vendredi 23 juillet 2021

SEMAINE DU 18 AU 24 JUILLET. ÉVANGILES

DIMANCHE 18 JUILLET. Mc 6, 30-34 "Et l'on n'avait même pas le temps de manger".

 

Pour moi, cet épisode, prépare, en quelque sorte, la multiplication des pains. Il y a ce premier lieu que l'on quitte, parce que compte tenu de l'agitation, on n'a même plus le temps de manger. Et on part sans rien, dans la barque, vers un endroit hors du temps en quelque sorte, un autre lieu. Et dans ce lieu, il y a bien un repos pour les disciples, puisque c'est Jésus qui enseigne, mais ensuite, il y aura à nouveau la faim, et le bon berger qui va donner aussi la nourriture à ceux qui sont là. Seigneur donne moi, de partir avec toi, de t'écouter et de me laisser nourrir par toi, aujourd'hui et tous les jours de ma vie.

 

30 En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.

 

Le commentaire insiste sur le terme apôtres. On a lu ailleurs qu'ils ont chassé des esprits, guéri des malades avec des onctions d'huile et surtout annoncé qu'il fallait se convertir.  Ils ont "fait", ils ont "enseigné" eux qui sont des hommes "normaux" sans autres connaissances ce celles qu'ils ont reçues de Jésus.

 

31 Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.

32 Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.

 

Savoir prendre du temps.. Se reposer. D'une certaine manière savoir dire non aux appels des autres pendant un certain temps, celui de se "restaurer".

 

33 Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.

 

Mais les autres, ne se laissent pas faire. On ne sait pas s'ils veulent plus de guérisons ou plus de paroles, mais ils se donnent aussi les moyens, ce qui laisse à supposer que la plage vers laquelle Jésus veut se rendre en barque, est quand même connue. Ils courent, ce qui n'est pas..  Surtout s'il fait chaud.

 

34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.

 

Là, Jésus ne demande rien à ses disciples, c'est lui qui prend les choses en main, et qui leur donner l'autre nourriture. En tous les cas, il ne les renvoie pas, il les accueille, il leur donner ce que lui, peut leur donner.

 

 

LUNDI 19 JUILLET. Mt 12, 38-42 "un signe venant de toi".

 

Il manque à nouveau un grand nombre de versets. La foule (après les guérisons) pense que Jésus est le fils de David, donc le messie, à quoi il leur est répondu que ces miracles sont l'œuvre du Diable. Jésus rétorque alors violemment et il affirme que c'est par la puissance de Dieu qu'il délivre du mal. Il est question du péché contre l'Esprit, et les pharisiens et les scribes sont qualifiés d'engeance de vipère, de fruits pourris. Et c'est là-dessus qu'arrive la question du signe. Et cela est très pervers me semble t il. Car les prophètes ne font pas de signes venant d'eux-mêmes. C'est très bizarre et Jésus une fois de plus se sert de l'écriture pour les confondre.

 

Etonnant comme demande, comme si des signes il n'y en avait pas eu. Il me semblait qu'on demande ailleurs, un signe venant du ciel, comme pour être sur, que Dieu est bien avec cet homme. Là c'est différent, un signe venant de toi. Et la réponse de Jésus, c'est ma mort, c'est l'engloutissement (là j'utilise ce qu'à dit RCF ce matin). Vous attendez de la grandeur, vous allez trouver autre chose. Mais de même que Jonas est sorti vivant, de même Jésus "avalé" par la terre en sortira vivant et nous avec lui.  Peut-être qu'il ne faut pas chercher d'autres signes que celui là et donc l'épitre aux Philippiens.

 

38 En ce temps-là, quelques-uns des scribes et des pharisiens adressèrent la parole à Jésus : « Maître, nous voudrions voir un signe venant de toi. »

 

39 Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas.

40 En effet, comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre trois jours et trois nuits.

 

Est ce qu'ils ont pu comprendre? Si on prend le prophète Osée 6, 2: Il nous rendra la vie dans deux jours; Le troisième jour il nous relèvera, Et nous vivrons devant lui. Est ce que Jésus pense aussi à cela?

 

 

 41 Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.

42 Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que cette génération, et elle la condamnera ; en effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. »

 

Il y a bien les verbes se lever, se dresser, qui montrent bien ce mouvement de revenir à la vie. Jésus se décrit ici comme celui qui est allé convertir Ninive (Jérusalem) qui est va être mis à mort et qui reviendra à la vie, et qui fait que son message ira aussi en terre étrangère. Il est plus grand que Salomon, qui malgré toute sa sagesse ne s'est pas relevé d'entre les morts.

 

Tu es plus que Jonas, tu es plus que Salomon, Tu ES.

 

 

MARDI 20 JUILLET. Mt 12, 46-50: Étendant la main vers ses disciples il dit…

 

Il manque quelques versets qui se terminent par "voilà ce qui arrivera à cette génération mauvaise" et ce qui lui arrivera, c'est d'être à nouveau possession des esprits impurs.

Et d'une certaine manière, ceux qui suivent Jésus, sont de cette autre génération qui fait d'eux sa famille.

 

Je suis un peu tombée comme en arrêt devant ce geste de Jésus. C'est un beau geste. C'est montrer, mais c'est plus que cela. Et la phrase qui suit, est réconfortante si je puis dire. Sauf qu'en général, on parle de frères et sœurs, pas de mère.. Et pourtant, c'est ce que dit Jésus. Il y a des personnes qui l'ont choisi et avec les quelles il pourrait être lui, comme un fils. Cela me fait un peu penser à des prêtres africains que je connais, qui voient en une de mes amies leur mère, et qui disent maman? Un autre lien que celui de la fraternité. Un lien plus intime, plus proche, plus affectueux aussi, mais qui dit aussi que Jésus a besoin de cette affection.

 

Par ailleurs, même si on dit toujours que Marie, qui a fait la volonté du Père est "la disciple parfaite", je ne peux m'empêcher de penser que cette phrase a dû être très douloureuse pour elle; cet enfant, elle l'a porté 9 mois en elle, elle l'a mis au monde et là, c'est quand même le groupe familial qui est comme mis à l'écart, comme mis dehors. Certes elle a pu le comprendre, mais pour moi, cette phrase là, a bien dû lui transpercer le cœur.

 

Bien entendu, comme c'est Matthieu, on ne sait pas ce qu'ils souhaitent, (le ramener de force à la maison comme dans l'évangile de Marc), mais il y a bien ici une scission une rupture. Jésus ne se laisse pas distraire de son chemin qui ne passe pas, qui ne passe plus par Nazareth.

 

46 En ce temps-là, comme Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler.

 

Si on lit bien c'est très étonnant ce qui est décrit là. On peut imaginer que si Jésus parle aux foules, c'est qu'il est dehors. Et là, on nous parle de la famille qui se tient au-dehors, qui cherche à lui parler. Comme s'il y avait un autre au-dehors. Il y a le au dehors que ceux qui entourent Jésus, avec les disciples, et ceux qui viennent l'écouter, et cela fait comme une sorte de corps. Et à l'extérieur, il y a la famille, qui "cherche " à lui parler et qui ne sait pas comment faire, comment s'y prendre. Et pourtant… Et on peut imaginer qu'ils demandent à ceux de l'enveloppe, de prévenir Jésus, que sa mère et famille sont là.

 

47 Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. »

48 Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » 

 

La transmission est faite et la réponse est pour le moins étonnante.

 

 

49 Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères.

50 Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

Il y a donc ce geste, que la famille doit voir… Et qui a peut-être un crève cœur pour Marie, parce que certes la volonté du Père, elle l'a faite, mais ça a dû être dur. Et cette annonce pour nous, celui qui fait la volonté de mon Père et c'est cela peut-être l'important, le "mon", qui montre bien que Jésus n'est plus dans la logique de la famille biologique, mais dans la logique autre. Créer cette église d'amoureux.

 

Marie raconte.

 

Depuis que mon fils a quitté la maison pour se faire baptiser par Jean, il a pris son envol, son envergure. On nous a raconté tout ce qu'il fait, tout ce qu'il dit, mais aussi, ses querelles avec les pharisiens. Et puis on a aussi appris que Jean avait été emprisonné et tué par Hérode, alors, nous avons peur pour lui. Nous voudrions qu'il arrête, qu'il s'arrête, qu'il ne se mette pas tout le monde à dos, bref qu'il rentre..

 

Je sais bien que cela il ne le fera pas, parce que le nom qui est le sien: Dieu Sauve", c'est son destin, son rôle, mais la famille a tellement insisté, et insisté aussi pour que je vienne avec eux, parce que fils se doit d'honorer ses parents, et donc d'écouter sa mère, que je suis partie avec eux, sans trop y croire.

 

Nous sommes arrivés à Capharnaüm, il était dehors, assis, avec tellement de gens autour de lui, qu'on ne ne voyait pas; on entendait juste sa voix. Et cette foule, il fallait la traverser, et elle était tellement dense, que cela faisait comme un mur qui le séparait de nous. Nous sa famille, nous étions comme dehors, à la porte. On a demandé à un homme qui nous regardait avec une certaine curiosité de lui faire dire que sa mère et ses frères voulaient lui parler. Et cela a été transmis de bouche à oreille et certains se sont un peu déplacés pour que nous puissions passer.

 

Mais le temps que nous arrivions, il avait déjà été prévenu et là, rien ne s'est passé comme la famille l'avait prévu, mais ça ne m'a pas étonnée, sauf que malgré tout, ça m'a fait mal.

 

 À celui qui lui transmettait le fait que nous étions là, il a montré ses disciples qui étaient proches de lui, ses disciples qui nous l'avions entendu dire avaient en son nom expulsé des esprits impurs, guéri des malades et proclamé que le royaume était tout proche, et il a dit que ceux-là, qui faisaient la volonté de son Père qui est dans les cieux, ceux –là étaient pour lui, une mère, des frères, de sœurs.

 

Alors j'ai repensé à cette fête de le Pâque, alors qu'il venait d'avoir 13 ans, où après l'avoir cherché trois jours, nous l'avions retrouvé parmi les docteurs, discutant avec eux, et nous disant "pourquoi me cherchiez vous, ne saviez vous qu'il me faut être chez 'mon' Père? ".

 

Et là, c'était la même chose, et c'était à nous aussi de laisser faire pour que la volonté de son Père, puisse s'accomplir.

 

Je sais que ses frères étaient très en colère, mais nous avons pris le chemin du retour. En moi, il y avait à la fois une grande fierté, mais aussi une certaine tristesse, de ne pas avoir pu rester auprès de lui. Mais, quand il a parlé 'd'être pour lui une mère,' son regard s'était posé sur moi, et j'ai senti son amour, cet amour qu'il donne sans compter. Et au fond de moi, je me suis réjouie.

 

Merci Seigneur de nous accepter dans ta famille, de faire de nous tes mères, tes frères, tes sœurs, et apprends nous à faire toujours plus la volonté de Ton Père qui est dans les cieux.

 

 

MERCREDI 21 JUILLET Mt 13, 1-9  Le semeur.

 

Jamais évident ces paraboles que l'on connaît si bien, enfin dont on a l'habitude, et surtout de se mettre dans la peau de ceux qui écoutent cet homme, sur une barque, cet homme qui enseigne, mais qui a aussi opéré beaucoup de guérisons. Alors essayer d'écouter comme une première fois, d'autant que demain, ce sera l'évangile de Jean, puisqu'on célèbre la fête de Marie-Madeleine. Alors écouter et entendre…

 

Il y a le semeur, il y a la graine. Et à écouter le texte, c'est un peu comme si la graine est elle-même comme une personne. Elle va partout. Peut-être même qu'elle échappe au semeur, (même si ce n'est pas dit dans le texte, puisque c'est le semeur qui est sorti pour semer), et elle s'échappe pour se faufiler partout, pas que dans la bonne terre. Non, elle essaye de travailler tout ce qu'elle rencontre; et c'est cette abondance, cette volonté de croître, même si cela semble fou ou impossible que j'aime. C'est la parole lancée, jetée et quand on lit des conversions, c'est quand même bien ce qui se passe. Il y a des personnes qui ont reçu une bible, et un jour, elles l'ouvrent et ce jour là, elles ont soif de lire et de lire. Et la parole n'est plus étouffée. Il y a des personnes qui peuvent paraître sèches ou desséchées par la vie et un jour, elles se mettent à refleurir, elles ont rencontré quelqu'un qui a parlé de Dieu, et ça les a touchées, et la parole leur a permis de refleurir. Bref rien n'est impossible à Dieu. Le pape c'est un peu ça. Avec toutes ces retransmissions de ce qu'il dit, cela en fait des graines jetées. Qui sait si ces graines là ne pousseront pas dans des lieux insolites, imprévus, et le Mal n'aura pas le dernier mot, quelque soit le terrain et ce n'est pas à nous de juger de la qualité du terrain, la vie vaincra, puisque Jésus n'a pas été retenu par la mort.

 

1 Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer.

2 Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.

 

Très intéressant la mise en scène. Jésus est sur la terre ferme, il est assis au bord du lac. Et peut-être que le lac, il le regarde. Un jour le lac a déjà voulu le tuer.  Aujourd'hui il est calme. Et voilà des gens, des foules au pluriel dit Matthieu, que pour que la parole ne soit pas étouffée par la présence de ces personnes, que la parole "porte", alors Jésus va sur ce lac en barque et là il commence à parler autrement. Le Mooc des Bernardins, m'a fait comprendre que c'est aussi un moyen utilisé par Jésus pour se protéger, mais il parle de lui, de manière cachée. Là, il y a du point de vue spatial, Jésus sur la mer, dans une barque. Un espace avec l'eau et l'air, et la terre avec la foule. C'est à l'horizontal. Un jour cela sera à la verticale. Jésus en haut, nous en bas sur la terre.

 

3 Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer.

 

Bizarre la scansion du verset. J'aurais préféré que le début soit accroché au verset 2. Bref, on sait que Jésus se met à parler en paraboles, et qu'il parle d'un semeur, qui va sortir de chez lui, avec ses graines, mais on ne sait pas ce qu'il va semer. Il fait juste son métier.

 

4  Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.

5 D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde.

6 Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.

7 D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.

8 D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.

 

Et là, on nous parle d'un semeur assez étonnant. On a l'impression que dès qu'il voit un endroit possible, même si ce n'est pas l'endroit préparé pour cela, la graine qui a comme un potentiel de vie, va vers ces endroits, même si l'espoir de pénétrer dedans, donc de germer est mince. En fait Jésus parle des étapes. La graine a besoin d'un sol pour pouvoir entrer dedans et germer.

 

Si le sol est trop sec, elle reste en surface, mais elle peut donner du bon aux oiseaux du ciel, à ceux pour lesquels la parole n'était pas destinée, peut-être ceux que l'on appelle les impies.

 

Ensuite si la graine a pu s'enfoncer et germer, il se passe deux cas de figures. Dans le premier cas, elle n'a pas assez de terre (le sol pierreux), et du coup elle germe mais ça s'arrête là. Elle n'a pas pu s'enraciner. C'est l'absence de profondeur. Il manque quelque chose, alors ça a l'air de pousser, mais ça manque de consistance, de réserves. Comme un lutteur qui ne s'entraine pas, et qui du coup se fait battre. C'est l'image du soleil, qui est celle d'une force. On ne fait pas ce qu'il faut pour résister aux épreuves.

 

Après, la graine s'est enracinée, elle a germé, mais d'autres graines, et des mauvaises,  ont germé au même endroit, parce que la terre n'avait pas été travaillée avant et du coup, il y a envahissement, étouffement, et c'est même l'image d'une lutte. Elle aurait bien  voulu pousser la graine, mais les autres ont été plus fortes et elle est mangée par les autres, le mal a vaincu. Mais curieusement, sur Arte, il y a très longtemps j'ai entendu quelque chose de différent. Il y a des graines qui poussent sous la couverture des ronces, et elles ont besoin de cette couverture pour se développer et on les découvre quand on coupe les ronces. Alors peut-être que le semeur a bien fait de semer à cet endroit là. Ce ne sera peut-être pas ce qui était attendu, connu, mais autre chose. Vive la diversité. Et puis, peut-être que certaines pousses résisteront envers et contre tout. 

 

 Et enfin c'est la graine qui a pu s'enracine dans une terre travaillée, et qui donne ce qu'elle doit donner, avec des rendements.

 

9 Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

 

 C'est bien dommage que l'on ne puisse plus trouver la recherche par mot avec biblia. Car le mot oreille est là, le verbe entendre est là. Il y a bien sur le "Ecoute Israël", mais il y a aussi des oreilles qui tintent, des oreilles attentives (celles de Dieu). Il y a "entendre " et il y a "écouter". Là, c'est entendre. C'est déjà le début..

 

Pas facile de ne pas penser à la suite du texte. Mais j'aime voir cette graine personnifiée, qui va partout, qui essaye de féconder toutes les surfaces. Là, c'est du zéro pourcent de rendement tel que le dit Jésus, mais en est-on si sûr? Alors semer à temps et à contre temps comme le dit Paul, et ensuite c'est Dieu qui agit et des surprises il peut y en avoir. Le temps de Dieu qui n'est pas le notre.

 

JEUDI 22 JUILLET. MARIE-MADELEINE. Jn 20, 1. 11-18.

 

"Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête et l'autre aux pieds, à l'endroit où avait reposé le corps de Jésus."

 

C'est ce verset qui a fait écho en moi, dès hier. Il y a le "où avait reposé le corps de Jésus", reposé. Ce n'est pas couché, c'est reposé, ce n'est pas tout à fait pareil. Il a été là, il a été posé là, il s'est d'une certaine manière, abandonné à cette pierre qui soutenait son corps, mais c'était le corps, l'enveloppe. Et maintenant il n'y a plus de corps, mais ces deux anges, qui ne sont pas debout comme dans le livre de l'exode (je vais y revenir), mais assis, car il n'est pas si facile, de se mettre debout dans cette grotte.

 

SI je suis sensible à la position des deux anges, c'est que cette pierre sur laquelle a reposé le corps de Jésus, c'est en quelque sorte l'arche (sanctuaire et sarcophage )de la nouvelle alliance. La dalle c'est un peu comme le dessus de l'arche, qui était recouverte d'une plaque d'or, le propitiatoire (rendre la divinité propice)  était le lieu où le corps, qui a reposé, permet enfin que soit rétablie l'alliance, non seulement pour le peuple choisi, mais pour le monde. 

 

Ce qui est aussi étonnant, c'est que Pierre et Jean, rentrent dans le sanctuaire, dans le Saint des Saints, mais pas elle. Comme si quelque chose l'empêchait d'entrer. Elle reste sur le seuil.

 

1 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.

 

Premier jour de la semaine, premières heures et la pierre roulée, et ça c'est inquiétant et ô combien. Dans les versets qui manquent, il est dit qu'elle va prévenir Jean et Pierre, qu'on a enlevé le corps et qu'elle ne sait pas où il se trouve (et il évident que pour elle, c'est l'horreur absolue). Comme faire son deuil quand le corps n'est plus là.

 

Ce qui me frappe dans la suite du texte, c'est que eux deux rentrent, dans ce lieu saint, dans ce lieu qui est comme le saint des saints de l'ancien temple, et elle, elle reste toujours à l'extérieur, comme si, elle ne se permettait pas d'entrer dans ce lieu. Il y a un dedans qui lui est comme interdit.

 

11 Elle se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau.

12 Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.

13 Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. »

 

Elle est dehors, entre le jardin et la grotte, dans ce lieu intermédiaire entre le dedans et le dehors. Un entre-deux. Elle ne se pose pas de questions sur la présence des deux, vêtus de blancs, un peu comme dans un rêve éveillé, et elle les entend et elle leur répond, et elle pleure toujours.

 

14 Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus.

15 Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. »

 

Elle est toujours dans cet entre-deux. Et là, elle voit Jésus qui est dehors, dans le jardin, et c'est lui qui repose la même question, pourquoi pleures-tu (ce sera un peu la même question aux disciples d'Emmaüs, pourquoi faites vous cette tête là), et la vraie question: qui cherches-tu? Et à nouveau cette espèce de jeu questions/réponses. Dis-moi où toi tu l'as emporté, et moi j'irai le chercher. Et on peut penser qu'elle se retourne à nouveau vers le tombeau, elle qui est dans cet entre-deux. Elle va vers la mort et Jésus la veut vers la vie.

 

16 Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.

 

Et là, elle se retourne vraiment, elle entend une voix, sa voix, et elle répond non pas Maitre, mais "mon Maître", celui au quel j'appartiens corps et âme et j'aime plus que tout. Et on peut imaginer, même si ce n'est pas dit, qu'elle se jette à ses pieds (en fait aujourd'hui, je dirai à son cou), pour le toucher, le sentir vivant, presque le humer; autre chose que se prosterner; et ses bras peuvent vouloir retenir celui qu'elle aime.

 

Et c'est une séparation qui lui est demandée, séparation importante, puisque cela fait d'elle l'apôtre des apôtres..

 

17 Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »

18 Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

 

Seigneur, permets moi de regarder cette pierre sur laquelle ton corps a reposé, sur laquelle tu es restée et de te regarder toi, le vivant, qui ne veut pas que nous restions coincés entre la mort et la vie, mais qi veut qu'à ton image, nous soyons des vivants, puisque c'est c'est vie que tu es allé chercher pour nous, en nous donnant ta vie et ton corps.

 

 

VENDREDI 23 JUILLET.  Mt 13, 18-23

 

Il manque les versets qui sont la réponse de Jésus à la question: pourquoi parles-tu en paraboles. Et la réponse est rude..  Là, c'est l'explication que Jésus a choisie parmi certainement beaucoup d'autres.  Mais ce que j'ai retenu ce matin c'est la première lecture, la loi, avec la mise en page de AELF. Ce qui m'a interpellée, c'est le tu. Quand on donne une loi, c'est impersonnel. Là on est dans le relationnel.

 

Il y a comme un prologue, Je suis le Dieu qui t'a donné la liberté, qui t'a libéré de l'esclavage. Et certes cela peut vouloir dire que le peuple a une dette envers lui, mais aussi que ce Dieu là se soucie de son peuple et le veut libre et libéré.

 

Puis ce qui suit, c'est la relation avec Dieu.

 

Et c'est d'abord l'idolâtrie, puis le non respect du nom de Dieu..

Tu ne feras aucune idole, aucune image taillée et tu ne te prosterneras pas devant elle.

Je suis un Dieu Jaloux, celui qui se détourne de moi, il sera puni jusqu'à la quatrième génération celui qui me respecte, qui ne se détourne pas,  je montre ma fidélité.

 

Ensuite c'est le repos du Sabbat; ce qui est beau c'est la demande de l'imitation, faire comme Dieu lui-même a fait. Souffler, faire la place, avoir un temps pour se souvenir, pour se remémorer.

 

Puis arrivent seulement ces commandements qui permettent la vie sociale.

La famille, l'interdit du meurtre de l'adultère, du vol, des faux témoignages, et de la convoitise.

 

Mais si l'idolâtrie porte en elle-même une sentence, là, c'est à la charge de l'humain de juger et de trancher, et c'est ce que l'on trouve tout de suite après. Dieu prend sa partie à lui, il est un Dieu "jaloux", et qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende..

 

Mais on peut dire aussi, que ce qui est dit là, dans le Je qui s'adresse au Tu, c'est bien une loi de liberté.

 

Dans la Genèse, il y a eu un interdit: ne pas consommer du fruit de l'arbre de la connaissance du bon et du mauvais. Là on sait ce qui est mauvais..

 

Nécessité et c'est la première phrase d'explication de Jésus de la parabole, de "comprendre la parole", et cela c'est bien le travail de l'Esprit Saint;

 

Pour la parabole du Semeur, le balancement se fait entre: entendre et ce qui se passe ensuite. Avec les 3 cas de figure, on ne comprend rien donc ça glisse. On comprend on est tout content, mais si l'épreuve arrive, ça ne tient pas, et le troisième, ce sont les soucis de la vie. Se posera donc la question du comment vivre pour que la parole fructifie.

18 Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.

19 Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.

Entendre et ne pas comprendre, alors ça glisse, et rien ne pénètre. La terre ne peut être fécondée.

20 Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; 21 mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt.

Comment faire pour qu'il y ait des racines.. Mais ça décrit un type de personnes. On ne reste pas, parce que les autres, vont vous dénigrer..

22 Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.

23 Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »

On peut dire que les trois premiers cas, n'ont pas compris la parole.. Alors elle leur a échappée. Préparer la terre… Mais on peut aussi parler de l'espoir fou du semeur..

 

SAMEDI 24 JUILLET.MT 13, 24-30.

24 En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.

 

C'est une parabole, mais qui sèmerait du mauvais grain dans son champ? En fait on peut penser à ceux qui sèment dans leur champ de ces plantes qui donnent ensuite des drogues, et qui permettent l'asservissement. Mais ces hommes là, ne pensent qu'à eux. Celui qui sème, celui-là il sème du bon, pour que le monde qui pourra consommer de ces fruits là, puisse devenir meilleur, puisse de transformer. Celui qui sème, il a un projet, mais de fait on ne sait pas lequel, parce que c'est du royaume des cieux dont il est question.

 

25 Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla.

26 Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.

 

Là, se pose la question du sommeil, de ne pas veiller, ce qui permet à l'ennemi de faire son coup en douce pendant la nuit, mais il lui a quand même fallu un certain temps. Mais personne ne se rend compte de rien, et pendant ce temps là, la terre travaille, et elle permet aux deux graines de pousser. Si l'ivraie c'est la division, l'autre graine, c'est la cohésion, c'est ce qui permet de vivre ensemble, d'être en harmonie. La bonne graine c'est l'harmonie, harmonie avec soi, avec les frères, avec le Seigneur. La mauvaise graine c'est bien l'envie, la jalousie, la discorde.

 

 27 Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”

28 Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”

 

 

La question des serviteurs m'a toujours étonnée. Ils sont surpris, ils ne comprennent pas, et du coup, ils supposent que c'est le maître qui s'est trompé, qui a planté un mélange de graines. La question est intelligemment posée? On voit qu'il y a de l'ivraie, on ne comprend pas, est-ce que c'est toi qui voulait cela? Comment est-ce possible? Que devons nous faire? L'enlever?

 

29 Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps

30 Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” »

Ce qui est demandé, c'est de la patience, et aussi de la confiance, attendre le temps de Dieu, mais dans ce temps là il y aura une justice. Le bon dedans, le mauvais brulé dehors, et il n'en restera rien. Le chemin de l'impie de perdra, dit le psaume 1. Maintenant avec deux plantes qui se ressemblent autant, est-il possible, même à la fin d'arracher d'abord l'une sans arracher l'autre? J'opterai pour tout faucher, puis de faire le tri ensuite, mais cela, comme Jésus le dira à ses disciples,  c'est le travail des anges.

On dit toujours que cette parabole renvoie à nous. Il y a la phrase de la genèse que j'aime, Gn 1, 11 Dieu dit : « Que la terre produise l’herbe, la plante qui porte sa semence, et que, sur la terre, l’arbre à fruit donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. » Et ce fut ainsi.

12 La terre produisit l’herbe, la plante qui porte sa semence, selon son espèce, et l’arbre qui donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. Et Dieu vit que cela était bon.

Et la terre produit la plante qui porte sa semence selon son espèce. Il y a cette cohésion entre la terre et ce qui a été mis en elle. Là, ça aurait du produire du bon, selon le désir du créateur, mais l'autre est venu faire apparemment capoter ce projet d'harmonie. Mais si on revient à la parabole, il y a quand même, l'idée qu'il ne faut pas dormir sur ses deux oreilles, qu'il faut être vigilent, être sur ses gardes.

Seigneur, donne moi de veiller, (mais tu sais que cela m'est si difficile) pour la mauvaise graine ne soit pas mise en moi, à mon corps défendant, et si elle est là, aide moi à l'identifier, pour tu puisses me montrer une parade, et malgré tout l'empêcher de prendre toute la place.


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