vendredi 7 janvier 2022

SEMAINE DU 2 JANVIER AU 8 JANVIER. ÉVANGILES


 

DIMANCHE 2 JANVIER. EPIPHANIE. Mt 2, 1-12

 

1 Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem.

 

Pour Matthieu tout se passe à Bethléem. Et on a des mages (des savants) qui arrivent à Jérusalem (ce qui réalise la prophétie d'Isaïe 60), puisqu'ils viennent d'Orient.  

 

2 et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » 

3 En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.

 

Ils ont dû arriver à la cour du roi Hérode, et c'est la question qui émeut, mais qui réveille la paranoïa d'Hérode.


Il y a surement bouleversement et bouleversement. 


Pour ceux qui attendent la venue du messie, alors c'est une bonne nouvelle. Pour ceux qui craignent cette venue, c'est bien différent. Et comme on ne sait pas ce que cela veut dire, puisqu'Hérode n'est pas au courant et pour cause, on interroge ceux qui connaissent les livres. Et c'est la réponse donnée par le prophète Michée.

4 Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.

 5 Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : 6‘Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël.’ » 

 

C'est donc Bethléem, la ville d'origine de David.

 

7 Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;

 8 puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »

 

Pourquoi cette convocation en secret? Pour connaître l'âge de l'enfant et aussi pouvoir le retrouver facilement, une fois que les mages seront partis. Parler de précision à des savants, c'est les caresser dans le sens du poil. Mais le secret me fait aussi penser au livre de Jérémie, le prophète est convoqué en secret par le roi, qui veut savoir, mais qui ensuite n'en tiendra pas compte. Un peu comme si Hérode était de cette lignée là. 

 

 9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. 

10 Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. 

 

C'est étonnant cette étoile, on ne comprend que là que l'étoile a disparu, et que les savants étaient perdus. Et parce qu'ils écoutent la parole du livre, alors l'étoile redevient visible, du moins pour eux.  Et cela provoque de la joie, ils sont dans la bonne direction. L'étoile perdue est revenue, elle luit à nouveau.

 

11 Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. 

 

Et c'est l'arrivée. De Joseph il n'est pas question ici, seulement de l'enfant avec sa mère. Une prosternation, des cadeaux et le retour. On peut imaginer que cela q quand même fait du bruit dans la bourgade.

 

12 Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

 

C'est beau la science qui pousse à se déplacer, la science qui a un sens autre, et qui nécessite une autre démarche, s'adresser à ceux qui ont un autre savoir, et se remettre en route, c'est -à-dire faire confiance, et là l'étoile redevient visible.

 

 

LUNDI 3 JANVIER. Mt 4, 12-17.23-25

 

Comme le fait remarquer le Pasteur Corinne Charriau, il manque l'appel des 4 disciples sur le bord du lac.

 

12 Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. 

 

Impression d'avoir déjà parlé de ce verbe: se retirer, comme la mer se retire, et va au loin. Ce verbe a été utilisé pour Joseph qui se retire en Égypte. Un peu l'idée que là où est la mer, on ne peut y accéder, il y a la séparation par une étendue de sable, un peu comme un désert. 

 Ce matin, je pensais aussi que l'arrestation de Jean était pour lui le signe que son temps était venu. Car si l'on suit la chronologie matthéenne, il y a eu le baptême, les tentations et on ne sait pas ce qui se passe après. On peut imaginer 'ou pas' que Jésus est revenu à Nazareth comme si de rien n'était. Il est en attente d'un signe. Il n'est pas revenu auprès du Baptiste. Non il est rentré chez lui- Mais là il se passe autre chose. Il s'agit de la Galilée. Il se retire en Galilée. En même temps on peut penser qu'il y a une rupture. Il y a un avant et un après. 

 

13 Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. 

14 C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : 

15 ‘Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! 

16 Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.’ 

 

On dirait que pour Matthieu, avoir choisi cette région, qui est une région de brassage, (or le brassage le mélange ce n'est pas bon dans la bible) c'est choisir un lieu où le mal est présent (certainement l'idolâtrie), et faire passer ce lieu de la mort à la vie. La vie va se manifester.

 

La Galilée n'a pas bonne réputation. Si Jésus s'y retire, c'est un peu aussi comme s'il partait en Égypte, terre de mort, pour l'appeler à la vie, au réveil. 

 

17 À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » 

 

Sur RCF, il est demandé de remplacer le "convertissez-vous" par "retournez-vous", mais avec l'idée de se tourner vers celui qui est la source, et de se reconnaître là devant lui. Et se laisser en quelque sorte faire par Lui.

 

 

23 Jésus parcourait toute la Galilée: le Dieu qui chemine. 

il enseignait dans leurs synagogues ,le Dieu qui enseigne 

proclamait l’Évangile du Royaume, le prophète qui proclame.

guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. Le Dieu qui tient compte de la misère et qui guérit.

 

 

24 Sa renommée se répandit dans toute la Syrie. On lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés. Et il les guérit.

 

Des le début, ça déborde, ça va au-dela du territoire d'Israël. On vient du dehors pour aller vers ce nouveau dedans, ce nouveau centre.

 

25 De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et de l’autre côté du Jourdain.

 

Et c'est une sorte de gloire qui maintenant est autour de lui. Mais que cherche la foule qui vient de loin? Et ce sera la guérison du lépreux juste après. Le contraste est étonnant. 

 

 

 

MARDI 4 JANVIER. Mc 6, 34-44 

 

 

C'est la première multiplication des pains. Jésus a "récupéré" ses disciples qui ont effectué leur première mission, ils sont partis sans provisions pour la route, avec leur bâton, pas de pain, pas de sac, pas d'argent dans leur ceinture. Ils partent, ils proclament qu'il faut se convertir, ils ont expulsé les démons et fait des onctions d'huile (ce que Jésus ne fait pas). Et là où est Jésus, les arrivants et les partants étaient si nombreux que l'on n'avait pas le temps de manger. C'est alors que Jésus leur propose de se reposer et donc de prendre la barque pour aller dans un lieu désert. Sauf que les "gens" ont compris où va Jésus et le précèdent et c'est l'épisode de ce jour. Une épiphanie puisqu'on est dans le temps après cette fête.

 

 

34 En ce temps-là, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. 

 

Je ne sais pas ce que les foules étaient venues chercher, peut-être pas ça du tout, mais là Jésus se conduit en Berger, il y a des brebis qui errent dans tous les sens, et lui, il est leur berger et il les rassemble autour de sa parole. C'est là, où avoir les paroles aurait été précieux, mais non..

 

35 Déjà l’heure était avancée ; s’étant approchés de lui, ses disciples disaient : « L’endroit est désert et déjà l’heure est tardive. 

36 Renvoie-les : qu’ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s’acheter de quoi manger. »

 

Si on repense à la démarche primitive, se reposer autour de Jésus, la demande des disciples se comprend. On voudrait bien t'avoir un peu pour nous, s'il te plait renvoie les.  

 

37 Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Irons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter des pains et leur donner à manger ? » 

 

Cet échange est intéressant. Jésus n'entend pas ou il entend autrement. Il entend juste qu'il faut donner à manger, ce qui leur permettrait de rester sur place avec lui, le berger. Et après tout, pour que lui puisse continuer à enseigner, les autres n'ont qu'à trouver de quoi les nourrir. La réponse est un peu celle du berger à la bergère: l'argent ça ne pousse pas sous les sabots d'un cheval.. Tu te rends compte de la somme, et la somme nous ne l'avons pas. 

 

38 Jésus leur demande : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » S’étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons. » 

39 Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte. 

 

40 Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante. 

41 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous. 

42 Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. 

 

 

Et là il se passe quelque chose de différent. Si je repense à l'enseignement donné sur RCF, Jésus s'occupe de ses disciples; il va leur faire découvrir quelque chose. Ce quelque chose, c'est faire le compte de ce que l'on a, et ne pas le garder pour soi. Et rendre grâce. Remercier pour ce que l'on a. Ne pas forcément le thésauriser. Et c'est la nourriture pour tous, donnée par les disciples. 

 

 

43 Et l’on ramassa les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des poissons. 

44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes.

 

Et il y a l'abondance qui est signe de la présence de Dieu.

 

 

Un apôtre raconte

 

Il nous avait envoyé en mission, car c'est bien le mot. Mission de parler de lui, mission d'appeler à la conversion, mission de guérir, mission de chasser les esprits mauvais. Mais il nous a aussi envoyé sur les routes, sans rien. Je veux dire qu'il n'a pas voulu que nous prenions un peu d'argent avec nous, ou du rechange. Non juste nos bâtons. Et cela s'est bien passé, mais quelle fatigue tous ces gens qui vous entourent et demandent encore et encore. Parfois on a l'impression que ça ne finira jamais. Je me demande comment il fait Lui, pour garder toujours le sourire, pour guérir encore et encore. Et nous sommes rentrés. Mais il y avait tellement de monde, qu'on a eu du mal pour nous retrouver dans notre propre maison. Alors il nous a proposé de prendre la barque pour aller sur la côte un peu plus loin là où il y a une source, pour passer du temps avec lui, pour nous reposer. 

 

Et nous sommes partis. Seulement les autres, ils avaient entendu et compris où nous allions, ce qui fait que quand nous avons accosté, il y avait une véritable foule sur la plage. Je dois dire que nous n'étions pas contents du tout. Nous avions besoin de l'avoir un peu pour nous, lui raconter ce qui s'était passé. Et là nous avons cessé d'exister pour lui. Il s'est mis à leur parler, à les enseigner; Il était comme le berger qui rassemble ses brebis, qui leur fait comprendre qu'elles appartiennent toutes à un même troupeau, et qu'elles ont un seul berger. 

 

Et le temps a passé, et nous nous avions faim, mais vraiment faim. Alors comme la nuit allait tomber, on lui a demandé de renvoyer la foule pour qu'elle puisse acheter à manger, parce qu'ils étaient là depuis des heures. Mais il l'a mal pris. Il nous a dit qu'on n'avait qu'à s'en occuper nous-même. Et à nous non plus cela n'a pas plu. On a essayé de lui faire comprendre que l'argent ça ne poussait pas sous le sabot d'un cheval, qu'il faudrait le salaire de deux cent journées de travail. Il a soupiré et nous a demandé ce que nous avions nous pour manger avec lui, parce que c'est toujours nous qui pensons à cela. 

 

Nous avons cherché et nous lui avons dit que nous avions cinq pains et deux poissons. Ce n'était pas énorme, même pour nous. Mais on le lui a donné.

 

Il nous demande de faire asseoir tout le monde; on se demandait ce qui allait se passer. Il a pris les pains il a regardé longuement vers le ciel, très longuement. Il a prononcé la bénédiction rituelle, tu es béni Seigneur roi du ciel et de la Terre toi qui nous donne ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes, et  il a commencé à rompre le pain pour le partager. Et là, et là, il y a eu du pain à profusion, et des poissons à profusion et il nous a dit de distribuer à tous et à toutes et aux enfants. 

 

Nous étions comme transportés ailleurs. Nous n'avions plus faim, nous n'avions plus soif, nous étions dans la joie. Et de la nourriture il y en a eu plus que largement car on en rempli 12 corbeilles et pourtant il y en avait du monde, plus de cinq mille hommes. Nous avons mangé de ce pain-là, de notre pain. Nous avons bu de l'eau de la source, et nous avons mangé. Il nous a dit alors de repartir, de prendre la barque et qu'il se chargeait de renvoyer ceux qui étaient là. Et nous sommes partis dans la nuit, sur le lac.

 

 

MARDI 5 JANVIER. Mc 6, 45-52 Tempête apaisée

 

45 Aussitôt après avoir nourri les cinq mille hommes, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule. 

 

C'est assez étonnant, le "il les obligea". Finalement ils ne se sont pas tellement reposés les disciples. Encore une étonnante journée; Ce n'est pas maintenant qu'ils vont profiter de leur Rabbi. Le Rabbi il veut passer du temps avec son Père. Alors il les envoie, pour le précéder et c'est important car le verbe sera repris plus tard autrement: il allait les dépasser donc les précéder. Il s'agit de continuer l'annonce. 

 

46 Quand il les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier. 

 

Là, il a congédié les siens et la foule. Et il s'en va dans les hauteurs pour prier.

 

47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre. 

48 Voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il voulait les dépasser. 

 

Là on peut penser que ce n'est pas le soir, parce que c'est le soir que les disciples voulaient renvoyer les foules. C'est la pleine nuit, et la tempête se lève, mais contrairement à la première tempête où Jésus dormait, là ils sont seuls, mais lui qui est à terre, il veille sur eux et même s'il ne stoppe pas les éléments, il vient à leur secours. Mais il semble qu'il ne s'arrête pas. Alors ça crie..

 

 

49 En le voyant marcher sur la mer, les disciples pensèrent que c’était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris. 

50 Tous, en effet, l’avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus parla avec eux et leur dit : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! » 

 

Il y a donc cette ombre qui leur fait peur. Un esprit maléfique qui toute fois ne s'arrête pas. Mais lui, il entend les cris, et il rassure. Mais ça souffle toujours.

 

51 Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur, 

52 car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci.


Ce n'est que quand il monte dans la barque que le vent tombe. Et là, les pauvres amis de Jésus ne comprennent rien. A croire que parfois ils n'ont pas de souvenirs. Qui est-il celui là? Pourquoi le cœur est-il endurci? Temps pas encore venu? Ils sont dans cette phase de sidération et ils n'en sont pas sortis. 

 

Le même apôtre raconte.

 

Il aurait dû être content le Maître, notre Maître. Hier nous nous étions bien démenés pour que tout le monde ait à manger, pour que tout le monde soit satisfait. Je dois dire qu'on s'était bien fatigué. On avait même trouvé des corbeilles pour ramasser tous les morceaux de pain qui restaient de ce repas improvisé d'hier soir. Du poisson il n'y en avait plus, et c'est bien dommage: on ne pouvait pas en mettre un peu de côté pour nous et pourtant c'était bien avec nos poissons qu'il a nourrit tout le monde. On aurait bien voulu passer un peu de temps avec lui, même s'il y avait encore du monde.

 

 Mais non, il n'a rien voulu entendre. Il nous a obligé à repartir pour aller à Bethsaïde, là où se trouve la maison d'André, pour arriver avant lui là-bas. 

 

On est parti, mais on grognait un peu, pour ne pas dire beaucoup. Et pour comble de malchance, le vent s'est levé, la tempête est arrivée, les vagues nous secouaient, nous malmenaient et on ne savait plus du tout où nous étions. on avait déjà essuyé un sacrée tempête, mais il était avec nous, et c'était différent. Là nous étions seuls dans cette nuit d'encre. on avait beau ramer, la barque avait du mal à avancer et pour la direction, ça on ne savait plus du tout où on était.

 

Et tout d'un coup, on a vu une espèce de silhouette qui se mouvait sur ces vagues, et là on était sûr que c'était l'esprit d'un de ceux qui ont péri dans le lac, un de ces esprit qui veut du mal, un fantôme sans sépulture. On avait tellement peur qu'on a hurlé, nous des hommes faits.

 

Et pourtant, en regardant bien, cette silhouette ce n'était pas un fantôme, c'était celle de notre maître. À croire qu'il avait vu combien nous avions de mal dans cette nuit d'encre. Il marchait sur la mer. Vous vous rendez compte. Il allait droit devant lui, il allait nous dépasser. Mais quand nous avons hurlé, la forme s'est arrêtée, et on crié "à l'aide".  On aurait dit qu'il n'attendait que ça. Et là, nous l'avons compris que c'était notre Maître, pas un fantôme. Mais croyez-moi, ce n'était si facile.. 

 

Mais ça soufflait toujours. Dans la tempête, il a ouvert la bouche, il nous a rassurés, demandé d'avoir confiance, et c'était bien son timbre de voix. 

 

On l'a aidé à monter dans la barque, parce que ça tanguait beaucoup. Et d'un coup le vent est tombé et nous avons accosté. 

 

Nous étions stupéfaits, bouleversés. Certes nous étions sains et saufs, mais comment avait-t-il pu nous voir de sa montagne, comment avait-t-il pu marcher sur ces vagues, comment avait-t-il pu donner à manger à toute cette foule. Parfois on comprend, mais parfois je dois reconnaître qu'on est dépassé, et qu'il nous fait même un peu peur. Le Très Haut n'est-il pas le seul à être le maître des éléments? Qui est-il vraiment celui qui nous a choisi? 

 

 

 

JEUDI 6 JANVIER.  Lc 4, 14-22

 

14 En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. 

15 Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge

 

C'est presque amusant ce panégyrique. Tour est pour le mieux, tout le monde fait l'éloge de ce nouveau prédicateur, Il est rapidement connu. On a l'impression que l'Esprit fait bien toutes choses, lui facilite la tâche (la fin de l'évangile de Luc qu'on ne lit pas aujourd'hui) va montrer que les choses ne seront pas si simples; mais aujourd'hui ça baigne.

 

16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 

 

Là, on a l'impression qu'il y a un rituel bien rôdé. Dans cet évangile Jésus est seul, l'appel des disciples n'a pas encore eu lieu. Donc chaque samedi, passage dans la synagogue du lieu, et prédication pour annoncer le royaume. Et là, on a un peu le descriptif. 

 

17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 

18‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 

19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.’ 

 

Entait-ce la lecture de ce jour-là, où Jésus en a-t-il choisi une autre? Toujours est-il que c'est un petit morceau très court, qui appartient à la fin du livre d'Isaïe. Il y a tout un programme électoral et aussi comme le faisait remarquer le frère Benoît l'annonce d'une année favorable.

 

20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. 

21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

22 a Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.

 

 

Que se passe-t-il une fois que Jésus a livré le commentaire? Il y déjà de fait une partition, une division, et ce, dans la ville natale. On peut imaginer que ça ne s'est pas arrêté là, mais si certains sont dans l'admiration pour d'autres, (verset incomplet:  Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »

Mais aujourd'hui, on peut juste , je peux juste me centrer sur cette onction de l'Esprit qui travaille avec lui, en Lui et sur lui, qui lui fait trouver le mot juste, le passage juste, et qui est l'annonce de la miséricorde de Dieu, car si une année favorable est donnée, c'est que Dieu se tourne vers son peuple, et lui manifeste sa bienveillance. Ce n'est pas une année centrée sur les biens matériels (récoltes, semailles, moissons) mais sur cet bien qui est le don de Fils, de sa Parole mais aussi et surtout de l'Esprit Saint.

VENDREDI  7 JANVIER. Lc 5, 12-16

 

Impression que je viens de lire cet évangile. Surement à cause du MOOC de Lyon. 

 

12 Jésus était dans une ville quand survint un homme couvert de lèpre ; voyant Jésus, il tomba face contre terre et le supplia : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. »

 

On peut se demander ce que fait cet homme dans la ville; il ne devrait pas être là, mais au moins il a entendu parler de Jésus. Luc dans le chapitre précédent a beaucoup insisté sur la notoriété de Jésus, sur les gens qui font son éloge (qui chantent ses louanges), et de son autorité. Cela peut expliquer la posture de cet homme, qui quand il voit Jésus, tombe à ses pieds et le supplie. Avec le "si tu le veux". Comme s'il doutait du bon vouloir de Jésus, lui qui somme toute transgresse un interdit. Ce qui est demandé c'est une purification par une guérison. A la limite, ça peut revenir; 

 

13 Jésus étendit la main et le toucha en disant : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta. 

 

Il y a ce petit morceau que j'aime tant: la lèpre le quitta. Elle est comme un manteau qui tombe. Elle s'en va comme elle était venue.

 

14 Alors Jésus lui ordonna de ne le dire à personne : « Va plutôt te montrer au prêtre et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit ; ce sera pour tous un témoignage. » 

 

Ce que Jésus semble demander à cet homme purifié c'est de lui rendre témoignage. Voir le prêtre, être déclaré purifié, accomplir ce qui est demandé par la Loi, montrera que Jésus reste dans le droit chemin.  

 

15 De plus en plus, on parlait de Jésus. De grandes foules accouraient pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. 

 

16 Mais lui se retirait dans les endroits déserts, et il priait.


Il y a la foule envahissante, le ras de marée et lui, se retire. Il  s'en va, là où on ne peut l'atteindre, d'autant qu'il prie; relation avec celui qui l'a envoyé. 

 

 

SAMEDI 8 JANVIER.  Jn 3, 22-30. J-B.

 

Le début du chapitre 3, c'est la rencontre avec Nicodème, de nuit, et on peut penser à Jérusalem. Au chapitre 2, on sait que jean baptise à Béthanie sur les bords du Jourdain. Il semblerait que ce serait là où Jésus aurait reçu le baptême. Il y a ensuite l'appel des premiers disciples, l'eau changée en vin, puis c'est ce chapitre 3. 

 

22 En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. 

23 Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. 

24 En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison. 

 

Il y a donc d'un côté Jésus et de l'autre Jean. Les deux baptisent, mais quel baptême proposent-ils? Un baptême de conversion, mais dans un cas pour éviter la colère, dans l'autre pour accueillir le royaume, la présence de Dieu qui se donne dans son Fils. N'y a-t-il pas un conflit? 

 

25 Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification. 

26 Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » 

 

Et c'est donc un tiers qui va poser la question, d'abord aux disciples, puis les disciples de Jean à leur maître. Avec peut-être en sous-jacent: qu'est ce qu'on va devenir, les vont vers lui et non plus vers nous. Que devons nous faire? 

 

27 Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. 

28 Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui.

 

Et là, c'est une réponse magnifique. Rien n'appartient à l'homme cela vient d'ailleurs. Et Jean se positionne. Et peut-être que pour celui qui rapporte les faits, cette position de ne rien s'attribuer, de rester à sa place est quelque chose qui doit être justement magnifié et être aussi le signe du disciple). 

 

29 Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. 

30 Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue.

 

Il se positionne comme l'ami de l'Epoux, de celui qui est attendu, qui vient, qu'il a attendu et maintenant qu'il sait que l'époux est là, alors il est dans une joie parfaite; le dessin de Dieu est accompli. Et il laisse la place ,heureux. Le travail a été accompli, à Jésus d'agir maintenant. 

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