vendredi 2 juin 2023

SEMAINE DU 28 MAI AU 3 JUIN. ÉVANGILES


 

DIMANCHE 28 MAI: Jn 20, 19-23

 

19 C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » 

 

Peut-être effectivement comme le dit la Pasteure N. Fabre, ils n'étaient pas vraiment en paix, compte tenu de leur fuite et de leur lâcheté. Mais l'important c'est que ce qu'ils voient, cet homme qui surgit de nulle part, les portes closes, commence par une parole. Juste Shalom ou plus? 

 

20 Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. 

 

Puis, il montre, ce qui est une manière de rassurer. Ceci dit si Marie de Magdala est là, elle l'é déjà rencontré, mais ont-ils cru? Et Pierre et Jean on vu le tombeau vide. Mais ici voir donne la joie. 

 

21 Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » 

 

Puis une deuxième fois, la paix. Comme si cela confirmait la première parole. Et quelque chose se passe. D'abord cette référence à son Père, et la puissance qui est maintenant la sienne: Je suis comme Lui, Il m'a envoyé, moi je vous envoie. (cela évoque le Allez de l'évangile de Matthieu).

 

22 Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. 

 

Puis il souffle, il leur donne ce souffle qui est vie, mais qui fait d'eux les siens. Je veux dire que cela m'évoque la création d'Adam, avec Dieu qui met en lui son haleine. Là c'est bien cette naissance, nouvelle. Cet esprit qui est vie, mais qui est don. 

 

23 À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

 

Là, cela me rend perplexe. Certes c'est un sacré ^pouvoir qui est donné là. Peut-être y a-t-il aussi la possibilité de discerner ce qui est péché ou aps. Mais donc ce pouvoir énorme, non pas de pardonner, car cela reste toujours au Père, mais bien de remettre ou de maintenir. Et le baptême

 

LUNDI 29 MAI. Jn 19, 25-34

 

En fait j'aimerai que cet évangile choisi pour le lendemain de la Pentecôte, s'arrête au début, qui fait de Marie une mère pour tous ceux qui choisissent son Fils comme Maître et Seigneur. Laisser le verset avec il remit l'esprit, (il me semble qu'il y a une autre traduction, qui renvoie à son esprit répandu sur le monde et que j'aime), au lendemain de la Pentecôte. Mais la fin du texte, je la déteste, à cause de ce mal qui est fait à ces deux brigands, mais qui les fait mourir de manière atroce, alors que donner un coup de lance, était possible. Quant au coup de lance donné au côté de Jésus, il est là, pour dire que Jésus est bien mort (et mort d'asphyxie puisqu'il y a l'eau de la plèvre qui se répand) et le sang du cœur, mais ce geste était-il nécessaire? Il y a bien la phrase, ils contempleront celui qu'ils ont transpercé, mais ce soir là, qui contemple? Bref, je n'aime pas. Et j'espère que lors de la descente de la croix de ce corps plein de sang et qui est peut-être en train de se rigidifier, Marie n'est plus là, que Jean l'a conduite chez lui, dans cette nouvelle famille qui saura l'entourer. Car même si les frères de Jésus apparaissent dans les Actes, dans les évangiles, surtout celui de Marc, ils le prennent pour un fou, et il est quand même celui par lequel (vision humaine) le deshonneur entre dans la famille et la crainte du pouvoir romain.

 

25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. 

 

Les courageux: une mère, sa sœur, deux amies (mais est ce que ça a à voir avec le disciple d'Emmaüs), et Marie de Magdala, ce qui fait 4 femmes et un homme, donc un petit groupe de 5, un peu comme les doigts d'une main, qui essayent de faire corps avec celui qui donne son corps. Ils sont là. Mais dans quel était. Pour une mère, qu'y a-t-il de pire que de voir son enfant mourir, et aussi (je m'avance surement), mais cette mort là, c'est une mort honteuse. Et aucune mère ne peut supporter cela. 

 

Comme je m'interrogeais sur ce prénom, il semble que Jean ce soit Clophas. Donc peut-être rien à voir avec Emmaüs.

 

26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »

27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. 

 

 

Curieusement, je sais qu'on dit que le disciple que Jésus aime c'est chacun d'entre nous (et on dit qu'il nous préfère), mais cela ne me satisfait pas du tout. Ce disciple, quelque part c'est la mémoire, il a un rôle très particulier. Que nous ayons tous un rôle unique, cela c'est certain; Que jésus nous aime, c'est plus que certain. Mais c'est un peu un adjectif qui caractérise celui là qui est, si on en croit cet évangile, disciple de Jean le Baptiste et qui suit Jésus depuis le tout début. Ce n'est pas n'importe qui.

 

28 Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » 

29 Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. 

30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, l

 

Il y a le psaume 69 (psaume qui pour moi, est pendant du psaume 21), qui parle de vinaigre. Mais il y a le donne moi à boire de la samaritaine, et il y a lui qui change l'eau en vin à Cana. Lui donne du bon, et nous que lui donnons-nous? 

. 

 

31 Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. 

32 Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. 

33 Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, 

34mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau., c'est aussi cela. 

 

J'ai lu que le fait de ne pas briser est anthropologiquement important, car les os brisés ne permettent pas la résurrection; 

 

ces versets ne sont pas retenus pour le sanctoral, donc AELF s'est trompé et tant mieux.

 

 

MARDI 30 MAI. MC 10, 28-31

 

Ce qui précède, c'est le jeune homme riche. 

 

28 En ce temps-là, Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » 

 

C'est curieux cette manière d'introduire la question: se mit çà dire.. Il faut dire que dans ce chapitre, il y a la question sur le divorce, avec la réponse raide Jésus (encore plus raide chez Matthieu) 11 Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle.12 Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » la question de l'accueil des petits enfants qui sont rabroués par les disciples et ce qui se passe avec le jeune homme riche; On a l'impression que cela fait beaucoup et que Pierre explose un peu, comme s'il ne pouvait plus se contenir, mais c'est juste sur la finale. L'homme ne peut pas vendre et donner tout ce qu'il a aux pauvres, ce qui est un peu différent de la demande de Pierre; et Jésus reprend le registre des apôtres différent, car ils n'ont rien vendu. Ils ont quitté un peu comme Abraham leur sécurité, leur village, leurs habitudes, mais cela reste quand même à eux et chez eux.

 

 

29 Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre 

30 sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. 

 

On a en tous les cas la réponse sur la vie éternelle, qui est lié à ne pas s'attacher, à quitter. Mais aussi un autre registre, qui est celui du maintenant, et qui pour moi évoque la communauté, quitter l'ancien et avoir du nouveau, mais avec un grand risque. 

 

31 Beaucoup de premiers seront derniers, et les derniers seront les premiers. »

 

C'est une sentence, le tout est de savoir ce que l'on met derrière premier. Est-celui qui a des richesses, donc qui est béni de Dieu, parce que cela veut dire qu'il est juste, et du coup, 

effectivement, ce n'est pas ceux-là qui seront les premiers à entrer dans le royaume.

 

On reprend aussi la lecture du livre de l'ecclesiatique. Il y a le "tu ne présenteras devant dieu les mains vides", mais c'est un très beau texte.

 

Livre de l'Ecclésiastique 35,1-15. 

 

Les équivalences, quand on n'a pas..;

C’est présenter de multiples offrandes que d’observer la Loi ; 

c’est offrir un sacrifice de paix que s’attacher aux commandements. 

C’est apporter une offrande de fleur de farine que se montrer reconnaissant ; 

c’est présenter un sacrifice de louange que faire l’aumône.

 

 On obtient la bienveillance du Seigneur en se détournant du mal ; on offre un sacrifice d’expiation en se détournant de l’injustice.

 

 Ne te présente pas devant le Seigneur les mains vides.

 

Accomplis tout cela car tel est son commandement. 

8 L’offrande de l’homme juste est comme la graisse des sacrifices sur l’autel, son agréable odeur s’élève devant le Très-Haut. 

9 Le sacrifice de l’homme juste est agréé par Dieu qui en gardera mémoire.

 

 10 Rends gloire au Seigneur sans être regardant : ne retranche rien des prémices de ta récolte. 

 

11 Chaque fois que tu fais un don, montre un visage joyeux ; consacre de bon cœur à Dieu le dixième de ce que tu gagnes. 

12 Donne au Très-Haut selon ce qu’il te donne, et, sans être regardant, selon tes ressources. 

13 Car le Seigneur est celui qui paye de retour ; il te rendra sept fois plus que tu n’as donné. 

14 N’essaye pas de l’influencer par des présents, il ne les acceptera pas ; 

15 ne mets pas ta confiance dans un sacrifice injuste. Car le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes.

 

 

MERCREDI 31 MAI LUC 1, 39-56

 

39 En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.

 

Région montagneuse. Montagne, lieu où Dieu se révèle. Mais cela évoque presque un pèlerinage. Ce qui m'étonne toujours, c'est que Marie est seule, ce que je vois mal. A-t-elle profité d'un groupe de pélerins qui monte à Jérusalem? J'aimerai bien. Certes elle part en grande hâte, elle sait qu'elle doit se hâter pour voir ce signe révélé par l'ange et qui confirmera ce qui s'est passé pour elle, mais il y a des contraintes. Je vois mal une femme seule..

 

 40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 

 

Là, ce qui m'amuse c'est qu'elle fait comme l'Ange. Elle entre dans la maison et elle salue Elisabeth. Marie a été bouleversée par la parole de l'Ange.. 

 

41 Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, 

Pour Elisabeth c'est autre chose, c'est l'enfant qui prend vie, et c'est l'effusion de l'Esprit et cela c'est à contempler

 

42 et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. 

 

Et c'est le don de prophétie qui lui est donné. Elle voit en sa cousine celle qui est la bénie, celle qui porte un fruit béni. 

 

43D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? 

 

Et là, c'est humilité. Moi la femme d'un certain âge, que m'incline devant toi.

44Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.

 

 45 Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » 

 

46 Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, 47exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! 

48 Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. 

49 Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! 

50 Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. 

51 Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. 

52 Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. 

53 Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. 

54 Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,

55 de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » 

 

56 Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

 

JEUDI 1° JUIN. LC 10, 46B-52

 

Billet de blog en cours, mais verra t il le jour? 

 

Les aveugles de Capharnaüm https://giboulee.blogspot.com/2022/12/matthieu-9-27-31-les-deux-aveugles-de.html

L'aveugle de Jéricho. Luc

 

C'est drôle, je suis tellement habituée à ce texte raconté par Luc, que dire la sortie à la place de l'entrée, cela m'a étonnéeJoli commentaire sur RCF, mais aussi dans retraite dans la ville. Jésus est donc dans la dernière ligne droite, il monte à Jérusalem.  Et au chapitre 11, ce sera l'entrée, plus ou moins triomphale et ce que nous entendrons demain le figuier desséché.

 

46b En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. 

47 Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » 

48 Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » 

 

Le tableau est brossé. Jésus est en route, il a traversé Jéricho, la ville la plus basse, pour monter vers la plus haute. Il y a du monde, donc. Du bruit.  Un aveugle à sa place habituelle. Être à la sortie ce n'est pas mal.  On peut espérer une petite pièce. Et il demande ce qui se passe, entend la réponse et du coup, (pardon pour changer le mot), mais pour moi, il se met à beugler sa demande. Et c'est arrête-toi, donne-moi quelque chose. Sait-il vraiment à ce moment là que Jésus a le pouvoir de guérir?  Parce que le "prends pitié de moi" c'est donne-moi quelque chose et le "Fils de David", c'est un peu comme s'il lui disait "Monseigneur, ou mon Seigneur". Je veux dire que je ne suis pas certaine qu'il reconnaisse en l'homme qui passe, celui qui est de fait le Roi-Messie, mais c'est ma manière de voir. Et s'il gueule et bien certains doivent lui dire quelque chose comme "ta gueule"

 

 

49 Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »

 

Sauf que Jésus, lui, a entendu et s'arrête. Et cela ne n'est pas n'importe quoi. On peut imaginer le mouvement dans la foule qui est interrompu dans son élan. Donc Jésus s'arrêter, mais il ya une certaine distance. Ceux qui transmettent le message, et qui ne sont certainement pas les mêmes que ceux qui rabrouent,   ont cette phrase curieuse: confiance (on dirait courage) , lève toi (ça c'est important) il te demande, il t'appelle. C'est d'ailleurs étonnant, Jésus ne dit pas qu'on le lui amène. Non simplement qu'il l'appelle, et c'est à lui de se debrouiller.

 

50 L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.

 

Et il se débrouille. Si comme je le crois, le manteau témoigne de son statut social, c'est déjà une petite résurrection. Il se débarrasse de ce poids et il court, lui l'aveugle vers Jésus. Cela c'est extraordinaire.

 

51 Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » 

 

Le voilà arrivé, et la question que veux-tu que je fasse. Donner des sous, retrouver (ou trouver la vue)? Et là, Jésus est devenu "mon maître" ce qui est la mot utilisé par Marie-Madeleine et qui montre aussi que dans le cœur de cet homme quelque chose s'est passé. Lui l'aveugle, il sait que Jésus est le Maître, pas celui qui sait , mais celui qui est peut tout, celui que l'on reconnait comme ayant tout pouvoir.

 

52 Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.

 

Et je pense que c'est en cela qu'il a la foi et que la foi l'a sauvé. La vue lui est rendue, et d'emblée, il laisse tout en plan, et il suit Jésus. 

 

Cela, c'est ce qui est venu presque spontanément..

 

Je vais vous raconter ce qui s'est passé, juste avant que nous n'arrivions à Jérusalem. Nous sortions de Jéricho et comme d'habitude, outre nous les disciples, il y avait beaucoup de monde qui était sorti, surement parce qu'ils espéraient un miracle ou un discours et nous sommes aussi passé devant un aveugle, assis à la sortie de la ville. Je dois dire que c'est un endroit bien choisi. 

 

On nous a dit qu'il avait demandé à ceux qui étaient proches de lui, ce qui se passait. Et quand il a su que c'était Jésus, comme tout mendiant qui se respecte, il s'est mis à gueuler comme un veau. Il hurlait pour que Jésus l'entende, mais nous étions déjà devant, sauf que nous l'avons entendu quand même. Je crois même qu'il cassait tellement les oreilles de ceux qui passaient devant lui, qu'ils lui demandaient de la fermer. 

 

Comme je l'ai dit, nous l'avions vaguement entendu, mais Jésus lui, il avait vraiment entendu, c'est bien une des différences entre lui et nous. Moi, j'étais bien content de ne plus l'entendre vociférer la phrase: Jésus fils de David, aie pitié de moi". Je ne sais pas trop ce qu'il attend. Mais son fils de David, je suis sûr qu'il le sort chaque fois que c'est quelqu'un qu'il imagine être plein aux as qui passe devant lui, les mendiants ça veut toujours vous flatter.

 

Et Jésus a demande qu'on l'appelle. Bizarre qu'il ne soit pas allé à sa rencontre. Et il s'est arrêté en l'attendant. Deux ou trois sont allés vers l'aveugle, et là, j'ai su qu'il s'appelait Timée, et lui ont dit que Jésus l'appelait et ils lui ont souhaité non courage. Il parait qu'il s'est levé, il a jeté son manteau, son manteau de mendiant tout rapiécé, et il a couru. Je l'ai vu arriver et je n'en revenais pas. Un aveugle qui court. Il devait avoir rudement confiance; 

 

Une fois devant nous, Jésus lui a demandé ce qu'il voulait. Je pense qu'il le savait très bien ce qu'il voulait ce Timée, mais on ne sait jamais. Et ce dernier lui a demandé de lui rendre la vue. Ce qui est étonnant, c'est qu'il s'est adressé à lui en lui disant Rabbouni. Pas Rabbi, Rabbouni. Et je crois que lui l'aveugle avait compris que Jésus est bien plus qu'un maitre et qu'il le reconnaissait comme son maître. Et c'est surement pour cela, qu'après avoir retrouvé la vue, il a suivi Jésus sur la route de Jérusalem, cette route qui l'a conduit à la croix, alors que nous espérions malgré tout ce qu'il nous avait dit qu'il serait nouveau Roi-Messie de la ville . Roi Messie oui, il l'est devenu, mais que pour nous le chemin a été long avant que nos yeux ne s'ouvrent.

 

 

 

Les synoptiques.

MATTHIEU 

MARC 10

Luc  18

29 Tandis que Jésus avec ses disciples sortait de Jéricho, une foule nombreuse se mit à le suivre.

 

 

 

 

 

30 Et voilà que deux aveugles, assis au bord de la route

6 Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, 

 

un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin

35 Alors que Jésus approchait de Jéricho, 

 

 

 

 

 

 

 

 

un aveugle mendiait, assis au bord de la route.

3

.

 

, apprenant que Jésus passait, 

 

 

 

 

crièrent : « Prends pitié de nous, Seigneur, fils de David ! »

 

 

31 La foule les rabroua pour les faire taire. 

 

 

 

Mais ils criaient encore plus fort : « Prends pitié de nous, Seigneur, fils de David ! »

47 Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth

 

 

 

 

 

 

, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »

 

 

48 Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, 

 

 

mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »

 

36 Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait.

37 On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait.

 

 

38 Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! »

 

 

39  Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. 

 

Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »

 

 

32 Jésus s’arrêta 

 

 

49 Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »

 

 

40 Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. 

 

50 L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.

 

et les appela 

 

 

 

 

: « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »

 

 

33 Ils répondent : « Seigneur, que nos yeux s’ouvrent ! »

 

51 Prenant la parole, Jésus lui dit : «

 

 

 

Que veux-tu que je fasse pour toi ? » 

 

 

 

L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »

Quand il se fut approché, Jésus lui demanda :

 

41 « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » 

 

 

 

Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. »

 

 

34 Saisi de compassion, 

 

 

Jésus leur toucha les yeux ; aussitôt ils retrouvèrent la vue, 

 

 

 

 

et ils le suivirent.

52 Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » 

 

 

 

Aussitôt l’homme retrouva la vue, 

 

 

et il suivait Jésus sur le chemin.

 Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. »

 

4

3 À l’instant même, il retrouva la vue, 

 

 

et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. 

 

Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

 

 

VENDREDI 2 JUIN. Mc  11,  17-25

 

11 Après son arrivée au milieu des acclamations de la foule, Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il parcourut du regard toutes choses et, comme c’était déjà le soir, il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze. 

 

12 Le lendemain, quand ils quittèrent Béthanie, il eut faim. 

 

Est-ce que le fait d'avoir faim justifie ce geste? Est-ce que la faim met de mauvaise humeur? 

 

13 Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose ; mais, en s’approchant, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. 

14 Alors il dit au figuier : « Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! » Et ses disciples avaient bien entendu. 

 

Alors deux approches, l'une qui se dit que ce n'est pas la saison, alors que ce que fait Jésus est bizarre, parce que le figuier ne pouvait porter de figues et l'autre sur le plan symbolique (voir le commentaire à la fin).  En tous les cas, tout le monde a entendu et a dû se demander quelle mouche le piquait. 

 

15 Ils arrivèrent à Jérusalem. Entré dans le Temple, Jésus se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple. Il renversa les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes, 

16 et il ne laissait personne transporter quoi que ce soit à travers le Temple. 

 

Là, lui l'inconnu de Jérusalem ou presque, il se comporte avec une sacrée autorité. Il s'oppose au trafic habituel. Quel empêcheur de tourner en rond. Mais finalement de quelle faim s'agissait-il dès le début de ce passage? Avec Jésus, la faim et la soif, c'est souvent à lire  à un autre niveau.

A la relecture, il expulse les vendeurs comme il expulse les démons. Intéressant.

 

17 Il enseignait, et il déclarait aux gens : « L’Écriture ne dit-elle pas : Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations ? Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » 

 

Il prend la fonction de Rabbi. Et la référence à l'écriture., c'est un bon point pour lui.

 

18 Apprenant cela, les grands prêtres et les scribes cherchaient comment le faire périr. En effet, ils avaient peur de lui, car toute la foule était frappée par son enseignement.

 

19 Et quand le soir tomba, Jésus et ses disciples s’en allèrent hors de la ville. 

 

Une journée bien remplie alors. 

 

20 Le lendemain matin, en passant, ils virent le figuier qui était desséché jusqu’aux racines.

21 Pierre, se rappelant ce qui s’était passé, dit à Jésus : « Rabbi, regarde : le figuier que tu as maudit est desséché. »

 

Difficile de ne pas se souvenir de ce que Jésus a dit. Mais Pierre semble ne pas en revenir. Parce que à moins d'être touché par la foudre, un arbre ne dépérit pas aussi vite; c'est presque: comment as-tu fait cela? 

 

22 Alors Jésus, prenant la parole, leur dit : « Ayez foi en Dieu. 

23 Amen, je vous le dis : quiconque dira à cette montagne : “Enlève-toi de là, et va te jeter dans la mer”, s’il ne doute pas dans son cœur, mais s’il croit que ce qu’il dit arrivera, cela lui sera accordé ! 

 

En lisant cela ce matin, je me disais que ce "avoir foi en Dieu" c'est l'inverse du discours ambiant. Il faut avoir confiance en soi, (bien entendu la restauration du narcissisme blessé est une nécessité et même si Dieu restaure et guérit, il est possible d'apprendre à se faire confiance, de croire que l'on peut aller mieux. Mais là, c'est se décentrer, c'est croire que puisque rien n'est impossible à Dieu, alors si je demande avec cette certitude, que lui peut tout, cela se fait. C'est ces fins de prière que j'aime, où on remercie Dieu parce que cela advient. 

 

24 C’est pourquoi, je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez obtenu, et cela vous sera accordé. 

25 Et quand vous vous tenez en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes. »

 

Un peu étonnant ce verset, presque comme quelque chose de rapporté. Mais il n'y a pas le notre Père chez Marc, alors c'est un moyen d'y faire allusion. C'est un peu le soyez parfait comme votre Père céleste est parfait. Si vous l'imitez, lui vous pardonnera.

 

 

Commentaire MOOC Bernardins/

 

Quel épisode ! Avec Jésus, nous allons d’étonnement en étonnement – mais bon, c’est ça, l’école des disciples. Alors, décortiquons : tout d’abord, nous retrouvons la structure en sandwich dont je vous ai parlé, et que Marc affectionne : une 1ère histoire qui commence (celle du figuier), une 2nde qui s’insère (le Temple), puis la 1ère histoire du figuier qui s’achève. 

À chaque fois que Marc utilise cette structure de récit, c’est qu’il veut souligner le lien entre les 2 histoires entremêlées – histoires qui, avouons-le, nous semblent très étranges. 

 

Mais si vous avez déjà̀ fréquenté l’Ancien Testament, vous pouvez vous rappeler les gestes incongrus que Dieu demande à ses prophètes pour adresser un message à son peuple, par exemple casser une cruche, percer le mur de sa maison, faire bouillir des marmites ou encore se promener les fesses à l’air... Jésus accomplit donc ici 2 gestes prophétiques.

 

 Pour l’histoire du figuier desséché, Marc nous donne d’ailleurs 2 indices, qui peuvent passer inaperçus : Tout d’abord : « ses disciples avaient bien entendu ». Ce n’est pas n’importe quel verbe, c’est ἀκούω, entendre, qui est répété 13 fois dans le long discours de Jésus sur les paraboles : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » Le geste est donc à interpréter comme une parabole.

 

 Autre indice, juste avant: «ce n’était pas la saison des figues». Ce commentaire n’est pas informatif, sinon la situation serait absurde ou ironique. Non, comme l’écrit Camille Focant : « son étrangeté est plutôt un signal adressé au lecteur pour l’orienter vers une autre lecture bien éloignée du plan botanique ». Dans la Bible, rechercher des figues signifie rechercher des justes (Mi 7,1-2). 

 

Symboliquement, le figuier aurait dû synchroniser sa production avec la venue messianique de Jésus, comme l’institution du Temple aurait dû être prête pour l’arrivée du Messie. Mais non, comme ce figuier, le Temple n’est pas prêt : Jésus doit lui-même y entrer et remettre de l’ordre ! 

 

Le figuier asséché et le Temple purifié représentent la même chose : l’impréparation d’Israël à accueillir son Messie, Jésus, qui dans ces épisodes se comporte aussi, en paroles et en actes, comme un Prophète qui dénonce le Temple, devenu caduc. Et comme Jésus le développe pour expliquer son geste à ses disciples, c’est à présent chacun qui va devenir maison de prière et de pardon. Nous comprenons donc mieux pourquoi Jésus chasse les vendeurs du Temple. D’ailleurs, il imite Néhémie qui avait fait la même chose en son temps (Ne 13,8), et il se place dans la lignée de Jérémie et d’autres prophètes qui dénonçaient l’institution du Temple. 

Finalement Jésus est en pleine forme, il maitrise la situation... mais je me demande ce qui va se passer ensuite ! 

 

 

SAMEDI 3 JUIN. Mc  11, 27-33

 

27 En ce temps-là, Jésus et ses disciples revinrent à Jérusalem. Et comme Jésus allait et venait dans le Temple, les grands prêtres, les scribes et les anciens vinrent le trouver.

 

J'ai toujours aimé ce "il allait et venait dans le temple". Juste avant, on sait que les grands-prêtres veulent l'arrêter, mais ils n'osent pas à cause du peuple. Donc il est là, avant eux. Quelqu'un doit prévenir les autorités et les voilà qui se déplacent. 

 

28 Ils lui demandaient : « Par quelle autorité fais-tu cela ? Ou alors qui t’a donné cette autorité pour le faire ? » 

 

Je suppose que la question concerne ce qu'il a fait pour les vendeurs et pour empêcher de transporter quoi que ce soit dans le temple. Et là, je le vois un peu, arrivé tôt, justement pour empêcher ce trafic., ce qui contrarie les autorités et posent une double question. J'ai envie de dire, une qui serait pour qui tu te prends? Et une autre, quand même plus insidieuse: tu es mandaté par qui? 

 

29 Jésus leur dit : « Je vais vous poser une seule question. Répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais cela. 

30 Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi. » 

 

Et là Jésus reprend l'avantage, mais fait durer le suspens. Je ne vous réponds que si vous-mêmes me répondez. 

 

31 Ils se faisaient entre eux ce raisonnement : « Si nous disons : “Du ciel”, il va dire : “Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?” 

32 Mais allons-nous dire : “Des hommes” ? » Ils avaient peur de la foule, car tout le monde estimait que Jean était réellement un prophète. 

 

C'est étonnant qu'ils choisissent de se taire. Ce qui semble certain, c'est que Jean ils ne l'ont pas défendu, ils ne se sont pas opposés à Hérode, ils ont laissé faire et qu'ils n'ont jamais pris parti pour lui. La conversion c'est bon pour le peuple, pas pour eux. Au dessus des autres. 

 

33 Ils répondent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »

 

Et il ne se passe rien. Situation bloquée. Et tout de suite après, ce sera la parabole des vignerons homicides. 

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