vendredi 21 janvier 2022

SEMAINE DU 16 AU 22 JANVIER. ÉVANGILES

 

DIMANCHE 16 JANVIER. Jn 2, 1-11 Les noces de Cana.

 

1 En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. 

2 Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. 

3 Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » 

4 Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » 

5 Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » 

 

C'est le début du chapitre 2. Jésus a été baptisé par Jean qui a reconnu et annoncé à ses disciples l'agneau de Dieu. Et il y a eu le "recrutement" des cinq premiers. Peut-être sont-ils venus à Nazareth faire la connaissance de la famille biologique de Jésus. Toujours est-il qu'ils sont invités avec Marie (qui devait être la vraie invitée) à Cana. Et Marie veille comme toujours, que ce soit sur son fils ou sur les autres. Et elle voit que le vin manque (ou va manquer) et elle se tourne vers son fils qui dans un premier temps ne lui répond pas très bien. D'ailleurs il n'y aura pas de mots entre elle et lui, sauf plus tard sur la croix, quand le sang deviendra vie neuve, vie nouvelle. Mais là, ce n'est que le début. Mais et cela c'est magnifique, Marie ne se démonte pas devant ce refus. Elle demande juste aux serviteurs d'obéir, même s'ils ne comprennent pas. 

 

6 Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). 

7 Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. 

8 Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. 

9 Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. 

 

Et là il se passe ce que nous connaissons bien. D'abord puiser de l'eau et remplir les jarres, ce qui a dû prendre un certain temps. Peut-être que c'est cela aussi l'important, faire peut-être quelque chose que je ne comprends pas. Puis puiser (dans ce nouveau puits) et faire constater que quelque chose s'est produit, mais que ce n'est pas du bon c'est du très bon comme dans la genèse quand Dieu commence à créer du vivant.

 

Alors le maître du repas appelle le marié 10 et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » 

 

Et c'est cette constatation qui est un peu un reproche au marié, qui ne doit pas comprendre. Mais peu importe. 

 

11 Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

 

Et la finale (qui peut renvoyer au temps de l'épiphanie, la gloire du fils se manifeste dans ce miracle et ses disciples croient en lui.

 

Ce que je retiens, c'est peut-être le fait que remplir ces jarres, cela a pris du temps et que c'est parfois ce que le Seigneur nous demande, être des serviteurs. Et lui, ensuite, il peut agir et faire que c'est Lui qui est révélé et que je ne peux qu'être dans la louange devant ce qu'il a fait en toute discrétion.

 

Il y a aussi autre chose; ces jarres ce ne sont pas n'importe quelles jarres, elles servent pour les purifications, donc elles ne doivent contenir que de l'eau, et peut-être pas n'importe laquelle. Et voilà qu'elles contiennent le vin, du vin pour les noces. Alors peut-être que cela préfigure le sang qui sera versé pour l'humanité puisse être sauvée par l'agneau, et aussi le vin qui sera partagé le soir du repas pascal. Mais j'imagine qu'il a fallu ensuite du temps pour enlever l'odeur de vin qui avait peut-être imprégné la pierre des jarres. Mais normalement c'est la différence entre la pierre et la poterie de l'époque, la pierre ne peut pas s'imprégner de quoique ce soit, c'est lisse. 

 

Un serviteur raconte.

 

Voilà ce que c'est quand on laisse au marié le soin d'organiser les noces. Ces jeunes ils croient tout savoir, mais s'il avait laissé faire son père, on n'en serait pas là, à manquer de vin. C'est sûr que les invités vont raconter à tout le monde ce qui s'est passé. Enfin c'est leur problème, sauf que nous aussi, on aime bien boire un peu de vin pour nous donner du cœur à l'ouvrage. 

 

Un homme est venu nous voir. On pensait qu'il voulait une amphore de vin, mais il nous a donné un ordre pour le moins étonnant, remplir d'eau les jarres de pierre qui sont prévues pour les rituels de purification. Une femme était venue nous voir quelque temps avant pour nous dire que si cet homme, son fils, nous demandait de faire quelque chose, il fallait le faire; On l'a regardée un peu de travers, mais bon, nous ne sommes que des serviteurs.

 

Et on a commencé à remplir ces jarres. Même à quatre, ça nous a pris un sacré bout de temps, et on en avait vraiment plein le dos. Enfin on a obéi. Après il nous a dit de puiser dans une des jarres et d'apporter l'outre au maître du repas. Et là, on s'est rendu compte que l'eau était devenue vin. Je crois que cela doit s'appeler un miracle. Et le maître a bu, et il semblait à la fois content et à la fois en colère, parce qu'il avait bien remarqué que le vin était sur le point de manquer. Il a interpellé le marié en lui disant que ça ne se faisait pas de garder le bon vin pour la fin.. Cela nous a fait rire, nous aussi on le trouvait vraiment très bon ce vin. Et la fête a continué. 

 

Seulement ça nous a fait quelque chose. C'était vraiment un miracle; moi, je suis allé parler avec veux qui accompagnaient ce jésus. Ils nous ont dit, qu'il était de Nazareth, qu'il était l fils du charpentier, mais qu'il était aussi , parce que c'est ce que Jean le Baptiste leur avait dit, celui que l'on attendait, l'agneau de Dieu, l'agneau qui donnerait sa vie. Bon ça, ça nous dépassait un peu, pour ne pas dire beaucoup, mais cet homme, il fera sûrement de grandes choses. 

 

 

Jean le nouveau disciple de Jésus raconte.

 

 

. Oui celui que Jean le Baptiste avait appelé l'agneau de Dieu, était bien l'envoyé, le Nous étions maintenant cinq autour de lui. Il y avait Simon et André, Philippe et Nathanaël et moi.  Il nous a conduit à Nazareth pour que nous puissions faire connaissance avec sa famille, mais surtout avec sa mère. Moi, sa mère, je l'ai tout de suite aimée comme une mère. Il fallait voir aussi avec quelle admiration elle le regardait. Elle était invitée à des noces à Cana et elle nous a invités à venir avec elle. 

 

Ce fut un beau mariage, avec comme tous les mariages, de la musique, de la danse, de la joie, et bien sûr du vin. Sauf que le vin il fallait un peu pleurer pour en avoir, comme s'il n'y en avait pas assez. Marie s'est renseignée, elle veille vraiment à tout cette femme. Et elle est allé voir jésus pour lui dire qu'il y avait un problème, que le vin allait manquer. 

 

Lui, il a fait la tête, il n'y a pas d'autres mots. Il l'a envoyée bouler en lui disant une drôle de phrase que je rapporte, parce que je l'ai entendue. Il lui a dit, "Femme, que me veux-tu, mon heure n'est pas encore venue". Est-ce qu'on parle comme cela à sa mère? Et il est parti. Sauf qu'elle ne s'est pas démontée et  qu'elle est allée voir les serviteurs en lui disant de faire tout ce qu'il leur demanderait et elle l'a montré du doigt pour qu'ils le reconnaissent bien. 

 

Un peu de temps a passé, il est allé vers les serviteurs et il leur a demandé de remplir d'eau pure, les jarres qui servent à contenir l'eau pour les bains de purification. À voir leur tête, ils n'étaient pas ravis. Aller chercher de l'eau, pour autant de jarres, cela en fait des allers et venues. Mais ils l'ont fait. Je crois qu'ils ont dû le trouver un peu fou. 

 

Quand les jarres ont été remplies, il leur a dit de puiser un peu, et d'apporter une coupe au maître de la noce. Là, j'ai vu qu'il s'était passé quelque chose, parce que le serviteur qui a fait cela, était tout réjoui. L'intendant a gouté, et il s'est tourné vers le marié, presque en râlant. C'est sûr qu'il avait dû avoir peur que le vin ne manque, mais surtout il ne comprenait d'où sortait ce vin qui était aussi bon, parce qu'en général, quand les gens ont bien bu et ne sont plus trop capables de se rendre compte de la qualité du vin, on leur sert de la piquette. Mais là non, c'était du vin et du très bon vin. 

 

Alors nous, les cinq, on était dans une grande joie. En toute discrétion notre maître avait aidé un jeune couple, et il leur avait donné du vin, du vin, excellent et cela c'était pour nous un signe, un signe merveilleux. Il est le Messie promis, la Gloire de Dieu se manifestait en lui et sur lui, et avec lui, nous ferions de grandes choses.

 

 

LUNDI 17 JANVIER. Mc 2, 16-22. la question sur le jeûne.

 

18 En ce temps-là, comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vint demander à Jésus : « Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des Pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »

 

J'aime bien le "on". Mais là, le "on" pose la question directement à Jésus et non pas aux disciples. Et c'est quand même un questionnement sur son identité, ce que jésus perçoit fort bien.

 

19 Jésus leur dit : « Les invités de la noce pourraient-ils jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. 

20 Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, ce jour-là, ils jeûneront. 

 

Si comme on le dit, un des buts du jeûne est de faire pression sur Dieu pour qu'il envoie son messie, la réponse de Jésus se comprend tout à fait. Il est l'Époux, et qui dit Époux dit noces; et quand on célèbre une noce, il n'est pas question de jeûner mais de faire la fête. Mais en même temps, il y a l'annonce d'un temps qui ne durera pas toujours.

 

 

21 Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve ; autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit. 

22 Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. 

À vin nouveau, outres neuves. »

 

Maintenant comment faire le raccord entre les deux morceaux de cette péricope? Ce n'est pas évident. Mais si Jésus annonce des temps nouveaux, alors quelque chose de neuf est déjà là, et sur ce neuf on ne peut pas plaquer des habitudes anciennes.  Pour le tissu, j'avais l'image d'une greffe de peau. Pour que ca prenne, ce n'est pas évident du tout. Mais il semble que ce que dit Jésus est un peu angoissant: le neuf et le vieux ça ne fait pas bon ménage, choisissez votre camp, mais le neuf triomphera et le vieux ne tiendra pas. Et c'est pareil pour le vin nouveau. Il n'est pas compatible avec de vieilles outres. Là encore il faut choisir il faut s'adapter, ne pas s'arc-bouter au passé et comme le disait le Père Miguel, laisser partir le vieil homme pour que vive l'homme nouveau, l'homme renouvelé.

 

 

MARDI 18 JANVIER Mc 2, 23-28. Les épis de blé arrachés. 

 

Le début de l'évangile de Marc, c'est Jésus Fils de Dieu. Et là, pour la deuxième fois on lit: Fils de l'homme. La première c'est la guérison du paralytique: pour que vous sachiez que le Fils de l'Homme le pouvoir de remettre les péchés, et là, c'est voilà pourquoi le Fils de l'homme est maître, même du sabbat. Et il est peut-être important de passer du saint de Dieu 'ce que disent les démons', à Fils de l'homme (ce que Jésus dit de lui) à Fils de Dieu. 

 

23 Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. 

24 Les pharisiens lui disaient : « Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. »

 

Le commentaire de RCF est intéressant. En faisant cela, (sabbat ou pas) les disciples ne respectent pas le travail des agriculteurs. Les Pharisiens, eux, s'en moquent. Ce qui importe c'est l'image, et là, l'image que Jésus renvoie de lui, pour eux est détestable. Il n'est pas un Rabbi, il n'a aucune autorité, et il ne leur apprend pas l'obéissance qui est la première des choses; obéissance à la loi.  On sait aussi que cela fait partie des prescriptions nouvelles, liées à la construction du temple et à la nécessité de ne pas faire certains travaux le jour du repos. 

 

25 Et Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? 

26 Au temps du grand prêtre Abiatar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que nul n’a le droit de manger, sinon les prêtres, et il en donna aussi à ceux qui l’accompagnaient. » 

 

Mais Jésus ne polémique pas là-dessus, il leur fait comprendre que David, le Messie, le Roi-Messie, celui qu'ils attendent, et bien il est au-dessus de ces lois stupides quand la vie est menacée. Et il s'occupe aussi de ceux qui lui sont confiés et c'est ce que fait Jésus en ne reprenant pas les disciples.

 

27 Il leur disait encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. 

28 Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »

 

Ne pas oublier cela, que le but du sabbat ce n'est pas le faire mais le non faire, pour vivre un temps en Dieu. Mais si la vie est menacée alors on choisit la vie. Mais là où Jésus fait fort c'est l'affirmation de son autorité et ce sera un des thèmes importants des évangiles.

 

 

MERCREDI 19 JANVIER. Mc 3, 1-6. Guérison de l'homme à la main atrophiée.

 

1 En ce temps-là, Jésus entra de nouveau dans la synagogue ; il y avait là un homme dont la main était atrophiée. 2 On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser. 

 

 

C'est donc un jour de Sabbat. Et là, il y. a un homme qui a une main pas l'autre, une main différente, une main qui est peut-être comme cela depuis toujours, ou une main qui est devenue comme cela. Et il est là. C'est peut-être son habitude de venir, mais là, il y a quelque chose de différent, Jésus est là. Et c'est là que se noue le conflit, ou du moins qu'il devrait exploser. Est-ce que ce Jésus va guérir le jour du Sabbat. Mais est-ce que guérir est interdit? C'est quand même une action d'un autre genre que le faire, et c'est comme si les scribes et pharisiens, mettent tous les verbes dans le même sac. 

 

 

3 Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. » 

4 Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Mais eux se taisaient. 

5 Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale. 

 

Là on a deux dialogues. Le premier avec l'homme, que Jésus appelle, avec le verbe se lever, qui est un verbe de résurrection. Et venir au milieu, sortir de la honte. 

 

Puis un dialogue avec l'assemblée, qui se tait. Qui ne répond pas à la question du faire le bien ou faire le mal, de sauver ou de tuer; mais c'est comme si Jésus avait vu un au-delà à la souffrance de cet homme, un au-delà de dépression qui peut conduire à la mort. Et lui, il voit, il sait que ce qui est en jeu, c'est au-delà de la main, c'est la vie et la mort. Et c'est sa demande à lui, il ne touche pas, il n'y a que des mots. Etends ta main, et là, c'est la main qui retrouve sa souplesse, qui se délie, mais peut-être qu'il n'y a pas que la main qui se délie, il y a toute la vie et sa puissance qui reflue en l'homme, la puissance de vie qui est en Jésus.

 

Il y a je pense deux regards de Jésus, un rempli d'amour vers l'homme, un rempli d'amour déçu vers les autres. 

 

6 Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.

 

Qu'est-ce qu'ils ont compris ou pas compris les pharisiens qui se réunissent dehors, avec des partisans d'Hérode. C'est d'ailleurs étonnant, car dans l'évangile de Marc, il n'y a pas de lien direct avec Hérode. Peut-être la peur d'une prise de pouvoir de celui qui va être considéré comme le Messie? C'est donc la peur de perdre le pouvoir temporel. Du côté des pharisiens c'est la peur de perdre leur pouvoir spirituel, et peut-être de perdre des disciples. Alors cet homme si puissant, il faut s'en débarrasser parce qu'il devient dangereux. 

 

Merci Seigneur de révéler ta puissance qui pourtant semble faire peur à certains. Merci d'avoir vu la pulsion de mort qui était en cet homme, de l'avoir remis debout, d'avoir permis que tout circule en lui, que la vie, ta vie circule en lui. Viens en moi, détruire mes paralysies, mais peut-être aussi mes peurs. Amen

 

 

JEUDI 20 JANVIER. Mc 3, 7-11. Jésus enseigne.

 

Qu'est-ce qui pousse Jésus à "se retirer"?  Peut-être quitter les synagogues et lieux clos où sa parole est mise en doute, et plus que sa parole, sa personne. Alors il va dans un ailleurs, grand ouvert, et là, il y a comme un souffle qui pousse les foules à le suivre. Suivre, c'est un terme fort, et qu'est-ce qu'il y a dessous. Je pense que dessous il y a du faire. Et le faire c'est une chose, mais ce n'est pas seulement pour cela qu'il est venu. Certes il est venu pour guérir, pour chasser les démons, mais pas pour sa gloire à lui, mais pour faire advenir le royaume, pour que la Présence de son Père soit là, reconnue, vivante, agissante. Alors pour cela arrive, il prend une distance. Le commentaire de rcf sur la barque, qui permet de se trouver à la bonne distance est très intéressant.  Te connaître Jésus non pas dans ce que tu fais, mais dans ce que tu es. Ne pas dire, oui tu es le fils de dieu, mais viens agir en moi. 

 

Le commentaire de RCF:

 Cette barque est aussi une image qui nous situe dans un lieu que l’on peut imaginer. Cette image est une aide pour lire cet évangile. 

Cette barque a aussi une dimension symbolique qui traverse les époques. Trouver la distance qui empêche la fascination sans trop s’éloigner non plus pour continuer à se faire entendre. 

C’est cette bonne distance que l’Église a la charge de trouver pour témoigner de Jésus-Christ. Trop souvent, la foule ne la presse plus. Cependant, elle ne venait pas pour la barque mais pour Jésus. Peut-être sommes-nous trop soucieux de la barque, pas assez de ce que Jésus faisait. 

Sa réaction à l’égard des démons nous rappelle que professer la foi : « Toi, tu es le Fils de Dieu. », se jeter à terre en signe de soumission n’est pas ce qu’il attend de nous. 

La barque est encore un recours pour nous faire réfléchir. Avant d’être un moyen pour faire entendre un message, elle est un instrument de travail qui doit nous conduire auprès des femmes et des hommes de ce monde comme Jésus a su se rendre disponible pour guérir, pour soulager, pour pardonner. « Je ferai de vous des pécheurs d’homme. » Embarquons.

 

 

7 En ce temps-là, Jésus se retira avec ses disciples près de la mer, et une grande multitude de gens, venus de la Galilée, le suivirent. 

8 De Judée, de Jérusalem, d’Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon vinrent aussi à lui une multitude de gens qui avaient entendu parler de ce qu’il faisait

 

9 Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour que la foule ne l’écrase pas. 

 

10 Car il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. 

11 Et lorsque les esprits impurs le voyaient, ils se jetaient à ses pieds et criaient : « Toi, tu es le Fils de Dieu ! » 

12 Mais il leur défendait vivement de le faire connaître.



VENDREDI 21 JANVIER. Mc 3, 13-19. L'appel des douze.

 

Si on suit la logique de Marc, vu ce qui se passe avec les foules, Jésus a besoin d'aide, et c'est là qu'il va dans la montagne, et qu'il choisit ceux qui seront ses envoyés. 

 

13 En ce temps-là,  Jésus gravit la montagne, et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui, 

14 et il en institua douze pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle 

15avec le pouvoir d’expulser les démons. 

 

Moïse aussi a gravi la montagne, et il a ensuite transmis au peuple la volonté de Dieu, par les commandements. Là ce sera chasser les démons et proclamer (proclamer ce n'est pas rien) la bonne nouvelle.

 

16 Donc, il établit les Douze : Pierre – c’est le nom qu’il donna à Simon –, 

17 Jacques, fils de Zébédée, et Jean, le frère de Jacques – il leur donna le nom de « Boanerguès », c’est-à-dire : « Fils du tonnerre » –, 

18 André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d’Alphée, Thaddée, Simon le Zélote, 

19 et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.



Je suis restée longuement sur le "il gravit la montagne", parce que ce n'est pas un terme habituel. On va sur la montagne, on arrive à tel ou tel endroit, mais là, c'est la même chose que dans Mt5, pour les béatitudes. Gravir la montagne, comme on gravit les marches d'un escalier, mais pas de n'importe quel escalier. C'est presque liturgique. Jésus gravit la montagne, parce qu'il sait qu'il a besoin de conseil, de calme, de se retrouver et aussi de retrouver son Père. Et cette nuit là, il va comprendre que comme Moïse, il a besoin d'aide; ce qui vient de se passer, ces gens qui se jettent sur lui pour être guéris, pour le toucher, ces démons qui font que des hommes et des femmes se jettent à ses pieds et beuglent qu'il est le fils de Dieu, cela il ne le veut plus. Alors il prie, il demande à son Père ce qu'il doit faire. Et la réponse est là, fais comme Moïse, fais toi aider. Mais par qui va -t-il se faire aider, sachant ce qui l'attend? Et là aussi il a dû réfléchir, penser, peser le pour et le contre. 

 

Marc ne parle pas de la nuit, c'est juste l'aspect solennel qui est mis en avant. Jésus gravit la montagne, (un peu comme s'il entrait dans le sanctuaire de la Présence) et là, il appelle et choisit dans les disciples ceux qui viennent auprès de Lui, (on pourrait presque faire une homélie sur cela, venir près des lui) puis c'est instituer. Là on a bien le début de l'église.  

 

Et jésus raconte…

 

Bien entendu, il y a ceux qui m'ont suivi dès la première heure, mais que deviendront-ils dans la tourmente? Mais peut-être faut-il faire une chose à la fois faire confiance.

 

Alors il y aura Simon, peut-être celui qui me connaît le mieux . il sera le fondement, le rocher et je lui donnerai un nom nouveau. Il s'appellera Pierre, Il y aura André, bien entendu, son frère. Il y aura les deux autres, Jacques et Jean, mais ils sont un peu comme des chiens fous. Alors que feront-ils de la force qui est en moi quand ils seront contrariés? ? Ne se prendront-ils pas comme le prophète Eli, qui aimait tant faire tomber le feu du ciel? Seulement ils ont quitté leur métier, leur père, pour me suivre et ils sont toujours là. 

 

Il y aura bien sûr Philippe et Barthélémy, et puis il m'en faut d'autres, parce que ces hommes que je choisis pour que ton Règne arrive, ils sont comme les patriarches des douze tribus d'Israël, ils sont les fondements du nouveau Royaume. 

 

Bien sûr il y aura Matthieu, il sera surement utile pour faire les comptes, et tant pis si les pharisiens continuent à voir en lui un homme aux mains sales. Il y aura Thomas, lui il a bien les pieds par terre? Il y aura Alors il y aura Matthieu, Thomas, Jacques, fils d’Alphée, Thaddée. Et puis pourquoi par cet autre Simon qui a fait partie de ceux qui veulent libérer le pays pas la force et enfin Judas, qui est de ce petit village. Je ne sais pas grand-chose de lui, mais c'est un grand sensible,. Peut-être qu'il n'est pas très fiable. Je sais bien qu'un jour l'un des douze me livrera, mais qui sera-t-il. Toi Père tu le sais, toi seul.

 

A ces douze, selon ton Désir ô mon Père, je donnerai le pouvoir d'expulser les démons, et d'annoncer la bonne nouvelle, mais surtout ils seront avec moi, et leur ferai connaître tour l'Amour que tu as pour les hommes.

 

Maintenant, je vais les appeler, et je leur donnerai le nom d'apôtre, car ils sont mes envoyés, tes envoyés. Je te demande de leur donner le pain dont ils auront besoin, de ne pas les laisser succomber aux ruses du diable et surtout de les délivrer de ce Mal qui est si présent, de ce Mal qui un jour croira être plus fort que moi, mais qui sera vaincu et alors ce sera le don de ton Esprit sur tous. 

 

 

SAMEDI 22 JANVIER  Mc 3, 20-21. la famille veut se saisir de Jésus.

 

C'est étonnant cette insistance sur le "pas possible de manger". On retrouvera cela avant la multiplication des pains, Mc 6, 31 (les disciples rentrent de mission et Jésus leur propose de se reposer un peu, "car les entrants et les sortants étaient si nombreux, qu'on n'avait pas le temps de manger". Est-ce que cela renvoie au bazar qui est censé régner dans cette ville de Capharnaüm? Est-ce que Jésus devient un agitateur dangereux pour la sécurité de sa famille, et où est localisée cette maison? Ne serait elle pas à Nazareth, ce qui expliquerait aussi les derniers versets de ce chapitre, la mère et les frères de jésus veulent le voir. Il me semble que a distance entre Nazareth et Capharnaüm est quand même importante et que le bouche à oreille doit prendre un certain temps.  Mais on retrouve là, la même attitude des pharisiens et des hérodiens: cet homme est un danger public, il faut se saisir de lui, soit pour le tuer, soir pour l'enfermer.

 

20 En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. 

21 Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »

 

Ils apprennent quoi, les gens de chez lui? Qu'il est revenu à la maison, ou que la foule est tellement dense qu'il n'était pas possible de manger. Une maison où on ne mange pas, est-ce une mauvaise maison? Est-ce que cela veut dire qu'on est tellement dépassé par la folie ambiante, qu'on devient fou soi-même? Quel est le souci des ces gens? Certainement que sa notoriété le rende suspect et cela retombe sur eux. Alors comme chaque fois que l'homéostasie du groupe est en danger, il faut prendre, s'emparer du membre déviant et le mettre hors d'état de nuire. Sauf que manifestement il ne se passe rien, mais que, après l'attaque  de la folie ce sera l'attaque de la possession par les pharisiens. 

 

L'habitude c'est d'imaginer que Jésus est à Capharnaüm, mais si c'est à Nazareth, alors ça se comprend mieux et surtout la finale du chapitre, puisque la mère et les frères de Jésus viennent, mais n'arrivent pas à le joindre à cause de la foule, qui ici fait office de protection.

 

Que jésus soit fou de Dieu oui. Seigneur merci pour les nouveaux fous de Dieu que tu mets sur mon chemin et qui ne se soucient pas manger ou du boire, mais de faire venir ton règne. 

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