samedi 30 octobre 2021

SEMAINE DU 24 AU 30 OCTOBRE. ÉVANGILES.

 

DIMANCHE 24 OCTOBRE. Mc 10,46b-51

 

Pourquoi ce texte me fait-il penser à la résurrection du fils de la veuve de Naïm? Peut-être parce qu'il y a ce mouvement de la foule.  Dans Lc 7, il y a les deux foules qui se croisent, celle des disciples et de la foule qui accompagnent Jésus et celle qui accompagne le mort et sa mère. Là, il y a une foule qui sort et un homme assis, un homme seul, un homme un peu comme le fils de la veuve, qui est sur le chemin, qui est dans la nuit, qui est seul mais qui peut écouter, entendre, parler. Et si je reprends les verbes qui sont utilisés par Marc: il jette son manteau (comme on jette un linceul),  il bondit, comme on bondit en dehors de la tombe, et on se lève, ce qui est bien une image de la résurrection.  Et c'est cet homme- là, confiant qui a crié du fond de la fosse dans laquelle il était, qui a crié jusqu'à plus soif et qui est entendu et qui a le choix de demander ce quelque chose dont il a besoin. Ce qui est beau, c'est que Jésus ne dit pas: je le veux, vois, mais ta foi t'a sauvé, et sauvé c'est au-delà de retrouver la vue. C'est trouver ou retrouver la vue, mais aussi ouvrir les yeux du cœur et c'est bien pour cela que l'homme, qui a peut-être compris où va Jésus, et ce qui risque de se passe, se risque lui, le fils de Timée, à suivre Jésus sur la route qui va de la mort à la résurrection.

 

46b En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. 

 

Ce n'est pas le même évangile, mais chez Luc et c'est la rencontre avec la veuve de Naïm, parce qu'il y a aussi la rencontre de jésus et ses disciples et une foule, et de l'autre le cortège avec le corps. Là c'est les disciples, la foule et un homme seul, assis, presque dans un tombeau. Mais cet homme, qui mendie, du coup change de discours. C'est Fils de David, Jésus, prends pitié de moi.

 

47 Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » 

48 Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » 

 

49 Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » 

50 L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.

 

Et là, c'est presque une scène de relèvement, de résurrection. Lève-toi, il t'appelle. Comme pour Lazare. Et la réponse, il jette son manteau, il bondit et il court. Ce n'est plus le mendiant assis, c'est déjà un autre homme. 

 

51 Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » 

 

52 Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.

Un disciple raconte. 

 

Nous sommes à Jéricho, en dessous du niveau de la mer, de cette mer remplie de sel, cette mer morte. Ici il y a une oasis, et j'aurais bien aimé séjourner un peu ici, mais Jésus veut aller à Jérusalem, et nous le suivons. Il y a beaucoup d'autres, des inconnus qui sont là, qui suivent. Pourquoi sont-ils là? Qu'attendent-ils? Je ne sais pas. 

 

A un moment Jésus s'est arrêté. Dans ce cas-là, ça fait un peu de bousculade, et on se demande ce qui se passe. On a vu Jésus qui parlait à un homme, qui lui posait une question, et l'homme qui se mettait à hurler de joie et qui s'est joint à ceux qui suivaient Jésus. Mais moi, je n'ai pas compris, j'étais trop loin, je ne voyais rien.

 

Et l'homme, il est le fils de Timée, m'a raconté lors d'une halte. Il était comme tous les jours à la sortie de la ville pour mendier. Il a entendu un bruit de pas, et il a eu un peu peur, lui qui était là à attendre. Ceux qui passaient lui ont dit que c'était Jésus qui prenait la route de Jérusalem, alors lui qui se sentait écrasé par ce qui se passait s'est mis à crier très fort, parce qu'il voulait être entendu par Jésus quand il passerait à sa hauteur. Et une phrase s'est imposée à lui, et la répétait sans cesse: Fils de David, Jésus Fils de Dieu, aie pitié de moi. Et cette phrase, il la répétait sans cesse, si bien que ceux qui étaient à son niveau voulaient qu'il se taise. Mais il ne pouvait pas se taire, il ne voulait pas se taire, il savait que le Maître, s'il l'entendait ferait quelque chose pour lui. Et le Maître est arrivé à son niveau, il a entendu et il s'est arrêté. C'est là que moi, j'ai commencé à me demander ce qui se passait. 

 

Il a demandé qu'on lui amène la personne qui criait aussi fort; quelques mains secourables ont voulu l'aider, mais lui, il a jeté son manteau sur le sol pour aller plus vite, un peu comme on se débarrasse d'un poids trop lourd,  il a bondi sur ses pieds, il a été comme poussé devant Jésus. Il ne sait pas expliquer ce qui s'est passé, mais il sentait la présence de Jésus et il a entendu sa voix qui lui demandait ce qu'il pouvait pour lui. 

 

La question l'a un peu interloqué. Ce n'était une aumône qu'il voulait, mais bien que Jésus lui rende la vue, le guérisse de son infimité. Et c'est ce qui s'est passé, mais lui, quand il en parle, il dit que c'est bien plus que cela qui s'est passé. Il est devenu certes un voyant comme tout le monde, mais il est sorti de la mendicité, il est devenu libre, et pour lui, il dit même qu'il est devenu vivant. Que la vie est en lui, que la vie est devant lu, mais que cette vie donnée (ou rendue) par Jésus, il ne veut pas la garder pour lui, il veut aller avec lui, avec nous à Jérusalem pour proclamer les merveilles de Dieu en Jésus, son Envoyé.

 

LUNDI 25 OCTOBRE. Lc  13, 10-17

 

Ayant travaillé en orthopédie, quand je lis ce texte, je pense que cette femme a une scoliose carabinée, j'en ai vu. Mais malgré tout, c'est autre chose. C'est comme si ce repli, cette infirmité, était arrivée d'un coup, car il y a ce lien avec une possession, comme si une force s'était emparée d'elle et l'obligeait à regarder le sol, à ne plus voir le ciel, je dirai presque, parce que c'est ce qui me venait ce matin en position fœtale. Et ce qui se passe là, c'est qu'elle vient au monde, elle loue Dieu, elle est vivante. C'est ce souffle qui permet de se redresser, de devenir vivant et d'entrer dans la louange. 

 

10 En ce temps-là, Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. 

 

Jusque -à, tout est normal, c'est un jour de sabbat et selon sa coutume, Jésus est entré dans une synagogue et il enseigne. 

Ce qui est moins normal c'est peut-être la présence de cette femme. 

 

11 Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. 

12 Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »

13 Et il lui imposa les mains. À l’instant même elle redevint droite et rendait gloire à Dieu. 

 

Je suppose qu'il y a des commentaires sur le 18 ans, 3 fois 6, deux fois 9, non ça je ne pense pas. Le 6, c'est la semaine. En tous les cas, ça fait beaucoup, que cette femme souffre, qu'elle ne peut plus rien faire, qu'elle ne sert plus à rien, qu'elle a du mal à parler, parce que ses poumons sont comprimés, qu'elle est dans le malheur. Il y a cette question de possession. Un peu un mystère, mais peut-être que ce type d'atteinte, incompréhensible, et soudaine ne pouvait être comprise que comme cela. Mais il n'y a pas d'interpellation du mauvais esprit pour le faire sortir. Et c'est jésus qui prend l'initiative, comme il le fait souvent avec des femmes en souffrance. En fait, il ne dit pas, mais il interpelle, et peut-être que là, c'est bien s'attaquer à l'esprit du mal, comme il a interpellé la mer et le vent. Il y aurait un premier temps, avec l'expulsion de ce qui rend malade, et un temps deux, avec l'imposition des mains, et cette autre guérison, rendre gloire à Dieu, retrouver sa voix. 

 

14 Alors le chef de la synagogue, indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. » 

 

Cette attitude de s'en prendre à un autre, m'a toujours fait sourire. Au lieu de dire ouvertement à Jésus, tu n'as pas le droit de faire ça, il s'en prend à la foule et il pense presque à un coup monté contre lui, et c'est lui qui va se faire sermoner par les pharisiens extérieurs à la synagogue.

 

15 Le Seigneur lui répliqua : « Hypocrites ! Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ? 

16 Alors cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée voici dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? » 

 

Mais une fois de plus, Jésus répond en s'appuyant sur la loi.. 

 

17 À ces paroles de Jésus, tous ses adversaires furent remplis de honte, et toute la foule était dans la joieà cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.

 

Rester dans la joie pour les actions éclatantes que jésus et l'Esprit Saint font dans le monde..

 

 

 

 

MARDI 26 OCTOBRE. Lc  13, 18-21

 

 

Deux petites paraboles, pas grand-chose à dire, sauf qu'en plus de tout il faut de l'eau. Et comme le disent certains commentateurs, il faut aussi un certain travail, même si cela ne semble pas évident pour la graine prise (donc quand même choisie) et jeté dans le jardin? D'ailleurs jardin est important, ce n'est pas le champ, c'est le jardin comme celui de l'Eden, comme celui où jésus sera jeté un jour. 

 

8 En ce temps-là, Jésus disait : « À quoi le règne de Dieu est-il comparable, à quoi vais-je le comparer ? 

19 Il est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et jetée dans son jardin. Elle a poussé, elle est devenue un arbre, et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. » 

 

20 Il dit encore : « À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ? 

21 Il est comparable au levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

 

 

MERCREDI 27 OCTOBRE. Lc 13, 22-30

 

Épitre aux romains:   Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu,
lui-même fait tout contribuer à leur bien,
puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.

 

 

22 En ce temps-là, tandis qu’il faisait route vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages en enseignant.

 

23 Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Jésus leur dit : 

24 « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.

 

On peut supposer que Jésus est en train d'enseigner et que ce qu'il dit, fait un peu peur ce qui peut expliquer la question posée. Y a-t-il peu de gens qui soient sauvés. Qu'est ce qu'il y a derrière ce mot sauvé? Est-ce l'éternelle question sur la vie éternelle, ce qui en soi est un peu la même chose. Mais il y a de fait être sauvé maintenant, et être sauvé dans l'après, c'est-à-dire être vivant. Et si je formulais en disant: est ce qu'il y a peu de personnes qui sont vivantes maintenant et après? 

La réponse de Jésus, n'est pas très optimiste. Pour une fois, on n'est pas dans l'abondance, mais cela rejoint quand même ce qu'on peut lire dans l'AT. On t'a fait connaître ce qui bon et ce que l'éternel attend de toi: pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec ton Dieu. 

 

25 Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes.” 

26 Alors vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.” 

27 Il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.” 

 

Et là, je crois que Jésus dit autrement ce que dira Jacques plus tard. Il ne suffit pas dire, je te connais, je t'ai entendu, mais de changer, de pratiquer la justice.  Avoir vu jésus , savoir ce qu'il a enseigné, c'est une chose, mais ce n'est pas cela qui sauve.

 

28 Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors. 

29 Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. 

30 Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »

 

Là, c'est un autre registre, c'est l'universalité du Salut. C'est comme s'il disait ne croyez pas qu'il suffit de vous dire fils d'Abraham pour être sauvés. Appartenir c'est une chose, mais c'est tout. Et d'autres que vous seront sauvés, parce qu'eux, ils seront des vrais fils d' Abraham, ils auront foi.

 

 

JEUDI 28 OCTOBRE. Lc 6, 12_19. St Jude et Simon. 

 

12En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. 

13 Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres 

 

Comme, le faisait remarquer le prêtre ce jour, où étaient-ils ces disciples, alors que Jésus en théorie est sur la montagne seul.  Est-ce qu'ils sont montés en douce pendant que Jésus priait. 
On est au chap 6 de Luc. On sait que parmi ceux qui le suivent il y a les appelés de la première heure; Simon, André, Jacques, Jean Matthieu.  Là cela se passe après l'incident de la guérison de l'homme à la main desséchée. On peut penser qu'il y a déjà certains qui sont plus près de Jésus, et ce sont ceux-là qui le suivent de près ou de loin, et c'est parmi eux (pourquoi justement n'y aurait-il pas cet homme guéri, et le paralytique?

 

14 Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, 15 Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, 

16 Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint un traître. 

 

Et on le nom des douze choisis. Peut-être que les laissés pour compte n'ont pas été très contents, mais Jésus choisit qui il veut, comme il veut, et comme on le fait toujours remarquer des personnalités très différentes. Ce Simon, fait partie normalement de ceux qui veulent combattre les romains avec les armes. Et pourtant il est choisi. Et Judas, dont on ne sait finalement rien, sauf peut-être le nom de son village, qui que son destin sera de trahir, alors que logiquement ça aurait dû être le rôle de ce Simon, le zélote.

 

17 Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. 

18 Ils étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs retrouvaient la santé

 

Là aussi un commentateur remarque que Jésus descend de la montagne, comme Moïse est descendu de la montagne, avec les tables de la Loi. Il y a un sacré ramassis de personnes. Dès ce chapitre 6, Jésus brasse très large. Et la demande est une demande de guérison et de libération. 

 

19 Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.

 

C'est un verset qui m'a toujours beaucoup touchée (c'est le cas de le dire), cette foule qui veut toucher pour sentir, pour être comme traversée par cette force (qui l'on va retrouver avec la guérison de la femme qui perdait du sang, puisque Jésus dira Lc 8, 46 "quelqu'un m'a touché car j'ai reconnu qu'une force sortait de moi".  Il y a là une représentation de l'amour qui se fait acte, qui est agissant, mais il faut aussi avoir la foi, et toucher. Cela m'atteint aujourd'hui. 

 

 

VENDREDI 29 OCTOBRE. Lc 14, 1-6

 

1 Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient

Or voici qu’il y avait devant lui un homme atteint d’hydropisie

 

Quand on regarde le texte, c'est étonnant. C'est un jour de sabbat, Jésus entre (est-il invité) dans la maison d'un chef des pharisiens, donc pas n'importe qui. Et il y a d'emblée la suspicion. Va-t-il se laver les mains, va-t-il respecter les règles? Et là-dessus, presque miraculeusement il y a devant lui un homme malade, et une maladie qui se voit. On ne sait pas comment il est arrivé là. Bref, on a Jésus, un Chef, des pharisiens et un homme pas beau à voir, qui inspire certainement la pitié, sauf si on pense que sa maladie est conséquence d'un péché. Auquel cas, on a envie qu'il s'en aille, qu'il ne souille pas ce repas. Et donc la question que va-t-il faire? Or on ne doit en principe "rien" faire ce jour-là. 

 

3 Prenant la parole, Jésus s’adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » 

 

Un commentateur fait remarquer que Jésus, pose des questions: pour vous qui suis-je, que dit-on de moi, etc. C'est une question générale finalement? Après tout Dieu ne s'arrête pas de créer, et guérir c'est participer à la création. Mais eux ne veulent ou ne peuvent pas répondre. 

 

4 Ils gardèrent le silence. Tenant alors le malade, Jésus le guérit et le laissa aller. 

 

Et là, il y a une question sur le "permis ou défendu de faire une guérison ce jour particulier" 

Dans le silence qui suit, Jésus semble ne rien dire à l'homme, mais il le tient, donc on a contact corporel, il le guérit, mais pas de mots sont rapportés, et il ne demande rien, il le laisse partir. Ce qui est presque étonnant c'est le mutisme de cet homme. Il n'y a pas de remerciements, le louange. On a l'impression d'être dans une atmosphère à couper au couteau. 

 

5 Puis il leur dit : « Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? » 

6 Et ils furent incapables de trouver une réponse.

 

Et c'est Jésus qui clôt en quelque sorte le débat, en rappelant qu'un jour de sabbat, si son bœuf ou son fils (intéressant un être humain ou même un animal), on le sauve. Peut-être que lui Jésus a sauvé l'humanité de cet homme, gros comme un bœuf. 

 

Qu'est-ce qu'en j'en tire?  Quel que soit le jour, si je vois quelqu'un qui a besoin et qui ne dit pas, c'est à moi d'agir, pas en mon nom, mais en Son nom .

 

SAMEDI 30 OCTOBRE. Lc 14, 1, 7-11

 

1 Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. 

 

C'est un choix de reprendre le verset 1. Est-ce légitime? Cela s'est déjà mal passé avec ce silence si lourd lors de la guérison de l'homme porteur d'hydropisie Et là, on peut espérer que c'est à un autre moment, pas forcément un jour de sabbat. Je veux dire, est-on dans la même ambiance de suspicion? Bref je ne suis pas trop d'accord.

Par contre, on peut penser que si eux ont observé jésus pour voir ce qu'il allait faire avec ce malade (et curieusement cela me fait penser à Jn 8, que l'on attribue parfois à Luc) là, c'est la réponse du berger à la bergère; Jésus lui aussi observe et pointe quelque chose qui ne lui parait pas bien, mais dont il pourra faire quelque chose. Et cela e dit peut-être long sur la manière d'enseigner: partir du concret pour bien se faire comprendre, pour que cela soit une bonne accroche. 

 

J'ai aussi pensé que les mieux placés étaient les mieux servis, donc que c'est un peu la course pour la meilleure place, effectivement sans se préoccuper des autres. Et peut-être que c'est que Jésus veut faire comprendre, en outrant un peu le trait, ce qui est permis quand on utilise le mode parabole.

 

7 Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : 

 

8 « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. 

9 Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place” ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place

 

On est dans un autre contexte que celui d'un banal repas de semaine.

Un repas de noces, et effectivement, on ne sait pas quelle place est réservée à qui, mais tous les invités n'ont pas la même importance aux yeux de celui qui invite. Se mettre à la première place, c'est aussi dire qu'on a beaucoup d'importance. Et c'est cela que Jésus démonte un peu, dans une circonstance exceptionnelle.

 

10 Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. 

 

C'est très beau cela. Ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à table avec toi. Il y aura une relation personnelle entre toi et celui qui t'a invité, il ira de te chercher, il te mettra à la place qui est la tienne, tu seras honoré et tu seras aussi regardé avec des grands yeux là où tu seras assis. 

 

11 En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. »

 

Dans cette phrase, il y a quelque chose d'important, c'est la reconnaissance de ce que l'on est. Et c'est quand même un discernement. Peut-être pas de fausse humilité, parce que ce n'est pas ce qui est voulu, mais savoir que quelque part, on est un serviteur inutile, quelconque et que celui qui élève c'est le Père, et que Jésus lui, il s'est abaissé et c'est pour cela qu'il a été ensuite élevé; enfin Lui, il a retrouvé ce qu'il était, nous c'est autre chose. C'est retrouver la dignité de fils et filles de Dieu. Mais pour moi, si mérite il y a, le mérite ne nous revient pas, ne nous revient en aucune façon, mais il est quand même question de la vraie humilité pas d'une fausse humilité qui est peut-être une forme d'orgueuil.

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