faut être prêt.

 

C'est la même phrase que celle prononcée par Jean, mais lui ne propose rien, pas un baptême. Il prend la suite de Jean, mais il est différent.

 

23 Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. 

 

D'emblée on nous montre un Jésus qui marche, un Jésus dynamique, qui enseigne, qui proclame la bonne nouvelle de la présence du Très Haut dans son peuple et qui guérit, ce que Jean n'a jamais fait. Un homme qui devient comme un berger, qui soigne les brebis.

 

24 Sa renommée se répandit dans toute la Syrie.On lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés. Et il les guérit. 

25 De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et de l’autre côté du Jourdain.

 

 Est ce que la référence à la Syrie, fait allusion à la guérison du général Naaman. Mais la Syrie n'était pas un pays ami, et pourtant Jésus guérit, sans discrimination, possédés, épileptiques, paralysés (en proie aux mauvais esprits qui sont dans ce pays proche). Et ensuite seulement, ceux du "dedans" viennent à lui. 

 

 

MARDI 5 JANVIER: Mc 6, 34-44.

 

Comment les textes de cette semaine ont-ils été choisis? Cela reste mystérieux. Il y a le fil conducteur de la première épitre de Jean, il faut bien la lire… Mais les évangiles? Montrer que le royaume est là? Sauf que Dimanche on aura le baptême qui est le début de la vie publique, alors bizarre. 

 

Pour cette péricope si on la met dans son contexte, les apôtres reviennent de leur première mission, ils ont annoncé. Ils reviennent, et Jésus leur propose un temps de repos non pas dans le désert, mais dans un lieu en dehors des villes, sur le bord du lac. Seulement quand ils arrivent, il y a plein de monde et le beau projet s'écroule, parce que Jésus fait passer comme un berger les brebis en manque avant ceux qui sont ses proches. Là il n'y a semble t il que des paroles; pas de guérisons. Et le temps passe… Et on arrive au texte d'aujourd'hui, qui se passe à la tombée de la nuit..

 

Si je me réfère à l'an dernier: https://giboulee.blogspot.com/2020/01/confiance-cest-moi-nayez-pas-peur-mc-6.html

 

 

34 En ce temps-là, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. 

 

35 Déjà l’heure était avancée ; s’étant approchés de lui, ses disciples disaient : « L’endroit est désert et déjà l’heure est tardive. 

36 Renvoie-les : qu’ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s’acheter de quoi manger. » 

 

J'ai l'impression que les disciples en ont peur marre d'attendre. Ils prennent l'initiative de demander à Jésus de stopper son enseignement. Et il s'agit de les renvoyer pour qu'ils aillent acheter à manger. Manger, un maître mot de la Bonne Nouvelle.

 

37 Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Irons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter des pains et leur donner à manger ? »

 

 Là, je trouve que Jésus n'est vraiment pas drôle.. Le "donnez leur vous-mêmes à manger" paraît de l'ordre de l'impensable et c'est bien leur réaction. C'est presque: tu es fou.. 

38 Jésus leur demande : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » S’étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons. » 

 

Et là, ça bascule. Et la question du pain… Allez voir qui a du pain.. et combien. Et là, le couperet tombe, on a un peu, mais presque rien …

 

39 Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte. 

40 Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante. 

 

L'herbe verte, rappelle le psaume. Dans les verts pâturages tu me fais reposer. Ce qui est peut-être important c'est le "assis".  Mais des carrés de cent ou de cinquante, ça fait du 10x10 ou du 5x10. 

 

41 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction, et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous. 

 

Finalement ce sont bien eux qui donnent à manger contrairement à l'évangile de Jean.

 

42 Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés.

 

Psaume 21, 27-28. 

Je n'avais jamais fait le lien avec ce psaume qui est celui que Jésus proclamera sur la croix. Mon Dieu pourquoi m'as tu abandonné. Dans le psaume c'est un futur; les pauvres mangeront et ils seront rassasiés, ils loueront le Seigneur ceux qui le cherchent. 

Quant à la manne, Ex 16, chacun a la quantité qu'il lui faut pour être rassasié. Chacun avait recueilli la quantité qu'il lui fallait 

 

43 Et l’on ramassa les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des poissons.

 

Des morceaux ne permettent pas de reconstituer un pain. Il y a bien le pain rompu.

 

 44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes.

 

Ensuite Jésus renvoie la foule, reste pour prier, envoie les disciples qui sont attaqués par la tempête. Jésus marche sur l'eau, la tempête se calme, mais il y a "ils n'avaient rien compris au sujet des pains, car leur cœur était endurci. Ils sont dans la stupeur quand Jésus monte dans la barque et que le vent tombe. 6, 52.

 

 

MERCREDI 6 JANVIER. Mc 6, 45-52.

 

La question du cœur endurci. Peut-être que cela peut aussi évoquer ce qui se passera lors que repas avant la passion. Là non plus, ils n'ont pas compris.. Ce n'est qu'après que les yeux peuvent s'ouvrir.

 

45 Aussitôt après avoir nourri les cinq mille hommes, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule.

 46 Quand il les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier. 

 

47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre. 

48 Voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il voulait les dépasser

49 En le voyant marcher sur la mer, les disciples pensèrent que c’était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris. 

 

50 Tous, en effet, l’avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus parla avec eux et leur dit : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! » 

 

51 Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur, 

52 car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci.

 

 

    Et si le déchaînement des vagues et de la tempête ne symbolisaient pas la colère, la rancœur. 

 

Marc 6, 50: car leur cœur était endurci.

 

C'est la finale ou presque de cette péricope qui rapporte la rencontre de Jésus avec ses disciples sur un lac démonté. Avoir le cœur endurci ce n'est pas rien. Cela renvoie à l'exode et à ce Pharaon qui a le cœur endurci (ou dont le Très Haut endurci le cœur) et qui refuse de comprendre que contre la volonté du Dieu des hébreux, il ne peut résister.  Ils n'ont pas compris le miracle des pains.. Qu'est ce qui s'est passé en eux? Pourquoi Jésus les oblige t il à monter dans la barque comme si eux ne le voulaient pas?  Qu'est ce qui résiste en eux? Et en pleine nuit, être obligé de ramer, et ne pas savoir ce que lui, il va faire après avoir renvoyé la foule, le laisser, ne pas le tenir, pas si simple.. Surtout si on pense à Jean, où la foule veut le faire roi..

 

 

Si on reprend le passage précédent, la multiplication des pains, il semble que les disciples, initialement devaient prendre un moment de détente avec Jésus. Or, lorsque Jésus voit la foule qui l'attend là où il avait prévu de se reposer, il est rempli de compassion pour la foule, implicitement il devient le "bon berger", et les amis, les proches, peuvent bien attendre.  Il y a de quoi, de ne pas être content ou satisfait. Les autres passent avant..

 

Et puis le temps passe, et je peux imaginer que le mécontentement augmente. Mais pour que Jésus obtempère à une demande, il faut la formuler correctement et c'est ce que font les disciples: il se fait tard (pense à eux), renvoies les acheter de quoi manger. C'est astucieux, mais  ça ne marche pas, puisque Jésus renvoie la balle dans leur camp avec sa phrase: donnez-leur vous-mêmes à manger. Ce qui peut-être s'entendre par "vous me cassez les pieds, débrouillez vous tous seuls. 

 

On a la réponse des apôtres, ce n'est pas possible, la question de Jésus, renseignez vous sur ce qui est sur place, et à partir de là, cette multiplication qui fait de lui le bon berger. Mais qu'est ce qui se passe dans la tête des disciples qui passent une partie de la soirée à apporter du pain et des poissons. Ils ont du en faire des pas.. Alors la colère en eux, peut-être qu'elle continue à monter. 

 

Et quand Jésus les oblige à partir, alors qu'ils pouvaient enfin espérer être avec leur Maître, la colère peut être à son apogée. Je veux dire que quand on est en colère, on ne sait plus ce qu'il en est de la réalité. Oui, il a donné à mangé, mais qui s'est payé les kilomètres et la fatigue pour donner à tous, et bien ce sont eux, et des mercis il n'y en a pas eu. Alors oui, il a multiplié les pains, il a été un nouvel Elisée, il a été un nouveau Moïse, et après… Ils sont fatigués.  

 

Et c'est peut-être aussi cela qui est raconté. Ils sont dans la barque, ils sont fatigués, ils sont en colère, et la colère on peut l'exprimer par ces vagues qui viennent battre la barque. Dans d'autres synoptique, les vagues sont maléfiques. La colère est maléfique. Mais si le lac est aussi comme symbole des forces du mal, alors peut-être que faire couler la barque avec ceux qui sont dedans, ça a du bon. Jésus s'il perd ses disciples, sera tout seul, et ce sera ce sera plus facile pour l'abattre. Les vagues force de la colère; le vent contraire, peut-être aussi leur désir de retourner auprès de Jésus, de ne pas obéir. Grosse colère finalement. 

Et voilà que Jésus, qui sait cela, veut les aider. Il laisse son Père, et il va vers eux. Seulement quand on est en colère, la colère ça aveugle et on ne reconnaît pas celui qui vient. Heureusement il parle et c'est la voix qui fait effet. Et quand il est là, peut-être parce qu'il est le Prince de Paix, leur colère tombe, ils sont en paix avec lui et avec eux-mêmes, la vie peut continuer, mais ils ne sont pas guéris.. 

 

Il y a des colères intérieures qui sont comme des tempêtes, qui vous submergent. Peut-être faut il se dire que dans ce cas là, on est aveuglé, on ne reconnaît pas qui est l'autre. 

 

 

Mais ce qui nous est dit là, c'est que même si on est en colère, Jésus ne laisse pas tomber et nous guéri de nos rancœurs qui nous aveuglent.

 

     Il y a encore une autre approche, c'est de prendre ce qui se passe là, comme une anticipation de ce qui va se passer au moment de la mort de Jésus. Ils vont être dans la tempête, ils le prendront pour un fantôme, ils accosteront avec lui sur l'autre rive.

 

 

JEUDI 7 JANVIER. Lc 4, 14-22a

 

1 4En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. 

15 Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. 

 

Là tout est pour le mieux. Faire son éloge, faire l'éloge de celui qui se met à parler et à agir. Il y a la renommée. Est-ce pour les guérisons ou est-ce pour ses enseignements? Cela reste ouvert. 

 

16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 

17On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 

18 ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 

19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.’

 20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. 

 

Le frère Benoît qui commentait ce texte, nous l'a fait en quelque sorte visualiser. Il a insisté un peu sur le silence qui a dû suivre la lecture. 

 

21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » 

 

Puis, il a insisté sur le "s'accomplit". Et parlant de nous. Aujourd'hui nous sommes libérés; aujourd'hui notre vue s'éclaire, aujourd'hui nous sommes libérés de celui qui nous oppresse.

22a Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.

 

 

VENDREDI 8 JANVIER. Lc  5, 12-16

 

Dans l'évangile de Luc, on a au début du chapitre 5, l'appel des disciples et la pêche miraculeuse. C'est juste après.

 

Ma réflexion du matin, c'est sur "quitter". Après les tentations, le Diable s'éloigne, on peut dire qu'il quitte. Il y a la fièvre de la belle-mère de Pierre, il y aura la tempête qui s'arrête, mais il y a les disciples qui quittent tout, et Jésus qui quitte les foules pour être avec son père. Il y a quitter et quitter.  

 

12 Jésus était dans une ville quand survint un homme couvert de lèpre ; voyant Jésus, il tomba face contre terre et le supplia : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. » 

13 Jésus étendit la main et le toucha en disant : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta

 

L'image qui vient, c'est celle d'un manteau sale, dans lequel l'homme est enveloppé et qui tombe d'un coup sur le sol et qui est remplacé par un manteau propre.. La lèpre le quitta, comme la fièvre la quitta, comme le vent tomba. Il y a bien Jésus qui est le maître. Il y a de dialogue avec la reconnaissance de celui dont le corps est malade (un peu Job). Il a compris que cet homme là, qui enseigne, chasse les esprits, a le pouvoir de le purifier, d'enlever cette horreur que le stigmatise (comme la honte qui fait la même chose et qui est une véritable lèpre). 

 

Est ce que Jésus a besoin de toucher? Là il le fait, mais pour moi, il relève en même temps cet homme qui est tombé face contre terre, qui est comme mort. Il lui donne la vie doublement. Il enlève la malédiction de la lèpre, et il le remet debout.

 

14 Alors Jésus lui ordonna de ne le dire à personne : « Va plutôt te montrer au prêtre et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit ; ce sera pour tous un témoignage. » 

 

Il y a un ordre et une demande. Fais ce qui est prescrit, rend à Dieu ce qui est demandé, et cela sera un témoignage. Est ce qu'il demande à cet homme de devenir son témoin?  Mais là, on ne sait pas ce qui se passe. On peut supposer que la nouvelle s'est répandue et que c'est pour cela que les foules accourent pour l'entendre.

 

15 De plus en plus, on parlait de Jésus. De grandes foules accouraient pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. 

 

16 Mais lui se retirait dans les endroits déserts, et il priait.

 

On ne met pas la main sur Jésus. Il reste le maître. Il reste dans le lien avec le Père, celui qui a été exprimé lors du baptême. Tu es mon fils bien aimé, en toi je trouve ma joie..

 

SAMEDI 9 JANVIER. Jn 3, 22-50

 

22 En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. 

 

Cela se situe donc après l'entretien avec Nicomède, où il a été question de naissance, mais par l'Esprit. Là on dit sans un premier temps que Jésus baptise et ensuite on dira que  ce n'est pas lui qui baptisait, mais ses disciples. 

 

Dans cet évangile, tout semble partir de Jérusalem. On a eu Cana, puis on a eu les vendeurs chassés, puis on a  eu Nicodème et là, ce verbe curieux: il séjourna, comme si Jésus était assez imprévisible ou qu'il était beaucoup dans le temple. Maintenant où est-il? On ne sait pas, mais pas sur du tout que ce soit sur les bords du Jourdain. Jérusalem est très bas, et si c'est en Judée, il n'a pas traversé le Jourdain. Est ce près de la mer morte? 

 

23 Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. 

24 En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison. 

 

D'après la carte, on est tout à fait dans le nord, pour la localisation de Aénon et Salim, même Béthanie. l'eau abondante, cela peut renvoyer à Cana ou anticiper la rencontre de Samarie.


 

25 Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification

 

On a aussi parlé des cuves pour la purification dans les noces de Cana, là la question peut-être que la purification apportée par les eaux du Jourdain? Mais si c'est un baptême dit de conversion, cad qui est le signe qu'on veut changer de vie, ce n'est pas un simple geste pour passer du profane au sacré. Ce doit bien être une question sur le baptême en tant que tel. Le quel a le plus de valeur..

 

26 Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » 

 

Là, on peut sentir la déconvenue des disciples de Jean. Est ce qu'ils ne se sont pas trompés? Ils assistent à une sorte de déconfiture, le nouveau venu leur vole des disciples... Et Jean se situe par rapport à cela. Il est venu pour préparer, et maintenant que c'est là, il s'efface et c'est beau. Il va tellement s'effacer qu'il va en mourir.

 

27 Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. 

28 Vous-mêmes pouvez témoignerque j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. 

29 Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. 

30 Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue.

 

Et là, la question est tranchée. Ce qui importe, c'est que Lui, prenne sa place. Jean a préparé, Jésus est là, qui ne prend pas sa place mais qui pour le moment fait autrement et le royaume de Dieu est là.  

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