vendredi 18 décembre 2020

Troisième semaine de l'Avent: 13 au 19 décembre.

TEMPS DE L'AVENT. SEMAINE 3.

 

DIMANCHE 13 DECEMBRE. Jn 1, 6-8, 19-28 

 

Importance du témoignage qui devient de fait plus important et plus grand que le témoin. Et si Jean annonce la présence de celui qui baptise dans l'Esprit, donc qui réalise la prophétie de Joël, alors c'est que Dieu s'est incarné et visite son peuple. 

 

 

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. 

Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. 

Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. 

 

La fonction de Jean: rendre témoignage à la Lumière..

 

Les versets qui manquent sont consacrée au Verbe et font bien la différence entre le Verbe et Jean.. 

 

Viennent donc ensuite ensuite des versets qui montrent bien la différence entre Jean et celui qui est le Verbe, et qui fait de nous, des enfants de Dieu. 

Peut-être que la fête de Noël, c'est aussi cela, Se souvenir que nous sommes devenus enfants de Dieu, un jour du temps.

 

09 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.

10 Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.

11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.

13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

 

14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

 

15 Jean le Baptiste lui rend témoignageen proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »

 

16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;

17 car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

 

 

19 Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » 

20 Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. » 

 

Son témoignage.  Il n'est pas… Ce qui est un peu contraire à ce que Jésus dira de lui par la suite.

 

21 Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? 

Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – 

Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. » 

22 Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? 

Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » 

 

23 Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » 

 

Is 40, 3-5 


Une voix crie : « Dans le désert, frayez le chemin de Yahvé; dans la steppe, aplanissez une route pour notre Dieu.

4. 

Que toute vallée soit comblée, toute montagne et toute colline abaissées, que les lieux accidentés se changent en plaine et les escarpements en large vallée;

5. 

alors la gloire de Yahvé se révélera et toute chair, d'un coup, la verra, car la bouche de Yahvé a parlé. »

 

Jean est aussi la voix que son père avait perdue. 

Il y a aussi dans les psaumes: criez à pleine voix pour le Seigneur, car il vient. 

 

Lui Jean, il demande des efforts.


Redresser…  jésus redressera une femme courbée... 


Finalement ça veut dire quoi ce verset qu'on répète ? le chemin des méchants qui s'oppose au chemin du juste? Redresser un chemin, lui donner une autre direction. Reconnaître que le chemin pris n'est pas forcément le bon. Savoir revenir en arrière et prendre un autre chemin. Ouvrir les yeux. Mais pour les pharisiens qui sont venus le voir, c'est l'annonce de la venue de Dieu, mais encore faut-il lui ouvrir un chemin. 

 

24 Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens. 

25 Ils lui posèrent encorecette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? » 

 

Souvent cette question qui revient: qui te permet de faire cela? Ce sera demandé à Jésus plus d'une fois. Qu'y a t il derrière le pourquoi?

 

26 Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; 

27 c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » 

 

Comme souvent c'est une autre réponse qui est donnée. Il ne dit pas qui l'a envoyé baptiser, mais il dit qu'il est là pour annoncer un autre, pleinement investi pour baptiser, pleinement capable de baptiser, quelqu'un qu'il considère comme son Seigneur, quelqu'un qui va venir, car les temps sont accomplis. Et ce quelqu'un qui est "invisible" à ce moment là, lui Jean n'est pas digne de délier la courroie de sa sandale. Ce qui fait de lui un Roi. 

 

28 Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

Le truc, c'est que s'il y a de l'eau, ce n'est pas le désert au sens rien ne pousse; mais ça peut-être le désert, parce qu'il n'y a pas de villes ou de villages à cet endroit là. Peut-être que Jean a commencé à crier dans le désert de Judée, mais il n'y a pas le Jourdain, que des gens sont venus à lui, et que c'est alors qu'il a proposé ce signe du baptême pour le pardon des péchés, et en cela il accomplit ce qui est annoncé dans Luc. Que faut-il entendre par l'autre côté du Jourdain..  Mais cela veut aussi dire que ceux là, ne se sont pas baptiser. Ils sont juste là pour savoir ce qui se passe et le retransmettre à qui de droit. 

 

Ils posent des questions, mais ile ne sont pas concernés par ce qui se passe. 

 

 

LUNDI 14 DÉCEMBRE. Mt 21, 23-27

 

23 En ce temps-là, Jésus était entré dans le Temple, et, pendant qu’il enseignait, les grands prêtres et les anciens du peuple s’approchèrent de lui et demandèrent : « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? » 

24 Jésus leur répliqua : « À mon tour, je vais vous poser une question, une seule ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela : 

 

J'ai toujours trouvé très mal élevé d'interrompre quelqu'un qui est en train de parler Et le "répliqua" peut bien montrer cette impatience du côté de Jésus. Par ailleurs la question, comme celles des sadducéens des pharisiens, ce sont des questions piège. Car s'il dit des hommes, il est disqualifié et s'il de Dieu, il n'y a pas de signes, donc il est un menteur. La manière dont il répond est très très astucieuse.

 

En même temps, c'est du donnant; donnant. Si vous répondez alors. Si vous ne répondez pas, alors.. 

 

25 Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou des hommes ? » Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement : « Si nous disons : “Du ciel”, il va nous dire : “Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?”

26 Si nous disons : “Des hommes”, nous devons redouter la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. » 

27 Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » 

Il leur dit à son tour : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »

 

 On se retrouve un peu comme lors de la guérison du paralytique. Il n'y a pas de réponse commune, ça se passe à l'intérieur, mais ça débouche sur une réponse qui elle est commune: nous ne savons pas.

 

On est très proche de la passion et malgré tout il y a un timing à respecter. Mais là, la question de l'autorité et du témoignage montre bien ce qui va se passer dans peu de temps, lors du procès.

 

Ce matin, je me disais que l'on peut faire une sorte de parallèle entre la naissance à Bethléem et la passion. A Bethléem, il y a ceux qui sont dans la place, à l'auberge, et qui n'ont pas envie de faire de la place, qui refusent de se laisser déranger par ce couple, qui du coup va donner naissance à l'extérieur de la ville, comme à Jérusalem où jésus est conduit hors de la ville. Ceux qui reconnaissent ce sont des bergers, (des mal-vu) qui rappellent aussi le temps où le peuple était nomade. Ceux là sont les premiers à chanter les louanges. Ils ont les yeux ouverts. Il y a aussi ces anges, que l'on trouve souvent chez Luc (il y en aura un lors de l'agonie du jardin; Lc 22, 23). . Il y a avec le non recevoir, l'abandon, la solitude, le risque de mort. C'est déjà donné. Il y a l'enfant mis dans mangeoire. Là le symbolisme est évident, même si  c'est une question de sécurité, il ne faut pas que le bébé soit piétiné et le foin fait aussi couverture. Et plus tard, ce sera le bois de la croix. 

 

Je me disais aussi que la crèche, enfin cette de Luc, il faut l'accueillir en entier, pas juste l'enfant, mais Joseph, Marie, l'âne et peut-être les bergers et que cela fait du monde. Il faut ouvrir grand pour tous puissent avoir leur place. Ouvrez les portes..

 

 

MARDI 15 DÉCEMBRE. Mt 21, 28-32

 

Sophonie:  il prendra pour abri le nom du Seigneur. Il c'est le petit reste d'Israël. 

 

 

Toujours Matthieu et la suite… mais de fait, ça continue le cheminement proposé par la liturgie sur Jean. Jean qui est venu sur un chemin de justice et qui n'a pas été entendu par les autorités du temple.

 

28 En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Quel est votre avis ?

 

 Intéressant, cette manière de poser des questions. Il ne les prend pas à rebrousse poil. Il ne les méprise pas, il veut les faire réfléchir. Et voilà l'histoire des deux fils, et ces fils, il les appelle "mon enfant"Ce qui évoque le fils prodigue, mon enfant. 

Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant,v a travailler aujourd’hui à la vigne.” 

29 Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. 

 

30 Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. 

 

 

31 Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. » Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. 

 

 Et là, comme pour le bon samaritain vient la question. Et jésus reprend la main sur le discours. Publicains (ils font mal) prostituées, c'est idolâtrie. Maintenant "précéder" veut dire meilleure place ou avant, mais pas qu'ils ne rentreront pas. 

 

32 Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. » 

 

Il leur est reproché de ne pas être entré en eux même et de ne pas avoir compris, ne pas avoir entendu. Le chemin de la justice…

 

 

 

MERCREDI 16 DECEMBRE. LC 7, 18-23

 

Ce magnifique texte d'Isaïe 45. Avec les attributs de Dieu,

18b En ce temps-là, Jean le Baptiste appela deux de ses disciples 

19 et les envoya demander au Seigneur : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » 

 

Il appelle, il envoie un peu comme des ambassadeurs auprès de Jésus, qui ne s'occupe pas de lui, ce qui somme toute n'est pas très juste. Peut-être que l'on peut entendre ça. Je suis ton prophète, j'ai préparé le chemin et maintenant, tu me laisses face à Hérode, dans une prison.

 

20 Arrivés près de Jésus, ils lui dirent : « Jean le Baptiste nous a envoyés te demander : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » 

 

 La demande est transmise, mais il n'y a pas de réponse. En fait il va y avoir des actes. 
Ils sont venus, ils ont transmis, ils attendent une réponse, oui ou non. Et autre chose se passe.

 

21 À cette heure-là, Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies, de leurs infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés, et à beaucoup d’aveugles ,il accorda de voir. 

 

Les mots sont étonnants. Il guérit des maladies, des infirmités et des esprits. Pui il y a les aveugles,  et là c'est différent il leur accorde de voir. Accorder, c'est différent. Et cela peut s'adresser à Jean. Tu es aveugle et je t'accorde de voir.


22 Puis il répondit aux envoyés : « Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. 

 

Et là, vient la réponse: annoncez à Jésus ce que vous avez vu. Il y a surement l'accomplissement des prophéties d'Isaïe, mais il me semble que dans l'une d'elle, il y a libération des prisonniers. Et là, Jésus parle certes de résurrection (qui est bien libération des liens de la mort), mais pas de faire sortir les captifs. Il y a la centration sur les pauvres. Mais c'est censé montrer à Jean que oui, le règne de Dieu est là, mais pas de manière violente.

 

23 Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! »

 

Pour qui parle t-il Pour Jean ou pour nous. Comme le disait le frère Luc, quelle image nous faisons nous de Jésus? Lui non plus, on ne l'enferme jamais.


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TEMPS DE L'AVANT NOËL

 

 

JEUDI 17 DECEMBRE.  Mt 1, 1-17

 

Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham : 

Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, 

Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, 

Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone, 

Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz,de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé,

 Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon,     (14)

 

 

Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa,

 8 Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias,

Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, 

10 Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, 

11 Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone.

 

 

 

12 Après l’exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, 

13 Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, 

14 Azor engendra Sadok,Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud,

15 Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, 

16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. 

 

17 Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.


On parle toujours de cette généalogie en insistant trop à mon avis sur les femmes, en particulier sur Rabah. Seulement, il y'a un problème de date. Entre l'entrée à Jericho et cette union, de l'eau a coulé sous les ponts. 


C'est rare qu'on parle de Tamar... 

 

Pour Ruth, qui est une moabite, une étrangère, qui n'aurait pas dû être acceptée, là aussi, on devrait dire merci à cette femme qui a tout quitté pour suivre sa belle-mère et qui lui a donné en quelque sorte son bébé à elle.

 

Pour Bethsabée, je suis moins enthousiaste, mais il y a d'abord ce qui se passe avec Urie (Ourais) et l'enfant de cette union est mort, et cela ouvre un autre champ, celui de Salomon qui est de fait le dernier de la lignée de David et qui comme souvent dans la bible, de dernier, passe premier, et surtout malgré ce qui se passe ensuite, est le roi du discernement de la sagesse, donc modèle.

 

C'est la lignée de Jésus, mais cela montre aussi qu'il y a un dessin de Dieu dès l'origine et que peut-être aussi, le Dieu qui se révèle avec un certain projet d'Alliance à Abram, n'est pas le même que celui que Jésus annoncera. Et le seul qui peut annoncer Dieu, est bien celui qui est Dieu lui-même. Mais de manière à ce que la liberté de l'homme soit aussi respectée. 

 

Je crois qu'au cours du défilement des générations, Dieu apprend aussi à se faire comprendre de l'homme, mais il apprend à comprendre l'homme. 

 

Peut-être que cette généalogie est surtout un moyen de contempler le travail de Dieu dans un peuple, pour annoncer à tous les peuples de la terre où est le Salut.

 

 

VENDREDI 18 DECEMBRE. Mt 1, 18-14

 

https://giboulee.blogspot.com/2018/12/temps-de-lavent-lange-gabriel.html

 

A la rencontre de Joseph. L'ange Gabriel raconte.

 

"Il a bien fallu que Marie aille lui dire, qu'elle attendait un enfant, sauf qu'elle ne lui a pas dit ce qu'elle avait vécu. Et ce fut pour elle une véritable épreuve, car elle savait bien que Joseph pourrait la répudier, qu'elle pourrait être lapidée. Mais au fond d'elle-même, elle savait bien que le Très Haut la protégerait elle et cet enfant dont elle devinait juste la présence ténue.

 

Joseph, lui il était dans tous ses états, il ne comprenait pas, il était à la fois en colère et à la fois abattu. J'ai choisi, comme jadis le Très Haut l'avait pour Jacob, de lui envoyer un songe qui lui ferait comprendre que c'était le désir du Très Haut et que cet enfant, il serait aussi cette échelle entre la terre et le ciel, et que les cieux s'ouvriraient. 

 

Alors je me suis manifesté à lui durant son sommeil, je lui ai dit pour le rassurer qu'il pouvait et devait prendre pour épouse cette jeune fille qui lui avait été donné, que cet enfant avait été engendré par l'Esprit Saint (là je me suis quand même demandé s'il allait avoir assez de confiance pour me croire), et que cet enfant devrait se nomme Jésus. Et Joseph s'est réveillé. Et aussitôt il a pensé à une phrase du prophète Isaïe, un de ces phrases qui annoncent le sauveur, et cela a été comme un baume, comme une onction sur lui. Et il est allé voir sa fiancée pour lui dire qu'il serait le père de cet enfant. 

 

Moi, je suis remonté à la cour du Très haut, et j'ai attendu la naissance… Cela ne doit pas être facile pour vous les hommes de devoir composer avec le temps. Mais je savais que je reviendrai un jour pour servir cet enfant en Germe". 

 

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Le dernier verset de la généalogie: 

 

16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ

 

À qui s'adresse cette phrase? Est ce que le nouveau nom de Jésus c'est Oint? Messie? Que veut dire Matthieu à ceux qui le lisent? 

 

C'est un peu le verset de la jonction entre la grande généalogie et ce qui être raconté maintenant, qui va complètement trancher avec le passé. Car l'engendrement maintenant n'est plus centré sur l'homme, mais sur la femme. C'est une nouvelle histoire qui commence, l'histoire de Jésus, Dieu sauve, l'Oint comme son ancêtre David. De fait la Généalogie de Joseph, en soi, ne le concerne pas, sauf qu'il marque le dessin de Dieu qui va d'Abram à Joseph, et de la rencontre de ces deux êtres. Un peu comme si on avait un Adam qui attendait une nouvelle Eve,  qui allait tout remettre à l'endroit, dans le sens voulu par Dieu et non par l'homme qui a perdu la vision. 

 

18 Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. 

19 Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. 

 

Un engendrement qui est raconté ici, vraiment raconté. D'emblée on a l'accolade de "Jésus" Dieu sauve, avec "Christ" (messie/oint), le rempli de la Présence. On est d'abord au passé, Un peu il était une fois. Il était une fois un homme Joseph qui allait épouser une jeune fille Marie. Seulement voilà, rien ne va plus. Joseph qui ici est un peu le héros de l'histoire, est confronté à quelque chose de terrible: tout s'effondre. Sa douce colombe n'est plus une colombe. Que va t il faire? On sait déjà qu'il ne veut pas que sa colombe soit mise à mort, alors il va rompre l'acte du mariage et renvoyer Marie quelque part. 

 

J'aime bien la centration sur Joseph qui est un homme "juste", un homme qui pratique la justice, qui aime la miséricorde et qui marche humblement avec son Dieu.

 

 

20 Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; 

21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » 

 

Et le héros reçoit de l'aide. C'est sous forme d'un songe, ce qui le met dans la grande tradition de ceux qui reçoivent des songes, je pense à Abram et le songe où il y a l'alliance, je pense à Jacob avec l'échelle mais aussi le Yabok, je pense à Joseph et les songes prémonitoires. Les songes ne sont pas des visions, encore que.. 

C'est un peu différent de Luc. Joseph comme Jésus plus tard, est appelé, fils de David, ce qui renvoie à la transmission de la royauté, et c'est lui qui permet à Jésus de s'inscrire dans cette lignée et donc de répondre aux écritures. Qu'est ce que Joseph a pu comprendre de cet enfant engendré, sauf que si la généalogie est le livre (comme la genèse) des engendrements, là, on a un saut: Dieu intervient directement dans l'histoire. Engendrement, conception.

 

Et c'est lui qui donne le nom, pas Marie. Autre différence. Avec annonce de la fonction de l'enfant: être le sauveur du peuple, sauver de ses péchés. Là encore est ce que Joseph a pu comprendre quelque

Et c'est l'ange du Seigneur (je pense que c'est le même que dans l'évangile de Luc). Et la même phrase: ne crains pas… 

 

Chez Luc, "ne crains pas, car tu as trouvé grâce auprès du Seigneur. Tu concevras et tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus." 

Chez Matthieu, ne crains pas, car l'enfant qu'elle porte est comme elle te l'a dit, d'en Haut. Et le nom est donné, et peut-être qu'il confirme ce que Marie a pu lui dire, sur le nom de cet enfant. 

 

22 Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur, prononcée par le prophète : 

23 ‘Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel’, qui se traduit : « Dieu-avec-nous » 

 

il est possible que cette phrase là, ait été plus importante pour Joseph. Dieu avec nous, c'est aussi Dieu avec lui.. C'est un oracle pour lui. Un oracle qui dit, je suis avec toi, comme je l'ai été autre fois avec le roi Achaz un de tes ancêtres, il a eu cet enfant n" d'une vierge, cet enfant capable de discerner le bien et le mal, et aujourd'hui cela se renouvelle en toi et grâce à toi.

 

24 Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse,

 

On passe à l'acceptation. Il a entendu, il fait ce qu'on lui demande, il obéit et il prend son épouse.

 

 

Ce que j'ai laissé résonner en moi, sans chercher, c'est juste "ne crains pas". 

 

 

SAMEDI 19 DECEMBRE. Lc 1, 5-25

 

La première lecture, normale, c'est la rencontre de la femme de Manoa avec l'Ange du Seigneur. On peut voir un Ange et ne pas mourir..

 

Il y avait, au temps d’Hérode le Grand, roi de Judée, un prêtre du groupe d’Abia, nommé Zacharie. Sa femme aussi était descendante d’Aaron ; elle s’appelait Élisabeth.

 Ils étaient l’un et l’autre des justesdevant Dieu : ils suivaient tous es commandements et les préceptes du Seigneur de façon irréprochable. 

Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile et, de plus, ils étaient l’un et l’autre avancés en âge. 

 

D'emblée on sait que ce sont des justes,  ici être juste, c'est suivre tous les commandements et les préceptes du Seigneur, c'est en quelque sorte accomplir le psaume 118-119. Mais logiquement , ils auraient dû avoir une descendance mais ils n'en n'ont pas eu. On a une réponse: la stérilité bien entendue de la femme, et en plus l'âge, mais cela la concerne elle, plus que lui. 

 

Et le projecteur, se centre sur Zacharie.. Mon idée c'est que ce couple âge est une typologie du couple Sara/ Abram et que même s'il ne s'agit plus de descendance qui permettra une sorte d'immortalité de la lignée, il s'agit de l'alliance nouvelle qui se renouvelle et qui vient. Jean ne sera pas un nouvel Isaac. Il sera celui qui annonce et qui prépare.

 

Or, tandis que Zacharie, durant la période attribuée aux prêtres de son groupe, assurait le service du culte devant Dieu, 

il fut désigné par le sort, suivant l’usage des prêtres, pour aller offrir l’encens dans le sanctuaire du Seigneur. 

10 Toute la multitude du peuple était en prière au dehors, à l’heure de l’offrande de l’encens. 

 

Peut-être la prière est-elle importance, comme ce sera le cas dans les Actes quand Pierre est emprisonné et que la communauté prie pour lui. Là l'encens est le signe de la prière du peuple, dedans et donc aussi dehors. 

 

11 L’ange du Seigneurlui apparut, debout à droite de l’autel de l’encens. 

 

J'adore ces précisions. Cela me fait toujours penser à Gédéon, qui voit l'Ange sous le térébinthe.

12 À sa vue, Zacharie fut bouleversé et la crainte le saisit. 

 

Il y a de quoi, être saisi. Et je pense que c'est assez traumatique et du coup, seuls les premiers mots sont vraiment entendus, et cela explique la réponse de Zacharie, tout ce qui a été dit après, n'est pas "imprimé". Il entend juste: ta supplication a été exaucée. Quelle supplication, mais c'est du passé ça… De quoi me parle t il? Et la question de Zacharie sera à ce niveau là, parce que la suite est entendue, mais pas comprise.

 

13 L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée : ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. 

14 Tu seras dans la joie et l’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance, 

15 car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ; 

16 il fera revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ;

 17 il marchera devant, en présence du Seigneur, avec l’esprit et la puissance du prophète Élie, pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants, ramener les rebelles à la sagesse des justes, et préparer au Seigneur un peuple bien disposé. »

 

Tout ce qui est dit pour cet enfant (et on aura le parallèle avec Marie), est magnifique. Faire revenir de nombreux fils d'Israël et surtout accomplie la prophétie de Malachie, faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants. Il a une sacrée feuille de route cet enfant.

 

 18 Alors Zacharie dit à l’ange : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. » 

 

Manifestement, il n'a pas compris grand chose, et il est effrayé. Et il reste dans sa réalité, en oubliant que celui qui envoie cet Ange, peut rendre fécond une femme stérile, quelque soit son âge. 

 

19 L’ange lui répondit : « Je suis Gabriel et jeme tiens en présence de Dieu. J’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer cette bonne nouvelle. 

 

20 Mais voici que tu seras réduit au silence et, jusqu’au jour où cela se réalisera, tu ne pourras plus parler, parce que tu n’as pas cru à mes paroles ; celles-ci s’accompliront en leur temps. » 

 

Pauvre Zacharie… Il est resté dans le concert au lieu d'entendre la parole de don… et du coup, la possibilité de parler (mais pas dans son cœur) lui est enlevée.

 

21 Le peuple attendait Zacharie et s’étonnait qu’il s’attarde dans le sanctuaire. 

22 Quand il sortit, il ne pouvait pas leur parler, et ils comprirent que, dans le sanctuaire, il avait eu une vision. Il leur faisait des signes et restait muet. 

 

Voilà les signes, qu'on retrouvera ensuite: ils lui demandèrent par signes comment l'enfant devait s'appeler.. Mais la scène a peut-être due être assez cocasse. 

 

23 Lorsqu’il eut achevé son temps de service liturgique, il repartit chez lui. 

 

24 Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth conçut un enfant. Pendant cinq mois, elle garda le secret. Elle se disait : 

25 « Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi, en ces jours où il a posé son regard pour effacer ce qui était ma honte devant les hommes. »

 

Et le projecteur vient doucement éclairer Elisabeth. Mais le secret reste la, il va dans le sens de la mutité de Zacharie; on ne dit pas, on ne parle pas. Il y a juste cette réjouissance intérieure d'être sorti de la honte devant les hommes. 

 

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