vendredi 23 avril 2021

SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL. ÉVANGILES.


 

DIMANCHE 18 AVRIL. Luc 24, 35-48

 

35 En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

36 Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »

37 Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.

38 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?

39 Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »

40 Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.

 

Là; contrairement à l'évangile de Marc, il se passe quelque chose. Un peu comme si Jésus, devant le témoignage qui risque de ne pas être reçu, décide de passer à la vitesse supérieure, sauf qu'effectivement ça doit leur faire une sacrée trouille.

Petit à petit, ils vont passer de la frayeur et de la crainte (et là, on retrouve les tempêtes apaisées, les réactions devant certains miracles qui touchent à la nature), à la joie, mais elle reste mitigée. Ils sont a demi rassurés. Ce n'est pas un esprit, mais qui est-ce? Est-ce bien lui?

Là, ils ont la voix, ils ont la vue, ils ont presque le toucher, même s'ils ne le font pas. Et ils doivent un peu peur.

 

41 Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »

42 Ils lui présentèrent une part de poisson grillé

 43qu’il prit et mangea devant eux.

 

Il semble que quelque chose se passe avec le manger. En théorie les anges ne mangent pas, mais ceux qui étaient avec Abraham et Raphaël mangeaient ou faisaient semblant pour Raphaël.

 

 

44 Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »

 

Là, on passe aux choses sérieuses. Il ne dit plus, il déclare. Il fait un rappel, car oui, il y a eu trois annonces de la passion, mais le lien avec Moïse, les Prophètes et les psaumes, n'a pas été fait, et là, c'est le moment. De refaire ce qu'il a fait avec les deux qui se rendaient à Emmaüs;

 

45 Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.

46 Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,

 

47 et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.

 

La structure de la phrase ne permet pas de séparer le début du kérygme: souffrir et revenir à la vie le troisième jour, du but de cela, à savoir proclamer la conversion en son nom ( ce que fera Pierre dans le début des Actes), et le pardon des péchés (pas la rémission, le pardon, ce qui est total mais qui est normal pour le Fils qui ne fait pas les choses à moitié).

 

 Si la conversion, le changement du regard, ou le dessillement se fait, c'est que le nom de Jésus, donne le don de l'Esprit qui permet cela.

 

48 À vous d’en être les témoins. »

 et la mission est de témoigner qu'il est revenu à la vie, qu'il est le Seigneur, qu'il a tout pouvoir, et qu'il sauve le monde, car il a vaincu le Mal.

 

Sauf qu'il manque les versets de la première Ascension à Béthanie, sur le Mont des Olivier.

 

 

LUNDI 19 AVRIL. Jn 6, 22-29

 

A mon avis, ce texte permet de beaucoup mieux comprendre ce qui s'est passé la veille. Jésus a nourri la foule, on voulait le faire roi et il disparaît. Les disciples descendent vers la mer, et finalement s'éclipsent et rentrent là, où on est chez soi. Mais Ils abandonnent et Jésus et ceux qui sont restés et qui veulent le faire roi. Quelque part, ils ont déserté. Les ténèbres leur sont tombées dessus, ils se sont sentis perdus, en danger et Jésus est venu les rejoindre, et arriver à bon port, mais on ne sait pas du tout vers quelle heure ils sont arrivés. . Puis, ceux qui sont restés sur place, et qui ont eu la chance d'avoir les douze corbeilles de pain, ne comprennent pas grand chose, voient qu'ils sont seuls, sauf que le bouche à oreille a fonctionné, que des barques viennent de Tibériade et que là, ils se rendent compte que ni Jésus ni les disciples ne sont là.  Et c'est l'épisode de ce jour qui se passe à Capharnaüm .

 

22 Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui.

23 Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l'on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.

24 Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.

25 L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »

 

Cela fait un peu un résumé des "épisodes précédent".  Il a donné à satiété,  il a marché sur la mer, les disciples sont partis sans lui, des gens sont venus de Tibériade et ne le trouvent pas et tout le monde se regroupe à Capharnaüm, avec le "sur l'autre rive", qui indique peut-être qu'il va se passer autre chose. On n'est plus dans le miracle, ou est dans la parole.  Mais pour ceux qui trouvent Jésus, deux questions, quand es-tu arrivé (c'était bien la peine qu'on se lève aux aurores pour te chercher là-bas) c'est une question formulée, et une autre qui ne l'est pas: comment as tu fait, sauf que par la terre c'est possible, mais ça prend du temps, donc il ne devrait pas être là.

 

 26 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis :

vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes,

mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.

 

On a là, Jésus qui lit dans le cœur. Ils viennent voir le magicien, qui a rempli leur ventre, mais ils restent (souvent comme moi), dans l'immédiat, dans le désir que ça se renouvelle, dans le désir d'être rempli. Et là, Jésus dit stop, tu n'as rien compris.

 

27 Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »

 

Jésus dans les synoptiques parle du vers qui ronge et de la rouille, et le royaume est un lieu où ça n'arrive pas. Là c'est un peu pareil. Il est question de ce lieu où la nourriture ne se perd pas, mais demeure jusque dans la vie éternelle. Il se pose ensuite comme celui qui est le fils de l'homme, marqué par le sceau du Père, et c'est quand même un futur. Qui fait écho avec la samaritaine.

13 Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;

14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

s lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »

29 Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé

 

Là, c'est différent de Jn 4. La question est une question qui montre qu'ils ont compris. Travailler aux œuvres de Dieu, devenir collaborateurs, et la réponse de Jésus, c'est que vous croyez en moi, mais pas comme un faiseur de miracles, mais comme celui qui est celui qui donne une nourriture qui ne périt pas, et qui est gage d'immortalité. Seulement quand il va dire que cette nourriture c'est lui, l'Agneau, ça ne passera plus du tout.

 

Si on lit le début du chapitre 6, on démarre un épisode qui se passe en Galilée, après la guérison un peu tumultueuse de paralysé de la piscine aux cinq portiques.  La polémique avec les bien-pensants ne se fait pas au niveau de la guérison, mais parce que guéri porte son brancard le jour du sabbat ce qui est interdit pas la loi. C'est l'occasion pour Jésus de parler de son identité de fils et donc de faire comme son père, à savoir être toujours à l'œuvre. Mais cela contrarie fortement les pharisiens qui veulent tuer Jésus. Que Jésus quitte cet environnement pour retourner en Galilée, pour de mettre à l'abri des tueurs (si on se réfère aux actes des apôtres où l'on apprend que tueurs ont été payés pour tuer Paul, on sait que c'est une pratique certainement couteuse, mais qui existe).

 

On ne sait pas grand chose, sauf que Jésus passe de l'autre côté de la mer de Galilée, ou lac de Tibériade. Puis c'est la multiplication des pains et des poissons, les restes qui font douze corbeilles, et les choses se compliquent.

 

Si on lit attentivement, on peut dire que Jésus, qui sait que la foule veut le faire roi, se retire dans la montagne, à nouveau. Mais il ne renvoie pas les foules, contrairement aux synoptiques. Il ne donne aucunes consignes aux disciples. On nous dit qu'ils quittent la montagne (la colline), et qu'ils prennent leur barque sans se préoccuper de Jésus, pour gagner Capharnaüm sur l'autre rive.  On sait que c'est le soir, et que la nuit est profonde, peut-être avec des nuages, car l'auteur parle de ténèbres. Sauf que quand Jean parle de ténèbres, il s'agit aussi de la présence du mal , ou de ténèbres en soi. Or peut-être que les disciples ne comprennent pas Jésus, ni sa fuite dans la montagne. Ils peuvent se demander ce qui se passe. Et les voilà partis, pour Capharnaüm.  Seulement le vent se lève, la mer devient mauvaise et  ils rament sans trop savoir s'ils sont dans la bonne direction. Est ce que les 5000 mètres correspondent à quelque chose? Il y a eu 5000 hommes, il y a eu 5 pains.  Je pense qu'ils devraient être arrivés, mais qu'ils sont complétement perdus. Et c'est là que Jésus arrive. Il ne veut pas qu'ils ne se perdent, qu'il leur arrive du mal.  Et là, pour eux, c'est peut-être presque pire que les éléments qui se déchaînent, ils sont saisis de peur. Il les rassure, c'est moi, (moi le maître des éléments, moi qui guérit un paralytique, moi qui transforme l'eau en vin). Là il se passe quelque chose, ils reconnaissent sa voix, ils veulent bien qu'il monte dans barque, mais la barque accoste.  Et c'est alors que les gens qui étaient restés sur place ainsi que d'autres qui ont entendu parler de ce signe se rendent compte que ni les disciples ni Jésus ne sont là, et qu'ils partent à sa recherche et vont à Capharnaüm et interrogent Jésus non pas sur le comment, mais sur le quand. Et là, on peut penser que c'est finalement durant la nuit.  Et un nouveau dialogue va s'instaurer, pour ouvrir à autre chose, sur qui est-il celui là qui multiplie le pain, qui est un autre MoÏse ou bien plus que cela.

 

 

Un disciple raconte.

 

"Vraiment pas facile notre Maître. Quand il a guéri le paralysé de la piscine aux cinq portiques, il a faille si faire lapider, parce qu'il dit être le Fils du Très Haut, Béni soit-il et qu'il fait tout ce que fait son père; c'est presque un miracle qu'ils ne l'aient pas tué. On est parti en hâte de Jérusalem pour notre Galilée. Là on est chez nous, c'est différent. On a pris la barque de Simon et on est parti vers un endroit agréable. Il y a une source, il y a des eucalyptus, et c'est un peu en hauteur. Seulement nous ne sommes passés inaperçus et plein de monde nous a rejoint à pieds. Et c'était en plein midi. Alors Jésus qui avait commencé à nous enseigner, comme il aime tellement le faire, les a vu et il a demandé où on pourrait trouver du pain, pour les nourrir.  On s'est regardé en pensant qu'il était un peu fou. Il en faut de l'argent pour autant de personnes, et des sous, on n'en n'a pas beaucoup. On a fait une sorte d'appel pour demander qui avait de quoi manger avec lui. Un petit garçon, on se demande d'ailleurs pourquoi il était là, a dit qu'il avait cinq pains d'orge et deux petits poissons grillés. Jésus nous a demandé de faire asseoir tout le monde, car  là il y avait de l'herbe. Cela faisait un peu penser au psaume 23? Sur les près d'herbe verte il me fait  reposer. Et là, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais du pain et des poissons il y en avait à profusion et Jésus a donné , donné, donné encore. On a un peu aidé, mais on ne comprenait pas du tout. Et ils ont mangé, et un peu de temps a passé, et ils ont commencé à parler entre eux de ce qu'ils venaient de vivre et ils ont décidé de faire de notre maître leur roi. Or ça, lui ne le veut pas, même si nous on aimerait bien. Alors, il a tourné le dos à tout le monde, et il a comme disparu dans la montagne, comme s'il était happé par elle. Et nous, on ne savait plus que faire. Et le soir est tombé et nous avons décidé de repartir pour Capharnaüm, sans plus nous préoccuper de Jésus. Seulement  le vent s'est levé, la mer est devenue mauvaise, et on ramait, ramait sans trop savoir où on était. Tout à coup, on a vu une silhouette que la mer, et là, nous avons eu très peur, parce que ce lac, quand il est en colère, il laisse sortir les esprits mauvais qui sont enfermés en dessous de lui. Et cette silhouette a parlé, et c'était la voix que nous connaissions, celle de Jésus. Il a dit: c'est moi, n'ayez pas peur. Mais on n'était quand même pas trop rassuré, mais suffisamment pour lui demander de monter dans notre barque. Sauf que nous nous sommes retrouvés au bord, sans savoir comment, et lui sur la rive. Et nous somme rentrés à la maison, avec quand même beaucoup, beaucoup de questions.

 

 

MARDI 20 AVRIL. Jn 6, 30-35

 

30 En ce temps-là, la foule dit à Jésus : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?

31 Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : ‘Il leur a donné à manger le pain venu du ciel.’ »

 

La mise au défit. Prouve que tu es plus grand que Moïse. On peut au niveau du vocabulaire, penser que  "œuvre et signe", ce sont des équivalents. Et là, c'est la foule qui propose un challenge. Es-tu plus fort que Moïse qui a donné le pain venu du ciel?,

 

32 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.

33 Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »

 

J'ai l'impression que la foule fait de Jésus un nouveau Moïse, mais dans l'exode, on sait que Moïse a prié, que quelque chose a été donné, mais que c'est Dieu qui a répondu, donc qui a donné. Il y a le passé, il y a le "aujourd'hui." Aujourd'hui, mon père me donne à vous, et il se donne aussi à vous par ma présence.

 

Et là, Jésus se définit comme celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde.

 

34 Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »

 

    Donne…

 

35 Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

 

 Non pas le pain de vie, comme on l'entend trop, mais le pain de la vie. Et la démarche, venir à lui, qui comble la faim et la soif de l'humain.

 

 

MERCREDI 21 AVRIL. Jn 6, 35-40

 

35 Jésus leur répondit: «Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif.

 

Une affirmation: je suis le pain de la vie. Et deux propositions: venir à lui, le suivre, permettra de ne plus ressentir la faim, faim de reconnaissance, faim d'amour, et croire en lui, désaltèrera. C'est un peu un comblement des désirs, mais à un autre niveau.

 

36 Mais je vous l'ai déjà dit: vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.

 

Pour moi, c'est surprenant cette phrase; elle revient en arrière: vous voyez des signes, vous restez attachés aux signes, et vous ne comprenez pas qui je suis moi qui fais les œuvres de mon père. Vous ne voyez pas l'envoyé.

 

37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors.

 

Il y a là la question de l'élection. Tous ceux que le Père me donne viendront à moi. De qui s'agit-il puisque ceux-ci apparemment ne viennent pas à lui. C'est un peu comme s'il disait, d'autres vont venir, qui sont autres, et ceux là, je ne le jetterai pas dehors, comme vous, vous allez le faire avec moi, mais je les garderai. Peut-être que se dessine la la sortie du particulier: un peuple élu, pour aller avec un Universalisme. Et c'est cela qui est la la volonté du Père.

 

38 Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé.

 

 Je ne sais pas pourquoi, mais le descendu s'associait pour moi à "descendre d'un train en marche" comme si Jésus disait, là où j'étais avant (le prologue) je ne me tournais pas les pouces, j'étais aussi dans la création, mais j'ai quitté le train de la relation avec mon père, dans l'esprit pour aller vers vous, parce que cela c'est la volonté de mon père. C'est lui qui m'envoie parmi vous.

 

39 Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour.

40 Car la volonté de mon Père, c'est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour».

-

 

On est bien dans l'universel, sauf que le voir n'est pas le voir.. Mais c'est le possible pour tout être qui voit Jésus et croit en lui, d'être rassasié par lui, de savoir où il va, d'obtenir cette vie éternelle qui est dans le demeurer et la résurrection finale.

 

 

JEUDI 22 AVRIL. Jn 6, 44-51 (pas eu le temps…).

 

44 En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

45 Il est écrit dans les prophètes : ‘Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.’ Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.

 

Je pense que la référence c'est Jr 31 32 33 Mais voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël quand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.

34 Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés.

Et c'est un texte qui parle de l'alliance nouvelle qui va être conclue. 

 

Etre instruit par Dieu, cela évoque l'Esprit Saint. Et du coup on est dans une dimension trinitaire. Maintenant entendre Dieu dans sa parole, devrait permettre d'entrer dans le dessin de Dieu.

 

 

46 Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père.

47 Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit.

 

C'est l'insistance majeure de cet évangile. Celui qui croit a la vie éternelle. Ce qui chez Paul donnera, celui qui croit (la foi) est justifié donc entre dans la vie de Dieu par Jésus.

 

48 Moi, je suis le pain de la vie.

 

Je suis      Le pain qui donne la vie (éternelle), donc l'autre pain.

 

49 Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ;

50 mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas.

51 Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

 

Il y a trois affirmations.

1 Jésus est le pain vivant (mais pas facile à comprendre) qui vient d'en haut.

2 Si quelqu'un se nourrit de cette présence là, s'il l'assimile en lui, s'il la prend, il vivra éternellement, la mort ne sera plus là, à guetter et à rôder.

3 Une promesse au futur (et c'est peut-être le futur qui fait le lien avec les synoptiques), le pain que je donnerai, c'est ma chair (moi) donnée pour que le monde soit sauvé.

 

 VENDREDI 23 AVRIL. Jn 6, 52-59

 

52 En ce temps-là, les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »

 

Pour une fois où ils ne récriminent pas, ils se querellent entre eux. Mais on trouve cela ailleurs, ceux qui disent il est le fils et ceux qui disent qu'il est de Nazareth et que du coup il ne peut pas. Le sujet c'est comment donner la chair à manger. Or si on reste dans la thématique johannique, les juifs restent (comme moi souvent) au ras des pâquerettes, et prennent au premier degré, alors que Jésus veut les conduire ailleurs.

 

53 Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.

 

 Et là, il élève déjà le débat. Il est le fils de l'homme. Et les temps des verbes sont étonnants.

Si vous ne mangez pas

Si vous ne buvez pas

Vous n'avez pas la vie en vous.

 

C'est le manger et le boire de lui, mais du Lui  qui donnent la vie.

 

54 Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

 

Il y a ceux qui refusent et qui n'ont pas la vie en eux.

Il y a ceux qui acceptent et qui ont la vie éternelle et qui seront ressuscités au dernier jour.

 

55 En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.

56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.

 

 Je me disais que l'adjectif vraie est plus fort que ce qu'on lit. C'est la seule, l'unique, mais aussi par opposition aux autres nourritures ou boissons, qui permettent une vie biologique, mais pas une vie de l'esprit et dans l'esprit. Et ce qu'il nous donne, c'est bien aussi la présence de l'esprit qui vivifie. Et surtout, contrairement à la nourriture classique, elle ne s'élimine pas, elle demeure. Il y a ce double mouvement. Demeurer en Lui et Lui en nous.

 

57 De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.

 

Ce verset est peut-être la synthèse de ce qu'on appelle le discours du pain de la vie. Vivre par lui. Devenir des vivants comme le Père est vivant.

58 Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

59 Voilà ce que Jésus a dit, alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.

 

Il en a dit des choses dans cette synagogue..

 

SAMEDI 24 AVRIL. Jn 6, 60-69

 

En lisant ce texte hier, je me disais que certes Pierre a fait une super belle réponse, mais est-ce qu'à ce moment là, si moment il y a eu, avait-il compris quelque chose et que peut-être sa réponse était: on ne comprend rien à ce que tu nous dis, peut-être que plus tard on comprendra, mais on reste avec toi, parce que toi tu es Autre.

 

60 En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »

 

Intéressant cette réaction, je ne l'avais jamais noté. Si c'est bien "rude" le mot grec, alors cela montre que cet enseignement est difficile, fait mal, (comme on dit d'une correction qui est rude). Et que ça les dépasse trop et que même ce n'est pas possible, que personne ne peut comprendre.

 

61 Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?

 

Et là, Jésus, va aller encore plus loin. Il pose une question et ensuite il y a des affirmations, qui ne vont rien arranger. Donc Jésus ne fait rien pour retenir, ce qui permet de comprendre le rôle du Père, mais peut-être aussi le rôle du diviseur.

 

62 Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !...

 

Sauf que bien peu ont vu cela de leurs yeux..

63 C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien.

Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.

 

C'est peut-être cela le centre. Les paroles sont esprit (elles meuvent, elles pénètrent, elles créent de la vie) et elles sont vie.

 

64 Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.

65 Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »

 

Cela pose quand même la question de l'élection. Mais cela montre bien aussi la communion qui existe entre le Père et le Fils et je pense le rôle du diviseur, rompre la ou les relations de Jésus avec les siens.  

 

66 À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.

 

67 Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

68 Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

69 Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

 

Question de la liberté. Mais à une question posée comme cela, il est difficile de répondre par l'affirmative. Pierre prend la parole aux noms de tous. Et il résume: tu as les paroles de la vie éternelle. Lui croit et sait (cela reprend presque ce qui se passera avec Thomas en Jn 20), que Jésus est le Saint de Dieu, comme hier dans les Actes, Paul affirmait que Jésus est le Fils de Dieu.

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